Chers amis,
« La chute du « mur de Berlin » il y a déjà 20 ans a été la conséquence de l’effondrement du communisme, » nous dit-on. Cela est inexact ; le mur était devenu inutile. Le matérialisme athée, le socialisme, avait franchi lentement sournoisement cette frontière et prenait possession de toute l’Europe. Moscou se déplaçait à Bruxelles.
La Russie matérialiste a répandu ses erreurs sur pratiquement toute la planète. Certes, il n’y a plus de camp de concentration ni de goulag. Ce n’est plus la persécution contre les « descendants » du Fils de Dieu, car ceux-ci pour la plupart se sont ralliés à la Révolution. Ce ralliement, cette capitulation, a été « signé » au Vatican lors du concile Vatican II. « Bruxelles » s’attaque maintenant directement au Père, à Dieu lui-même, en refusant la Loi du Sinaï ; cette loi naturelle qui est en chacune des créatures de Dieu. Ces dix commandements, dont les principaux sont : tu ne tueras pas (avortement, euthanasie, etc…), tu ne commettras pas d’adultère…, tu honoreras père et mère …, tu respecteras le jour du Seigneur (le dimanche).
Notre Seigneur a dit : « Qui n’est pas avec Moi est contre Moi », « Qui me voit, voit le Père ». La France, notre France, fille aînée de l’Eglise, a oublié ces mots. Lucifer peu à peu a pris la place qui se libérait. Les bergers, c’est-à-dire, les évêques, se sont éclipsés. Ils ont lâchement abandonné les brebis. Lucifer est devenu le nouveau berger.
Pourquoi en est-on arrivé là ? Parce que le lieutenant du Christ, Louis XIV, a refusé de mettre le Sacré-Cœur sur le drapeau royal, comme l’avait demandé Notre Seigneur à Sainte Marguerite Marie à Paray-le-Monial. Il a préféré mettre un « soleil ». Plusieurs demandes ont été faites en ce sens depuis cette époque, la dernière en 1942.
« Ecoutons Pierre Salgas nous raconter la scène dans son livre : Le Message de 1689 du Sacré-Cœur à la France (Ed. Résiac) :
« En 1942, sous l’impulsion de M. l’abbé Paul Merme, directeur de l’œuvre de Jésus Ouvrier à Carcassonne, une souscription est ouverte pour offrir un fanion du Sacré-Cœur au Maréchal Pétain.
Le dimanche 10 janvier 1943, le fanion, d’une grande réalisation chrétienne et artistique, symbolisant la royauté du Christ et la vocation de la France, est porté à la cathédrale, exposé devant l’autel pendant la Grand’Messe solennelle et béni par Mgr Pays, évêque de Carcassonne. M. l’abbé Merme prononce une vibrante et prenante allocution.
Le 28 janvier 1943, une délégation de catholiques audois, conduite par l’abbé Merme, est reçue en audience publique par le Maréchal Pétain. Dans une émouvante adresse, l’abbé Merme présente le drapeau au Chef de l’Etat, qui en saisit aussitôt la haute signification : « monsieur l’abbé, dit le Maréchal, je suis très heureux et vraiment touché de votre démarche. J’ai toujours admis ces forces spirituelles dont vous me parlez et je tiens à ce qu’on y ait recours sous mon gouvernement ». Prenant le fanion dans ses mains et le serrant sur sa poitrine, le Maréchal ajouta : « Monsieur l’abbé, j’accepte avec bonheur ce fanion que vous m’offrez. Il sera mon drapeau ». Ce fut son drapeau, dont il ne se sépara pas… »
Cinq mois après ce grand événement suscitant la confiance et l’espoir, le 29 juin 1943, en la fête des apôtres Pierre et Paul, M. l’abbé Merme écrivait une lettre au maréchal Pétain, lui rappelant la journée historique du 28 janvier, et, devant le fracas redoublé des batailles et l’aggravation des sacrifices, sollicitait de lui la réalisation de la troisième demande du Sacré-Cœur : la consécration officielle de la France, en s’appuyant sur cette parole de vérité : « La France ne peut revivre qu’en retournant aux forces spirituelles dont elle issue ».
Le Maréchal convoquât aussitôt les membres de l’Episcopat français en vue de ce grand acte officiel qui devait être accompli avec foi publiquement et solennellement le 2 juillet 1943, fête du Sacré-Cœur, ou à une date aussi rapprochée que possible. Malheureusement, le Maréchal ne put réaliser son désir, partagé par celui de millions de Français.…
Le 12 juillet 1943, le secrétaire particulier du Maréchal faisait parvenir la lettre suivante à l’abbé Merme :
Monsieur l’Abbé,
Monsieur le Maréchal a reçu le lettre du 29 juin par laquelle vous lui demandez, de façon pressante, de vouloir bien, au cours d’une cérémonie officielle, consacrer la France au Sacré-Cœur. Le Maréchal a été sensible aux sentiments d’affectueux attachements que vous lui avez exprimés à cette occasion et il vous en remercie.
Votre projet est très louable et le Maréchal s’en est entretenu avec plusieurs hautes personnalités de l’épiscopat français. Si sa réalisation ne semble actuellement pas opportune, cela ne veut pas dire qu’elle soit écartée.
Je vous prie d’agréer, monsieur l’Abbé, l’expression de mes sentiments déférents et dévoués .
Autrement dit, sous un beau langage, c’était un enterrement de première classe. Peu après, le 15 octobre 1943, à Alger, au nom du Gouvernement Provisoire de la République Française, le Général De Gaulle, ce « grand catholique », ce « saint » de la Patrie, rétablissait le Franc-Maçonnerie, comme s’en réjouissait dans ses mémoires son fils Philippe (page 347, tome II)…
Alors, nous reviennent ces paroles de Claire Ferchaud écrites après la Grande Guerre : « Je pleure surtout sur l’Episcopat français qui, le premier, devait répondre à cet appel du Sacré-Cœur : « Je suis là ! » Je ne puis retenir un frisson d’épouvante sur les responsabilités de cet épiscopat, sourd à la voix de Dieu, par égard à un petit nombre d’hommes, la plupart athées, agents de liaison de cette maçonnerie qui tue notre France chrétienne » (A Loublande, le Sacré-Cœur et Claire Ferchaud).
Certes, en 1914–18, il y avait encore une majorité d’évêques favorables au Message de Marguerite-Marie, mais les plus influents étaient dans l’opposition en ce qui concerne la royauté sociale de Notre-Seigneur. Et la minorité est devenue, depuis, majoritaire, sinon unanime, surtout depuis le Concile Vatican II ; De là viennent toutes ces lois de mort qui nous submergent, cette perversion généralisée et ce triomphe actuel (mais pas éternel, heureusement) de la Bête de l’Appocalypse. Si l’Episcopat avait aidé le Maréchal en 1943, assurément celui-ci n’aurait pas fini à l’Ile-d’Yeu et la France eût été sauvée. » (Ce récit nous est relaté dans le numéro 381–382 de Lecture et tradition, BP – 86190 Chiré-en-Montreuil, sous la plume de Claude Mouton-Raimbault).
Mais ne baissons pas les bras. Faisons nôtre ce qu’écrit Mgr Lefebvre dans Ils l’ont découronné :
« Quant à moi, je ne me résignerai pas ; je ne me contente pas d’assister les bras ballants à l’agonie de ma Mère la Sainte Eglise.… je ne m’explique pas un tel aveuglement (du clergé actuel) autrement que comme l’accomplissement de la prophétie de saint Paul concernant les apostats des derniers temps : Dieu lui-même, dit-il, « leur enverra une puissance de divagation afin qu’ils croient au mensonge » (II the.2,10). Quel plus terrible châtiment qu’une hiérarchie déboussolée ! Si l’on en croit sœur Lucie, c’est cela que Notre Dame a prédit dans la troisième partie du secret de Fatima : l’Eglise et sa hiérarchie subiront une « désorientation diabolique ». Et, toujours selon sœur Lucie, cette crise correspond à ce que l’Apocalypse nous dit du combat de la Femme et du Dragon. Or la Très Sainte Vierge nous assure qu’à la fin de cette lutte, « son Cœur Immaculé triomphera ».
S’il en est ainsi, vous comprendrez que malgré tout je ne sois pas pessimiste. La Sainte Vierge aura la victoire. Elle triomphera de la grande apostasie, fruit du libéralisme. Raison de plus pour ne pas se tourner les pouces ! Nous devons lutter plus que jamais pour le Règne social de Notre Seigneur Jésus-Christ. Dans ce combat nous ne sommes pas seuls : nous avons tous les papes jusqu’à Pie XII inclusivement. Ils ont tous combattu le libéralisme pour en délivrer l’Eglise. Dieu n’a pas permis qu’ils réussissent, mais ce n’est pas une raison pour déposer les armes ! Il faut tenir. Il faut bâtir, pendant que les autres démolissent.… C’est tout un tissu de la vie sociale chrétienne qu’il nous faut restaurer le temps que Dieu voudra. Tout ce que je sais, la foi nous l’enseigne, c’est que Notre Seigneur Jésus-Christ doit régner ici-bas, maintenant et pas seulement à la fin du monde, comme le voudrait les libéraux.
Notre Père que votre règne arrive ! Vive le Christ-Roi ! Esprit Saint remplissez le cœur de vos fidèles ! O Marie, chez nous soyez Reine, nous sommes à vous ! ». (fin de l’extrait)
Jean BOJO
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