L’esprit d’un pèlerinage à Rome lors d’une Année sainte

Statue de Saint Pierre à Rome. Crédit photo : Dominique Devroye / Pixabay

Depuis Boniface VIII, les Papes n’ont ces­sé de rap­pe­ler dans leur bulle d’in­dic­tion l’esprit qui doit ani­mer les pèle­rins en visite à Rome pen­dant l’Année Sainte.

Dans la bulle de pro­mul­ga­tion du Jubilé uni­ver­sel de l’Année Sainte 1900, le Pape Léon XIII écrit : 

« Rome, ô fils bien-​aimés, vous invite avec amour à venir à elle, tous tant que vous êtes et où que vous soyez et à qui il est pos­sible de la visi­ter. Mais il convient que, dans ce temps sacré, un catho­lique, s’il veut être consé­quent avec lui-​même, ne séjourne à Rome qu’avec la foi chré­tienne pour com­pagne. Il faut qu’il renonce au spec­tacle intem­pes­tif des choses légères et pro­fanes pour diri­ger plu­tôt son esprit vers ce qui peut ins­pi­rer la reli­gion et la pié­té. Et ce qui pour­ra sur­tout lui ins­pi­rer ces sen­ti­ments, ce sera de consi­dé­rer le carac­tère natu­rel de cette cité et la marque divine qui lui a été impri­mée. Entre toutes les villes de la terre, Jésus-​Christ, Sauveur du genre humain, a choi­si la seule ville de Rome pour une mis­sion plus éle­vée et plus qu’humaine, et il se l’est consa­crée. C’est là qu’il a éta­bli, après une longue et mys­té­rieuse pré­pa­ra­tion, le siège de son empire ; c’est là qu’il a ordon­né que s’élèverait, durant la per­pé­tui­té des temps, le trône de son Vicaire… »

En 1925, Pie XI écrit : 

« A Rome aus­si, votre pié­té trou­ve­ra un accès facile aux antiques Catacombes, aux tom­beaux des Princes des Apôtres, aux châsses conte­nant les reliques des plus glo­rieux mar­tyrs ; ici, il vous sera loi­sible de visi­ter les temples éle­vés par les siècles en l’honneur de Dieu et des saints, chefs‑d’œuvre de magni­fi­cence et d’art que l’univers a tou­jours admi­rés et qu’il admi­re­ra à jamais. Ces monu­ments de la reli­gion chré­tienne, c’est pieu­se­ment, c’est en priant qu’il convient de les visi­ter ; à Rome, en effet, vous ne devez point vous com­por­ter comme des tou­ristes ou des hôtes ordi­naires. Bien au contraire, vous évi­te­rez toutes les dis­trac­tions pro­fanes ; vous serez tou­jours impré­gnés de l’esprit de péni­tence, tant abhor­ré du natu­ra­lisme contem­po­rain ; vous dis­tin­guant prin­ci­pa­le­ment par la modes­tie dans le regard, la démarche et le vête­ment ; vous n’aurez en toute votre conduite que le sou­ci de vos inté­rêts spirituels ».

Pie XII, pour l’Année Sainte de 1950, rap­pelle l’esprit de pié­té qui doit ani­mer les pèlerins : 

« Nous vous invi­tons pater­nel­le­ment à vous rendre à Rome très nom­breux durant le cours de l’Année Sainte. Nous disons à Rome, qui pour les chré­tiens de toutes nations est comme un seconde patrie. (…) Dans la splen­deur des basi­liques, dans la beau­té des litur­gies solen­nelles, dans la pénombre des antiques cime­tières chré­tiens près des insignes reliques des saints, vous res­pi­re­rez une atmo­sphère de sain­te­té, de paix et d’universalité, qui pro­cu­re­ra à votre vie un pro­fond renou­vel­le­ment chré­tien. (…) Chers fils, des pèle­ri­nages de cette sorte ne doivent pas être entre­pris à la façon de ceux qui ont cou­tume de voya­ger pour leur plai­sir, mais avec ce grand esprit de pié­té qui, dans les siècles pré­cé­dents, se remar­quait chez les fidèles de toutes classes et de toutes races, ayant su, pour atteindre Rome même à pied, sur­mon­ter les obs­tacles de la route, dans le but d’effacer leurs péchés par les larmes de la péni­tence et d’implorer de Dieu le par­don et la paix ».

Source : Bulletin Le Sainte Anne, juillet-​août 1999, p. 3