Le chant grégorien

Chantez du mieux que vous pou­vez les Kyrie, Gloria et Credo, et même les Introït ou Offertoire. L’Église a besoin de vos voix pour dire à Dieu l’ineffable !

Lorsque la messe com­mence, com­mence aus­si le chant. Les fidèles qui, de par leur carac­tère bap­tis­mal et la consé­cra­tion du saint chrême, sont convo­qués chaque dimanche à prendre part à la litur­gie divine, sont invi­tés au chant dont nous vou­lons expli­quer main­te­nant l’importance. (Nous emprun­tons le fond de ces réflexions à Bertrand Décaillet).

Il faut com­prendre d’abord que la céré­mo­nie cen­trale du culte du Nouveau Testament est la grand’messe chan­tée du dimanche (et des fêtes). La petite messe basse recueillie et tran­quille où je me sens bien est par­faite pour ma dévo­tion en semaine. Cela ne suf­fit pas à l’Église et au Saint-​Esprit dont la pré­oc­cu­pa­tion est d’honorer Dieu dans la per­fec­tion du Christ.

D’où vient le chant gré­go­rien ? Il vient du pape saint Grégoire le Grand, comme la messe de saint Pie V vient du pape saint Pie V. C’est dire que le chant est bien anté­rieur à saint Grégoire (pape jusqu’à 604) qui a recueilli en un volume (Antiphonaire) tout le réper­toire épar­pillé du chant sacré romain. Ce saint pape a fon­dé « l’école des chantres » et à cette époque, les papes ont envoyé des mis­sion­naires tou­jours accom­pa­gnés de chantres. Quant à l’Antiphonaire ori­gi­nal de saint Grégoire, il fut non seule­ment hono­ré comme une pré­cieuse relique, mais sur­tout atta­ché par une chaîne en or à l’autel de Saint-​Pierre à Rome. Pourquoi ? Dom Guéranger le dit : « Je crois à l’inspiration du chant Grégorien ». Inspiration du texte et de la musique.

Les hommes, qui ont com­po­sé les textes, sont les saints pon­tifes des trois pre­miers siècles du chris­tia­nisme alors qu’ils étaient pro­mis au mar­tyre et rece­vaient l’onction du Saint-​Esprit. « Je vous don­ne­rai moi-​même une bouche et une sagesse à laquelle tous vos enne­mis ne pour­ront résis­ter. » Saint Augustin témoigne de l’inspiration de la musique : « Comme trans­por­tés par un sen­ti­ment trop intense pour pou­voir s‘exprimer par des paroles, les chantres se libèrent des syl­labes et se répandent dans des sons de jubi­la­tion. À qui convient cette jubi­la­tion, sinon au Dieu inef­fable ? Ineffable est en effet ce qui ne peut se tra­duire par des mots. »

Chantez du mieux que vous pou­vez les Kyrie, Gloria et Credo, et même les Introït ou Offertoire. L’Église a besoin de vos voix pour dire à Dieu l’ineffable.

Source : Apostol n° 158