La tentation est grande pour le chrétien de mettre sa vie intérieure en pause en se laissant gagner par l’agitation.
À l’heure où les médias recommencent à insuffler la peur, la tentation est grande pour le chrétien de (re)mettre sa vie intérieure en pause en se laissant gagner par l’agitation.
N’est-il pas dommage de constater que la vie intérieure est ce qu’il y a de plus nécessaire au chrétien pour suivre en vérité le Christ, et qu’il n’y a pourtant rien de moins pratiqué ? La vie d’union à Dieu est l’essentiel et trop peu s’en préoccupent. Notre-Seigneur l’a pourtant dit : « Le Royaume de Dieu est au-dedans de vous » (Lc 17, 21). Qu’est-il, ce royaume de Dieu ? La grâce sanctifiante, véritable participation à sa vie divine, qui est semée en nous au baptême comme le grain de sénevé, et qui est appelé à s’épanouir jusqu’à baigner entièrement notre âme dans le monde surnaturel.
L’actualité alors ? Mais c’est cela LA grande actualité : la vie de Dieu en nous, notre croissance dans la grâce. Dans une de ses paraboles sur le royaume de Dieu, Notre-Seigneur prend l’image d’un semeur (Mc 4, 26–29) dont la semence croît de nuit comme de jour sans qu’il s’en aperçoive. Un carme célèbre commentait :
« Faisons confiance à l’Esprit-Saint, à l’œuvre de Dieu en nous, et nous deviendrons saints. Dieu travaillera. En insistant sur ce point-là, nous voyons que c’est de la vie intérieure qu’il s’agit. La vie de la semence se fait au sein de la terre ; elle est indépendante des évènements extérieurs. Il peut y avoir des révolutions, le grain continue de croître. Les évènements atmosphériques, orage, soleil, tout cela favorise le développement de la plante. On craint la pluie, et la pluie est nécessaire. On craint le soleil et ses rayons ardents, et ils contribuent à développer la plante, à lui donner une force intérieure, une vie qui s’épanouit. »
P. Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus, De nuit comme de jour, les paraboles du royaume, Ed. du Carmel, 2020, p. 112.
Ce qu’il reste à faire ? À revenir à l’essentiel, par l’oraison.
Source : Apostol n° 158