Chemin de croix à Lourdes : La royauté sociale de Notre-Seigneur

Demandons à Notre Seigneur Jésus-​Christ, Christ-​Roi, de nous aider à bien faire ce che­min de croix, afin qu’il porte en nos âmes des fruits, et en nos intel­li­gences une vision plus claire de sa royau­té, dans nos âmes, dans la société.

1re station : Jésus-​Christ est condamné à mort

Jésus se sou­met à l’injuste sen­tence de Pilate, tâchons bien de nous per­sua­der cepen­dant que ce ne fut pas seule­ment Pilate qui le condam­na, mais aus­si, de nos jours, tous ceux qui pro­fessent l’athéisme. Les hommes s’acharnent à nier l’existence de Celui qui les a créés, ou du moins à vivre comme s’il n’existait pas. Ils veulent à tout prix ban­nir Dieu de leur vie sociale, de leur intel­li­gence, de leur cœur.

Ils se conduisent eux-​mêmes à la ruine, ils condamnent la socié­té à des luttes per­ma­nentes, car la paix entre les hommes est illu­soire sans la cha­ri­té, cha­ri­té qui ne sau­rait exis­ter en dehors de Dieu. Ils enchaînent leur intel­li­gence dans les ténèbres et les angoisses du doute, car Dieu est la Vérité. Ils se privent du seul bon­heur capable de les satis­faire, du Bien abso­lu, ils se jettent dans les plai­sirs des sens où ils ne peuvent trou­ver que la honte, la misère et la dégradation.

Condamner Notre-​Seigneur, c’est se condam­ner soi-​même : « Qui n’est pas avec moi est contre moi ! » Sommes-​nous tou­jours de son côté ? Comme Pilate, ne bannissons-​nous pas par­fois de notre exis­tence Jésus-​Christ, en l’écartant quand nous trou­vons qu’il nous gêne ?

2e station : Jésus-​Christ est chargé de sa croix

Notre divin Maître assume sur ses épaules le poids de nos péchés, il porte la Croix de notre salut ; le voi­là notre chef, notre Sauveur, notre Roi. Notre époque est inquiète devant un ave­nir char­gé de menaces, notam­ment celle de l’Islam ; le monde cherche d’instinct une puis­sance capable d’arrêter les troubles, le monde cherche un roi. Qui peut être le Maître capable de réta­blir l’ordre et de faire régner la paix dans les nations ? Etre maître de la terre… c’est une charge bien lourde pour des épaules humaines, même quand celles-​ci s’organisent en des orga­ni­sa­tions inter­na­tio­nales. L’Histoire des hommes nous montre que toute ten­ta­tive de se consti­tuer Maître suprême du monde n’est que gro­tesque folie.

Force est de consta­ter que la digni­té royale sur l’univers n’appartient qu’à Dieu, seul lui a le droit de se consti­tuer Maître suprême, de gou­ver­ner le monde, car lui seul l’a créé et le main­tient dans l’existence. Nous savons que, si Jésus-​Christ est Dieu véri­table, il est en même temps homme véri­table. En sa per­sonne, la nature divine et la nature humaine sont conjointes sans subir ni l’une ni l’autre la moindre dimi­nu­tion ; il est donc le seul homme qui est roi suprême, car il est le seul homme qui est Dieu.

A Pilate qui lui disait : « Sais-​tu que j’ai le pou­voir de te faire cru­ci­fier ? », Jésus répon­dait : « Tu n’aurais aucun pou­voir sur moi si tu ne l’avais reçu d’en-haut. » Sommes-​nous convain­cus dans notre vie de tous les jours, que toute auto­ri­té humaine, quelle qu’elle soit, doit être sou­mise au Christ, chef de l’univers, à celui par qui et pour qui tout a été créé ?

3e station : Jésus-​Christ tombe sous le poids de la croix

Jésus, entré dans la route du Calvaire tombe affai­bli sous son far­deau, mais mal­gré ses bles­sures, mal­gré les coups dont on l’accable, il se relève et reprend sa croix pour expier nos fautes.

Nous sommes par­fois ten­tés de nous décou­ra­ger devant cette socié­té impie qui se moque de nos efforts pour la rendre chré­tienne, qui raille notre résis­tance à ses pro­jets dia­bo­liques : laï­cisme, divorce, PMA, eutha­na­sie… Nous nous deman­dons si vrai­ment, par­mi tant d’obstacles, nous pou­vons arri­ver à quelque chose. C’est que nous comp­tons trop sur nos forces et pas assez sur Dieu. Cette ten­ta­tion de repli sur soi n’est pas digne d’un chré­tien, car le chré­tien n’est pas un être qui s’isole sans se sou­cier des affaires d’ici-bas. Le chré­tien, c’est le contre­pied de cela ! Le chré­tien, c’est un homme public et social par excel­lence ; son sur­nom l’indique : il est catho­lique, ce qui signi­fie universel.

Ne disons-​nous pas si sou­vent à Dieu, en réci­tant le Notre Père : « Que votre règne arrive sur la terre comme au ciel » ? Non, nous ne rêvons pas d’une chi­mère ; non, nous ne deman­dons pas un bien auquel il faut renon­cer d’avance ; oui, les prin­cipes de la royau­té uni­ver­selle de Notre-​Seigneur sont faits pour être appli­qués, et cela est pos­sible ! Le pas­sé au besoin garan­tit l’avenir. Alors, si le monde accable nos épaules pour nous décou­ra­ger, sai­sis­sons la Croix toute puis­sante, relevons-​nous comme le Christ et allons la plan­ter sur la montagne.

4e station : Jésus rencontre sa très sainte Mère

Marie voit son divin Fils traî­né par des scé­lé­rats au milieu d’un peuple qui le charge d’injures. Son cœur mater­nel souffre et s’unit au sacri­fice d’amour de Jésus, car elle sait qu’il faut que notre salut s’opère ain­si. En 2018 aus­si, Notre-​Seigneur est traî­né par les Etats, inju­rié par les peuples laï­ci­sés. En 2018 aus­si, Notre-​Dame est attris­tée par cette fausse neu­tra­li­té qui n’est que la néga­tion des droits de son Fils, elle l’est aus­si par l’éducation sans Dieu de tant d’écoles. Et les fruits de la Révolution sont là : le chaos moral des nations autre­fois chré­tiennes. Car, comme les nations font à Dieu, Dieu fait aux nations : il les abandonne !

La Sainte Vierge incarne abso­lu­ment l’inverse des « Droits de l’homme », véri­table cre­do de la nou­velle reli­gion des Etats modernes. Partout où ces sup­po­sés droits de l’homme réclament la liber­té de dire et de faire tout ce que l’on veut, selon ses caprices bons ou mau­vais, Marie nous rap­pelle par sa vie exem­plaire à l’humilité et à l’obéissance à Dieu. Partout où l’on réclame pour cha­cun la facul­té de se faire sa propre véri­té ‑ce qui équi­vaut à affir­mer que la véri­té n’existe pas- Marie rap­pelle par sa vie que tous doivent adhé­rer à Celui qui est la Voie, la Vérité, la Vie. Marie dit à ces Etats : « Allez à Jésus ». Comment en effet pourraient-​ils pros­crire l’erreur et favo­ri­ser l’agir bon sans reve­nir au Christ ?

5e station : Simon le Cyrénéen aide Jésus à porter sa Croix

Jésus-​Christ per­met à Simon de l’aider à por­ter sa Croix, non parce qu’il manque de force, lui qui sou­tient l’univers, mais pour nous invi­ter à nous unir à son œuvre de Rédemption du genre humain. Qui est Simon le Cyrénéen ? C’est nous. Nous sommes invi­tés à faire régner Notre-​Seigneur sur la socié­té pour que cette Rédemption puisse être appli­quée plus lar­ge­ment aux âmes. Si l’ambiance de la socié­té rede­vient chré­tienne dans les lois, les éta­blis­se­ments publics, les familles, cette atmo­sphère le sera aus­si évi­dem­ment dans les âmes ; elles seront beau­coup plus nom­breuses à pou­voir jouir du bon­heur éter­nel, voir Dieu, Charité infinie.

Il n’y a pas besoin d’être savant pour se rendre compte que notre envi­ron­ne­ment nous influence, et l’atmosphère païenne d’aujourd’hui nous est pénible, à nous chré­tiens. Elle nous demande une lutte héroïque, impos­sible sans la grâce.

Eh bien, les consti­tu­tions modernes des Etats sont des machines à dam­ner les âmes, en accor­dant toutes les faci­li­tés à l’erreur, erreur qui est néant, qui n’a pas à avoir de droits puisqu’elle est un venin d’où découle le mal. Penser et agir dans l’irréel mène for­cé­ment à la ruine. Qu’est-ce que le réel alors ? Le voi­ci : l’homme est sur terre pour sau­ver son âme, il est dans l’alternative d’être éter­nel­le­ment bien­heu­reux ou éter­nel­le­ment dam­né. Il n’y a pas de milieu : pour être sau­vé, Dieu exige que l’on soit en état de grâce.

Faciliter aux hommes le moyen de se perdre est donc cruau­té ; leur pro­cu­rer l’éternelle béa­ti­tude est donc cha­ri­té. Le catho­li­cisme est franc, il ne lou­voie pas : « Que votre oui soit oui, que votre non soit non. » Le Seigneur nous invite comme Simon le Cyrénéen : veux-​tu me suivre et por­ter cette Croix dans la socié­té toute entière ?

6e station : Une femme pieuse essuie la face de Jésus-Christ

Sainte Véronique brave le res­pect humain pour essuyer le visage macu­lé de son Sauveur. L’amour est plus fort chez elle que la crainte. Les sectes anti­chré­tiennes qui tra­vaillent à l’apostasie des nations ont frap­pé la socié­té en plein cœur, parce qu’elles ont réus­si à faire tom­ber la femme, imi­tant ain­si Satan qui fit chu­ter Eve. Le com­por­te­ment d’une civi­li­sa­tion envers la femme est le signe infaillible de sa san­té morale. Notre socié­té rené­gate l’a dégra­dée pour en faire un objet sen­suel, elle a ren­du les fléaux d’impureté omni­pré­sents par les modes indé­centes, les images obs­cènes, les concu­bi­nages, la contraception…

Le mariage est déva­lo­ri­sé et le fémi­nisme pousse la femme à sin­ger l’homme au lieu de l’inciter à user des qua­li­tés propres que Dieu lui a don­nées. Ces sectes ont vou­lu for­cer les femmes, der­niers rem­parts de la socié­té, der­niers rem­parts au foyer, à se plier, par res­pect humain, aux idées nou­velles. Le résul­tat : la famille croule, la Cité s’écroule. Plaise à Dieu qu’une légion de saintes véro­niques se lève de nos jours pour essuyer la face du Christ avec le linge de la modes­tie et le cou­rage du devoir d’état !

7e station : Jésus tombe à terre pour la seconde fois

Jésus-​Christ retombe encore une fois sous le bois de la Croix et se relève encore une fois. Nous rece­vons ici de Notre-​Seigneur une grande leçon. Il nous apprend que sans per­sé­vé­rance et sans un esprit de sacri­fice conti­nuel, il est impos­sible de le suivre jusqu’au bout. Nombreux sont les hommes qui s’engagent dans le com­bat pour le règne du Christ, mais rare sont ceux qui per­sé­vèrent jusqu’au bout. Pourquoi ? Certes oui, ce com­bat est exi­geant, mais les grâces de leur bap­tême sont là pour les sou­te­nir s’ils prient Dieu. En fait, ce qui manque à la plu­part pour per­sé­vé­rer, ce n’est pas la bonne volon­té, c’est l’instruction.

Combien d’hommes ayant les capa­ci­tés négligent, avant de pas­ser à l’action autour d’eux, d’acquérir des prin­cipes solides, chré­tiens, néces­saires pour l’ordre social et poli­tique. La consé­quence en est un gâchis for­mi­dable d’énergie, de temps, d’argent, qui pro­duit soit le décou­ra­ge­ment soit, au bout du compte, l’accommodement avec les prin­cipes anti­chré­tiens de la Révolution, prin­cipes oppo­sés à Dieu et qui ne connaissent pas de fron­tières. Il est capi­tal, avant d’agir dans la Cité, de se for­mer à des sources saines pour acqué­rir une concep­tion juste de l’ordre social chré­tien, sans quoi nous sommes vain­cus d’avance.

8e station : Jésus adresse la parole à de pieuses femmes qui le suivent

Jésus, au milieu de ses souf­frances, s’adresse aux saintes femmes attris­tées pour leur dire de pleu­rer, non sur lui, mais sur les péchés de leur nation qui sont la cause de ses dou­leurs. Jésus-​Christ nous demande à nous aus­si, qui avons la grâce d’avoir la Foi catho­lique, de faire péni­tence pour les péchés des nations. Cette immo­la­tion avec le Seigneur est néces­saire pour obte­nir un relè­ve­ment. Dieu est gra­ve­ment offen­sé par l’apostasie des socié­tés, apai­sons donc sa colère en lui pré­sen­tant la Passion du Christ ; joignons‑y prières et mor­ti­fi­ca­tions, offrons nos actions et nos souf­frances. Alors, peut-​être Dieu se penchera-​t-​il sur nos misères, non pour nous accor­der un monde idyl­lique, car la croix est néces­saire ici-​bas, mais pour nous redon­ner les immenses bien­faits d’une civi­li­sa­tion chrétienne.

Pleurons sur l’état des socié­tés sans Dieu et répa­rons pour elles ; pleu­rons aus­si sur l’état de l’Eglise où tant de clercs ne veulent plus du règne de Jésus-​Christ, et expions pour son relè­ve­ment ; pleu­rons sur nos péchés, sur nos propres lâche­tés, et ado­rons le Verbe Incarné qui nous rachète à un tel prix.

9e station : Jésus tombe pour la troisième fois

Jésus arrive au som­met du Calvaire, sur le lieu de son Sacrifice. Que voit-​il à ce moment ? Il voit le mys­tère d’iniquité au sein même de la Sainte Eglise, il voit sa hié­rar­chie qui divague et croit au men­songe, il voit son Epouse qui offre l’aspect d’une cité occu­pée par l’ennemi diabolique.

Dès le len­de­main de la Révolution, le démon sus­ci­ta à l’intérieur de l’Eglise des hommes rem­plis de l’esprit d’orgueil et de nou­veau­té qui, rêvant de récon­ci­lier l’Eglise avec le monde, ten­tèrent de réa­li­ser une union adul­tère avec les prin­cipes de la Révolution. Comment peuvent-​ils oser conci­lier Notre Seigneur Jésus-​Christ avec un amas d’erreurs qui s’opposent si dia­mé­tra­le­ment à sa grâce, à sa Vérité, à sa divi­ni­té, à sa royau­té uni­ver­selle ? Non, les papes ne se sont pas trom­pés quand, appuyés sur la tra­di­tion et munis à ce titre de l’assistance du Saint-​Esprit, ils condam­nèrent de leur auto­ri­té, avec une conti­nui­té remar­quable, la grande tra­hi­son libé­rale. « Libéralisme, c’est par toi que je meurs » dit aujourd’hui l’Eglise en sa Passion. La voi­là elle aus­si au Calvaire, mais elle ne mour­ra pas, car son Maître lui a pro­mis assis­tance jusqu’à la fin des temps.

Toute l’Histoire de l’Eglise nous montre qu’un âge de crise pré­pare un âge de Foi, et dans la fidé­li­té à la Tradition, une réno­va­tion véri­table. Tous les siècles appar­tiennent à Jésus-Christ.

10e station : Jésus est dépouillé de ses vêtements

Les bour­reaux arrachent au Christ sa tunique, lais­sant ain­si à décou­vert ses plaies. L’idéologie révo­lu­tion­naire fait de même : elle arrache au Christ sa royau­té sociale lorsqu’elle affirme que toute auto­ri­té vient de l’homme, que la véri­té, c’est la volon­té du peuple en qui réside toute sou­ve­rai­ne­té. Eh bien non, la majo­ri­té ne fait pas la véri­té, c’est la véri­té qui doit faire la majorité.

L’Eglise ne rejette pas la par­ti­ci­pa­tion du peuple au pou­voir. Son grand Docteur saint Thomas d’Aquin, affirme comme le meilleur des régimes celui qui bien allie monar­chie, aris­to­cra­tie et démo­cra­tie, en fonc­tion du génie propre à une nation, selon ses tra­di­tions et ses cou­tumes, tout en res­pec­tant le rôle des corps constitués.

L’Eglise admet donc le régime démo­cra­tique comme une pos­si­bi­li­té par­mi d’autres, mais ce qu’elle ne peut en aucun cas accep­ter, c’est que l’on fasse du peuple ou du gou­ver­nant la règle suprême du bien et du mal. Pourquoi ? parce que toute auto­ri­té vient de Dieu, créa­teur des citoyens et des socié­tés. Toute auto­ri­té doit lui obéir en se confor­mant dans sa Constitution et dans ses lois à la royau­té du Christ. Les gou­ver­nants sont res­pon­sables de leurs actes, d’abord devant Dieu, ensuite devant le peuple pour le bien duquel ils gou­vernent.
Jésus est dépouillé aujourd’hui de ses droits par une concep­tion révo­lu­tion­naire de la démo­cra­tie. Pouvons-​nous res­ter indif­fé­rents devant cette abomination ?

11e station : Jésus est attaché à la Croix

Notre-​Seigneur ne s’est pas conten­té durant sa vie ter­restre d’enseigner par des dis­cours. A cette sta­tion, nous le voyons très concrè­te­ment s’offrir à ses bour­reaux pour être cru­ci­fié. Il s’étend lui-​même sur le bois de la croix pour y être cloué. Sans cette action, nous n’aurions jamais pu être sau­vés, le Ciel nous serait tou­jours fer­mé. Nombreux sont les catho­liques qui se contentent de pieux dis­cours auprès de per­sonnes déjà acquises, mais qui ne prennent aucun moyen effi­cace pour res­tau­rer le règne de Jésus-Christ.

Rares sont ceux qui s’organisent entre eux pour por­ter haut la ban­nière d’une doc­trine saine. L’union pour­tant fait la force face au qu’en dira-​t-​on et ral­lie les hési­tants. Rares sont ceux qui prennent le soin de s’informer avec recul d’un juge­ment sage sur le plan natu­rel et sur­na­tu­rel, rares sont ceux qui ont le sou­ci de concré­ti­ser des pro­jets poli­tiques à la lumière des prin­cipes chrétiens.

Non, la véri­té ne veut pas de dégui­se­ments. Comme le dit saint Pie X, notre dra­peau doit être déployé. C’est seule­ment par la loyau­té et la fran­chise que nous pour­rons faire du bien, on ne déloge pas un enne­mi dont on a peur. Le Christ et son Eglise sont tout uns, ils doivent être ser­vis en esprit et en véri­té, par pen­sée, par parole et par action. Le Christ appelle ses sol­dats à une croi­sade géné­rale : sommes-​nous prêts à en prendre les moyens ?

12e station : Jésus meurt sur la Croix

Tout est consom­mé. Le Christ remet son âme à son Père, désor­mais Jésus est Roi, non plus seule­ment parce qu’il est Dieu, il est Roi aus­si par conquête. Par quelle conquête ? Notre-​Seigneur nous a tous conquis par le Sacrifice de la Croix, il a acquis un droit sur toutes les âmes parce qu’il a payé de son Sang le prix de leur rachat, et il veut le leur appli­quer pour les conduire au Ciel. Voilà la racine de la civi­li­sa­tion chré­tienne : la com­pré­hen­sion du sacri­fice. Le chré­tien rend sa souf­france féconde, parce qu’il l’unit à celle de la Croix, à celles de saints, à celle de tous les catho­liques, et ain­si elles deviennent un tré­sor d’une effi­ca­ci­té extra­or­di­naire pour la conver­sion des âmes, pour le salut de notre âme.

La Passion de Jésus-​Christ conti­nue chaque jour d’être offerte à la sainte messe. Les églises de nos villes et de nos vil­lages nous rap­pellent que c’est par la foi en la sainte messe que nos ancêtres ont fait la chré­tien­té, et Satan le sait bien, lui qui a été vain­cu par la Croix. Et c’est pour­quoi il a pous­sé tant d’hommes d’Eglise à détruire la messe. Sans la messe, la souf­france rede­vient un mal insur­mon­table, sté­rile, inex­pli­cable ; sans la messe, le sens du sacri­fice est per­du et les hommes ne sont plus que rivés aux faci­li­tés d’ici-bas. Sans la messe pla­cée au centre de la vie des nations, com­ment le règne social de Notre-​Seigneur pourrait-​il être possible ?

13e station : Jésus est déposé de la Croix et remis à sa mère

Notre-​Dame reçoit en ses bras ce dépôt si pré­cieux qu’est le corps de son divin Fils. Elle contemple ce corps déchi­ré qu’elle a por­té en son sein avant qu’il soit offert pour les hommes. C’est elle qui nous a don­né, par son accep­ta­tion, le Verbe Incarné et qui nous a enfan­tés à la vie divine. Elle est notre Mère. Le Puy-​en-​Velay, Lourdes, La Salette, Fatima. Marie nous rap­pelle sans cesse à son Fils comme unique moyen de salut ; que font aujourd’hui les écoles des Etats laïcs ? Exactement l’inverse.

On enseigne à la jeu­nesse à cher­cher le bon­heur en toutes sortes de para­dis arti­fi­ciels, sauf en Notre Seigneur Jésus-​Christ. Or, sans la clé de voûte, l’univers devient incom­pré­hen­sible, la cor­rup­tion et la révolte contre tout ordre se mul­ti­plient, les sui­cides et la drogue pul­lulent. Bref, la jeu­nesse se damne, car on la dresse ins­tinc­ti­ve­ment à reje­ter le Christ.

Certains catho­liques sont ten­tés de ne rien vou­loir de plus que quelques écoles tra­di­tion­nelles pour leurs propres enfants, ils ne demandent aux Etats que la liber­té, quitte à ce que ces Etats conti­nuent d’empoisonner 99% des jeunes. C’est une lâche­té et une tra­hi­son. Catholiques, mon­trons notre force, mani­fes­tons ouver­te­ment les droits de Jésus-​Christ sur les esprits rache­tés par son Sang ! Défendons le prin­cipe de la pleine liber­té que l’Eglise a d’enseigner en ver­tu de sa mis­sion divine ; reven­di­quons la liber­té des parents à don­ner une édu­ca­tion catho­lique à leurs enfants.

14e station : Jésus est mis dans le tombeau

La lourde pierre est rou­lée pour refer­mer le sépulcre du Christ, ses enne­mis pensent avoir vain­cu et espèrent qu’après quelques temps, on n’entendra plus par­ler de Lui. Mais ils ne sont pas si sûrs d’eux : par pré­cau­tion, ils font pla­cer des gardes autour du tom­beau. Quelle naï­ve­té de leur part ! Notre-​Seigneur a prou­vé sa divi­ni­té durant sa vie ter­restre et il a annon­cé sa Résurrection, mais eux, dans leur aveu­gle­ment, s’obstinent à le reje­ter. Quelle sera leur stu­peur trois jours plus tard à cette Résurrection, lors­qu’ils appren­dront qu’Il a vain­cu la mort et le péché, qu’Il les a vain­cus eux-​mêmes, eux qui vou­laient empê­cher son règne. Quelle sera leur rage devant leur impuis­sance à arrê­ter la dif­fu­sion de la véri­té catho­lique par les Apôtres dans le monde entier.

Aujourd’hui, les enne­mis de Jésus-​Christ croient éga­le­ment triom­pher. Ils se trompent aus­si lour­de­ment et l’avenir leur réserve des sur­prises, ne serait-​ce qu’au juge­ment der­nier. Tout ce que nous savons pour notre part, la Foi nous l’enseigne, c’est que Notre-​Seigneur doit régner dès main­te­nant ici-​bas, car il y a un droit strict. Nous devons donc recons­truire la Cité chré­tienne contre ses démo­lis­seurs, il nous faut, à notre échelle, tout res­tau­rer, dans le temps que Dieu vou­dra, en nous appuyant sur la messe qui fait les saints. « Mon royaume ne pro­vient pas de ce monde, mais il est dans ce monde, car tout pou­voir m’a été don­né au Ciel et sur la terre. »

Le Christ est mort sur la Croix, le Christ est res­sus­ci­té, le Christ est Roi du monde, Il est Roi des nations, Il est Roi de France. A lui soient la gloire et la puis­sance dans les siècles des siècles.

Christus vin­cit, Christus regnat, Christus imperat.

Abbé Gabin Hachette, prêtre de la Fraternité Sacerdotale Saint-​Pie X