Le Pape doit faire quelque chose pour éviter le schisme et l’hérésie !

Un phi­lo­sophe catho­lique autri­chien craint qu’Amoris lae­ti­tia ne cause une com­plete rup­ture dans l’Église. » Pour évi­ter schisme et héré­sie, pour évi­ter une com­plète divi­sion dans l’Eglise, je pense qu’il est nécés­saire qu’on dise au pape [ces] pro­blèmes et [qu’il les rétracte ] » déclare Josef Seifer [Photo ci-​dessus], phi­lo­sophe catho­lique autri­chien dans une entre­vue don­née à Gloria​.TV. Le Professeur Seifer explique qu’il espère que le pape rétracte les décla­ra­tions d’Amoris lae­ti­tia qui semblent contre­dire la doc­trine catho­lique. S’il « per­siste » alors il y a un « dan­ger de schisme. »

Il est « objec­ti­ve­ment héré­tique » de pré­tendre, comme Amoris lae­ti­tia le fait, qu’une per­sonne puisse être tout sim­ple­ment inca­pable de vivre selon les exi­gences de l’Évangile, dit Seifert. Amoris lae­ti­tia sug­gère que les gens peuvent « recon­naître que c’est la volon­té de Dieu de vivre dans une rela­tion adul­tère », mais « cela contre­dit clai­re­ment un cer­tain nombres de dogmes du Concile de Trente et clai­re­ment contre­dit clai­re­ment Veritatis splen­dor et d’autres ensei­gne­ments solen­nels de l’Église », dit Seifert. Il pré­cise qu’il ne dit pas le pape soit héré­tique, mais qu’il sou­ligne seule­ment que le pape a fait des décla­ra­tions héré­tiques qui doivent être corrigées.

Depuis la publi­ca­tion d’Amoris lae­ti­tia, le 8 Avril, 2016, nous avons été témoins d’une confu­sion géné­rale dans le monde catho­lique. Chaque jour a appor­té une nou­velle preuve d’une scis­sion pro­fonde au sein de l’Eglise. Le prin­ci­pal point en dis­cus­sion est la per­mis­sion pour les divor­cés rema­riés de com­mu­nier. Mgr Fellay avait annon­cé cette consé­quence, dès que l’Exhortation fut publiée :

Voici les étapes his­to­riques de cette déchi­rure en ces der­niers mois.

En Allemagne : ils reçoivent déjà la com­mu­nion. Avant la publi­ca­tion d’Amoris lae­ti­tia, à Fribourg en Allemagne, les divor­cés « rema­riés » rece­vaient déjà les sacre­ments après un temps de dis­cer­ne­ment à l’aide d’un prêtre. « Le dio­cèse de Fribourg a toutes les rai­sons de se sen­tir confir­mé dans la voie qu’il a déjà choi­sie, et donc de conti­nuer à mar­cher sur celle-​ci avec confiance. Ce serait encore mieux, si d’autres dio­cèses pou­vaient main­te­nant suivre [cet exemple]» a com­men­té sur Radio Vatican le pro­fes­seur Eberhard Schockenhoff quelques jours après la publi­ca­tion d’Amoris laetitia.

Aux Philippines : on la don­ne­ra. Le 10 avril 2016, dans une lettre pas­to­rale, les évêques catho­liques des Philippines ont répon­du : « La misé­ri­corde ne peut attendre. La misé­ri­corde ne devrait pas attendre ! » Ils ont décla­ré que l’Eglise doit accueillir ceux en situa­tion irré­gu­lière à « la table des pécheurs à laquelle le Saint Seigneur lui-​même s’offre comme nour­ri­ture aux malheureux. »

Le pape en Pologne : déci­dez vous-​même ! Le 27 Juillet 2016, le pape François a tenu une réunion pri­vée avec les évêques du pays. Le pré­sident de la Conférence Episcopale de Pologne, Mgr Stanislaw Gadecki a révé­lé que le Saint-​Père avait par­lé de per­mettre aux confé­rences épis­co­pales locales de déci­der quant à la pra­tique contro­ver­sée de don­ner la com­mu­nion aux divor­cés remariés.

45 théo­lo­giens : ce n’est pas catho­lique ! Le 29 Juin 2016, 45 théo­lo­giens répan­du dans le monde ont adres­sé au doyen du Collège des car­di­naux, le car­di­nal Angelo Sodano, une ana­lyse cri­tique de l’ex­hor­ta­tion post-​synodale Amoris lae­ti­tia dans laquelle ils condamnent 19 décla­ra­tions de ce docu­ment pontifical.

Le Pape aux évêques argen­tins : « Il n’y a pas d’autre inter­pré­ta­tion ! ». Le 5 sep­tembre, le pape François a écrit aux évêques argen­tins leur confir­mant qu’il n’y a « pas d’autre inter­pré­ta­tion » d’Amoris lae­ti­tia que celle d’ad­mettre les divor­cés et rema­riés à la Sainte Communion dans cer­tains cas, tels qu’ils sont expri­més dans le docu­ment « Critères de base pour l’ap­pli­ca­tion du cha­pitre huit d’Amoris lae­ti­tia » qu’ils ont publié.

Au Canada : on ne peut pas la don­ner. Le 14 sep­tembre 2016, au Canada, les évêques du Nord-​Ouest et d’Alberta ont décla­ré, dans docu­ment don­nant les lignes direc­trices pas­to­rales, que l’Église catho­lique n’a pas chan­gé sa pra­tique envers les catho­liques divor­cés et rema­riés civilement.

Voici quelques points du document :

- Le mariage est « un sacre­ment, une ins­ti­tu­tion publique qui a pour mis­sion de témoi­gner de l’a­mour fidèle du Christ. »
– « Par consé­quent, pour les chré­tiens bap­ti­sés, l’a­dul­tère est non seule­ment la vio­la­tion de l’un des Dix Commandements ; il est éga­le­ment un contre-​témoignage public à la nature même de l’Église : l’u­nion spon­sale entre le Christ et les baptisés « .
– Le sacre­ment de l’Eucharistie célèbre et appro­fon­dit « pré­ci­sé­ment cette union entre le Christ et son Église », de telle sorte que « toute rup­ture grave de cette union, comme l’a­dul­tère, doit être gué­rie avant la récep­tion de la Sainte Communion. »
– Cela signi­fie qu’un catho­lique « doit confes­ser sacra­men­tel­le­ment tous les péchés graves dont il a conscience » avant de rece­voir la Sainte Communion.
– « Une telle confes­sion doit être moti­vée par une vraie contri­tion, qui implique néces­sai­re­ment un repen­tir sin­cère et le renon­ce­ment du péché et la ferme réso­lu­tion d’a­men­der sa vie. »

La lettre des évêques d’Alberta est très signi­fi­ca­tive cepen­dant, en ce qu’elle ne men­tionne pas l’in­fâme note 351 du para­graphe 305 d’Amoris lae­ti­tia [((§ 305. À cause des condi­tion­ne­ments ou des fac­teurs atté­nuants, il est pos­sible que, dans une situa­tion objec­tive de péché – qui n’est pas sub­jec­ti­ve­ment impu­table ou qui ne l’est pas plei­ne­ment – l’on puisse vivre dans la grâce de Dieu, qu’on puisse aimer, et qu’on puisse éga­le­ment gran­dir dans la vie de la grâce et dans la cha­ri­té, en rece­vant à cet effet l’aide de l’Église.[351])) et1] dans lequel le pape affirme que dans cer­tains cas l’in­té­gra­tion des catho­liques divor­cés et civi­le­ment rema­riés peut inclure l’aide des sacrements.

En réa­li­té, on pour­rait deman­der au Professeur Seifert, l’Exhortation Amoris lae­ti­tia apporte t‑elle la divi­sion au sein de l’Église ou mani­feste t‑elle plu­tôt des héré­sies et des schismes déjà pré­sents dans le cler­gé à tra­vers le monde ?

Sources : FSSPX-District des USA

  1. Note 351. Dans cer­tains cas, il peut s’a­gir aus­si de l’aide des sacre­ments. Voilà pour­quoi, « aux prêtres je rap­pelle que le confes­sion­nal ne doit pas être une salle de tor­ture mais un lieu de la misé­ri­corde du Seigneur » : Exhort. ap. Evangelii gau­dium (24 novembre 2013), n. 44 : AAS 105 (2013), p. 1038. Je sou­ligne éga­le­ment que l’Eucharistie « n’est pas un prix des­ti­né aux par­faits, mais un géné­reux remède et un ali­ment pour les faibles » (Ibid., n. 47 : p. 1039). []