Découverte de Bethsaide-​Julias, cité où vivaient les apôtres Pierre, André et Philippe au bord du lac de Tibériade

Le site fouillé, non loin de l’en­droit où débouche le fleuve Jourdain,
se trouve à quelques cen­taines de mètres du lac de Tibériade.

Des fouilles menées dans le nord d’Israël ont per­mis de décou­vrir des ves­tiges romains de l’an­cien vil­lage de pêcheurs de Bethsaïda, men­tion­né dans le Nouveau Testament. Des archéo­logues israé­liens et amé­ri­cains pensent avoir mis au jour les restes de l’an­tique cité romaine de Julias, autre­fois vil­lage de Bethsaide, dans le nord d’Israël, où vécurent trois des apôtres de Jésus Pierre, André et Philippe – annonce le quo­ti­dien israé­lien Haaretz.

Photo de gauche : mon­naie de bronze de la fin du 2e siècle

Il s’a­git de la ville romaine de Julias. Selon l’his­to­rien romain Flavius Josèphe, la ville a été construite vers l’an 30 sur les ruines de Bethsaïde, un vil­lage de pêcheurs sur les bords du lac de Tibériade où, selon les Évangiles, Pierre, son frère André et Philippe, trois des 12 apôtres, sont nés ou vivaient.

Le Nouveau Testament indique que les trois apôtres Pierre, André et Philippe y rési­daient. Marc (8:22–26) indique que Jésus y gué­rit un aveugle et Luc (9:10–17) évoque pour sa part un vil­lage voi­sin où le Christ nour­rit 5.000 personnes.

« Nous avons mis au jour des frag­ments de pote­rie, des pièces de mon­naie, ain­si que les ves­tiges d’un bain public, ce qui tend à prou­ver qu’il ne s’a­gis­sait pas d’un petit vil­lage mais d’une loca­li­té pou­vant cor­res­pondre à Julias », indique Mordehaï Aviam, du Kinneret College, Institut uni­ver­si­taire du lac de Tibériade.

Et d’a­jou­ter : « Sur la base de ces décou­vertes, nous pen­sons que ce site a de fortes chances d’être situé à l’emplacement de Bethsaïde. »

Steven Notley, de la facul­té de Nyack, a fait savoir à Fox News que « des élé­ments sont appa­rus indi­quant qu’il s’agit bien de Bethsaide-​Julias » mais « qu’il convient de conti­nuer à creu­ser pour confir­mer cette hypo­thèse ».

Une struc­ture byzan­tine, jamais iden­ti­fiée jusqu’à pré­sent, a offert une quan­ti­té d’indices aux archéo­logues : une tren­taine de mon­naies ont été trou­vées sous son sol per­met­tant de dater sa construc­tion autour du 5e siècle après Jésus-​Christ. Surtout, sous le niveau de la construc­tion byzan­tine, ont été décou­vertes des pote­ries romaines datées des 1er au 3e siècle après J‑C, une mon­naie de bronze de la fin du 2e siècle et des deniers d’argent de l’empereur Néron des années 65–66 après J.C.


Les archéo­logues ont notam­ment retrou­vé les restes d’un bain public romain.

Quelque deux mètres sous le sol byzan­tin ont été décou­verts un mur romain et un sol com­pre­nant une impor­tante sur­face de mosaïque noire et blanche pré­sen­tant les carac­té­ris­tiques typiques d’une salle de bain romaine. Les archéo­logues relèvent qu’une telle ins­tal­la­tion étant impen­sable dans un vil­lage rural, ces élé­ments signant l’existence d’un site urbain et lais­sant sup­po­ser qu’il s’agirait bien de la cité de Julias.

Les décou­vertes archéo­lo­giques sug­gèrent aus­si que le lac de Tibériade, deuxième éten­due d’eau située à la plus basse alti­tude au monde, était sous l’empire romain à un niveau encore infé­rieur aux ‑209 mètres sous le niveau des mers qui étaient esti­més jusqu’ici. Selon les mesures effec­tuées sur le mur romain, celui-​ci se situait à une pro­fon­deur de – 211 mètres. Le site, actuel­le­ment cou­vert de boue et d’argile, aurait été inon­dé par le fleuve Jourdain et donc aban­don­né, entre 250 et 350 après Jésus-Christ.


Almagor (Israel), le 13 juillet. Des archéo­logues ont mis au jour l’ancienne
ville romaine de Julias, qui aurait été construite sur les ruines de Bethsaïde

« Le bâti romain a été enter­ré à une cer­taine époque par ces sédi­ments issus des débou­chés voi­sins du Jourdain et du tor­rent de Meshusim », explique Noam Greenbaum, cher­cheur à l’Université de Haïfa, qui par­ti­cipe aux fouilles et espère « appro­fon­dir et élar­gir » les recherches. Vers le 4e siècle, durant la période byzan­tine, le site a été ré-​urbanisé, avec une église impor­tante révé­lée par la décou­verte de pans de mosaïques. Willibald, évêque du dio­cèse bava­rois d’Eichstätt, qui par­cou­rut la Terre sainte en 725 après Jésus-​Christ, rap­por­ta qu’il visi­ta à Bethsaida une église construite sur les ruines du domi­cile des apôtres Pierre et André, relèvent par ailleurs les archéologues.

A El-​Araj, les fouilles repren­dront en juin 2018 et devraient « se renou­ve­ler durant cinq autres sai­sons », estime Steven Notley.

Sources : AFP /​Sputniknews /​RéinformationTV /​i24news /​Le Parisien /​La Porte Latine du 10 août 2017