La fondation du Tiers-​Ordre de Saint-​Pie X

De nom­breux laïcs sou­hai­tant s’associer à l’esprit de l’œuvre sacer­do­tale de la Fraternité Saint-​Pie X, Mgr Lefebvre fon­da le 29 jan­vier 1981 le Tiers-​Ordre de la Fraternité Saint-​Pie X.

Prémices

Alors qu’au len­de­main du concile Vatican II, les sémi­naires se vidaient et que de nom­breux prêtres aban­don­naient leur sacer­doce, Monseigneur Lefebvre fon­da la Fraternité Saint-​Pie X afin de sau­ver le sacer­doce catho­lique. Moins d’un an après sa créa­tion, arrivent les pre­mières demandes de laïcs dési­rant par­ta­ger plus plei­ne­ment la vie de la Fraternité.

Le 28 mai 1971, au sémi­naire d’Ecône, à la vigile de la Pentecôte, se pré­sentent à Mgr Lefebvre quelques fidèles :

- Monseigneur, demandent-​ils, n’avez-​vous pas une sorte de tiers-​ordre ? Les laïcs ne pourraient-​ils pas se rat­ta­cher un peu à votre œuvre ?

- C’est vrai, il est ins­crit dans les sta­tuts que « la Fraternité accueille aus­si des agré­gés, prêtres ou laïcs, qui dési­rent col­la­bo­rer au but de l’ins­ti­tut et pro­fi­ter de ses grâces pour leurs sanc­ti­fi­ca­tion per­son­nelle » (IV, 4).

- Alors, Monseigneur, il faut nous consi­dé­rer comme vos pre­miers tertiaires.

- Bon ! Réfléchissez. Je n’ai rien réa­li­sé encore à ce sujet, à part cette allu­sion dans les sta­tuts. Laissez-​moi souf­flez un peu[1] !

Monseigneur va « souf­fler » dix ans. Cependant, dès 1973, le fon­da­teur, jusque-​là aidé par des éco­nomes spi­ri­tains, songe à libé­rer ces dévoués béné­voles selon le sou­hait expri­mé par leurs supé­rieurs. Dès lors, dit-​il, « un tiers ordre de laïcs serait utiles pour des tâches de ce genre[2] ». Mais le but spi­ri­tuel reste prio­ri­taire : vivre de « notre spi­ri­tua­li­té du saint sacri­fice de la messe et d’im­mo­la­tion[3] » ; « péné­trer tou­jours davan­tage dans ce grand mys­tère de notre foi, tré­sor du Cœur de Jésus, source de tout amour et inal­té­rable[4] ».

Naissance

Mgr Lefebvre pro­po­sait le 20 novembre 1980 aux membres du Conseil Général, réunis à Rickenbach, « les règles pour le Tiers-​Ordre de Saint-​Pie X[5] » et en deman­dait l’examen.

Sa déci­sion de faire connaître l’exis­tence de ce Tiers-​Ordre et les règles qui le régissent était prise en 1981, à son retour du Mexique. Le Tiers-​Ordre de Saint-​Pie X est ain­si fon­dé le 29 jan­vier 1981, lors de la réunion du Conseil Général, en la fête de Saint François de Sales.

A une vie chré­tienne « de sacri­fice et de coré­demp­tion », les ter­tiaires doivent joindre l’at­ta­che­ment à la Tradition expri­mée par le magis­tère infaillible et le caté­chisme du concile de Trente, la Vulgate, les ensei­gne­ments du Docteur angé­lique[6] et la litur­gie de tou­jours. Le Tiers-​Ordre forme auprès des prieu­rés de la Fraternité une élite spi­ri­tuelle entraî­nante et dévouée.

Source : Mgr Bernard Tissier de Mallerais, Marcel Lefebvre, une vie, Clovis, 2002, p. 485–486. /​Mysterium Fidei

Notes de bas de page
  1. Conférence spi­ri­tuelle à Ecône, 30 mai 1971[]
  2. Conférence spi­ri­tuelle à Ecône, 10 jan­vier 1971[]
  3. Conférence de retraite à Ecône, 19 sep­tembre 1973[]
  4. Lettre aux amis et bien­fai­teurs n°4, 19 mars 1973[]
  5. Rédigées à Rickenbach, le 1er novembre 1980[]
  6. Saint Thomas d’Aquin[]