L’Année sainte

Basilique Saint-Pierre, Vatican. Crédit photo : Paula Flan / Pixabay

Le jubi­lé est appe­lé « Année sainte » parce que l’Église applique de façon par­ti­cu­lière les mérites de Jésus-​Christ, qui sont les sources inépui­sables de toute sainteté.

Le Jubilé tel que nous le célé­brons dans l’esprit de l’Église, n’est autre chose qu’une indul­gence extra­or­di­naire, par laquelle l’Église nous remet toutes les peines tem­po­relles qui sont dues à la Justice divine, pour les péchés qui nous ont été remis dans le Sacrement de la Pénitence.

Le mot jubi­lé vient de l’hébreu Jobel, terme qui signi­fie allé­gresse et dont les Israélites se ser­vaient pour expri­mer leur joie en célé­brant la mira­cu­leuse déli­vrance de la longue cap­ti­vi­té sous la tyran­nie de Pharaon. C’était en effet pour eux un grand sujet de joie, puisque cha­cun ren­trait dans tous ses biens et que les esclaves étaient mis en liber­té. C’était sur­tout une excel­lente figure de la grâce que Dieu devait accor­der un jour aux Chrétiens par les mérites du Messie, véri­table Libérateur.

Parce que la loi nou­velle est le par­fait accom­plis­se­ment des mys­tères dont l’Ancienne Loi n’avait que les ombres, l’Église, comme une bonne Mère, a emprun­té ce saint usage du jubi­lé : de même que les années jubi­laires de l’Ancien Testament célé­braient la fin de l’esclavage des Hébreux et leur entrée dans la Terre Promise, celles de l’Église de Jésus-​Christ célèbrent la libé­ra­tion des hommes de l’esclavage du péché par l’Incarnation et la Rédemption, et leur entrée dans la Cité Céleste. En ce temps de misé­ri­corde et de remise des peines que sont les jubi­lés, les pécheurs peuvent en effet ren­trer dans tous les biens spi­ri­tuels qu’ils ont per­dus par leurs crimes.

Le jubi­lé est appe­lé année sainte parce que l’Église y fait une sin­gu­lière appli­ca­tion des mérites de Jésus-​Christ, qui sont les sources inépui­sables de toute sain­te­té. C’est l’année de grâce et de misé­ri­corde, parce que c’est, plus que tous les autres temps, celui des libé­ra­li­tés et de la clé­mence du Dieu Sauveur. On l’appelle aus­si une année de paix parce que les vrais péni­tents y sont par­fai­te­ment récon­ci­liés avec Dieu. Ces années jubi­laires sont vrai­ment des jours de salut parce que l’Église nous offre des moyens plus abon­dants et plus effi­caces que toutes les autres indul­gences plé­nières qu’elle a cou­tume de nous accor­der aux jours de l’année, même les plus solennels.

Source : Bulletin Le Sainte Anne, jan­vier 1999, p. 3