LAB du séminaire St-​Curé-​d’Ars n° 89 – Merci, Monseigneur !, abbé P. Troadec

Abbé Patrick Troadec,
Directeur du séminaire

Chers amis et bienfaiteurs,

Voilà déjà 25 ans que Mgr LEFEBVRE a été rap­pe­lé par le bon Dieu. Aussi, est-​ce l’oc­ca­sion pour moi de lui expri­mer une nou­velle fois ma recon­nais­sance pour tout ce que nous avons reçu de lui.

Mgr LEFEBVRE était un homme de Dieu. Il était par consé­quent un homme d’Église. En effet, « nul ne peut avoir Dieu comme Père, qui n’ait l’Église comme Mère (1) », disait saint Cyprien. Son amour de l’Église l’a conduit à lui don­ner sa vie. C’est aus­si en rai­son de cet amour que ses supé­rieurs l’ont éle­vé à l’hon­neur et à la lourde charge de l’é­pis­co­pat, puis l’ont nom­mé délé­gué apos­to­lique en Afrique ain­si que membre de la Commission cen­trale pré­pa­ra­toire au Concile et assis­tant au trône pontifical.données des années 1986 à 1995 pour dis­cer­ner les dif­fé­rences de pro­fil de sémi­na­ristes entre cette période et les 20 der­nières années.

Ce même amour de l’Église l’a contraint à refu­ser les nou­velles orien­ta­tions don­nées par les hommes d’Église après le Concile Vatican II et notam­ment la nou­velle messe qui en est l’un des fruits les plus déplo­rables car elle fait perdre le sens du sacré et le sens du sacrifice.

Mais il ne s’est pas conten­té de dénon­cer les erreurs. Comme il le disait à la fin de sa vie : « Je ne me contente pas d’as­sis­ter les bras bal­lants à l’a­go­nie de ma Mère la Sainte Église (2). » Et avec son sens pra­tique avi­sé, il ajou­tait : « C’est tout un tis­su de vie sociale chré­tienne, de cou­tumes chré­tiennes, de réflexes chré­tiens, qu’il nous faut res­tau­rer, à l’é­chelle que Dieu vou­dra, le temps que Dieu vou­dra. Tout ce que je sais, la foi nous l’en­seigne, c’est que Notre Seigneur Jésus-​Christ doit régner ici-​bas, main­te­nant et non seule­ment à la fin du monde, comme le vou­draient les libé­raux (3) ! ».

C’est ain­si qu’il a fon­dé une œuvre sacer­do­tale avec pour mis­sion de don­ner à l’Église les prêtres dont elle a besoin : la Fraternité Saint-​Pie X. Et pour sus­ci­ter de bonnes et saintes voca­tions, il s’est inté­res­sé éga­le­ment aux écoles catho­liques. En effet, dans les sta­tuts de la Fraternité, il est écrit : « Les écoles catho­liques seront encou­ra­gées et éven­tuel­le­ment fon­dées par les membres de la Fraternité. C’est d’elles que sor­ti­ront les voca­tions et les foyers chrétiens. »

45 ans plus tard, nous pou­vons appré­cier la jus­tesse de son ana­lyse. À la place qui est la mienne au sein du Séminaire Saint-​Curé-​d’Ars, j’ad­mire avec mes confrères les fruits mer­veilleux pro­ve­nant de l’é­du­ca­tion de familles saines et équi­li­brées et ceux issus de bonnes écoles. La voca­tion sacer­do­tale ou reli­gieuse germe spon­ta­né­ment dans ce ter­reau favo­rable chez les âmes bien disposées.

Le père Marcel à Donguila

L’histoire de l’un des sémi­na­ristes actuel­le­ment à Flavigny mérite d’être racon­tée car elle est liée direc­te­ment à l’an­cien mis­sion­naire que fut Mgr LEFEBVRE. En effet, lorsque le père LEFEBVRE était à Donguila au Gabon, il recueillit un petit enfant orphe­lin de père et de mère qui pas­sa plu­sieurs années à la mis­sion. Cet enfant a été mar­qué à vie par le futur évêque de Dakar, alors qu’il était simple prêtre, au point qu’il le consi­dé­rait presque comme son père. Il a sur­tout reçu du père Marcel son amour de la messe. Devenu adulte, il s’est marié et a eu 9 enfants. L’un d’entre eux a eu à son tour 9 enfants dont l’un est sémi­na­riste à Flavigny.

Or ce sémi­na­riste a racon­té à quel point il a tou­jours admi­ré son père et dési­ré lui res­sem­bler. Et voyant son père assis­ter presque tous les jours à la messe, à l’âge de l’a­do­les­cence, il s’est dit que pour repro­duire plus tard ses ver­tus, il se devait lui aus­si d’as­sis­ter à la messe quo­ti­dien­ne­ment. Ce qu’il a fait. Et fina­le­ment, son amour de la messe ne fai­sant que croître, il a déci­dé de frap­per à la porte du sémi­naire pour deve­nir prêtre. Ainsi, aujourd’­hui encore, nous voyons les fruits mer­veilleux de l’a­pos­to­lat de Mgr LEFEBVRE en Afrique dans les années 1940.

J’ai transmis ce que j’ai reçu.

Quant aux sémi­na­ristes qui n’ont pas eu la grâce d’être issus d’une famille tra­di­tion­nelle, il est remar­quable de consta­ter qu’ils ont, eux aus­si, été impres­sion­nés un jour ou l’autre par la figure de Mgr LEFEBVRE. Ainsi, l’un des sémi­na­ristes actuel­le­ment à Flavigny a tou­jours été catho­lique pra­ti­quant. Cependant, pen­dant son enfance, il assis­tait à la nou­velle messe et plus il gran­dis­sait, plus il se deman­dait quel en était l’in­té­rêt, au point qu’une fois ado­les­cent, il son­gea à aban­don­ner toute pra­tique reli­gieuse comme le font beau­coup de jeunes actuel­le­ment. Heureusement, la Providence veillait. En effet, un beau jour, alors qu’il était âgé de 13 ans, il décou­vrit la messe tra­di­tion­nelle par l’in­ter­mé­diaire de reli­gieux d’une com­mu­nau­té Ecclesia Dei. Là, immé­dia­te­ment, il fut sub­ju­gué par la messe de tou­jours. Cependant, au fil du temps, il a fini par éprou­ver une cer­taine gêne en enten­dant les ser­mons qui man­quaient de clar­té du point de vue doc­tri­nal. Il enten­dait par exemple les prêtres faire l’é­loge des der­niers papes qui ont été à la source de l’af­fa­dis­se­ment de la foi et des dévia­tions conci­liaires. C’est pour­quoi il se deman­dait com­ment ces prêtres pou­vaient asso­cier la messe tra­di­tion­nelle avec une doc­trine libérale.

Aussi, vou­lant mieux connaître l’o­ri­gine de la crise reli­gieuse, il s’est ren­du sur inter­net et est tom­bé sur le site « La Porte Latine ». Là, il a écou­té de nom­breux ser­mons et confé­rences de Mgr LEFEBVRE. Touché alors par la clar­té de son dis­cours et la pro­fon­deur de ses paroles, il a fini par m’a­dres­ser un cour­rier dans lequel il m’é­cri­vait : « Mgr LEFEBVRE a vou­lu que l’on mette sur sa tombe la parole de saint Paul : j’ai trans­mis ce que j’ai reçu, eh bien moi, je veux à mon tour trans­mettre ce que j’ai reçu de Mgr LEFEBVRE. »

Mgr LEFEBVRE sur YouTube

Les par­cours des sémi­na­ristes étant très divers, voi­ci com­ment un autre est arri­vé à Flavigny en octobre der­nier. Il a eu la grâce de rece­voir une bonne for­ma­tion reli­gieuse durant son ado­les­cence, par un pro­fes­seur laïc, mais n’a cepen­dant pas connu tout de suite la messe tra­di­tion­nelle. Ce n’est que vers l’âge de 22 ans que ce pro­fes­seur lui a fait décou­vrir la messe tri­den­tine. Mais ce sémi­na­riste, à l’in­verse du pré­cé­dent, n’a pas du tout été embal­lé par cette messe. Il a été très gêné par le fait qu’il n’y com­pre­nait rien et qu’il n’ar­ri­vait pas à la suivre, ne sachant com­ment par­ti­ci­per à une litur­gie dont il ne connais­sait pas la langue, ni com­ment com­bler les temps de silence qui jalonnent la messe. Aussi, après avoir remer­cié aima­ble­ment son pro­fes­seur, il a conti­nué à assis­ter aux nou­velles messes, jus­qu’au jour où il en a par­lé à un ami qui avait connu la messe tra­di­tion­nelle en même temps que lui, mais qui, lui, avait conti­nué à y assis­ter tous les dimanches. Ce der­nier lui dit : « Ce n’est pas éton­nant que tu n’aies rien com­pris à la messe traditionnelle.

Pour la goû­ter vrai­ment, il faut y aller régu­liè­re­ment. » Le sémi­na­riste raconte alors com­ment, fort de ces paroles, il a assis­té à la messe tous les jours durant 6 mois, vivant une vie qua­si éré­mi­tique, par­ta­geant son temps entre la prière et l’é­tude. Appréciant de plus en plus la gran­deur et la beau­té du saint sacri­fice de la messe, il a éprou­vé le désir de faire une retraite pour savoir ce que Dieu atten­dait de lui. Au fond de son cœur, il espé­rait bien que le bon Dieu le lais­se­rait à son idée de s’en­ga­ger un jour dans la voie du mariage car depuis son plus jeune âge il pen­sait fon­der une famille. Mais le bon Dieu en avait déci­dé autre­ment. En effet, au sor­tir de la retraite, il a eu l’in­time convic­tion que le bon Dieu le vou­lait à son ser­vice. Cependant, res­tait à savoir dans quel sémi­naire il pour­rait concré­ti­ser sa voca­tion. Il était alors gêné de ce que la Fraternité Saint-​Pie X ait per­du sa recon­nais­sance cano­nique suite aux démê­lés de Mgr LEFEBVRE avec Rome en 1975. Cherchant à mieux connaître les rai­sons de ses convic­tions, il est allé sur YouTube et il est tom­bé sur un ser­mon qu’il avait don­né en 1974 dans sa langue mater­nelle. Et là, immé­dia­te­ment, il a été conquis. Il s’est dit en lui-​même : « Cet évêque qui affirme avec tant de convic­tion la doc­trine catho­lique dans toute son ampli­tude, cet évêque qui ose défendre haut et fort le règne social de Notre Seigneur Jésus-​Christ, ce que je n’ai jamais enten­du dans la bouche d’un autre évêque, com­ment serait-​il pos­sible qu’il soit excom­mu­nié, hors de l’Église ? Ce n’est pas pos­sible. C’est évident que c’est lui qui a rai­son. J’entre dans l’un de ses sémi­naires. » Deux mois de prière intense sui­vis d’une neu­vaine au Saint-​Esprit ont ache­vé de lui enle­ver ses der­niers doutes. Et main­te­nant, il est très satis­fait de son choix.

Vous voyez ain­si com­ment Mgr LEFEBVRE conti­nue aujourd’­hui l’œuvre qu’il a entre­prise de son vivant en éclai­rant les jeunes de bonne volon­té et en les menant sur la voie du sacerdoce.

Cela doit vous encou­ra­ger à pour­suivre vos prières pour que le bon Dieu sus­cite de nom­breuses et saintes voca­tions pour le bien de vos âmes et celui de vos enfants.

Mgr LEFEBVRE au service de l’Église

Nous pou­vons ajou­ter que l’ac­tion de Mgr LEFEBVRE au sein de l’Église a été encore plus éten­due que celle que nous voyons au sein de la Fraternité Saint-​Pie X ou des com­mu­nau­tés amies, car il ne faut pas oublier que la liber­té redon­née à la messe tra­di­tion­nelle par le Motu pro­prio de 2007 lui est due. En effet, lorsque le pape Jean-​Paul II a accor­dé la pos­si­bi­li­té de la célé­bra­tion de la messe tra­di­tion­nelle à la Fraternité Saint-​Pierre en 1988, c’é­tait dans le but d’a­me­ner les fidèles à quit­ter la Fraternité Saint-​Pie X pour béné­fi­cier des pri­vi­lèges accor­dés à cet Institut, mais c’est bel et bien grâce à Mgr LEFEBVRE que les prêtres de cet Institut ont obte­nu alors la pos­si­bi­li­té de célé­brer dans ce rite. Et ce qui a été accor­dé depuis par le Motu pro­prio de Benoît XVI, n’est qu’une consé­quence de cette démarche ini­tiale. Aussi, les prêtres de ces Instituts qui aujourd’­hui célèbrent la messe tra­di­tion­nelle et les fidèles qui y assistent ne doivent pas oublier qu’ils le doivent à Mgr LEFEBVRE. Ceci montre bien que Mgr LEFEBVRE fut réel­le­ment un homme de Dieu et que sa fer­me­té face au cou­rant nova­teur jointe à la recon­nais­sance des auto­ri­tés en place a été l’at­ti­tude la plus adap­tée pour faire face à la crise dou­lou­reuse que l’Église tra­verse depuis le Concile Vatican II.

En voyant les fruits mer­veilleux pro­duits dans l’Église grâce à Mgr LEFEBVRE, notre sou­hait le plus cher est que le pape en per­sonne lui rende jus­tice un jour et recon­naisse devant toute l’Église que le pré­lat d’Écône ne fut pas un dis­si­dent réfrac­taire, ni un orgueilleux entê­té, mais un homme humble, sou­mis à Notre Seigneur Jésus-​Christ et à son unique Église, la sainte Église catho­lique romaine, et c’est pour­quoi il fut aller­gique aux erreurs qui ont infil­tré l’Église sous la forme du libé­ra­lisme, du moder­nisme et du faux oecu­mé­nisme, erreurs maintes fois condam­nées par les papes des XIXème et XXème siècles jus­qu’à Pie XII inclus.

C’est le même amour de Notre-​Seigneur et de son Église que les prêtres du Séminaire trans­mettent aujourd’­hui aux sémi­na­ristes et aux frères pour le plus grand bien de vos âmes et de celles de vos enfants. Nous vous remer­cions vive­ment pour votre sou­tien et nous vous assu­rons de nos prières recon­nais­santes, le cha­pe­let étant réci­té quo­ti­dien­ne­ment en com­mu­nau­té à vos intentions.

Abbé Patrick Troadec, Directeur,

Le 31 mai 2016, en la fête de Marie Reine

Bon de com­mande des livrets de méditation

Avec les livrets inti­tu­lés De la Trinité à l’Assomption au jour le jour et De l’Assomption à l’Avent au jour le jour parus en avril, la série des livrets de l’an­née litur­gique est désor­mais com­plète. Vous trou­ve­rez ci-​dessous un bon de com­mande pour vous pro­cu­rer cha­cun des six livrets au prix de 11 € fran­co de port par livret ou 20 € les deux ; bon à envoyer au Séminaire Saint- Curé-​d’Ars, 21 150 Flavigny-​sur-​Ozerain ou par mail :

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À adres­ser à : M., Mme, Mlle* .….….….….….….….….….… Nom : .….….….….….….….….….….….….….….….. Adresse : .….….….….….….….….….….….….….….….….….….….….….….….….….….….….….….….. .….….….….….….….….….….….….….….….….….….….….….….….….….….….….….….….….….….……

*Rayer les men­tions inutiles

Chèque à l’ordre du Séminaire Saint-Curé-d’Ars. —————————————————————————————

Chronique du séminaire Saint-​Curé-​d’Ars de Flavigny de février à mai 2016

Editer la lettre aux Amis et Bienfaiteurs n° 89 au for­mat pdf
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Renseignements pratiques

Messes à Flavigny :

- semaine : 7 H 15 (ou 6 H 50)
– dimanche : 7 H 20 – 10 H 15 (messe chan­tée), 17 H 00 (vêpres et salut).

Pension d’un séminariste

Nous vous remer­cions du sou­tien que vous pro­cu­rez aux séminaristes
et de l’aide appor­tée à l’Œuvre du Séminaire

- 22 € par jour, soit envi­ron 5 260 € par an

Pour aider le Séminaire :

- Les chèques sont à libel­ler à l’ordre de : Séminaire Saint-Curé‑d’Ars

- Pour aider régu­liè­re­ment le Séminaire, vous pou­vez uti­li­ser le vire­ment auto­ma­tique en faveur de notre compte au Crédit Mutuel de Venarey-​les-​Laumes (21) : 10278 02511 n° 00051861345 24.

Nous vous en remer­cions. Un reçu fis­cal vous sera adres­sé sauf men­tion contraire.

Adresse :

Séminaire International
Saint-Curé‑d’Ars
Maison Lacordaire
F 21150 FLAVIGNY-SUR-OZERAIN

03 80 96 20 74
03 80 96 25 32

Entretiens avec monsieur l’abbé Troadec, Directeur du séminaire

Entretien de jan­vier 2011 : Les fins der­nières dans les Psaumes
Entretien de jan­vier 2011 : pré­sen­ta­tion des 17 sémi­na­ristes qui vont prendre la soutane
Entretien d’oc­tobre 2003