Credo n° 192 – avril-​mai 2009

Chers amis,

« Si quel­qu’un se sépare du Pape, ce ne sera pas moi » : Cette phrase de Mgr Lefebvre se trouve à la page 197 de la « Lettre ouverte aux catho­liques per­plexes », édi­té en 1985 chez Albin Michel et dont l’au­teur est Mgr Lefebvre, lui-même.

Depuis le 20 jan­vier, nous enten­dons tel­le­ment de choses. Chacun cite notre évêque fon­da­teur de la FSSPX en extra­yant ce qui lui plait en le reti­rant de son contexte. Chaque cita­tion peut de la sorte dire le contraire de la conclu­sion vou­lue par l’au­teur de la dite cita­tion. Par exemple, Mgr Lefebvre a dit en août 1976 :

« Cette Eglise offi­cielle qui n’est pas l’Eglise catho­lique » ou encore le 29 août 1987 : « La chaire de Pierre et les postes d’au­to­ri­té de Rome sont occu­pés par des anti-​Christ ». De ce fait cer­tains se demandent alors « pour­quoi la FSSPX et Mgr Fellay veulent encore faire par­tie de cette Eglise ? »

Eh bien parce que Mgr Lefebvre a écrit la phrase citée en exergue, et qu’il la développe :

« Je n’ai ces­sé de le répé­ter : si quel­qu’un se sépare du pape, ce ne sera pas moi ; La ques­tion se résume à ceci : le pou­voir du pape dans l’Eglise est un pou­voir suprême, mais non abso­lu et sans bornes, car il est subor­don­né au pou­voir divin, qui s’ex­prime dans la Tradition, le Sainte Ecriture et les défi­ni­tions déjà pro­mul­guées par le magis­tère ecclé­sias­tique. En fait ce pou­voir trouve ses limites dans la fin pour laquelle il a été don­né au Vicaire du Christ, fin que Pie IX a clai­re­ment défi­nie dans la consti­tu­tion Pastor aeter­nus du concile Vatican I. Je n’ex­prime donc pas une théo­rie per­son­nelle en le disant.

L’obéissance aveugle n’est pas catho­lique : nul n’est exempt de res­pon­sa­bi­li­té pour avoir obéi aux hommes plu­tôt qu’à Dieu, en accep­tant des ordres d’une auto­ri­té supé­rieure, fût-​ce du pape, s’ils se révèlent contraires à la volon­té de Dieu telle que la Tradition nous la fait connaître avec cer­ti­tude. (…) C’est une erreur de pen­ser que toute parole sor­tie de la bouche du pape est infaillible.

Cela dit, je ne suis pas de ceux qui insi­nuent ou affirment que Paul VI était héré­tique et que, par le fait même de son héré­sie, il n’é­tait plus le pape. A la suite de quoi, les car­di­naux nom­més par lui ne seraient pas car­di­naux (…) Voilà la posi­tion de ceux que l’on appelle les sédé­va­can­tistes. Il faut recon­naître que le pape Paul VI a posé un sérieux pro­blème à la conscience des catho­liques. Ce pon­tife a cau­sé plus de dom­mages à l’Eglise que la Révolution de 1789. (…)

Or nous avons pu voir qu’il (Paul VI) a agi plus en libé­ral qu’en s’at­ta­chant à l’hé­ré­sie. En effet, dès qu’on lui fai­sait remar­quer le dan­ger qu’il cou­rait, il ren­dait le texte contra­dic­toire en ajou­tant une for­mule oppo­sée à ce qui était affir­mé dans la rédac­tion ; (…) Ou bien il rédi­geait une for­mule équi­voque, ce qui est le propre du libé­ral, par nature incohérent.

Le libé­ra­lisme de Paul VI, recon­nu par son ami le car­di­nal Daniélou, suf­fit à expli­quer les désastres de son pon­ti­fi­cat. Le catho­lique libé­ral est une per­sonne à double visage, dans la contra­dic­tion conti­nuelle. Il veut demeu­rer catho­lique, mais il est pos­sé­dé par la soif de plaire au monde. (…)

Les sédé­va­can­tistes avancent un autre argu­ment : l’é­loi­gne­ment des car­di­naux de 80 ans et les conven­ti­cules qui ont pré­pa­ré les deux der­niers conclaves ne rendent-​ils pas inva­lide l’é­lec­tion de ces papes ? Invalide, c’est trop affir­mer, mais éven­tuel­le­ment dou­teuse. Toutefois l’ac­cep­ta­tion de fait pos­té­rieure à l’é­lec­tion et una­nime de la part des car­di­naux et du cler­gé romain, suf­fit à vali­der l’é­lec­tion. Telle est l’o­pi­nion des théologiens.

Le rai­son­ne­ment de ceux qui affirment l’i­nexis­tence du pape met l’Eglise dans une situa­tion inex­tri­cable. La ques­tion de la visi­bi­li­té de l’Eglise est trop néces­saire à son exis­tence pour que Dieu puisse l’o­mettre pen­dant des décen­nies. Qui nous dira où est le futur pape ? Comment pourra-​t-​on le dési­gner s’il n’y a plus de car­di­naux ? Nous voyons là un esprit schis­ma­tique. Notre Fraternité se refuse abso­lu­ment à entrer dans de pareils rai­son­ne­ments. Nous vou­lons res­ter atta­chés à Rome, au suc­ces­seur de Pierre, tout en refu­sant le libé­ra­lisme de Paul VI, par fidé­li­té à ses pré­dé­ces­seurs. (Fin de l’extrait)

Jean BOJO

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