Pie XI

259ᵉ pape ; de 1922 à 1939

28 mars 1937

Lettre encyclique Firmissimam constantiam

Sur la situation de la religion catholique au Mexique

Table des matières

Aux véné­rables arche­vêques, évêques et autres ordi­naires des lieux des états fédé­rés du Mexique, en paix et en com­mu­nion avec le Saint-Siège :

PIE XI, PAPE

VÉNÉRABLES FRÈRES,

Salut et Bénédiction apostolique.

Nous savons très bien, Vénérables Frères, et c’est pour Notre cœur pater­nel un grand motif de conso­la­tion, avec quelle cons­tance vous, vos prêtres et la majeure par­tie de vos fidèles mexi­cains, vous pro­fes­sez ardem­ment la foi catho­lique et résis­tez aux injonc­tions de ceux qui, igno­rant l’excellence divine de la reli­gion de Jésus-​Christ ou ne la connais­sant qu’à tra­vers les calom­nies de ses enne­mis, croient faus­se­ment ne pou­voir réa­li­ser des réformes favo­rables au peuple qu’en com­bat­tant la reli­gion de la grande majo­ri­té des citoyens.

Cependant, les enne­mis de Dieu et de Jésus-​Christ sont mal­heu­reu­se­ment par­ve­nus à atti­rer aus­si un grand nombre de tièdes et de peu­reux qui, tout en ado­rant Dieu dans le fond de leur conscience, coopèrent tou­te­fois, au moins maté­riel­le­ment, soit par res­pect humain, soit par crainte des maux ter­restres, à la déchris­tia­ni­sa­tion d’un peuple qui doit à la reli­gion ses plus belles gloires.

En face de telles apos­ta­sies et de telles fai­blesses qui Nous affligent pro­fon­dé­ment, Nous appa­raissent d’autant plus louables et méri­toires la résis­tance au mal, la pra­tique de la ver­tu chré­tienne et la franche pro­fes­sion de foi de ces très nom­breux fidèles que vous. Vénérables Frères, et avec vous votre cler­gé, éclai­rez et gui­dez avec une sol­li­ci­tude pas­to­rale qui n’a d’égal que le magni­fique exemple de votre vie. Tout cela Nous récon­forte au milieu de Nos amer­tumes et Nous fait espé­rer des jours meil­leurs pour l’avenir de l’Eglise mexi­caine, laquelle, revi­go­rée par tant d’héroïsme et sou­te­nue par les prières et les sacri­fices de tant d’âmes choi­sies, ne peut périr ; bien mieux, doit refleu­rir avec l’aide de Dieu plus vigou­reuse et plus prospère.

C’est pré­ci­sé­ment pour ravi­ver votre confiance en l’aide divine et pour vous encou­ra­ger à per­sé­vé­rer dans la pra­tique d’une vie chré­tienne et fer­vente que Nous vous adres­sons la pré­sente lettre, et pro­fi­tons de cette occa­sion pour vous rap­pe­ler que, dans les cir­cons­tances et dif­fi­cul­tés actuelles, les moyens les plus effi­caces pour une res­tau­ra­tion chré­tienne sont, même par­mi vous, avant tout la sain­te­té des prêtres, et en second lieu la for­ma­tion des laïques, for­ma­tion si appro­priée et si soi­gnée qu’elle les rende capables de coopé­rer fruc­tueu­se­ment à l’apostolat hié­rar­chique, choses si néces­saires au Mexique, en rai­son de l’étendue de son ter­ri­toire et des autres condi­tions, bien connues de vous tous, dans les­quelles se trouve ce pays.

Formation à la sainteté des futurs prêtres.

C’est pour­quoi Notre pen­sée se porte tout d’abord sur ceux qui doivent être la lumière qui éclaire, le sel qui conserve, le bon ferment qui pénètre la masse entière des fidèles, c’est-à-dire sur vos prêtres.

En véri­té, Nous savons déjà avec quelle téna­ci­té et au prix de quels sacri­fices vous veillez au choix et au déve­lop­pe­ment des voca­tions sacer­do­tales, au milieu de toutes sortes de dif­fi­cul­tés, inti­me­ment per­sua­dés que vous résol­vez ain­si un pro­blème vital – bien plus, le plus vital de tous les pro­blèmes rela­tifs à l’avenir de cette Eglise. Etant don­né l’impossibilité qua­si abso­lue d’avoir actuel­le­ment dans, votre patrie des Séminaires bien orga­ni­sés et tran­quilles, vous avez trou­vé pour vos clercs, en cette Ville Eter­nelle, un refuge ample et affec­tueux dans le Collegio Pio Latino­ Americano, lequel a for­mé et conti­nue de for­mer à la science et à la ver­tu tant de dignes prêtres et qui, en consi­dé­ra­tion de son inap­pré­ciable acti­vi­té, Nous est par­ti­cu­liè­re­ment cher. Cependant, comme il vous est presque impos­sible en de très nom­breux cas d’envoyer des élèves à Rome, vous vous êtes vive­ment pré­oc­cu­pés de leur pro­cu­rer un refuge en recou­rant à l’hospitalité d’une grande nation voisine.

En vous féli­ci­tant d’une si louable ini­tia­tive qui s’est conver­tie déjà en conso­lante réa­li­té, Nous expri­mons à nou­veau Notre gra­ti­tude à tous ceux qui vous ont si géné­reu­se­ment don­né aide et hospitalité.

A ce pro­pos, Nous rap­pe­lons avec une pater­nelle insis­tance Notre volon­té expresse que l’on fasse connaître et que l’on explique comme il convient, non seule­ment aux clercs, mais à tous les prêtres, Notre Encyclique Ad Catholici Sacerdotii, laquelle expose Notre pen­sée en cette matière, la plus grave et la plus trans­cen­dante de toutes les matières graves et transcen­dantes trai­tées par Nous.

Formation des laïques à l’apostolat dans l’Action catholique.

Ainsi for­més sui­vant le Cœur de Jésus-​Christ, les prêtres mexi­cains com­pren­dront que dans les condi­tions actuelles où se trouve leur patrie – condi­tions dont Nous avons déjà par­lé en Notre lettre apos­to­lique Patenta sane sol­li­ci­tu­do, en date du 2 février 1926, et qui sont si sem­blables à celles des pre­miers temps de l’Eglise, alors que les apôtres recou­raient à la colla­boration des laïques, – il serait très dif­fi­cile de recon­qué­rir à Dieu tant d’âmes éga­rées sans le secours pro­vi­den­tiel qu’ap­portent les laïques, grâce à l’Action catho­lique. D’autant plus que, par­mi ces laïques, la grâce pré­pare par­fois des âmes géné­reuses prêtes à déployer la plus fruc­tueuse acti­vi­té, s’ils ren­contrent un cler­gé savant et saint qui sache les com­prendre et les guider.

Nous adres­sons donc aux prêtres mexi­cains qui ont voué toute leur vie au ser­vice de Jésus-​Christ, de l’Eglise et des âmes, ce pre­mier et plus cha­leu­reux appel, afin qu’ils consacrent leur acti­vité à secon­der Notre sol­li­ci­tude et la vôtre pour le dévelop­pement de l’Action catho­lique, en y employant leurs meilleures éner­gies et leur zèle le plus avisé.

Les méthodes d’une effi­cace col­la­bo­ra­tion des laïques à votre action dans l’apostolat ne failli­ront pas si les prêtres s’appliquent avec empres­se­ment à culti­ver le peuple chré­tien sui­vant une sage direc­tion spi­ri­tuelle, en lui don­nant une ins­truc­tion reli­gieuse soi­gnée non diluée en de vains dis­cours, mais nour­rie de saine doc­trine pui­sée dans les Saintes Ecritures et pleine d’onction et de force.

Il est vrai que tous ne com­prennent pas tout à fait la néces­sité de ce saint apos­to­lat des laïques, bien que, dès Notre pre­mière Encyclique Urbi Arcano Dei, Nous ayons décla­ré qu’il fait par­tie indis­cu­ta­ble­ment du minis­tère pas­to­ral et de la vie chrétienne.

Mais parce que, ain­si que Nous l’avons déjà signa­lé, Nous Nous adres­sons à des pas­teurs qui doivent recon­qué­rir un trou­peau si éprou­vé et par­fois si dis­per­sé, Nous vous recom­man­dons plus que jamais de vous ser­vir de ces laïques aux­quels, comme à la pierre vive de la sainte Maison de Dieu, saint Pierre attri­buait une digni­té secrète, qui les fait par­ti­ci­per d’une cer­taine manière à un sacer­doce saint et royal.

En effet, tout chré­tien conscient de sa digni­té et de sa respon­sabilité en tant qu’enfant de l’Eglise et membre du Corps mys­tique de Jésus-​Christ – mul­li unum cor­pus sumas in Christo, sin­gu­li autem alter alte­rius mem­bra – ne peut pas ne pas recon­naître qu’entre tous les membres de ce corps il doit exis­ter une com­mu­ni­ca­tion réci­proque de vie et la soli­da­ri­té des intérêts.

De là les obli­ga­tions de cha­cun de nous dans l’ordre de la vie et du déve­lop­pe­ment de tout l’organisme, in aedi­fi­ca­tio­nem Cor­poris Christi ; de là aus­si l’efficace contri­bu­tion de chaque membre à la glo­ri­fi­ca­tion de la tête et de son Corps mystique.

Application aux œuvres sociales.

Quelles conso­lantes consé­quences, quelles lumi­neuses orienta­tions découlent de ces prin­cipes clairs et simples pour tant d’âmes, indé­cises il est vrai et vacillantes, mais dési­reuses d’orienter leurs ardentes acti­vi­tés ! Quelles impul­sions en vue de contri­buer à la dif­fu­sion du Royaume du Christ et au salut des âmes !

D’autre part, il est évident que l’apostolat ain­si enten­du ne pro­vient pas d’une ten­dance pure­ment natu­relle à l’action, mais qu’il est le fruit d’une solide for­ma­tion inté­rieure, l’expansion, néces­saire d’un amour intense pour Jésus-​Christ et les âmes rache­tées au prix de son pré­cieux sang, qui les porte à imi­ter sa vie de prière, de sacri­fice, de zèle inlassable.

Cette imi­ta­tion de Jésus-​Christ sus­ci­te­ra une mul­ti­tude de formes d’apostolat dans les dif­fé­rents domaines où les âmes sont en dan­ger et où péri­clitent les droits du divin Roi ; elle s’étendra à toutes les formes d’apostolat qui, d’une façon quel­conque, cadrent avec la mis­sion divine de l’Eglise, et par consé­quent péné­tre­ra non seule­ment dans l’âme de chaque indi­vi­du, mais encore dans le sanc­tuaire de la famille, dans l’école et même dans la vie publique.

Cependant la gran­deur de l’œuvre ne doit pas faire que vous vous pré­oc­cu­piez davan­tage du nombre que de la qua­li­té des col­la­bo­ra­teurs. Conformément à l’exemple du divin Maître qui vou­lut qu’une large pré­pa­ra­tion pré­cé­dât ses quelques années seule­ment de labeur apos­to­lique, et qui se bor­na à ne for­mer au sein du Collège apos­to­lique que peu de membres, mais dont il fit des ins­tru­ments choi­sis pour la future conquête du monde, vous devez, vous aus­si, Vénérables Frères, recher­cher avant tout la for­ma­tion sur­na­tu­relle de vos direc­teurs et pro­pa­gan­distes, sans trop vous pré­oc­cu­per ni vous affli­ger de ce qu’ils consti­tuent dans le com­men­ce­ment un pusil­lus grex.

Et parce que Nous savons que vous tra­vaillez ani­més de ce sen­ti­ment, Nous vous expri­mons Notre satis­fac­tion de ce que vous avez déjà scru­pu­leu­se­ment choi­si et dili­gem­ment for­mé de bons col­la­bo­ra­teurs qui, à la fois par la parole et par l’exemple, appor­te­ront le ferment de la vie et de l’apostolat chré­tien dans les dio­cèses et les paroisses.

Ce tra­vail, le vôtre, s’accomplira solide et pro­fond, loin de la publi­ci­té et du bruit, enne­mi des méthodes tapa­geuses, sachant se dérou­ler actif et silen­cieux, bien que le fruit se fasse attendre et ne soit pas très brillant, à la façon de la semence qui, au sein de la terre, pré­pare dans un repos appa­rent la nou­velle plante vigoureuse.

Par ailleurs, la for­ma­tion spi­ri­tuelle et la vie inté­rieure que vous sus­ci­tez en vos col­la­bo­ra­teurs les met­tront en garde contre les dan­gers et les éga­re­ments pos­sibles. En ayant devant les yeux la fin der­nière de l’Action catho­lique qui est la sanc­ti­fi­ca­tion des âmes, sui­vant le pré­cepte évan­gé­lique Quaerite pri­mum regnum Dei, on ne cour­ra pas le dan­ger de sacri­fier les prin­cipes aux buts immé­diats et secon­daires et l’on n’oubliera jamais que l’on doit aus­si subor­don­ner à cette fin der­nière les œuvres sociales et éco­no­miques et les ini­tia­tives charitables.

Notre-​Seigneur Jésus-​Christ nous l’a ensei­gné par son exemple, car même lorsque dans l’ineffable ten­dresse de son divin Cœur qui lui fai­sait crier : Misereor super tur­bam… si dimi­se­ro ieiu­nos in domum suam, defi­cient in via, il gué­ris­sait les infir­mi­tés du corps et remé­diait aux néces­si­tés tem­po­relles, jamais il ne per­dait de vue la fin ultime de sa mis­sion, c’est-à-dire la gloire de son Père et le salut éter­nel des âmes.

C’est pour­quoi elles ne sont pas en dehors de l’activité de l’Action catho­lique, les œuvres dites sociales, en tant qu’elles visent à la réa­li­sa­tion des prin­cipes de la jus­tice et de la cha­ri­té et en tant qu’elles sont des moyens de gagner les mul­ti­tudes, car bien sou­vent l’on n’arrive aux âmes qu’en sou­la­geant les misères cor­po­relles et les néces­si­tés d’ordre éco­no­mique. C’est pour­quoi Nous-​même, ain­si que l’avait déjà fait Notre pré­dé­ces­seur de sainte mémoire Léon XIII, Nous les avons recom­man­dées bien des fois. Cependant, même si l’Action catho­lique a le devoir de pré­pa­rer des per­sonnes aptes à diri­ger de telles œuvres, de signa­ler les prin­cipes qui doivent les orien­ter et de don­ner des direc­tives et des règles pui­sées dans les ensei­gne­ments mêmes de Nos Encycliques, elle ne doit pas, cepen­dant, assu­mer la res­ponsabilité de la par­tie pure­ment tech­nique, finan­cière ou éco­nomique, qui est en dehors de sa com­pé­tence et de sa fin.

En face des fré­quentes accu­sa­tions lan­cées contre l’Eglise à qui on reproche de se dés­in­té­res­ser des pro­blèmes sociaux ou d’être inca­pable de les résoudre, ne ces­sez de pro­cla­mer que seules la doc­trine et l’action de l’Eglise, qui est assis­tée par son divin Fondateur, peuvent appor­ter le remède aux maux très graves qui affligent l’humanité.

A vous, par consé­quent, il incombe d’appliquer – ain­si que vous le faites déjà – ces prin­cipes féconds, afin de résoudre les graves ques­tions sociales qui troublent aujourd’hui votre patrie, comme par exemple le pro­blème agraire, la réduc­tion des grandes pro­prié­tés, l’amélioration des condi­tions de vie des tra­vailleurs et de leurs familles.

Rappelez-​vous que tout en vou­lant tou­jours sau­ve­gar­der l’es­sence des droits pri­mor­diaux et fon­da­men­taux, tel le droit de pro­prié­té, le bien com­mun impose par­fois des res­tric­tions à ces droits et un recours plus fré­quent que dans le pas­sé à l’appli­cation de la jus­tice sociale. Dans cer­taines cir­cons­tances, pour pro­té­ger la digni­té de la per­sonne humaine, il faut dénon­cer har­di­ment des condi­tions de vie injustes et indignes, mais en même temps il sera néces­saire de se gar­der aus­si bien de légi­timer la vio­lence sous pré­texte de por­ter remède aux maux des masses, que d’admettre et de favo­ri­ser cer­tains chan­ge­ments des condi­tions sécu­lières de la socié­té, qui peuvent pro­vo­quer des effets plus funestes que le mal même auquel on vou­lait remédier.

en faveur de l’ouvrier.

Cette inter­ven­tion dans la ques­tion sociale vous four­ni­ra l’oc­casion de vous occu­per avec un zèle par­ti­cu­lier du sort de tant de pauvres ouvriers, si faci­le­ment vic­times de la pro­pa­gande de déchris­tia­ni­sa­tion, trom­pés par le mirage des avan­tages écono­miques que l’on met devant leurs yeux comme prix de leur apos­tasie de Dieu et de la Sainte Eglise.

Si vous aimez véri­ta­ble­ment l’ouvrier – et vous devez l’aimer, puisque, par sa condi­tion, il res­semble plus que tout autre au divin Maître, – il vous faut lui prê­ter assis­tance maté­rielle et reli­gieuse. Assistance maté­rielle en fai­sant en sorte que s’accom­plisse en sa faveur non seule­ment la jus­tice com­mu­ta­tive, mais aus­si la jus­tice sociale, c’est-à-dire qu’il béné­fi­cie de toutes ces ins­ti­tu­tions qui visent à amé­lio­rer la condi­tion du pro­lé­ta­riat ; et assis­tance reli­gieuse, en lui assu­rant les secours de la reli­gion sans les­quels il vivra plon­gé dans un maté­ria­lisme qui l’abrutit et le dégrade.

du paysan

Non moins grave et non moins urgent est l’autre devoir, celui de l’assistance reli­gieuse et éco­no­mique aux pay­sans et, en géné­ral, à cette par­tie consi­dé­rable de Mexicains, vos fils, la plu­part culti­va­teurs, qui forment la popu­la­tion indi­gène. Ce sont des mil­lions d’âmes rache­tées par le Christ, confiées par lui à vos soins et dont, un jour, il vous deman­de­ra compte ; ce sont des mil­lions d’êtres humains qui, fré­quem­ment, vivent dans une con­dition si triste et si misé­rable qu’ils ne jouissent même pas de ce mini­mum de bien-​être indis­pen­sable pour conser­ver la digni­té humaine. Nous vous conju­rons, Vénérables Frères, par les entrailles de Jésus-​Christ, d’avoir un soin par­ti­cu­lier de ces fils, d’exhorter votre cler­gé à s’y consa­crer avec un zèle tou­jours plus ardent, et de faire que toute l’Action catho­lique mexi­caine s’in­téresse à cette œuvre de rédemp­tion morale et matérielle.

des émigrés mexicains,

Nous ne pou­vons négli­ger de rap­pe­ler ici un devoir dont l’im­portance va tou­jours crois­sant en ces der­nières années : le soin des Mexicains émi­grés qui, arra­chés à leurs terres et à leurs tra­di­tions, deviennent plus faci­le­ment la proie de l’insidieuse pro­pagande de ces émis­saires qui veulent les ame­ner à apos­ta­sier leur foi.

Un accord avec vos frères zélés des Etats-​Unis d’Amérique aura pour résul­tat une assis­tance plus dili­gente et mieux orga­ni­sée de la part du cler­gé local, et assu­re­ra aux émi­grés mexi­cains les bien­faits de ces ins­ti­tu­tions éco­no­miques et sociales tant déve­loppées par­mi les catho­liques des Etats-Unis.

des étudiants : instruction religieuse sérieuse,

Si l’Action catho­lique ne peut man­quer de se pré­oc­cu­per des classes plus humbles et plus néces­si­teuses, des ouvriers, des pay­sans, des émi­grés, elle a aus­si dans d’autres domaines des devoirs non moins impres­crip­tibles : elle doit, entre autres, s’occuper avec une sol­li­ci­tude toute par­ti­cu­lière des étu­diants qui un jour, leurs études ter­mi­nées, exer­ce­ront une grande influence dans la socié­té et peut-​être rem­pli­ront aus­si des fonc­tions publiques. A la pra­tique de la reli­gion chré­tienne, à la for­ma­tion du carac­tère, qui sont des prin­cipes fon­da­men­taux pour les fidèles, il faut ajou­ter pour les étu­diants une édu­ca­tion spé­ciale et soi­gnée, ain­si qu’une pré­pa­ra­tion intel­lec­tuelle basée sur la phi­lo­so­phie chré­tienne, c’est-à-dire sur la phi­lo­so­phie qui, avec tant de véri­té, porte le nom de « phi­lo­so­phie éter­nelle ». Aujourd’hui, en effet – étant don­né la ten­dance tou­jours plus géné­ra­li­sée de la vie moderne à l’extériorité, la répu­gnance et la dif­fi­cul­té pour la réflexion et le recueille­ment, et la pro­pen­sion, dans les pra­tiques reli­gieuses elles-​mêmes, à se lais­ser gui­der par le sen­ti­ment plus que par la rai­son, – l’instruction reli­gieuse, solide et com­plète, est plus néces­saire que jamais.

Nous dési­rons ardem­ment que se réa­lise par­mi vous, au moins dans la mesure du pos­sible et en adap­tant l’instruction aux con­ditions par­ti­cu­lières, aux néces­si­tés et aux pos­si­bi­li­tés de votre patrie, ce qu’accomplit d’une façon si louable l’Action catho­lique dans d’autres pays pour la for­ma­tion cultu­relle, afin que l’ins­truction reli­gieuse ait la pri­mau­té intel­lec­tuelle par­mi les étu­diants et les pro­fes­seurs catholiques.

Les jeunes uni­ver­si­taires qui tra­vaillent à l’Action catho­lique Nous font conce­voir de grandes espé­rances pour un ave­nir meil­leur du Mexique, et Nous sommes sûr qu’ils ne déce­vront pas Nos espé­rances. Il est évident qu’ils font par­tie, et c’est une par­tie impor­tante, de cette Action catho­lique qui Nous tient tant à cœur, quelles que soient leurs formes d’organisations, les­quelles dépendent la plu­part du temps de condi­tions et de cir­cons­tances locales et varient de région à région. Ces uni­ver­si­taires non seu­lement forment, ain­si que Nous venons de le dire, la plus ferme espé­rance en un len­de­main meilleur, mais dès main­te­nant ils peuvent rendre des ser­vices effec­tifs à l’Eglise et à la patrie, soit par l’apostolat qu’ils exercent par­mi leurs cama­rades, soit en four­nis­sant aux diverses branches de l’Action catho­lique des direc­teurs capables et bien formés.

des enfants : devoirs négatifs et positifs.

Les condi­tions par­ti­cu­lières de votre patrie Nous obligent d’ap­peler votre atten­tion sur les soins néces­saires, impé­rieux, impres­criptibles, à don­ner aux enfants dont l’innocence est atta­quée et dont l’éducation et la for­ma­tion chré­tienne sont mises à si dure épreuve. A tous les catho­liques mexi­cains incombent les deux graves obli­ga­tions sui­vantes : la pre­mière, néga­tive, d’éloigner dans la mesure du pos­sible les enfants de l’école impie et cor­ruptrice ; la seconde, posi­tive, leur pro­cu­rer une ins­truc­tion reli­gieuse conve­nable et l’assistance requise en vue de main­te­nir leur vie spi­ri­tuelle. Sur le pre­mier point, si grave et si déli­cat, Nous avons eu récem­ment l’occasion de mani­fes­ter Notre pen­sée. En ce qui concerne l’instruction reli­gieuse, bien que Nous sachions avec quelle insis­tance vous l’avez vous-​mêmes recom­man­dée à vos prêtres et à vos fidèles, Nous vous répé­tons cepen­dant que puis­qu’il s’agit actuel­le­ment d’un des pro­blèmes les plus impor­tants et les plus capi­taux pour l’Eglise mexi­caine, il est néces­saire que ce qui se pra­tique d’une manière si louable dans quelques dio­cèses s’étende à tous les autres, de sorte que les prêtres et les membres de l’Action catho­lique s’appliquent avec toute leur ardeur, et sans hési­ter devant aucun sacri­fice, à conser­ver pour Dieu et pour l’Eglise ces petits pour les­quels le divin Sauveur a mon­tré une si grande prédilection.

L’avenir des nou­velles géné­ra­tions – Nous le redi­sons avec toute l’angoisse de Notre cœur pater­nel – éveille en Nous la plus affec­tueuse sol­li­ci­tude et l’anxiété la plus vive. Nous savons à quels dan­gers l’enfance et la jeu­nesse se voient expo­sées aujour­d’hui plus que jamais, mais d’une façon par­ti­cu­lière au Mexique, où une presse immo­rale et anti­re­li­gieuse dépose dans leurs cœurs la semence de l’apostasie. Pour remé­dier à un mal si grave et pour pré­ser­ver votre jeu­nesse de ces périls, il est néces­saire d’employer tous les moyens légaux et de mettre en œuvre toutes les formes d’organisation, comme par exemple les Ligues des pères de famille, les Comités de mora­li­té et de vigi­lance rela­tifs aux publi­ca­tions et les Comités de cen­sure des cinématographes.

Quant à la défense indi­vi­duelle des enfants et des jeunes gens, Nous savons, par les témoi­gnages qui Nous arrivent du monde entier, que le fait de mili­ter dans les rangs de l’Action catho­lique consti­tue la meilleure pro­tec­tion contre les embûches du mal, la plus belle école de ver­tu et de pure­té, l’exercice le plus effi­cace de force chré­tienne. Ces jeunes gens, enthou­sias­més par la beau­té de l’idéal chré­tien, sou­te­nus par l’aide qu’ils puisent dans la prière et les sacre­ments, se consa­cre­ront avec ardeur et allé­gresse à la conquête des âmes de leurs cama­rades, recueillant ain­si une con­solante mois­son de grands biens.

Activité civile des catholiques mexicains.

Il y a là aus­si une nou­velle preuve que devant les graves pro­blèmes du Mexique on ne peut dire que l’Action catho­lique soit une œuvre d’une impor­tance secon­daire. C’est pour­quoi, si cette ins­ti­tu­tion, édu­ca­trice des consciences et for­ma­trice des qua­li­tés morales, était d’une façon quel­conque subor­don­née à une autre œuvre extrin­sèque, quelle qu’en soit la nature, même s’il s’agissait de défendre les liber­tés reli­gieuses et civiles, on com­met­trait une dou­lou­reuse erreur, car le salut du Mexique, comme celui de la socié­té humaine tout entière, réside avant tout dans l’éternelle et immuable doc­trine évan­gé­lique et dans la pra­tique sin­cère de la morale chrétienne.

Par ailleurs, unie fois éta­blie cette gra­da­tion des valeurs et des acti­vi­tés, il faut admettre que la vie chré­tienne a besoin de s’ap­puyer, pour son déve­lop­pe­ment, sur des moyens externes et sen­sibles ; que l’Eglise, pour être une socié­té d’hommes, ne peut exis­ter ni s’étendre si elle ne jouit pas de la liber­té d’action et si ses enfants n’ont pas le droit de trou­ver dans la socié­té civile des pos­si­bi­li­tés de vivre confor­mé­ment aux dic­ta­men de leurs consciences.

Il est donc bien natu­rel que lorsque même les liber­tés reli­gieuses et civiques les plus élé­men­taires sont atta­quées, les citoyens catho­liques ne se résignent pas pas­si­ve­ment à renon­cer à ces liber­tés. Cependant, la reven­di­ca­tion de ces droits et liber­tés peut être, sui­vant les cir­cons­tances, plus ou moins oppor­tune, plus ou moins énergique.

Enoncé des principes.

Vous avez rap­pe­lé à vos fils plus d’une fois que l’Eglise pré­conise la paix et l’ordre, même au prix de lourds sacri­fices, et qu’elle condamne toute insur­rec­tion ou vio­lence injustes contre les pou­voirs consti­tués. D’autre part, vous avez aus­si affir­mé que si Je cas se pro­duit où ces pou­voirs consti­tués s’insurgent contre la jus­tice et la véri­té au point de détruire jusqu’aux fon­de­ments mêmes de l’autorité, on ne voit pas com­ment on pour­rait con­damner alors le fait que les citoyens s’unissent pour défendre la nation et se défendre eux-​mêmes, par des moyens licites et appro­priés, contre ceux qui se pré­valent du pou­voir public pour entraî­ner le pays à sa ruine.

S’il est vrai que la solu­tion pra­tique dépend des cir­cons­tances concrètes. Nous avons tou­te­fois le devoir de vous rap­pe­ler quelques prin­cipes géné­raux qu’il faut tou­jours gar­der pré­sents à la mémoire ; les voici :

  • 1° Que ces reven­di­ca­tions ont un carac­tère de moyen, de fin rela­tive, non de fin der­nière et absolue ;
  • 2° Que leur carac­tère de moyen ne jus­ti­fie que des actions licites et non des actions intrin­sè­que­ment mauvaises ;
  • 3° Que si les moyens doivent être pro­por­tion­nés à la fin, il faut en user seule­ment dans la mesure où ils servent à l’obtenir ou à la rendre pos­sible en tout ou en par­tie, et de telle manière qu’ils ne causent pas à la com­mu­nau­té des dom­mages supé­rieurs à ceux qu’on veut réparer ;
  • 4° Que l’usage de ces moyens et l’exercice des droits civiques et poli­tiques dans toute leur exten­sion, englo­bant aus­si les pro­blèmes d’ordre pure­ment maté­riel et tech­nique ou de défense vio­lente, ne comptent d’aucune manière par­mi les tâches du cler­gé et de l’Action catho­lique comme tels, bien qu’il incombe au cler­gé et à l’Action catho­lique de pré­pa­rer les laïques à faire un bon usage de leurs droits et à les défendre par tous les moyens légi­times, sui­vant que l’exige le bien commun ;
  • 5° Le cler­gé et l’Action catho­lique étant, en ver­tu de leur mis­sion de paix et d’amour, des­ti­nés à unir tous les hommes in vin­cu­lo pacis, doivent contri­buer à la pros­pé­ri­té de la nation, prin­ci­pa­le­ment en favo­ri­sant l’union des citoyens et des classes sociales et en col­la­bo­rant à toutes les ini­tia­tives sociales qui ne s’opposent pas au dogme ou aux lois de la morale chrétienne.

D’ailleurs, l’activité civique des catho­liques mexi­cains, déployée avec un esprit noble et éle­vé, obtien­dra des résul­tats d’autant plus effi­caces que les catho­liques auront davan­tage cette vision de la vie sur­na­tu­relle, cette édu­ca­tion reli­gieuse et morale et ce zèle ardent pour l’extension du règne de Notre-​Seigneur Jésus-​Christ, que l’Action catho­lique s’efforce de don­ner à ses membres.

Fautes à éviter.

En face d’une heu­reuse coa­li­tion de consciences qui ne sont pas dis­po­sées à renon­cer à la liber­té que le Christ a recon­quise pour eux, quel pou­voir ou quelle force humaine pour­ra les assu­jet­tir au péché ? Quels périls, quelles per­sé­cu­tions pour­ront sépa­rer les âmes ain­si trem­pées de la cha­ri­té du Christ ?

Cette droite for­ma­tion du par­fait chré­tien et citoyen dont toutes les bonnes qua­li­tés et actions sont enno­blies et subli­mi­sées par l’élément sur­na­tu­rel, contri­bue beau­coup – on le com­prend aisé­ment – à l’accomplissement des devoirs civiques et sociaux. Saint Augustin, visant les enne­mis de l’Eglise, leur lan­çait ce défi : « Ceux qui disent que la doc­trine du Christ nuit à l’Etat, qu’ils montrent des citoyens, des maris, des époux, des parents, des fils, des maîtres, des ser­vi­teurs, des rois, des juges tels qu’en veut for­mer la reli­gion chré­tienne, et qu’ils osent dire qu’elle est l’ennemie de l’Etat ; plu­tôt qu’ils n’hésitent pas à confes­ser que cette doc­trine, quand on la suit, est le grand salut de l’Etat. » C’est ain­si qu’un catho­lique se gar­de­ra bien de négli­ger, par exemple, l’exercice du droit de vote, alors que sont en jeu le bien de l’Eglise ou celui de la patrie ; on ne cour­ra pas le dan­ger de voir des catho­liques qui, pour exer­cer leur acti­vi­té civique et poli­tique, s’or­ganisent en grou­pe­ments par­ti­cu­liers par­fois oppo­sés entre eux ou encore contraires aux direc­tives énon­cées de l’autorité ecclésias­tique. Ce serait favo­ri­ser l’accroissement de la confu­sion et la déper­di­tion d’énergies au détri­ment du déve­lop­pe­ment de l’Action catho­lique et de la cause même que l’on pré­tend défendre.

Nous avons déjà signa­lé quelques acti­vi­tés qui, bien que non contraires à l’Action catho­lique, sont cepen­dant en dehors de son domaine, comme le seraient les acti­vi­tés de par­tis poli­tiques et celles d’ordre pure­ment économico-​social. Il existe pour­tant beau­coup d’autres acti­vi­tés bien­fai­santes que l’on peut grou­per autour du noyau cen­tral de l’Action catho­lique, telles sont les Asso­ciations de pères de famille pour la défense des liber­tés sco­laires et de l’enseignement reli­gieux ; l’Union de citoyens pour la défense de la famille, de la sain­te­té du mariage et de la mora­lité publique. L’Action catho­lique, en effet, ne se cris­tal­lise pas d’une façon rigide dans des sché­mas fixes, elle sait au contraire coor­don­ner, comme autour d’un centre irra­diant la lumière et la cha­leur, d’autres ini­tia­tives et ins­ti­tu­tions auxi­liaires, qui, tout en conser­vant une juste auto­no­mie et une conve­nable liber­té d’action, néces­saires pour l’obtention de leurs fins spé­ci­fiques, sentent néan­moins le besoin de suivre les direc­tives com­munes et les règles géné­rales de l’Action catholique…

Ceci s’applique spé­cia­le­ment au vaste ter­ri­toire de votre nation, où la varié­té des besoins et des condi­tions locales peut exi­ger que, tout en conser­vant une base de prin­cipes com­muns, on emploie des méthodes dif­fé­rentes d’organisation et qu’on trouve aus­si des solu­tions pra­tiques, dif­fé­rentes entre elles, mais éga­lement justes et aptes, pour la solu­tion d’un même problème.

Obéissance et discipline.

Il vous incom­be­ra à vous, Vénérables Frères, pla­cés par l’Es­prit-Saint pour gou­ver­ner l’Eglise de Dieu, de prendre l’ultime déci­sion pra­tique en pareil cas, déci­sion à laquelle obéi­ront les fidèles avec doci­li­té et exac­ti­tude. C’est là une chose que Nous dési­rons de tout Notre cœur, car la droite inten­tion et l’obéis­sance sont tou­jours et par­tout des condi­tions indis­pen­sables pour atti­rer les béné­dic­tions divines sur le minis­tère pas­to­ral et sur l’Action catho­lique, et pour fixer cette uni­té de direc­tion et cette fusion d’énergies, condi­tion indis­pen­sable de la fécon­di­té de l’apostolat. Nous conju­rons donc de toute Notre âme les bons catho­liques mexi­cains d’avoir en grande estime et d’aimer l’obéis­sance et la dis­ci­pline. Oboedite prae­po­si­tis ves­tris et sub­ja­cete eis. Ipsi enim per­vi­gi­lant, qua­si ratio­nem pro ani­ma­bus ves­tris red­di­ta­ri. Que cette obéis­sance soit pleine de joie et sti­mu­la­trice des meilleures éner­gies. Celui qui n’obéit qu’à contre-​cœur et comme par force, exha­lant son res­sen­ti­ment inté­rieur en cri­tiques amères contre ses supé­rieurs et com­pa­gnons de tra­vail, contre tout ce qui n’est pas sui­vant sa façon de voir, éloigne les béné­dic­tions divines, affai­blit le nerf de la dis­ci­pline et détruit là où il fau­drait construire.

Avec l’obéissance et la dis­ci­pline, il Nous plaît de rap­pe­ler les autres devoirs de cha­ri­té uni­ver­selle que nous sug­gère saint Paul, en ce même cha­pitre iv de l’épître aux Ephésiens, que nous avons déjà citée et qui devrait être la règle fon­da­men­tale pour tous ceux qui tra­vaillent à l’Action catho­lique : Obsecro itaque vos ego vinc­tus in Domino ut digne ambu­le­tis… cum omni humi­li­tate et man­sue­tu­dine, cum patien­tia, sup­por­tantes invi­cem in cha­ri­tate, sol­li­ci­ti ser­vare uni­ta­tem spi­ri­tus in vin­cu­lo pacis. Unum cor­pus et unus spiritus.

A Nos très chers fils du Mexique, qui entrent pour une si grande part dans les sou­cis et les sol­li­ci­tudes de Notre Pontificat, Nous renou­ve­lons l’exhortation à l’unité, à la cha­ri­té, à la paix, dans le tra­vail apos­to­lique de l’Action catho­lique, des­ti­né à redon­ner le Christ au Mexique et à res­ti­tuer à ce pays la paix et même la pros­pé­ri­té temporelle.

Nous dépo­sons Nos vœux et Nos prières aux pieds de votre céleste patronne, Notre-​Dame de la Guadeloupe, qui, en son sanc­tuaire, sus­cite tou­jours l’amour et la véné­ra­tion de tous les Mexi­cains. C’est elle, hono­rée et bénie sous ce titre éga­le­ment dans la Ville Eternelle où Nous avons éri­gé une paroisse en son hon­neur, que Nous prions ardem­ment d’appuyer dans son amour mater­nel Nos vœux et les vôtres pour obte­nir du Dieu tout puis­sant, en faveur du Mexique, tous les biens sou­hai­tables et la pros­pé­ri­té avec la paix du Christ dans le règne du Christ. Dans cette inten­tion et cette confiance récon­for­tante, avec une affec­tion surnatu­relle par­ti­cu­lière, Nous don­nons à vous, véné­rables Frères, à vos prêtres, aux membres de l’Action catho­lique, à tous les fidèles et à toute la noble nation mexi­caine la Bénédiction apostolique.

Puisse la pré­sente Lettre, que Nous avons vou­lu vous envoyer en la fête de Pâques, être pour votre pays un gage de résur­rec­tion spi­ri­tuelle ; et de même que vous avez si inti­me­ment par­ti­ci­pé aux souf­frances du Christ, de même puissiez-​vous par­ti­ci­per à la gloire de sa Résurrection. C’est l’unique désir de votre Père.

Donne à Rome, près Saint-​Pierre, en la fête de Pâques, le 28 mars 1937, la sei­zième année de Notre Pontificat.

PIE XI, PAPE.

Source : Actes de S. S. Pie XI, tome 15 – A. A. S., t. XXIX, 1937, pp. 189–211. – A la suite du texte latin de cette Lettre ency­clique (Epistula Encyclica) les Acta Apostolicae Sedis donnent le texte espa­gnol, le texte ori­gi­nal, sous le titre de Carta Apostolica de su Santidad el Papa Pio XI al Episcopado Mejicano : sobre la situa­cion reli­gio­sa. – La tra­duc­tion ain­si que les titres et sous-​titres de ce docu­ment sont de la Docum. Cath., t. XXXVII, col. 985. – On a, sui­vant qu’on tra­dui­sait le titre latin ou le titre espa­gnol, qua­li­fié cette Lettre pon­tificale de Lettre Encyclique (titre cor­res­pon­dant au texte latin, cf. A. A. S., t. XXIX, p. 189) ou bien de Lettre Apostolique (titre corres­pondant au texte espa­gnol) ou encore d’Encyclique tout court. (Voir D. C., loc. cit., col. 1001.)

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