Saint Pie X

257ᵉ pape ; de 1903 à 1914

1er mai 1910

Réponse de la Commission Biblique Sur l'auteur et la date de rédaction des Psaumes

Question 1 : Les appel­la­tions « Psaumes de David », « Hymnes de David », « Livre des Psaumes de David », « Psautier davi­dique », qui ont été uti­li­sées dans des col­lec­tions anciennes et aux pre­miers conciles pour dési­gner le livre des cent cin­quante Psaumes de l’Ancien Testament, comme aus­si l’opinion de plu­sieurs Pères et doc­teurs qui ont sou­te­nu que tous les Psaumes du Psautier doivent être attri­bués au seul David, ont-​elles une impor­tance telle qu’on doit consi­dé­rer David comme l’unique auteur de la tota­li­té du Psautier ? 

Réponse : Non. 

Question 2 : La concor­dance entre le texte hébreu et le texte grec d’Alexandrie et d’autres ver­sions anciennes, permet-​elle d’affirmer à bon droit que les titres des Psaumes qui pré­cèdent le texte hébraïque sont plus anciens que la tra­duc­tion dite des LXX, et que par consé­quent ils pro­viennent, sinon direc­te­ment des auteurs des Psaumes eux-​mêmes, du moins d’une tra­di­tion juive ancienne ? 

Réponse : Oui. 

Question 3 : Les titres des Psaumes pré­ci­tés, témoins de la tra­di­tion juive, peuvent-​ils rai­son­na­ble­ment être mis en doute lorsqu’il n’y a pas de rai­son impor­tante à l’encontre de leur authenticité ? 

Réponse : Non. 

Question 4 : Si on consi­dère les témoi­gnages de la sainte Écriture, qui ne sont pas rares, concer­nant le talent natu­rel, éclai­ré par le don gra­cieux de l’Esprit Saint, qu’avait David de com­po­ser des chants reli­gieux, les dis­po­si­tions éta­blies par lui pour le chant litur­gique des Psaumes, le fait que les Psaumes lui sont attri­bués aus­si bien dans l’Ancien Testament que dans le Nouveau et dans les titres qui depuis long­temps sont pla­cés avant les Psaumes, ain­si que l’accord des juifs, des Pères et des doc­teurs de l’Église, est-​il rai­son­na­ble­ment pos­sible de nier que David est l’auteur prin­ci­pal des chants du Psautier, ou au contraire, d’affirmer qu’un petit nombre seule­ment de chants doivent être attri­bués à ce même chantre royal ? 

Réponse : Non pour les deux parties. 

Question 5 : Est-​il pos­sible en par­ti­cu­lier de nier l’origine davi­dique de ces Psaumes qui dans l’Ancien et le Nouveau Testament sont cités expres­sé­ment sous le nom de David, et par­mi les­quels il faut men­tion­ner sur­tout le Psaume 2 : « Pourquoi cette agi­ta­tion des nations ? » Ps 2 ; le Psaume 15 « Garde-​moi Seigneur » Ps 16 ; le Psaume 17 : « Je veux t’aimer, Seigneur, ma force » Ps 18 ; le Psaume 30 : « Heureux ceux dont les ini­qui­tés sont remises » Ps 31 ; le Psaume 68 : « Dieu, sauve-​moi » Ps 69 ; le Psaume 109 : « Le Seigneur dit à mon Seigneur » ? Ps 110 

Réponse : Non.

Question 6 : Est-​il pos­sible d’admettre l’opinion de ceux qui affirment que par­mi les Psaumes du Psautier il en est cer­tains qui ont pour auteur David ou d’autres et qui, pour des rai­sons litur­giques ou musi­cales, du fait de la fatigue des scribes ou pour d’autres rai­sons encore, ont été divi­sés en plu­sieurs ou réunis en un ; et de même qu’il est d’autres Psaumes, comme « Pitié pour moi Seigneur » Ps 51, qui pour être mieux adap­tés aux cir­cons­tances his­to­riques ou aux fes­ti­vi­tés du peuple juif, ont été légè­re­ment retra­vaillés ou modi­fiés, par la sup­pres­sion ou l’addition de l’un ou l’autre ver­set, étant sauve cepen­dant l’inspiration du texte sacré tout entier ? 

Réponse : Oui pour les deux parties. 

Question 7 : Est-​il pos­sible de sou­te­nir comme vrai­sem­blable l’opinion de ceux des auteurs récents qui, s’appuyant seule­ment sur des indices internes ou par une inter­pré­ta­tion moins juste du texte sacré, se sont effor­cés de démon­trer qu’un nombre assez impor­tant de Psaumes a été com­po­sé après les époques d’Esdras et de Néhémie, ou même à l’époque des Maccabées ? 

Réponse : Non. 

Question 8 : Étant don­né les témoi­gnages mul­tiples des livres saints du Nouveau Testament et l’accord una­nime des Pères, ou aus­si ce que disent des auteurs du peuple juif, faut-​il recon­naître plu­sieurs Psaumes pro­phé­tiques et mes­sia­niques qui ont pré­dit la venue, le Règne, le sacer­doce, la Passion, la mort et la Résurrection du Libérateur à venir ; et pour cette rai­son faut-​il reje­ter abso­lu­ment l’opinion de ceux qui mettent en cause le carac­tère pro­phé­tique et mes­sia­nique des Psaumes, et qui limitent ces oracles rela­tifs au Christ à la seule pré­dic­tion du sort futur du peuple élu ?

Réponse : Oui pour les deux parties.