Pie XII

260ᵉ pape ; de 1939 à 1958

5 juin 1948

Monitum Cum compertum

Concernant les réunions communes entre catholiques et non-catholiques

Il s’agit, non d’un décret, mais d’un « aver­tis­se­ment » qui, au fond, n’est essen­tiel­le­ment que le rap­pel de mesures prises anté­rieu­re­ment. Le Monitum ne pré­tend appor­ter en cette ques­tion aucun élé­ment nou­veau et ren­voie expres­sé­ment aux pres­crip­tions du Droit canonique.

Le Monitum com­porte trois par­ties répar­ties en trois para­graphes ; réunions ou confé­rences doc­tri­nales avec des non-​catholiques — réunions œcu­mé­niques — actes de culte entre catho­liques et non-catholiques.

On a consta­té que des réunions mixtes de catho­liques avec des aca­tho­liques dans les­quelles on a trai­té de choses regar­dant la foi, ont eu lieu, en divers endroits, à l’encontre des pres­criptions cano­niques et sans auto­ri­sa­tion préa­lable du Saint-​Siège. On rap­pelle à tous que, confor­mé­ment au canon 1325, § 3 [1] il est inter­dit aux laïques comme aux clercs tant sécu­liers que régu­liers, d’assister à ces sortes de réunions. Il est encore beau­coup moins per­mis aux catho­liques d’organiser ces ren­contres et d’y convo­quer du monde. En consé­quence, que les Ordinaires de lieux poussent for­te­ment à l’observance par tous de ces pres­crip­tions canoniques.

Ces der­nières doivent être à plus forte rai­son res­pec­tées quand il s’agit de réunions qu’on appelle « œcu­mé­niques ». Sans le consen­te­ment préa­lable du Saint-​Siège, les catho­liques, tant les laïques que les clercs, ne peuvent d’aucune façon y assis­ter [2].

Comme assez sou­vent même des actes de culte mixte ont été célé­brées soit pen­dant ces réunions, soit en dehors d’elles, tous les fidèles sont de nou­veau pré­ve­nus que confor­mément aux canons 1258 et 731, § 2, toute com­mu­ni­ca­tion in sacris est abso­lu­ment défendue. 

Source : Documents Pontificaux de S. S. Pie XII, Edition Labergerie. – D’après le texte latin des A. A. S., XL, 1948, p. 257.

Notes de bas de page
  1. Le para­graphe 3 du canon 1325 est ain­si conçu : « Les catho­liques doivent prendre garde à évi­ter toute dis­cus­sion ou confé­rence, sur­tout publique, avec les aca­tho­liques sans l’autorisation du Saint-​Siège, ou, en cas d’urgence, de l’Ordi­naire du Dieu. »[]
  2. La date de paru­tion (5 juin) indique assez que c’est la par­ti­ci­pa­tion à la confé­rence d’Amsterdam (22 août‑5 sep­tembre) que le Monitum avait tout spé­cia­le­ment en vue dans son para­graphe second.[]