Chers amis,
« Introibo ad altare Dei… Je monterai vers l’autel de Dieu…»: C’est en prononçant ces paroles que le prêtre commence la sainte Messe. Phrase effrayante mais pleine d’espoir : « je suis choisi pour monter au Calvaire et ainsi m’unir à mon Dieu et Sauveur, pour être Vous Seigneur ! Sacerdos alter Christus ». Le psaume qui suit exprime bien cette situation : « … Délivrez-moi de l’homme inique… vous êtes ma force, … pourquoi dois-je marcher abattu ? … envoyez votre lumière et votre fidélité, qu’elles me guident vers votre montagne sainte et vos tabernacles ». Le prêtre sait ce qu’il va accomplir ; il en est heureux mais aussi il craint. Rappelons-nous Notre Seigneur : « Père, s’il est possible que ce calice … ».
Nous sommes très, très loin de « Frères et sœurs, nous sommes invités à partager le repas du Seigneur » ou encore « nous sommes réunis en ce dimanche pour entendre la bonne Parole ! »
Alors devant ce qui l’attend, le prêtre ne peut que demander pardon à Dieu pour ses péchés et inviter les assistants à faire de même : « Confiteor … Enlevez nos iniquités afin que nous puissions entrer, l’âme pure dans le Saint des Saints ». Heureux d’être pardonnés, en remerciement nous chantons le Gloria : « Toi seul est saint ! Toi seul est le très-Haut!… ».
Ensuite après un moment d’instruction, avec les lectures de l’épître et de l’évangile, puis quelques minutes (?) pour commenter ces textes qui fortifieront nos cœurs et nos âmes, nous affirmons notre foi par le chant du Credo et nous arrivons alors à l’essentiel : au renouvellement non sanglant du Sacrifice de la Croix.
D’abord la présentation des offrandes : le pain, avec le ciboire ouvert dans lequel sont les hosties qui sont destinées aux fidèles, ensuite refermant le ciboire, le prêtre offre le vin contenu dans le calice ainsi que notre goutte d’eau. Les offrandes terminées, le prêtre encense l’autel. L’encens qui, d’une part, symbolise la prière chrétienne montant vers Dieu comme un parfum qu’il agrée, est aussi une marque de culte et d’honneur dont on entoure les choses saintes : l’Eucharistie, l’autel, les offrandes, l’évangile et les personnes elles-mêmes : le célébrant, le clergé, les fidèles, comme membres du Christ consacrés à Dieu (Dom Lefebvre, 1947).
Avec le chant de la préface, nous entrons dans le nouveau Saint des Saints. Nous sommes alors au Cénacle au soir du Jeudi-Saint. Cette entrée se fait en prière, le prêtre demande à tous les Saints de l’accompagner et le soutenir. C’est maintenant le moment solennel où le prêtre, prenant la place de notre Rédempteur, prononce les mêmes mots : « Ceci est mon Corps. Prenez et mangez ». Le texte liturgique continue : « De même après le repas… Hic est enim Calix sanguis mei, novi et aeterni testamenti … ». Ces mots marquent le début de l’acte officiel de la nouvelle et éternelle Alliance entre Dieu et les Humains. « Eternelle » : cela est bien précisé, il n’y en aura donc plus d’autre ! Une fois ces paroles dites, Notre Seigneur entre lentement en agonie. Suivi des Apôtres, Il descend l’escalier qui conduit à Gethsémani et qui existe encore actuellement. Depuis ce jour, cette Alliance Nouvelle et éternelle est sans cesse renouvelée. Avec le décalage horaire, pendant que nous lisons ce texte, il y a quelque part sur notre terre un prêtre qui prononce ces paroles « hic est enim corpus meum … Hic est enim Calix sanguis mei … » auxquelles nous pouvons nous unir. Cette alliance entoure notre terre et son renouvellement ne s’interrompt quasiment jamais !
A l’offertoire, le prêtre après avoir présenté l’hostie, referme le ciboire dans lequel se trouvent les hosties destinées aux fidèles. A l’élévation, il fait de même après la consécration du pain. Ces hosties consacrées sont vraiment le Corps, le Sang et l’Âme de Notre Seigneur. Lorsque nous les recevons à la sainte communion nous sommes pleinement unis à notre Rédempteur. Le prêtre communie aussi comme les fidèles.
Mais lors de la consécration du vin, le prêtre entre en agonie comme Notre Seigneur. Cette agonie s’achève aussi sur la Croix lorsqu’il communie en buvant le vin du calice, devenu sang de notre Rédempteur, répandu pour la rémission de nos péchés. « Sacerdos alter Christus » : ces trois mots prennent alors tout leur sens. On peut dire qu’à partir de la consécration et jusqu’à la communion du célébrant, nous sommes sur la Via Dolorosa. Nous pouvons revivre, avec la Très Sainte Vierge Marie, toutes les stations du Chemin de Croix, dont les tableaux ornent les murs de nos églises et de nos chapelles. Être la Très Sainte Vierge Marie nous est impossible. Soyons présents comme Marie-Madeleine et l’apôtre saint Jean. Ne soyons pas absents comme les autres apôtres. Suivons cette partie centrale de la sainte Messe, partie sacrificielle et expiatoire, avec tout notre cœur. Représentons-nous de nouveau toutes les souffrances que notre Rédempteur a endurées pour nous conduire à la béatitude éternelle.
Cette partie centrale, extra-ordinaire et même surnaturelle, de la sainte Messe terminée, le prêtre descend de l’autel, comme le Christ ressuscité, et nous apporte notre divine Nourriture, Corps, Sang et Âme de notre Seigneur auquel nous nous unissons pour ne faire qu’un avec Lui. Cette force nouvelle qui est en nous, nous fait devenir, apôtres dans ce monde envahi, occupé par le Prince des ténèbres.
En assistant à la Messe dite de toujours ou de St-Pie V nous allons du Cénacle au Golgotha. La Passion de N.-S. est ainsi indéfiniment renouvelée afin que tous « les hommes de bonne volonté » puissent « entrer dans la Vie » après leur séjour dans cette vallée de larmes.
Malheureusement il n’est absolument pas certain que le N.O.M., appelé aussi Eucharistie, repas du Seigneur, rite ordinaire et équivoque, etc… procure les mêmes bienfaits aussi abondants. Alors soyons très prudents lorsque nous entendons des expressions telles que : « La réforme de la réforme », « les deux rites doivent s’enrichir mutuellement », etc…
« Introïbo ad altare Dei …» Je monterai au Golgotha avec notre Rédempteur, sa Très Sainte Mère, l’apôtre saint Jean et sainte Marie-Madeleine.
Jean BOJO
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