Saint Pie X

257ᵉ pape ; de 1903 à 1914

29 mai 1907

Réponse de la Commission Biblique Sur l’auteur et la vérité historique du quatrième évangile

Question 1 : La tra­di­tion constante, uni­ver­selle et solen­nelle de l’Église, dès le 2e siècle, telle qu’elle res­sort prin­ci­pa­le­ment : a) des témoi­gnages et des allu­sions des saints Pères, des écri­vains ecclé­sias­tiques et même des héré­tiques : témoi­gnages et allu­sions qui, ne pou­vant déri­ver que des dis­ciples ou des pre­miers suc­ces­seurs des apôtres, sont en connexion néces­saire avec l’origine même du livre ; b) de l’admission en tout temps et en tout lieu du nom de l’auteur du qua­trième évan­gile dans le canon et les cata­logues de livres saints ; c) des plus anciens manus­crits de ces mêmes livres et de leurs plus anciennes ver­sions en langues diverses ; d) de l’usage litur­gique public uni­ver­sel­le­ment répan­du dès l’origine de l’Église ; cette tra­di­tion constitue-​t-​elle, abs­trac­tion faite de la preuve théo­lo­gique, une démons­tra­tion his­to­rique que l’apôtre Jean, et non un autre, doit être tenu pour l’auteur du qua­trième évan­gile, démons­tra­tion assez solide pour qu’elle ne soit nul­le­ment infir­mée par les rai­sons que les cri­tiques allèguent à l’encontre ?

Réponse : Oui. 

Question 2 : Les rai­sons internes qui se tirent du texte du qua­trième évan­gile consi­dé­ré sépa­ré­ment, du témoi­gnage de l’auteur et de la paren­té mani­feste de cet évan­gile avec la pre­mière épître de l’apôtre Jean, doivent-​elles être consi­dé­rées comme confir­mant la tra­di­tion qui attri­bue indu­bi­ta­ble­ment à ce même apôtre le qua­trième évan­gile ? En outre, les dif­fi­cul­tés qui pro­viennent de la com­pa­rai­son de cet évan­gile avec les trois autres peuvent-​elles étant don­né la diver­si­té du temps, du but, des audi­teurs pour qui ou contre qui l’auteur a écrit, se résoudre rai­son­na­ble­ment comme l’ont fait, en divers endroits, les saints Pères et les exé­gètes catholiques ? 

Réponse : Oui, sur les deux points.

Question 3 : Nonobstant la pra­tique constam­ment en vigueur, dès les pre­miers temps, dans toute l’Église, d’arguer du qua­trième évan­gile comme d’un docu­ment pro­pre­ment his­to­rique, néan­moins en rai­son du carac­tère par­ti­cu­lier de cet évan­gile et de l’intention mani­feste de l’auteur de mettre en lumière et de défendre la divi­ni­té du Christ au moyen des actes mêmes et des dis­cours du Seigneur, ne peut-​on pas dire que les faits racon­tés dans le qua­trième évan­gile ont été inven­tés, en tout ou en par­tie, en manière d’allégories ou de sym­boles doc­tri­naux, et que les dis­cours du Seigneur ne sont pas pro­pre­ment et véri­ta­ble­ment ceux du Seigneur lui-​même mais des com­po­si­tions théo­lo­giques de l’écrivain, bien que pla­cés dans la bouche du Seigneur ? 

Réponse : Non.