Saint Pie X

257ᵉ pape ; de 1903 à 1914

24 juin 1914

Réponse de la Commission Biblique Sur l'auteur et la date de composition de l’épître aux Hébreux

Question 1 : Faut-​il attri­buer une telle force aux doutes qui dès les pre­miers siècles, en rai­son sur­tout de l’abus des héré­tiques, ont habi­té les esprits de cer­tains en Occident au sujet de l’inspiration divine et de l’origine pau­li­nienne de l’épître aux Hébreux que, compte tenu de l’affirmation conti­nuelle, una­nime et constante des Pères orien­taux à laquelle s’est joint, après le IVe siècle, le plein assen­ti­ment de toute l’Église occi­den­tale ; et en consi­dé­rant éga­le­ment les actes des sou­ve­rains pon­tifes et des saints conciles, en par­ti­cu­lier celui de Trente, ain­si que l’usage per­pé­tuel des Églises, il soit per­mis d’hésiter non seule­ment à la comp­ter par­mi les épîtres cano­niques – ce qui a été défi­ni de foi – mais éga­le­ment à la comp­ter de façon cer­taine par­mi les épîtres authen­tiques de l’apôtre Paul ? 

Réponse : Non. 

Question 2 : Les argu­ments qu’on a cou­tume de prendre de l’absence inha­bi­tuelle du nom de Paul et de l’omission de l’exorde et de la salu­ta­tion habi­tuels dans l’épître aux Hébreux, ou de la pure­té de sa langue grecque, de l’élégance et de la per­fec­tion de l’expression et du style, ou de la manière dont l’Ancien Testament est cité et dont on argu­mente à par­tir de lui, ou de cer­taines dif­fé­rences qu’on dit exis­ter entre la doc­trine de cette épître et celle des autres épîtres de Paul, sont-​ils à mêmes de réfu­ter de quelque manière son ori­gine pau­li­nienne ; ou au contraire la concor­dance par­faite de la doc­trine et des pen­sées, la simi­li­tude des moni­tions et des exhor­ta­tions, ain­si que l’accord des façons de par­ler et des mots eux-​mêmes, sou­vent loué éga­le­ment par cer­tains non-​catholiques, qu’on observe entre elle et les autres écrits de l’Apôtre des nations mani­festent et confirment-​ils pré­ci­sé­ment cette ori­gine paulinienne ? 

Réponse : Non pour la pre­mière par­tie ; oui pour la seconde.

Question 3 : L’apôtre Paul doit-​il être consi­dé­ré comme l’auteur de cette épître en ce sens qu’on doit néces­sai­re­ment affir­mer qu’il ne l’a pas seule­ment conçue et éla­bo­rée tout entière sous l’inspiration du Saint-​Esprit, mais qu’il lui a don­né éga­le­ment la forme dans laquelle elle se présente ?

Réponse : Non, sous réserve d’un juge­ment ulté­rieur de l’Église.