Concile de Trente

19ᵉ œcuménique ; 13 déc. 1545-4 déc. 1563

11 octobre 1551, 13e session

Décret sur le sacrement de l’eucharistie

Table des matières

Préambule

Le saint concile œcu­mé­nique et géné­ral de Trente… s’est réuni, non sans être par­ti­cu­liè­re­ment conduit et gou­ver­né par l’Esprit Saint, dans le but d’exposer la véri­table et antique doc­trine sur la foi et les sacre­ments et pour por­ter remède à toutes les héré­sies et à tous les autres très graves dom­mages qui, aujourd’hui, troublent mal­heu­reu­se­ment l’Église de Dieu et la divisent en de nom­breuses et diverses par­ties. Il a cepen­dant, dès le début, eu spé­cia­le­ment à cœur d’arracher jusqu’à la racine l’ivraie des erreurs et schismes exé­crables que l’ennemi, en ces temps mal­heu­reux qui sont les nôtres, a semé [Mt 13, 15] dans la doc­trine de la foi, dans l’usage et le culte de la sainte eucha­ris­tie, elle que notre Seigneur a pour­tant lais­sée dans son Église comme le sym­bole de cette uni­té et de cet amour par les­quels il a vou­lu que tous les chré­tiens soient unis et reliés entre eux.

C’est pour­quoi ce même saint concile, trans­met­tant la saine et authen­tique doc­trine concer­nant ce véné­rable et divin sacre­ment de l’eucharistie, que l’Église catho­lique, ins­truite par Jésus Christ notre Seigneur lui-​même et par les apôtres, ensei­gnées par l’Esprit Saint lui rap­pe­lant de jour en jour la véri­té tout entière [Jn 14, 26], a tou­jours gar­dée et conser­ve­ra jusqu’à la fin du monde, inter­dit à tous les chré­tiens d’oser croire, ensei­gner ou prê­cher désor­mais sur la très sainte eucha­ris­tie autre chose que ce qui est expli­qué et défi­ni par le pré­sent décret.

Chap. 1. La présence réelle de notre Seigneur Jésus Christ dans le très saint sacrement de l’eucharistie

En pre­mier lieu, le saint concile enseigne et pro­fesse ouver­te­ment et sans détour que, dans le véné­rable sacre­ment de la sainte eucha­ris­tie, après la consé­cra­tion du pain et du vin, notre Seigneur Jésus Christ, vrai Dieu et vrai homme, est vrai­ment, réel­le­ment et sub­stan­tiel­le­ment [can.1] conte­nu sous l’apparence de ces réa­li­tés sen­sibles. Il n’y a en effet aucune oppo­si­tion à ce que notre Sauveur lui-​même siège tou­jours dans les cieux à la droite du Père, selon un mode d’existence qui est sur­na­tu­rel, et à ce que néan­moins il soit pour nous sacra­men­tel­le­ment pré­sent en de nom­breux autres lieux en sa sub­stance, par un mode d’existence que nous pou­vons à peine expri­mer par des mots, et que nous pou­vons cepen­dant recon­naître et constam­ment croire comme pos­sible à Dieu [Mt 19, 26 ; Lc 18, 27] par notre pen­sée éclai­rée par la foi.

C’est ain­si en effet que tous nos ancêtres, qui ont tous été dans la véri­table Église du Christ et ont trai­té de ce très saint sacre­ment, ont pro­fes­sé très ouver­te­ment que notre Rédempteur a ins­ti­tué ce sacre­ment si admi­rable lors de la der­nière Cène, lorsque, après avoir béni le pain et le vin, il attes­ta en termes clairs et pré­cis qu’il leur don­nait son propre Corps et son propre Sang. Ces paroles, rap­pe­lées par les saints évan­gé­listes [Mt 26, 26–29 ; Mc 14, 22–25 ; Lc 22, 19–20] et répé­tées ensuite par saint Paul [1 Co 11, 24–25], se pré­sentent en un sens propre et très clair, selon ce que les Pères ont com­pris. Aussi est-​ce le scan­dale le plus indigne de voir cer­tains hommes que­rel­leurs et per­vers les rame­ner à des figures de style sans consis­tance et ima­gi­naires, par les­quels est niée la véri­té de la Chair et du Sang du Christ, contre le sen­ti­ment uni­ver­sel de l’Église, elle qui en tant que « colonne et fon­de­ment de la véri­té » [1 Tm 3, 15] déteste comme sata­niques ces inven­tions ima­gi­nées par des hommes impies, elle qui recon­naît, d’un esprit qui sait tou­jours rendre grâces et se sou­ve­nir, cet insigne bien­fait du Christ.

Chap. 2. Raison de l’institution de ce très saint sacrement

Donc, notre Sauveur, allant quit­ter ce monde pour le Père, a ins­ti­tué ce sacre­ment dans lequel il a en quelque sorte répan­du les richesses de son amour divin pour les hommes, « lais­sant un mémo­rial de ses mer­veilles » [Ps 110, 4], et il nous a don­né dans la récep­tion de ce sacre­ment de célé­brer sa mémoire [Lc 22, 19 ; 1 Co 11, 24] et d’annoncer sa mort jusqu’à ce qu’il vienne [1 Co 11, 26] pour juger lui-​même le monde.

Il a vou­lu ce sacre­ment comme ali­ment spi­ri­tuel des âmes [Mt 26, 26] qui nour­rit et for­ti­fie ceux qui vivent de sa vie [can. 5], lui qui a dit « qui me mange vivra lui-​même par moi » [Jn 6, 57], et comme anti­dote nous libé­rant des fautes quo­ti­diennes et nous pré­ser­vant des péchés mortels.

Il a vou­lu, en outre, que ce soit le gage de notre gloire à venir et de notre féli­ci­té éter­nelle, en même temps qu’un sym­bole de cet unique corps dont il est lui-​même la tête [1 Co 11, 3 ; Ep 5, 23] et auquel Il a vou­lu que nous, en tant que ses membres, nous soyons atta­chés par les liens les plus étroits de la foi, de l’espérance et de la cha­ri­té, en sorte que nous disions tous la même chose et qu’il n’y ait pas de divi­sions par­mi nous [1 Co 1, 10].

Chap. 3. Excellence de la très sainte eucharistie par rapport aux autres sacrements

La très sainte eucha­ris­tie a, certes, ceci de com­mun avec les autres sacre­ments qu’elle est « le sym­bole d’une réa­li­té sainte et la forme visible d’une grâce invi­sible ». Mais ce que l’on trouve en elle d’excellent et de par­ti­cu­lier est que les autres sacre­ments ont la ver­tu de sanc­ti­fier lorsque quelqu’un y a recours, alors que dans l’eucharistie se trouve l’auteur même de la sain­te­té avant qu’on ne la reçoive [can. 4].

En effet, les apôtres n’avaient pas encore reçu l’eucharistie de la main du Seigneur [Mt 26, 26 ; Mc 14, 22] qu’il affir­mait pour­tant que c’était vrai­ment son Corps qu’il pré­sen­tait ; et ce fut tou­jours la foi dans l’Église de Dieu que, immé­dia­te­ment après la consé­cra­tion, le véri­table Corps et le véri­table Sang de notre Seigneur se trou­vaient sous les espèces du pain et du vin en même temps que son âme et sa divi­ni­té. Certes, si le Corps se trouve sous l’espèce du pain, et le Sang sous l’espèce du vin par la ver­tu des paroles, le Corps lui-​même est aus­si sous l’espèce du vin, et le Sang sous l’espèce du pain, et l’âme sous les deux espèces, en ver­tu de cette connexion natu­relle et de cette conco­mi­tance qui unissent entre elles les par­ties du Christ Seigneur qui, res­sus­ci­té des morts, ne meurt plus [Rm 6, 9]. La divi­ni­té est unie, à cause de cette admi­rable union hypo­sta­tique avec son corps et son âme [can. 1 et 3].

C’est pour­quoi il est tout à fait vrai que le Christ est conte­nu sous l’une ou l’autre espèce et sous les deux espèces ensemble. En effet, le Christ est tota­le­ment et inté­gra­le­ment sous l’espèce du pain et sous n’importe quelle par­tie de cette espèce ; il est de même tota­le­ment sous l’espèce du vin et sous les par­ties de celle-​ci [can.3].

Chap. 4. La transsubstantiation

Parce que le Christ notre Rédempteur a dit qu’était vrai­ment son corps ce qu’il offrait sous l’espèce du pain [Mt 26, 26–29 ; Mc 14, 22–25 ; Lc 22, 19 ; 1 Co 11, 24–26] on a tou­jours été per­sua­dé dans l’Église de Dieu – et c’est ce que déclare de nou­veau aujourd’hui ce saint concile – que par la consé­cra­tion du pain et du vin se fait un chan­ge­ment de toute la sub­stance du pain en la sub­stance du corps du Christ notre Seigneur et de toute la sub­stance du vin en la sub­stance de son sang. Ce chan­ge­ment a été jus­te­ment et pro­pre­ment appe­lé, par la sainte Église catho­lique, trans­sub­stan­tia­tion [can. 2].

Chap. 5. Le culte et la vénération qui sont dus à ce très saint sacrement.

C’est pour­quoi il ne reste aucune rai­son de dou­ter que tous les chré­tiens selon la cou­tume reçue depuis tou­jours dans l’Église catho­lique, rendent avec véné­ra­tion le culte de latrie, qui est dû au vrai Dieu, à ce très saint sacre­ment [can. 6]. En effet, celui-​ci ne doit pas être moins ado­ré parce qu’il a été ins­ti­tué par le Christ Seigneur pour nous nour­rir [Mt 26, 26–29]. Car nous croyons qu’en lui est pré­sent ce même Dieu que le Père éter­nel a intro­duit dans le monde en disant « Et que tous les anges de Dieu l’adorent » [He 1, 6 ; Ps 96, 7] lui que les mages ont ado­ré en se pros­ter­nant [Mt 2, 11], lui enfin dont toute l’Écriture témoigne qu’il fut ado­ré en Galilée par les apôtres [Mt 28, 17 ; Lc 24, 52]

En outre, le saint concile déclare que la cou­tume a été pieu­se­ment et reli­gieu­se­ment intro­duite dans l’Église de Dieu de célé­brer chaque année, en un jour de fête par­ti­cu­lier, ce sacre­ment émi­nent et véné­rable dans une véné­ra­tion et une solen­ni­té spé­ciales, et de por­ter celui-​ci avec res­pect et hon­neur dans des pro­ces­sions à tra­vers les rues et les places publiques.

Il est, en effet, très juste qu’il y ait des jours saints fixés où tous les chré­tiens, par des mani­fes­ta­tions sin­gu­lières et extra­or­di­naires, attestent de leur recon­nais­sance et de leur mémoire envers leur com­mun Seigneur et Rédempteur pour un bien­fait si inef­fable et vrai­ment divin, par lequel sont repré­sen­tés sa vic­toire et son triomphe sur la mort. Et ain­si a‑t-​il fal­lu que la véri­té vic­to­rieuse du men­songe et de l’hérésie triomphe, pour que ses adver­saires, pla­cés face à une si grande splen­deur et à la joie si grande de l’Église uni­ver­selle, ou bien affai­blis et bri­sés dépé­rissent, ou bien, pris de honte et de confu­sion, viennent un jour à résipiscence.

Chap. 6. Le sacrement de la sainte eucharistie que l’on conserve et que l’on porte aux malades.

La cou­tume de conser­ver la sainte eucha­ris­tie en un lieu sacré est si ancienne que le siècle du concile de Nicée la connais­sait déjà. En outre, por­ter cette sainte eucha­ris­tie aux malades et, pour ce faire, la conser­ver soi­gneu­se­ment dans les églises non seule­ment est chose très équi­table en même temps que conforme à la rai­son, mais est aus­si pres­crit par de nom­breux conciles et obser­vé par une très ancienne cou­tume de l’Église catho­lique. C’est pour­quoi ce saint concile a sta­tué qu’il fal­lait gar­der abso­lu­ment cette cou­tume salu­taire et néces­saire [can. 7].

Chap. 7. La préparation à apporter pour qu’on reçoive dignement la sainte eucharistie

S’il ne convient pas que qui que ce soit s’approche d’une fonc­tion sacrée si ce n’est sain­te­ment, à coup sûr plus un chré­tien découvre la sain­te­té et le carac­tère divin de ce sacre­ment céleste, plus il doit dili­gem­ment veiller à ne s’en appro­cher pour le rece­voir qu’avec grand res­pect et sain­te­té [can. 11], d’autant plus que nous lisons dans l’Apôtre ces mots pleins de crainte : « Qui mange et boit indi­gne­ment, mange et boit sa condam­na­tion, ne dis­cer­nant pas le corps du Christ » [1 Co 11, 29]. C’est pour­quoi il faut rap­pe­ler à qui veut com­mu­nier le com­man­de­ment : « Que l’homme s’éprouve lui-​même » [1 Co 11, 28]

La cou­tume de l’Église montre clai­re­ment que cette épreuve est néces­saire pour que per­sonne en ayant conscience d’un péché mor­tel, quelque contrit qu’il s’estime, ne s’approche de la sainte eucha­ris­tie sans une confes­sion sacra­men­telle préalable.

Ce saint concile a décré­té que cela devait être obser­vé tou­jours par tous les chré­tiens, même par les prêtres qui sont tenus par office de célé­brer, du moment qu’ils peuvent avoir recours à un confes­seur. Que si, en rai­son d’une néces­si­té urgente, un prêtre a dû célé­brer sans confes­sion préa­lable qu’il se confesse le plus tôt possible.

Chap. 8. L’usage de ce sacrement admirable

Pour ce qui est de l’usage, nos pères ont jus­te­ment et sage­ment dis­tin­gué trois manières de rece­voir ce saint sacre­ment. Ils ont ensei­gné que cer­tains ne le reçoivent que sacra­men­tel­le­ment en tant que pécheurs. D’autres ne le reçoivent que spi­ri­tuel­le­ment : ce sont ceux qui, man­geant par le désir le pain céleste qui leur est offert avec cette « foi » vive « qui opère par la cha­ri­té » [Ga 5, 6], en res­sentent le fruit et l’utilité. D’autres, enfin, le reçoivent à la fois sacra­men­tel­le­ment et spi­ri­tuel­le­ment [can. 8] : ce sont ceux qui s’éprouvent et se pré­parent de telle sorte qu’ils s’approchent de cette table divine après avoir revê­tu la robe nup­tiale [Mt 22, 11–14].

Dans la récep­tion sacra­men­telle, l’usage a tou­jours été dans l’Église de Dieu que les laïcs reçoivent la com­mu­nion des prêtres et que les prêtres qui célèbrent se com­mu­nient eux-​mêmes [can. 10] ; cette cou­tume, en tant que venant de la tra­di­tion apos­to­lique, doit être main­te­nue à juste titre et à bon droit.

Enfin, avec une affec­tion pater­nelle, le saint concile aver­tit, exhorte, demande et conjure, « par les entrailles de la misé­ri­corde de Dieu » [Lc 1, 78], tous et cha­cun de ceux qui portent le nom de chré­tiens de se retrou­ver enfin désor­mais ne for­mant qu’un seul cœur, dans ce « signe », dans ce « lien de la cha­ri­té », dans ce sym­bole de l’accord des cœurs ; se sou­ve­nant de la majes­té si grande et de l’amour si admi­rable de notre Seigneur Jésus Christ, qui a don­né sa chère vie pour prix de notre salut et sa chair pour que nous la man­gions [Jn 6, 48–58] qu’ils croient et vénèrent les saints mys­tères de son Corps et de son Sang avec une foi si constante et ferme, avec un cœur si dévot, avec une pié­té et un res­pect tels qu’ils puissent rece­voir fré­quem­ment ce pain super­sub­stan­tiel [Mt 6, 11]. Qu’il soit vrai­ment la vie de leur âme et la san­té per­pé­tuelle de leur esprit ; que, for­ti­fiés par sa vigueur [1 R 19, 8], ils soient à même de ter­mi­ner le che­min de leur mal­heu­reux pèle­ri­nage pour entrer dans la patrie céleste, où ils seront nour­ris sans aucun voile par ce pain des anges [Ps 77, 25] qu’ils mangent seule­ment sous des voiles sacrés.

Puisqu’il ne suf­fit pas de dire la véri­té si l’on ne fait appa­raître et si l’on ne réfute pas les erreurs, le saint concile a déci­dé d’ajouter les canons sui­vants pour que tous, une fois bien connue la doc­trine catho­lique, com­prennent aus­si quelles héré­sies doivent être écar­tées et évitées.

Canons sur le saint sacrement de l’eucharistie.

1. Si quelqu’un dit que dans le très saint sacre­ment de l’eucharistie ne sont pas conte­nus vrai­ment, réel­le­ment et sub­stan­tiel­le­ment le Corps et le Sang en même temps que l’âme et la divi­ni­té de notre Seigneur Jésus Christ et, en consé­quence, le Christ tout entier, mais dit qu’ils n’y sont qu’en tant que dans un signe ou en figure ou vir­tuel­le­ment qu’il soit anathème.

2. Si quelqu’un dit que, dans le très saint sacre­ment de l’eucharistie, la sub­stance du pain et du vin demeure avec le Corps et le Sang de notre Seigneur Jésus Christ, et s’il nie ce chan­ge­ment admi­rable et unique de toute la sub­stance du pain en son Corps et de toute la sub­stance du vin en son Sang, alors que demeurent les espèces du pain et du vin, chan­ge­ment que l’Église catho­lique appelle d’une manière très appro­priée trans­sub­stan­tia­tion : qu’il soit anathème.

3. Si quelqu’un nie que, dans le véné­rable sacre­ment de l’eucharistie, le Christ tout entier soit conte­nu sous chaque espèce et sous cha­cune des par­ties de l’une ou l’autre espèce, après leur sépa­ra­tion : qu’il soit anathème.

4. Si quelqu’un dit que, une fois ache­vée la consé­cra­tion, le Corps et le Sang de notre Seigneur Jésus Christ ne sont pas dans l’admirable sacre­ment de l’eucharistie, mais seule­ment quand on en use en le rece­vant, ni avant, ni après, et que le vrai Corps du Seigneur ne demeure pas dans les hos­ties ou les par­celles consa­crées qui sont gar­dées ou res­tent après la com­mu­nion : qu’il soit anathème.

5. Si quelqu’un dit ou bien que le fruit prin­ci­pal de la très sainte eucha­ris­tie est la rémis­sion des péchés ou bien qu’elle ne pro­duit pas d’autres effets : qu’il soit anathème.

6. Si quelqu’un dit que, dans le saint sacre­ment de l’eucharistie, le Christ, Fils unique de Dieu, ne doit pas être ado­ré d’un culte de latrie, même exté­rieur et que, en consé­quence, il ne doit pas être véné­ré par une célé­bra­tion fes­tive par­ti­cu­lière, ni être por­té solen­nel­le­ment en pro­ces­sion selon le rite ou la cou­tume louables et uni­ver­sels de la sainte Église, ni être pro­po­sé publi­que­ment à l’adoration du peuple, ceux qui l’adorent étant des ido­lâtres : qu’il soit anathème.

7. Si quelqu’un dit qu’il n’est pas per­mis de gar­der la sainte eucha­ris­tie dans le taber­nacle, mais qu’elle doit néces­sai­re­ment être dis­tri­buée aux assis­tants immé­dia­te­ment après la consé­cra­tion, ou qu’il n’est pas per­mis de la por­ter avec hon­neur aux malades : qu’il soit anathème.

8. Si quelqu’un dit que le Christ pré­sen­té dans l’eucharistie est man­gé seule­ment spi­ri­tuel­le­ment et non pas aus­si sacra­men­tel­le­ment et réel­le­ment : qu’il soit anathème.

9. Si quelqu’un nie que, une fois qu’ils ont atteint l’âge de dis­cré­tion, tous et cha­cun des chré­tiens de l’un et l’autre sexe sont tenus de com­mu­nier chaque année au moins à Pâques, confor­mé­ment au com­man­de­ment de notre sainte mère l’Église : qu’il soit anathème.

10. Si quelqu’un dit qu’il n’est pas per­mis au prêtre qui célèbre de se com­mu­nier lui-​même : qu’il soit anathème.

11. Si quelqu’un dit que la foi seule est une pré­pa­ra­tion suf­fi­sante pour rece­voir le sacre­ment de la très sainte eucha­ris­tie : qu’il soit anathème.

Et pour qu’un si grand sacre­ment ne soit pas reçu indi­gne­ment et donc pour la mort et la condam­na­tion, ce saint concile sta­tue et déclare que ceux dont la conscience est char­gée d’un péché mor­tel, quelque contrits qu’ils se jugent, doivent néces­sai­re­ment au préa­lable se confes­ser sacra­men­tel­le­ment, s’il se trouve un confesseur.

Si quelqu’un a l’audace d’enseigner, prê­cher ou affir­mer opi­niâ­tre­ment le contraire ou même le défendre dans des dis­putes publiques, qu’il soit par le fait même, excommunié.