Le jubilé est appelé « Année sainte » parce que l’Église applique de façon particulière les mérites de Jésus-Christ, qui sont les sources inépuisables de toute sainteté.
Le Jubilé tel que nous le célébrons dans l’esprit de l’Église, n’est autre chose qu’une indulgence extraordinaire, par laquelle l’Église nous remet toutes les peines temporelles qui sont dues à la Justice divine, pour les péchés qui nous ont été remis dans le Sacrement de la Pénitence.
Le mot jubilé vient de l’hébreu Jobel, terme qui signifie allégresse et dont les Israélites se servaient pour exprimer leur joie en célébrant la miraculeuse délivrance de la longue captivité sous la tyrannie de Pharaon. C’était en effet pour eux un grand sujet de joie, puisque chacun rentrait dans tous ses biens et que les esclaves étaient mis en liberté. C’était surtout une excellente figure de la grâce que Dieu devait accorder un jour aux Chrétiens par les mérites du Messie, véritable Libérateur.
Parce que la loi nouvelle est le parfait accomplissement des mystères dont l’Ancienne Loi n’avait que les ombres, l’Église, comme une bonne Mère, a emprunté ce saint usage du jubilé : de même que les années jubilaires de l’Ancien Testament célébraient la fin de l’esclavage des Hébreux et leur entrée dans la Terre Promise, celles de l’Église de Jésus-Christ célèbrent la libération des hommes de l’esclavage du péché par l’Incarnation et la Rédemption, et leur entrée dans la Cité Céleste. En ce temps de miséricorde et de remise des peines que sont les jubilés, les pécheurs peuvent en effet rentrer dans tous les biens spirituels qu’ils ont perdus par leurs crimes.
Le jubilé est appelé année sainte parce que l’Église y fait une singulière application des mérites de Jésus-Christ, qui sont les sources inépuisables de toute sainteté. C’est l’année de grâce et de miséricorde, parce que c’est, plus que tous les autres temps, celui des libéralités et de la clémence du Dieu Sauveur. On l’appelle aussi une année de paix parce que les vrais pénitents y sont parfaitement réconciliés avec Dieu. Ces années jubilaires sont vraiment des jours de salut parce que l’Église nous offre des moyens plus abondants et plus efficaces que toutes les autres indulgences plénières qu’elle a coutume de nous accorder aux jours de l’année, même les plus solennels.
Source : Bulletin Le Sainte Anne, janvier 1999, p. 3