Tradition sacerdotale et liturgique

Rite catholique byzantin

Recension de trois livres éclai­rants sur le sujet.

Sacerdoce et célibat 

L’abbé Bernard de Lacoste, direc­teur de sémi­naire, nous pro­pose un livre bien utile aujourd’hui, dont le titre éclaire de façon immé­diate le conte­nu : Sacerdoce et céli­bat. Pour en com­prendre l’urgente néces­si­té, il suf­fit de reprendre les chiffres qu’il nous cite, p. 97, chiffres four­nis en 2007 par la revue jésuite Civilta Cattolica (dont on sait que chaque numé­ro est contrô­lé avant publi­ca­tion par la Secrétairerie d’Etat vati­cane) : entre 1964 et et 2004, près de 70 000 prêtres auraient aban­don­né le minis­tère sacer­do­tal, la majo­ri­té obte­nant la per­mis­sion de se marier, sans par­ler de ceux qui sont par­tis sans rien dire et qui ont contrac­té un mariage sim­ple­ment civil, ou une union libre.

Chacun des vingt cha­pitres, de quatre à six pages, répond à l’une des objec­tions por­tées contre le céli­bat sacer­do­tal. Par exemple, « Le céli­bat sacer­do­tal repré­sente une forme de déva­lo­ri­sa­tion du mariage » ; « Le céli­bat sacer­do­tal empêche cer­tains jeunes de répondre à une voca­tion » ; « Le céli­bat sacer­do­tal n’est pas une néces­si­té, comme le montrent les prêtres mariés en Orient » ; « Le céli­bat sacer­do­tal entraîne pour le prêtre une soli­tude nui­sible et dan­ge­reuse », etc.

Les argu­ments en réponse sont clairs, solides, appuyés sur des textes de réfé­rence, agréa­ble­ment pré­sen­tés grâce à des exemples par­ti­cu­liè­re­ment frap­pants. Il y a là un argu­men­taire à lire et à faire lire.

La tradition liturgique

Anne le Pape, jour­na­liste d’information reli­gieuse, a rédi­gé pour sa part un bref ouvrage fort inté­res­sant, qui nous ouvre de nou­veaux hori­zons, notam­ment à la suite de Traditions cus­todes et des docu­ments sub­sé­quents. Elle l’a inti­tu­lé La tra­di­tion litur­gique, mais le sous-​titre en est plus expli­cite : « Les rites catho­liques, latins et orien­taux, reçus des Apôtres ».

Outre une pré­sen­ta­tion de la litur­gie romaine tra­di­tion­nelle, du rite domi­ni­cain et du rite moza­rabe (ceci pour la par­tie latine), Anne le Pape a réa­li­sé une enquête en région pari­sienne auprès des églises et cha­pelles dédiées à un rite orien­tal : byzan­tin (russe, ukrai­nien, rou­main, mel­kite) ; syriaque ; maro­nite ; armé­nien ; copte ; chal­déen. Chaque repor­tage com­porte un entre­tien avec le des­ser­vant, ain­si que des pho­tos, et per­met de mieux repla­cer dans l’histoire et dans le pano­ra­ma reli­gieux ces rites véné­rables (et vivants), mais que sou­vent nous ne connais­sons pas, ou si peu.

Des cita­tions, des entre­tiens sur tel ou tel point d’histoire ou de litur­gie com­plètent très agréa­ble­ment et uti­le­ment ces des­crip­tions. L’ensemble per­met de mieux situer la litur­gie actuel­le­ment célé­brée mas­si­ve­ment dans l’Eglise latine, la litur­gie de Paul VI, rédi­gée et créée entre 1965 et 1975, et de la « rela­ti­vi­ser » sai­ne­ment en la com­pa­rant à ces rites qui pro­viennent des débuts de l’Eglise, de cette période qui a sui­vi les grandes per­sé­cu­tions de l’Empire romain, le temps des Pères de l’Eglise.

Encyclique aux Français

Signalons pour finir, du même édi­teur, l’ultime ouvrage (non ache­vé), de Georges Bernanos, inti­tu­lé Encyclique aux Français, texte remis dans son contexte et com­plé­té d’autres textes éclairants. 

Références :

  • Bernard de Lacoste, Sacerdoce et céli­bat. Iris, 2024, 9 euros.
  • Anne le Pape, La tra­di­tion litur­gique, édi­tions de l’Homme nou­veau, 2024,15 euros.
  • Georges Bernanos, Encyclique aux Français, édi­tions de l’Homme nou­veau, 2024,11, 50 euros.

Livres dis­po­nibles (avec de nom­breux autres ouvrages inté­res­sants) à la librai­rie en ligne « https://​www​.chire​.fr ».

Source : Lettre à nos frères prêtres n° 104 – décembre 2024