C’est le 13 mai 1917, jour des premières apparitions de la Sainte Vierge a Fatima, que Mgr Eugenio Pacelli reçut la consécration épiscopale des mains du pape Benoît XV, en la chapelle Sixtine. Quelques jours plus tôt, le 20 avril, il avait été nommé nonce en Bavière. Le radiomessage qu’il adressa au monde entier à l’occasion de son jubilé souligne la jeunesse de l’Eglise et rappelle ses interventions dans le conflit mondial.
Reconnaissance envers Dieu, auteur de tout bien.
Entouré du concours fidèle et recueilli du peuple de la Ville éternelle, en intime et paternelle union avec les millions de chrétiens répandus à travers le monde entier, demain, dans la fête solennelle de l’Ascension de Jésus notre Sauveur, Nous monterons à l’autel papal de la basilique patriarcale du Vatican pour offrir à Dieu, avec l’émotion de la plus profonde et de la plus humble dévotion, le sacrifice eucharistique. Une immense reconnaissance Nous anime et monte de Notre esprit vers l’Auteur de tout bien ; une joie intérieure, ineffablement douce, remplit Notre âme au souvenir de Notre consécration épiscopale que Nous recevions, il y a vingt-cinq ans, des mains d’un de Nos prédécesseurs de vénérée et impérissable mémoire. Cher souvenir, qui fait jaillir de Notre cœur l’hymne de louange à Dieu, et qui Nous pousse à implorer, avec une ardeur véhémente, la bénédiction céleste sur le troupeau du Seigneur confié à Nos soins paternels et sur la laborieuse sollicitude de l’Eglise pour le salut du monde.
Les afflictions de l’heure présente.
Ce jour anniversaire, qui devrait resplendir de joie pure et sereine pour tout le monde catholique, tombe en un temps de très grandes angoisses et souffrances dont la parole du Sauveur semble exprimer au vif l’actuelle réalité : Consurget… gens in gentem, et regnum in regnum, et erunt pestilentiae, et fames, et terraemotus per loca ; « Alors se dressera race contre race, nation contre nation, alors séviront en divers lieux la peste, la famine, les tremblements de terre » (Matth., xxiv, 7). Au sein de si universelles calamités, quelle place y a‑t-il, même dans le domaine religieux, pour des fêtes qui sont le propre des jours de joie et de bonheur ? La tragique violence des événements au lieu de la joie nous suggère la pénitence et la conversion, elle nous invite à nous examiner et à nous purifier, elle nous avertit de changer nos voies et de rectifier notre jugement, notre volonté, notre action. Aussi est-ce pour Nous, fils bien-aimés, une source d’émotion, de vive satisfaction et de tranquillité que de voir Notre jubilé célébré dans le monde catholique tout entier par des prières, par des sacrifices pour le bien de la sainte Eglise, aussi bien que par de généreuses aumônes en faveur de milliers et de milliers de nos frères qui, dans leur indigence, si douloureuse en son infinie variété, frappent avec confiance à la porte des chrétiens charitables qui souffrent et qui pâtissent avec eux.
Parmi l’agitation et l’universel désarroi de l’heure présente, les insondables desseins de Dieu sont venus Nous charger du fardeau de la même sollicitude pastorale que portait, il y a vingt-cinq ans, le cœur magnanime de celui qui, avec l’imposition des mains à l’autel de la chapelle Sixtine, Nous faisait le don de la plénitude du sacerdoce : saint héritage, mais combien pesant et douloureux ! Et voici que le chemin par lequel l’amoureuse Providence de Dieu nous conduisait aboutissait de nouveau à la Sixtine, où venait fondre sur Nos faibles épaules la dignité du Souverain Pontificat, à laquelle Nous Nous sentons profondément inégal et, avec elle, un immense fardeau que l’explosion et l’extension de cette seconde guerre mondiale ont rendu si lourd, au point de surpasser celui de la première sous Benoît XV.
Inébranlable confiance.
Néanmoins, chers fils, Nous serions passé sans profit par l’école de Léon XIII, à l’intelligence si lumineuse ; de Pie X si éminent par sa piété ; de Benoît XV, si perspicace dans ses conseils et ses prévisions ; de Pie XI, débordant de saint et intrépide courage, si, dans le tourbillon de cette tourmente universelle, Nous acceptions que pût, un seul instant, vaciller en Nous cette certitude fondée sur la foi, confirmée par l’espérance et mûrie dans l’amour, la certitude, disons-Nous, que le Seigneur n’est jamais plus vigilant ni plus près de son Eglise qu’aux heures où ses fils, étreints par l’angoisse de la tempête, pourraient en venir à crier : « O Maître, cela ne vous fait donc rien de nous voir sombrer ? Seigneur, sauvez-nous, nous périssons ! » (Marc, iv, 38 ; Matth., viii, 25).
Près du tombeau du premier pape.
Mais, où donc Notre esprit va-t-il appuyer et affermir cette tranquille sécurité ? Au tombeau de Pierre, le premier évêque de Rome. Quand, prosterné devant ce tombeau, Nous repassons dans Notre méditation l’histoire des débuts de l’Eglise, il Nous semble voir le premier pape, destiné par le Christ lui-même à en être la pierre fondamentale, lever vers Nous sa tête glorieuse et Nous dire : Obsecro, consenior et testis Christi passionum… pascite qui est in vobis gregem Dei (i Pierre, v, 1). Alors, Nous contemplons en esprit tous Nos bons fils de l’univers rassemblés autour de Nous, innombrables comme le sable de la mer ; alors, Notre cœur se dilate et Nous sentons intimement, profondément, le besoin d’ouvrir Nos lèvres et de nourrir le cœur de chacun de vous de ce même pain de la ferme confiance qui tonifie le Nôtre.
Merveilleux printemps de l’Eglise.
L’Eglise aussi a eu et elle a son printemps, merveilleux comme elle-même. Les trois grandes solennités de Pâques, de l’Ascension, de la Pentecôte, dans la saison même où la nature, se réveillant à une nouvelle vie, se pare de verdure et de fleurs et prépare, dans son travail mystérieux, le don des moissons et des fruits, ces solennités ne forment-elles pas aussi un printemps spirituel, qui nous rend plus aimable, plus cher et plus beau le printemps de la nature ? Ces fêtes resplendissent au soleil de trois vérités suprêmes, de trois faits historiques sublimes, de trois mystères de tout premier éclat dans l’œuvre de la Rédemption ; elles sont les trois piliers fondamentaux et inébranlables du gigantesque édifice de la sainte Eglise, également présentes à tous les siècles de l’histoire de l’Eglise, également manifestes à toutes les générations de fidèles, ces vérités, par leur lumière, par leur puissance surnaturelle, illuminent de leur réalité historique le printemps du christianisme qui verdoie, se déploie luxuriant et fleurit en dépit des vents et des tempêtes. C’est que le christianisme, dès sa naissance, s’est dressé en géant, le front nimbé des rayons de ces trois vérités, aurore de l’époque justement appelée héroïque : à savoir les trois siècles écoulés depuis la fondation de l’Eglise jusqu’à la paix avec l’Empire romain, en 312, au temps de Constantin.
Vie héroïque des premiers chrétiens.
Ces trois mystères fondamentaux, comme autant de rayons éclatants de cette lumière du monde qui est le Christ, dirigent et accompagnent la marche de la jeune Eglise, épouse du Christ, guident ses pas et l’encouragent dans sa montée à travers l’obscure forêt du paganisme, dans son ascension vers le sommet de la grandeur à laquelle elle est prédestinée. L’esprit attaché avec une opiniâtre constance à la foi dans le Ressuscité et dans leur propre résurrection, l’œil fixé, avec une sainte envie, sur le Glorifié assis à la droite du Père et sur la céleste Jérusalem, éternelle et bienheureuse demeure de ceux qui resteront fidèles jusqu’au bout, l’âme envahie par la certitude de la présence fortifiante de l’Esprit promis et envoyé par Jésus ; vous les voyez, ces premiers chrétiens, grandir par la hauteur de la pensée, par la vigueur de l’action, par le courage et par l’émulation de l’héroïsme moral, dans l’affirmation de la foi, dans les luttes et dans les souffrances, laissant un exemple dont la force conquérante se manifeste et se propage de siècle en siècle jusqu’à nos jours, et même de nos jours plus que jamais, alors qu’il faut, pour sauvegarder l’honneur et le nom chrétien, soutenir de semblables luttes, affronter de semblables combats. Devant de tels athlètes dont le front est couronné du laurier triomphal de la milice chrétienne et souvent de la palme du martyre, toute hésitation, toute timidité s’évanouissent. La leçon que leur vie héroïque nous crie si haut ne suffirait-elle pas à rasséréner l’esprit, à revigorer le cœur, à relever le front des chrétiens d’aujourd’hui, à leur faire prendre conscience de leur magnifique dignité, à les rendre avides de leur sublime grandeur, soucieux de la responsabilité dont les charge la profession chrétienne ?
Quatre traits caractéristiques de la jeunesse de l’Eglise.
De cette chrétienté primitive, à la naissance de laquelle nous reportent les prochaines solennités de l’Ascension et de la Pentecôte, le profil spirituel est marqué de quatre traits caractéristiques et indiscutables :
1° Certitude inébranlable de la victoire, appuyée sur une foi profonde ;
2° Dédition sereine et sans réserve au sacrifice et à la souffrance ;
3° Ardeur de vie eucharistique et intérieure jaillissant de l’intime conviction de l’efficacité sociale d’une pensée eucharistique sur toutes les formes de la vie sociale ;
4° Aspiration vers une unité d’esprit et de hiérarchie toujours plus compacte et indivisible.
Ce quadruple caractère de la jeunesse de l’Eglise signifie, en chacun de ses traits dominants, un appel et en même temps une espérance et une promesse pour la chrétienté de nos jours. Mais le vrai christianisme de nos jours n’est pas autre que le christianisme primitif. La jeunesse de l’Eglise est éternelle, parce que l’Eglise ne vieillit pas ; dans sa marche à l’éternité, elle ne fait que régler son allure, suivant les conditions de chaque temps : les siècles qu’elle compte ne sont pour elle qu’un jour, comme ne sont qu’un jour aussi les siècles qu’elle attend. Sa jeunesse du temps des Césars est la même qui nous parle.
1. – Certitude de victoire.
La certitude de la victoire, l’Eglise primitive en puisait l’aliment, la fermeté, la tranquillité dans les paroles du Maître : Ego vici mundum, « j’ai vaincu le monde » (Jean, xvi, 33), paroles qu’on pouvait bien graver sur le bois de sa croix, étendard de ses triomphes. Faites en sorte que la chrétienté d’aujourd’hui soit pénétrée, embrasée du feu ardent et lumineux de cette parole ; et vous ressentirez au cœur la tranquille et douce confiance de la victoire qu’elle vous assure ; quand achèveront de se dissiper les ténèbres des jours présents, où tant de cœurs vivent dans la terreur et l’abattement, il n’arrivera rien de ce qui épouvante les pusillanimes, mais on verra briller, radieuses et satisfaites, les espérances des cœurs fidèles et magnanimes.
L’Eglise d’aujourd’hui ne peut retourner purement et simplement aux formes rudimentaires du petit troupeau primitif. Dans sa maturité, qui n’est pas la vieillesse, elle garde le front haut ; elle montre dans ses membres l’indéfectible vigueur de sa jeunesse ; elle reste nécessairement ce qu’elle fut dès le premier instant de sa naissance, toujours la même. Elle ne change ni dans son dogme ni dans sa vigueur : elle est inexpugnable, indestructible, invincible. Elle est immuable, inaltérable selon la charte de sa fondation, scellée par le sang du Fils de Dieu ; et pourtant elle se meut, et pourtant elle revêt de nouvelles formes à mesure qu’elle avance en âge, progressant toujours sans jamais changer dans sa nature, parce que, dit admirablement Vincent de Lérins, la religion des âmes imite l’évolution des corps : ils se développent et croissent avec le nombre des années, ils demeurent toutefois les mêmes, tels qu’ils ont toujours été[1]. Pouvant regarder avec fierté et sans crainte son passé et le gigantesque édifice, presque deux fois millénaire, de son magistère et de sa discipline, dressé grâce au plein épanouissement et éclaircissement du dépôt de la vérité qui lui fut confié, grâce à la croissance en force et en perfection de son unité intérieure, grâce au développement de sa liturgie qui gravite tout entière autour du Sacrifice de la sainte messe et des sacrements comme autour de son centre, grâce enfin à ce levain de l’esprit chrétien qui, de plus en plus, marchant toujours avec le temps, vient s’infiltrer dans tous les éléments et toutes les conditions de la vie. L’Eglise, parvenue désormais à la maturité de sa mission de Mère universelle du peuple croyant, l’Eglise, en présence de besoins et de tâches plus vastes, ne consentirait pas, sous peine d’être infidèle à elle-même, à retourner en arrière vers les formes de vie et d’action des premiers temps. Le Cénacle est devenu un temple plus grandiose que celui de Salomon ; le petit troupeau (Luc, xii, 32) s’est multiplié, il a passé les fleuves et franchi les monts, il émigre vers tous les pâturages de la terre ; le petit grain de sénevé, suivant la promesse et la volonté du Seigneur, est devenu un arbre immense et, sous son ombre, les peuples reposent. Non, il ne peut pas y avoir pour l’Eglise, dont Dieu conduit tous les pas et qu’il accompagne au cours des siècles, il ne peut pas y avoir pour une âme chrétienne, qui examine soigneusement l’histoire selon l’esprit du Christ, un recul vers le passé, mais seulement le souci de toujours avancer vers l’avenir, de toujours monter.
2. – Elan dans le sacrifice.
En un sens, pourtant, le retour de l’Eglise à ses origines est devenu, de nos jours, une pénible mais noble réalité. Comme à son berceau, et plus qu’à bien d’autres époques, tout imperturbable qu’elle demeure en face de ses ennemis, la fondation divine du Christ, en maints pays, lutte aujourd’hui pour son existence. L’athéisme sectaire, l’antichristianisme systématique, le froid indifférentisme lui font la guerre et, ayant des conceptions et des manières de voir qui sont loin de cadrer avec les courtoises traditions des hautes controverses, s’abaissent trop souvent aux procédés de la violence.
De nouveau, aujourd’hui comme alors, en certains pays, les autorités, oublieuses des obligations morales, et portées à confondre le droit avec la force, jettent à la face des chrétiens les mêmes accusations d’infractions aux lois que les Césars des premiers siècles prétendaient constater en Pierre et en Paul, en Sixte et en Laurent, en Cécile, Agnès, Perpétue et dans l’innombrable phalange de ces innocents qui, à présent, resplendissent de l’auréole des martyrs, ici-bas aux yeux de l’Eglise, dans le ciel en présence de l’Agneau. Et ce délit que l’on reproche aux chrétiens, quel est-il donc sinon leur indéfectible fidélité au Roi des rois, au Seigneur des seigneurs ?
Ce n’est pas pour une autre raison qu’aujourd’hui encore, la foi vive au Fils de Dieu, la soumission à sa loi, l’union spirituelle à son Eglise, l’attachement à ses représentants sur terre ont valu, en certains endroits, une chaîne ininterrompue de soupçons et d’injures, d’évictions et d’ostracisme, de déchéance des droits personnels et des mérites acquis, de tracasseries et de tourments, de pauvreté et de souffrances, de misères, de détriments et de dommages corporels et spirituels. En de pareilles conditions, terreurs et dangers, que reste-t-il à notre temps, chers fils, sinon de nous reporter avec raison à l’époque de la primitive Eglise et des magnifiques exemples des chrétiens d’alors, de leur foi ardente, de leur courage imperturbable, de leur conscience assurée de la victoire, d’y puiser, comme à une source de vaillance et de salut, une nouvelle force, un nouvel élan, une nouvelle constance, convaincus que tout ce qu’ils ont cru, espéré, aimé, demandé, accompli, souffert et glorieusement mérité, est aussi notre vie et notre gloire à nous et le trésor incorruptible de l’Eglise ? Que cette vision des triomphes remportés par l’Eglise primitive raffermisse et exalte votre espérance et découvre à vos yeux, derrière la tempête d’aujourd’hui, un horizon de nouveaux triomphes. Tôt ou tard, l’éphémère cortège des troubles déchaînés ne fera que mettre en plus éclatante lumière la vérité consolante de cette parole de l’apôtre bien-aimé : Haec est Victoria, quae vincit mundum, fides nostra, « la victoire qui triomphe du monde, c’est notre foi » (i Jean, v, 4).
Si le sang qui, dans les siècles d’épreuves, de souffrances et de sacrifices, marquait et rehaussait la beauté de l’Eglise en sa jeunesse, nous semble à présent le rubis le plus étincelant de son diadème triomphal ; pour la chrétienté de notre époque aussi, la grandeur de la future victoire, conquise au feu de tribulations torturantes, se mesurera à la générosité du sacrifice. La volonté virile et résolue de ces héros, qui nos praecesserunt cum signo fidei, a‑t-elle donc pu être brisée par la fureur d’un Néron ou d’un Dioclétien, par les manœuvres sournoises d’un Julien l’Apostat ? L’inaltérable sérénité de leur vaillance sans limites en face de toutes sortes de supplices et de martyres ne se troublait ni ne vacillait au milieu des outrages sur outrages, des blessures sur blessures, de la violence et des astuces des ennemis du Christ. Une chrétienté, dont le regard est constamment fixé sur l’héroïsme des premiers siècles, ne peut pas ne pas rester fidèle à l’esprit de ce mot de saint Pierre au plus fort de la persécution : Si quid patimini propter justitiam, beati (i Pierre, iii, 14). Elle se montrera digne de l’héritage de ses pères et, consciente de la grandeur de sa mission, elle conquerra, à l’heure marquée par Dieu, dans la peine, mais dans la gloire, une paix qui lui fera crier avec l’Apôtre des gentils : Deo autem gratias, qui dedit nobis victoriam (i Cor., xv, 57).
3. – Ardeur de vie eucharistique.
Mais où trouvait-elle donc vie et chaleur, cette foi courageuse des premiers chrétiens ? Dans l’union eucharistique avec le Christ, source d’une conduite morale, pure et agréable à Dieu. A la table où l’on mange le Pain des forts, ils sentaient s’allumer dans leur cœur une ardeur qui révélait et, tout à la fois, répandait autour d’elle l’énergie et la paix ; ils se sentaient frères et sœurs en Jésus-Christ, nourris du même pain, fortifiés par le même breuvage, unis dans une fraternelle communauté par un même amour, par une même espérance infaillible, liés par un lien intime et sublime qui, de mille cœurs et de mille âmes, faisait une immense famille vivant d’un seul cœur et d’une seule âme. Sur l’autel, sous le voile de la nourriture et du breuvage, était réellement présent le Dieu de leurs cœurs et des victoires qui allait lever son labarum à la place des aigles romaines pour la conquête du monde, d’un monde dont Rome serait le centre, non du pouvoir, mais de la foi.
Centre de la foi, l’idée eucharistique l’est aujourd’hui comme aux premiers siècles. Son progrès dans l’Eglise, son rayonnement spirituel et vivifiant sur l’humanité que tourmentent l’égoïsme, l’envie, les conflits, les contradictions, l’abandon du dogme du Cénacle, doivent se faire plus vivants, plus puissants, pour attirer les cœurs au banquet divin, pour les dégeler, pour les enflammer et préparer en eux la chaleur printanière de la concorde des cœurs et de l’action fraternelle qui les réunisse tous dans la paix autour du Dieu du tabernacle. Dans ce signe sanctifiant de l’Eucharistie, l’Eglise d’aujourd’hui tend, joyeuse et émue, la main à l’Eglise primitive. L’appel et l’invitation du Christ, vivant au milieu de nous, ne se taira jamais et si, par l’acte providentiel qu’Il a inspiré à l’incomparable Pie X, Il a ouvert largement les écluses au fleuve bienfaisant et puissant de l’Eucharistie, dans la même mesure où elles étaient ouvertes aux premiers siècles, c’est qu’Il considérait que le temps où nous vivons ne requiert pas de nous une moindre charité fraternelle, une moindre disposition au sacrifice, par quoi fut si grande et si admirable la prime jeunesse de l’Eglise.
4. – Unité d’esprit et de hiérarchie.
Non moins admirable et non moins ardent fut alors le zèle de la jeune Epouse du Christ pour la conservation, l’organisation et l’affermissement d’une indivisible unité liant ensemble les fidèles et leurs chefs. Et maintenant que se vérifient les tragiques conséquences de la séparation qui écarte de la Chaire de Pierre tant de nos frères, aux dépens de toute la chrétienté et au détriment de leur propre puissance d’action dans le monde, là où, en revanche, l’union vitale entre le Pasteur et le troupeau dans le monde catholique étend et manifeste avec une évidence toujours croissante les bienfaits de son action, les cœurs des fidèles du Christ font monter plus véhémente vers le ciel la prière ut unum sint ! A cette prière, bien d’autres, même de ceux qui vivent hors de l’Eglise visible, se joignent avec une ardente sincérité, parce qu’ils estiment que dans un monde hostile au Christ l’existence même du christianisme est en péril.
Mais cette prière pour l’union de tous les croyants, d’où pourrait-elle s’élever avec l’élan d’une plus intime charité, vers Celui qui, le premier, la lança vers son Père, éclairant les âmes et touchant les cœurs, sinon de cette colline sacrée vers laquelle, à l’heure présente, se tendent les esprits et les oreilles de tout le monde catholique tourné ad Petri cathedram atque ad Ecclesiam principalem, unde imitas sacerdotalis exorta est [2] ; de cette citadelle de vérité et de salut dont nul n’a compris ni exprimé les vues hautes et larges avec plus de profondeur, avec plus d’éloquence que Léon le Grand, pape et docteur de l’Eglise, lorsqu’il écrit ces paroles mémorables : Beatus Petrus, Princeps Apostolici ordinis, ad arcem Romani destinatur imperii, ut lux veritatis, quae in omnium revelabatur salutem, efficacius se ab ipso capite per totum mundi corpus effunderet ?[3] D’où convient-il que la prière ut unum sint, quand nous repensons à la primitive Eglise, Mère unique et immaculée de toutes les Eglises, résonne d’une voix plus puissante sinon sur cette rive du Tibre, siège providentiel du premier Pierre, forteresse spirituelle du christianisme, où la grâce du ciel se manifeste plus éclatante et plus libérale ; sur cette rive dont les fastes peuvent consigner dans leurs pages les plus lumineuses le glorieux martyre du Prince des apôtres et l’éminent privilège d’avoir donné à ses restes mortels leur dernière demeure ?
Fouilles récentes dans les grottes vaticanes.
En cette journée, de ce lieu sacré, centre spirituel du monde chrétien et, précisément de nos jours où, en diverses régions, l’Epouse du Christ a de dures luttes à soutenir, où ses fidèles enfants ont à souffrir toutes sortes de tribulations pour leur courageuse profession de chrétien et pour leur dévouement à l’Eglise, c’est pour Nous, ô fils bien-aimés, une nouvelle et toute particulière joie de pouvoir lancer vers vous et vous faire entendre le cri profond qui, de l’ombre où repose la tombe de Pierre, jaillit comme un appel de la chrétienté du passé à la chrétienté du présent et ajoute à Notre propre voix, en un parfait accord, l’éclat renouvelé de sa force de persuasion.
L’arène du Vatican a aussi, pouvons-Nous dire, ses catacombes. Bien que les fouilles commencées et poursuivies par Nos ordres dans la crypte de la Basilique vaticane ne soient pas encore amenées à leur terme et auxquelles Nous avons, il y a plus d’un an, fait allusion à l’occasion de l’inauguration du monument funèbre de Notre inoubliable prédécesseur, elles ne manquent pourtant pas de jeter une nouvelle et vive lumière précisément sur ces premiers temps où l’Evangile de la croix commençait à retentir pour planter la racine de sa puissance spirituelle d’attraction dans le sol romain, où la jeune Eglise s’apprêtait à gravir le sentier âpre et sanglant de cette longue et séculaire voie douloureuse qui devait, à travers ces premiers siècles, la conduire, sous Constantin, à son pacifique triomphe.
Importantes découvertes archéologiques.
Déjà les travaux de l’an dernier avaient fait découvrir sous la grande nef de la basilique, en ligne directe vers la Confession, avec une certitude que l’on n’avait encore jamais obtenue, l’existence d’un grand cimetière païen dont les monuments caractéristiques, datant du premier siècle, avaient été dressés entre les limites d’une area perpetuas sepulturae tradita utilisée déjà auparavant. Cette nécropole préchrétienne a fourni la preuve la plus claire de l’exactitude de la tradition romaine qui avait cherché précisément la tombe du Prince des apôtres sur le territoire d’un tel cimetière païen.
Et voici que, au cours des travaux, se dessinent les lignes fondamentales de la basilique de Constantin dans toutes ses parties essentielles, avec une clarté toujours plus nette ; graduellement, se manifestent aussi les difficultés peu communes que l’architecte impérial eut à surmonter, tant du point de vue technique que du point de vue psychologique, pour concevoir et exécuter son oeuvre grandiose. Quiconque descend dans ces fouilles et s’arrête à examiner et à évaluer les obstacles énormes qu’il a fallu vaincre pour creuser des fondations dans ce terrain accidenté et irrégulier du Vatican, pour niveler une région sépulcrale que ses monuments, nombreux et aimés, rendaient sacrée aux yeux même de la Rome païenne et à beaucoup de familles, reconnaît dans ces restes imposants qui se découvrent aujourd’hui à nous la preuve la plus convaincante que l’empereur n’a pu, ni dû suivre dans le choix de l’emplacement de sa basilique des raisons de commodité, mais que cet emplacement lui était imposé par la situation exacte du sépulcre de l’apôtre.
Le résultat des fouilles.
Grâce à ces considérations et à une étude comparative des sources correspondantes, il n’a pas été malaisé de retrouver l’antique Confession semi-circulaire, qui remonte peut-être au temps de saint Grégoire le Grand, et dont les murs de marbre portent, gravé en souvenir par d’innombrables pèlerins depuis le début du moyen âge, le signe de la sainte croix.
Du mois de septembre dernier jusqu’à aujourd’hui, l’on a exhumé plus de 1500 monnaies, soit antiques, soit médiévales, qui démontrent que ces pieux pèlerins venaient en grand nombre, non seulement de Rome et de l’Italie, mais de toutes les parties du monde alors connu : avant tout de la France, représentée par les monnaies de ses archevêques, évêques et abbés, de ses rois, de ses ducs, comtes, vicomtes, seigneurs ; puis de la Germanie, des Pays-Bas, de la Suisse, de l’Espagne, de l’Angleterre, de la Bohême, de la Livonie, de la Hongrie, de la Slavonie, de tout l’Orient latin.
Mais, dans sa partie centrale, où s’élèvent, l’un au-dessus de l’autre, trois autels d’époques différentes, le zèle infatigable des prospecteurs a découvert un monument, simple de forme, auquel, pourtant, bien avant l’époque constantinienne, la dévotion des fidèles avait attribué le caractère d’un lieu de culte vénéré. En témoignent les graffiti que l’on aperçoit à l’intérieur du monument sur l’une des parois, et qui présentent la même forme que montrent les tombes des martyrs dans les cimetières chrétiens. Ces graffiti, qui nous reportent au temps des persécutions, nous fournissent la certitude historique que nous sommes ici en possession des restes de ce tropaeum, dont parlait le prêtre Gaïus vers l’an 200 après Jésus-Christ, dans les expressions enthousiastes que nous transmet Eusèbe : Ego autem Apostolorum tropaea possum ostendere [4]. Paroles qui nous font, une fois encore, revoir Gaïus comme présent dans les mystiques ténèbres des grottes vaticanes. Au rappel que fait Eusèbe lui-même des Petri Paulique nomine insignita monumenta, quae in urbis Romae coemeteriis etiamnum visuntur [5] ; ajoutez encore la fougueuse interpellation du Docteur de l’Eglise, saint Jérôme, au prêtre Vigilance : Male facit ergo Romanus episcopus, qui super mortuorum hominum Petri et Pauli, secundum nos ossa veneranda, secundum te vilem pulvisculum, offert Domino sacrificia, et tumulos eorum Christi arbitratur altaria ? [6]Et vous verrez quelle nouvelle lumière et quelle nouvelle force ces témoignages, et d’autres encore, reçoivent du fait des découvertes et des vérifications accomplies jusqu’ici. Toutes convergent et s’accordent en une harmonieuse unité avec le langage des monuments retrouvés, dans lesquels saxa loquuntur. Mais du sein de cette harmonie de tant de voix concordantes n’entendez-vous pas monter, puissant, le cri de la certitude et de l’assurance indéfectible de l’Eglise primitive grandie dans la souffrance et dans la lutte, cri qu’elle adresse comme un encouragement à la foi et à l’espérance de la victoire à ceux qui, en nos jours troubles, mais avant-coureurs de grands et décisifs événements, sont appelés à conserver ou à rendre à l’humanité errante et assoiffée de paix les bénédictions du Rédempteur, à assurer à la croix du Christ dans la citadelle de cette humanité cet autel qui lui est dû et à elle seulement ?
L’Eglise et le conflit mondial.
De même que la divine mission de l’Eglise solidement bâtie sur la roche de Pierre n’est pas sur la terre limitée dans l’espace, dans le temps son action n’a d’autre limite que la durée de l’humanité. Comme toujours, à mesure que se déroule la série des générations, le moment présent, à son tour, lui offre et lui impose de nouvelles et particulières résolutions, devoirs et tâches.
Les appels au secours qui, chaque jour, Nous sont adressés, Nous diraient, si Nous ne le savions déjà, ce que demandent et exigent de l’Eglise l’urgence et l’angoisse de cette heure : à savoir qu’elle mette en œuvre son autorité afin de mettre un terme à l’actuel conflit et pour que le torrent de larmes et de sang aille se perdre dans l’océan d’une paix équitable pour tous et durable.
Notre conscience Nous rend témoignage que, dès l’instant où les secrets desseins de Dieu ont chargé Nos faibles forces du fardeau, aujourd’hui si pesant, du souverain pontificat, Nous avons, aussi bien avant que la guerre n’éclate que durant tout son cours, travaillé pour la paix de toute Notre âme, de toutes Nos forces, dans les limites de Notre ministère apostolique. Mais maintenant que les peuples vivent dans l’attente anxieuse et douloureuse de nouvelles opérations imminentes, Nous saisissons l’occasion qui Nous est offerte par l’anniversaire d’aujourd’hui, pour dire, une fois de plus, une parole de paix ; et Nous la disons avec la conscience de notre absolue impartialité à l’égard de tous les belligérants, avec un égal amour pour tous les peuples, sans aucune exception.
Nous savons bien que, dans l’actuel état de choses, il n’y aurait guère de chances de succès à formuler des propositions concrètes en vue d’une paix juste et équitable. Bien plus, chaque fois que l’on prononce une parole de paix, on risque de heurter l’une ou l’autre partie ; de fait, tandis que les uns se prévalent des résultats obtenus, les autres placent leur espérance dans les batailles à venir. Cependant, si la comparaison actuelle des forces, des gains et des pertes dans le domaine politique et militaire ne laisse entrevoir pour le moment aucune possibilité pratique immédiate de paix, il n’en est pas moins vrai que les ruines semées par la guerre entre les peuples dans le domaine matériel et spirituel ont fini par s’accumuler à tel point qu’elles appellent, pour enrayer leurs progrès, tout effort capable d’aboutir à une rapide conclusion du conflit. Sans parler des violences et des cruautés arbitraires, contre lesquelles en d’autres circonstances Notre voix a fait entendre ses avertissements – et Nous les renouvelons aujourd’hui avec une plus vive et plus suppliante insistance devant la menace de procédés guerriers encore plus meurtriers – la guerre par elle-même, avec la perfection technique des armes, cause aux peuples des peines, des difficultés et des souffrances inouïes. Notre pensée va à ces valeureux combattants, aux multitudes qui vivent dans les zones d’opérations, dans les territoires occupés ou dans leur propre pays. Nous pensons – comment pourrions-Nous n’y pas penser ? – à ceux qui sont tombés, aux millions de prisonniers, aux mères, aux épouses, aux enfants qui, sans préjudice de leur vif amour de la patrie, sont en proie à une angoisse mortelle. Nous pensons à la séparation des époux, à la désorganisation de la vie de famille, à la disette et à la détresse économiques. Chacun de ces noms de maux et de ruines n’évoque-t-il pas un nombre infini de cas navrants, dans lesquels se totalise et se résume le fléau le plus déplorable, le plus terrible, le plus véhément qui ait jamais fondu sur l’humanité, au point de faire envisager avec effroi un prochain avenir de graves et sombres périls économiques et sociaux ?
Pendant des dizaines d’années, une gigantesque étude et un effort d’intelligence et de bonne volonté s’étaient consacrés à élaborer et à appliquer une solution de la question sociale ; et maintenant les peuples en sont réduits à constater que les richesses nationales, dont la sage administration dans l’intérêt public constituait un des fondements de cette solution, sont gaspillées par centaines de milliards pour la destruction des biens et des vies.
La guerre et la famille.
Mais, derrière le front de combat, du sein des détresses et des embarras domestiques que Nous avons signalés, se dresse et s’étend désormais sur toute la face du monde un autre front immense, le front des familles angoissées et meurtries. Dès avant le conflit, certains peuples, aujourd’hui en armes, n’arrivaient pas à égaler le nombre des berceaux à celui des tombes ; et, à présent, la guerre, loin de remédier au mal, menace de précipiter à la ruine physique, économique et morale, les nouveaux rejetons de la famille.
Aux gouvernants des nations, Nous voudrions adresser encore une parole paternelle : la famille est chose sacrée ; elle n’est pas seulement le berceau des enfants ; elle est celui de la nation, de sa force, de sa gloire. N’arrachez pas, ne détournez pas la famille de sa fin si haute qui lui est assignée par Dieu ! Que l’époux et l’épouse, fidèles à remplir leurs devoirs conjugaux et familiaux, transmettent au foyer domestique le flambeau de la vie du corps, et avec elle de la vie spirituelle et morale, la vie chrétienne, aux nouvelles générations : Dieu le veut. Que, dans la famille, sous la vigilance des parents, grandissent des hommes de caractère loyal et de droite compétence, qui soient un jour des membres utiles et irréprochables de la société humaine, virils parmi les conjonctures joyeuses ou tristes, obéissants à l’autorité et à Dieu : telle est la volonté du Créateur. Qu’on ne fasse pas de la maison de famille et de “l’école uniquement le vestibule d’un champ de bataille ; que les époux ne soient pas, d’une manière permanente, séparés l’un de l’autre ; que les enfants ne soient pas privés, pour leur corps et pour leur âme, de la vigilante sollicitude de leurs parents ; qu’on ne voue pas à la stérilité les salaires et les fortunes de la famille.
De ce front de la famille, un cri unanime parvient jusqu’à Nous : rendez-nous à nos occupations du temps de paix ! Si vous avez à cœur l’avenir de l’humanité, si votre conscience, en présence de Dieu, reconnaît quelque valeur à ce qu’est pour l’homme le nom de père et de mère, et ce qui fait la véritable félicité de vos enfants, rendez la famille à son œuvre de paix !
Appel aux hommes d’Etat en faveur de la paix.
Comme avocat de ce front de la famille – Dieu veuille la maintenir loin de toutes les voies qui mènent à de sinistres et funestes troubles 1 – Nous adressons un chaleureux et paternel appel aux hommes d’Etat, afin qu’ils ne laissent échapper aucune occasion capable d’entrouvrir la voie à une paix honorable de justice et de modération, à une paix issue d’une entente libre et féconde, alors même qu’elle ne devrait pas répondre de tous points à leurs attentes. Le front universel de la famille qui, sur le front de guerre, compte tant de cœurs de pères, d’époux, de fils qui, parmi les périls et les fatigues, les espérances et les désirs, battent du double amour de la patrie et du foyer domestique, recouvrera le calme et la tranquillité dans la vision d’un horizon nouveau. La reconnaissance de l’humanité et aussi l’approbation de leur propre nation ne manqueront pas à ces nobles et généreux gouvernants qui, le jour de leur rencontre avec l’autre partie, possédée, elle aussi, des mêmes sentiments, choisiront, sous l’impulsion, non de la faiblesse, mais de la conscience de leur responsabilité, la voie et le terrain de la modération et de la sagesse.
Animé de cette confiance, il ne Nous reste, fils bien-aimés, qu’à faire monter vers le Père des miséricordes et des lumières de la sagesse d’ardentes prières, afin qu’il hâte l’aurore d’un jour tant désiré. « Demandez et vous recevrez », nous répète le divin Rédempteur, Prince de la paix, doux et humble de cœur, qui nous appelle à Lui pour nous réconforter dans nos abattements et nos lassitudes. Réveillons en nous-mêmes l’esprit d’amour. Tenons-nous prêts, avec notre foi, avec notre labeur, à coopérer, après le plus général, le plus désolant, le plus sanglant carnage de l’histoire, au formidable et immense travail de reconstruction et de restauration, pour reconstruire, du chaos des ruines matérielles et morales, un monde pacifié et uni par les liens de l’amour fraternel, un monde où, par le secours du Tout-Puissant, nova sint omnia, corda, voces et opera [7].
Source : Document Pontificaux de S. S. Pie XII, Editions Saint-Augustin Saint Maurice – D’après le texte italien des A. S. S., XXXIV, 1942, p. 154 ; cf. la traduction française des Actes de S. S. Pie XII, t. IV, p. 100 ; les sous-titres sont ceux du texte original.
- Commonit., n. XXII ; Migne, P. L., t. L., col. 668.[↩]
- S. Cyprien, Epist. LIX ad Cornelium Rom., XIV, 2.[↩]
- Serm. LXXXII, c. III ; Migne, P. L., t. LIV, col. 424.[↩]
- « Je puis, moi, montrer les trophées des apôtres ». Hist. Eccl., l. II, c. XXV ; Migne, P. G., t. XX, col. 210.[↩]
- « Monuments décorés des noms de Pierre et de Paul, que l’on peut voir encore à présent dans les cimetières de la ville de Rome ». Ibid., loc. cit.[↩]
- « A‑t-il donc tort, l’évêque de Rome, de célébrer le sacrifice au Seigneur sur les restes de ces morts, Pierre et Paul, ossements sacrés à nos yeux et, aux tiens, vile poussière, et de regarder leurs tombes, comme des autels, » Contra Vigil., c. VIII ; Migne, P. L., XXIII, col. 361–362.[↩]
- « Tout soit renouvelé, les cœurs, le langage et les œuvres ». Hymne des Matines de la Fête-Dieu.[↩]