Chemin de Croix du Père Antoine, O.F.M, à Lourdes le 23 octobre 2004

Pèlerinage du Christ Roi à Lourdes

23 –25 octobre 2004

« Nous tâche­rons pen­dant notre che­min de croix de Lourdes, durant ces qua­torze sta­tions, d’écouter Notre Seigneur Jésus Christ nous par­lant en même temps à tra­vers le mys­tère de sa Passion mais aus­si nous écou­te­rons l’Immaculée Conception à tra­vers ses atti­tudes, à tra­vers ses paroles, atti­tudes et paroles qu’elle a eu pen­dant les qua­torze pre­mières appa­ri­tions ici même. »
« Nous tâche­rons de pro­fi­ter du mieux que nous pour­rons des grâces de Lourdes, des grâces de la Passion de Notre Seigneur Jésus Christ. »
« Cet exer­cice du che­min de la Croix débute notre pèle­ri­nage, nous devons le faire dans les meilleures dis­po­si­tions. De ce début, dépen­dra le reste du pèle­ri­nage. Notre monde de la Tradition, l’Eglise Catholique, la France ont besoin de nom­breuses grâces, n’en lais­sons perdre aucune, repar­tons fort pour mener le com­bat catho­lique, pour mar­cher à la suite de Notre Seigneur Jésus Christ, pour empor­ter avec Marie les grandes batailles de Dieu. »

Première station : Jésus est condamné à mort

otre Seigneur Jésus Christ, le Juste par excel­lence, est condam­né. Rappelons-​nous que, pour nous aus­si, nous serons un jour devant le Tribunal de Dieu et nous serons jugés par le Vrai Dieu. Nous serons, donc, jugés par le Vrai Dieu et si nous sommes trou­vés en péché mor­tel ce sera l’enfer pour nous. Ce sont des réa­li­tés que nous ne devons pas oublier. La Sainte Vierge est, par excel­lence, celle qui a vain­cu l’enfer. La Sainte Vierge est, par excel­lence, celle qui a vain­cu le démon. Nous devons nous déci­der radi­ca­le­ment, caté­go­ri­que­ment, à fuir le péché, à nous éloi­gner de tout ce qui peut conduire au péché, si nous vou­lons trou­ver un Juge favo­rable quand nous paraî­trons devant notre Dieu.

Quand nous consi­dé­rons la pre­mière appa­ri­tion de la Très Sainte Vierge Marie à sainte Bernadette, la seule chose qu’elle fit avant de réci­ter le cha­pe­let et ce qui fit dis­pa­raître ce grand sai­sis­se­ment que sainte Bernadette avait eu quand Notre Dame lui était appa­rue, c’est le signe de la Croix. C’est le signe de la Croix qui nous sau­ve­ra de l’enfer. C’est le signe de la Croix qui nous éloi­gne­ra du péché. C’est le signe de la Croix qui nous ren­dra vic­to­rieux à l’exemple de tous les saints.

Deuxième station : Jésus est chargé de sa Croix

otre Seigneur Jésus Christ, pour nous sau­ver, accepte cette igno­mi­nie de la Croix. Il la prend sur ses épaules. Nous devons être convain­cus, chers fidèles catho­liques, qu’après les paroles de Notre Seigneur Jésus Christ, il est indis­pen­sable que nous pre­nions la Croix sur nos épaules. Nous devrions essayer de contrac­ter, à l’occasion de cette mon­tée du Calvaire que nous revi­vons, une véri­table ami­tié avec la Croix de Notre Seigneur Jésus Christ, en en contem­plant le Crucifix, nous voyons qu’Il est insé­pa­rable de cette Croix. Tant que la terre exis­te­ra, la Croix sera insé­pa­rable de Notre Seigneur Jésus Christ. Le pro­gramme, donc, du Catholique est de por­ter sa Croix à la suite de Notre Seigneur Jésus Christ. Il n’y a pas d’alternative. Tous nous devons La prendre, Lui-​même l’a dit : « Celui qui veut être mon dis­ciple qu’il prenne chaque jour sa Croix et qu’il Me suive ».

A l’occasion de la deuxième appa­ri­tion, la Très Sainte Vierge Marie n’a pas par­lé à sainte Bernadette, mais elle lui a sou­ri. Si nous vou­lons atti­rer sur nous les sou­rires de la Très Sainte Vierge Marie, si nous vou­lons réjouir son cœur, si nous vou­lons conso­ler son cœur, il faut que nous pre­nions la Croix, il faut que nous mar­chions à la suite de Notre Seigneur Jésus Christ, de son divin Fils, en por­tant la Croix. C’est cela qui sera agréable à Notre Dame, c’est cela qui l’aidera à rendre le monde, à rendre la terre, à son divin Fils.

Troisième station : Première chute de Jésus

otre Seigneur Jésus Christ, Lui, le tout puis­sant, Lui, le Dieu fort, aurait pu por­ter sa Croix comme un héros et ne pas tom­ber durant ce che­min dou­lou­reux ; mais, dans sa bon­té, Il veut connaître même cette fai­blesse pour condes­cendre à nos fai­blesses, à nos limites, à nos misères dont nous sommes rem­plis. Ne croyons pas, nous non plus, que, si nous por­tons géné­reu­se­ment notre Croix, nous n’aurons pas des moments d’épuisement, des moments d’accablement, des moments plus dif­fi­ciles. Il nous faut donc repar­tir avec confiance, nous rechar­ger à nou­veau de cette Croix et que l’on conti­nue à la por­ter. Saint Pio ne disait pas qu’il faut seule­ment sup­por­ter la Croix mais qu’il faut la porter.

L’Immaculée Conception, la Très Sainte Vierge Marie, à l’occasion de sa troi­sième appa­ri­tion à sainte Bernadette dit à celle-​ci : « Je ne vous pro­mets pas que vous serez heu­reuse en ce monde mais dans l’autre. » Voilà un pro­gramme qui nous revient à tous. L’Imitation de Jésus Christ disait : « Je ne connais per­sonne qui soit roi ou pape qui n’ait quelque chose à souf­frir. » Quel est le plus heu­reux ? C’est celui qui sait souf­frir par amour pour Notre Seigneur Jésus Christ. Voilà ce mes­sage de Notre Dame accep­ter l’épreuve, accep­ter la souf­france ici-​bas, la vivre avec une cha­ri­té mer­veilleuse dans la pers­pec­tive du bon­heur éter­nel, dans la pers­pec­tive de récol­ter les fruits de cette cha­ri­té pra­ti­quée à tra­vers un port géné­reux de l’épreuve et de la souffrance.

Demandons à Notre Dame ce désir ardent du bon­heur du Ciel, deman­dons à Notre Dame de ne pas recher­cher le bon­heur de la terre dans la mesure où il ne peut pas coopé­rer à notre bon­heur du Ciel.

Quatrième station : Jésus rencontre sa Très Sainte Mère

ous pour­rions appe­ler cette sta­tion avec les deux sta­tions qui vont suivre : « les sta­tions du sou­la­ge­ment ». La proxi­mi­té de Notre Dame va per­mettre à son divin Fils de connaître un peu de répit. Son inter­ces­sion auprès du Père céleste va faire en sorte que ses dou­leurs, cette Croix pesante soit moins dur à por­ter, ses dou­leurs soient moins pénibles à subir parce que la Très Sainte Vierge Marie était près de notre Seigneur. Si nous por­tons notre Croix en com­pa­gnie de Notre Dame, nous connaî­trons, nous aus­si, ce sou­la­ge­ment, nous connaî­trons ses dou­ceurs mater­nelles, nous connaî­trons ses sen­sibles encou­ra­ge­ments, nous connaî­trons ses déli­ca­tesses et ses dou­ceurs au milieu des plus pénibles moments.

Dans cette qua­trième appa­ri­tion, la Très Sainte Vierge Marie res­ta en silence. Ce fut une ren­contre avec sainte Bernadette à l’exemple de celle de Notre Seigneur durant le che­min de la Croix. Mais après l’apparition, sainte Bernadette dit : « Ce fut une demi-​heure de Ciel ». Nous com­pren­drons par Notre Dame que la croix por­tée en sa com­pa­gnie, la croix por­tée géné­reu­se­ment, nous fera connaître les plus mer­veilleuses dou­ceurs de la Charité, nous fera expé­ri­men­tée un peu ce bon­heur, ce bon­heur d’Amour que nous connaî­trons par­fai­te­ment dans le ciel.

Demandons à Notre Dame d’être notre coopé­ra­trice dans le por­te­ment de notre croix, d’être notre adou­cis­se­ment de la croix mais sur­tout de nous faire com­prendre com­bien la cha­ri­té peut croître à tra­vers la croix bien vécue. Saint Ignace de Loyola n’hésitait pas à dire : « Il n’y a pas de meilleur bois que celui de la Croix pour entre­te­nir le feu de la Charité ».

Cinquième station : Simon de Cirène aide Jésus à porter sa Croix

e secours de Simon le Cirénéen a sûre­ment été obte­nu par les sup­pli­ca­tions, par les prières de Notre Dame auprès de notre Père céleste. C’est pour cela que nous pou­vons appe­ler cette sta­tion : une deuxième sta­tion du sou­la­ge­ment. L’enseignement que nous pou­vons tirer de cette sta­tion c’est de savoir nous entrai­der les uns les autres à por­ter nos croix. Ne soyons pas dédai­gneux de ceux qui sont dans la dif­fi­cul­té, de quelque ordre qu’elle soit, mais ayons le cœur large pour eux, pour les aider et les sou­te­nir, pour leur venir en aide. Pensons bien que si nous sommes géné­reux pour por­ter notre croix, nous serons entraî­ner à cet exer­cice. Nous devien­drons d’une cer­taine manière, même si nous ne sommes pas des héros, nous serons des ath­lètes, por­teur de croix, nous serons à même, avec un entraî­ne­ment fort, à, non seule­ment, por­ter la nôtre mais aus­si celle de ceux qui sont dans la néces­si­té et qui n’arrivent peut être pas à por­ter la leur.
Dans cette cin­quième appa­ri­tion de la Très Sainte Vierge Marie à sainte Bernadette, elle lui apprend une prière secrète qu’elle ne révé­le­ra pas. C’est dans la prière, la prière bien faite, que nous appren­drons les secrets de la Croix, les secrets de la Passion de Notre Seigneur Jésus Christ, les secrets de l’amitié vraie, de l’intimité vraie avec la Croix de notre Divin Sauveur.

Demandons cette grâce à l’Immaculée Conception, à sainte Bernadette.

Sixième station : Sainte Véronique essuie la Face de Jésus

roi­sième sta­tion du sou­la­ge­ment obte­nu par Notre Dame. Sainte Véronique fait un acte héroïque, ban­nis­sant tout res­pect humain alors que la foule est contre Notre Seigneur Jésus Christ, elle a le cou­rage de s’approcher pour essuyer sa Face. Si nous savons nous même ban­nir tout res­pect humain, si nous avons tou­jours le cou­rage de nous mon­trer catho­liques et catho­liques fer­vents en toutes situa­tions, en toutes cir­cons­tances, le visage de Notre Seigneur Jésus Christ s’imprimera dans nos âmes, nous serons de vrais por­teurs du Christ qui Le rayon­ne­ront dans notre entou­rage, qui Le feront connaître, qui Le feront aimer.

S’il y a bien quelque chose qui attriste Notre Dame, et, c’est ce qui se pro­duit durant cette sixième appa­ri­tion, la Sainte Vierge mon­tra de la tris­tesse à sainte Bernadette et elle deman­da de prier pour les pêcheurs, oui, ce qui attriste Notre Dame, c’est de voir que nous sommes lâches pour défendre l’honneur, les inté­rêts, la gloire de Notre Seigneur Jésus Christ. C’est par cette force de défense de Notre Seigneur Jésus Christ que nous tou­che­rons le cœur des pêcheurs.

Demandons cette force, ce cou­rage à l’Immaculée Conception, Reine des com­bats de Notre Seigneur, Victorieuse des com­bats de Notre Seigneur Jésus Christ.

Septième station : Jésus tombe une deuxième fois

otre Seigneur Jésus Christ veut mar­quer une nou­velle fois son che­min de Croix d’une chute. Il nous montre une extrême fai­blesse, une extrême fra­gi­li­té, un épui­se­ment de ses forces. Il n’en peut plus. C’est ce qu’il nous arrive à nous aus­si, faci­le­ment, nous nous sen­tons acca­blés, nous avons l’impression, même si nous avons fait des efforts, même si nous avons été cou­ra­geux, de ne plus pou­voir avan­cer. Les chutes sont pour nous rap­pe­ler que nous sommes tout petits et que ces tout petits que nous sommes nous devons inces­sam­ment recou­rir à la misé­ri­corde du Bon Dieu. Si nos misères nous semblent infi­nies, si les misères des hommes nous semblent dépas­ser la mesure, spé­cia­le­ment de nos jours, pen­sons que la puis­sance, que l’étendue de la misé­ri­corde de Dieu est au-​dessus de tout cela, peut com­bler tout cela, fait abon­dam­ment et sur­abon­dam­ment le pen­dant à tout cela.

Dans cette sep­tième appa­ri­tion, la Saint Vierge apprit trois secrets à sainte Bernadette. Sainte Bernadette ne les révé­la pas, mais, plus tard, on l’entendit dire : « Jésus, Marie, la Croix, je ne connais que cela. ». Il nous faut apprendre les secrets de Jésus, il nous faut apprendre les secrets de Marie, il nous faut apprendre les secrets de la Croix pour être de véri­tables catholiques.

Demandons avec confiance cette grâce, en cette sep­tième station.

Huitième station : Jésus console et exhorte les filles de Jérusalem

otre Seigneur, acca­blé par ses souf­frances, ne s’arrête pas à celles-​ci. Il pense au châ­ti­ment de ceux qui ne vou­dront pas pro­fi­ter de sa misé­ri­corde. Il pense au mal­heur qui acca­ble­ra Jérusalem pour ne pas s’être conver­ti à sa parole. Il exhorte donc ces femmes à pleu­rer non pas sur Lui, mais sur les pêcheurs, sur les pêcheurs que nous sommes.

Et la Très Sainte Vierge Marie, dans cette hui­tième appa­ri­tion à sainte Bernadette, elle aus­si va nous exhor­ter avec véhé­mence en nous deman­dant, à trois reprises, de faire péni­tence « péni­tence, péni­tence, péni­tence ». Soyons convain­cus que seule notre péni­tence, seuls nos sacri­fices, enlèvent le poids du péché à Notre Seigneur Jésus Christ. Si le péché va contre ses com­man­de­ments, si le péché va contre sa Loi, la péni­tence sur­abonde dans le sens de ses com­man­de­ments, la péni­tence sur­abonde dans le sens de sa Loi. Même si nous ne sommes pas aptes à faire de grands sacri­fices, à faire de grandes péni­tences, pro­fi­tons de toutes les occa­sions que la Providence nous ménage, pour vivre toutes les petites contra­rié­tés, toutes les petites dif­fi­cul­tés en esprit de sacri­fice et de pénitence.

Neuvième station : Jésus tombe une troisième fois

’est l’accablement com­plet. Notre Sauveur n’en peut plus et pour­tant c’est la mort sur la Croix qui L’attend. C’est aus­si pour nous mon­trer que cette fai­blesse, cette nature déchue, nous aurons à la por­ter jusqu’à la fin de notre vie. Il nous fau­dra com­battre contre elle. Ayons confiance, Jésus nous a bien dit : « Venez à Moi vous qui pei­nez et qui ployez sous le far­deau et Je vous sou­la­ge­rais ». Nous avons des remèdes pour ce soulagement.

La Très Sainte Vierge Marie, à l’occasion de la neu­vième appa­ri­tion dit à Sainte Bernadette : « Allez boire à la fon­taine et vous y laver ». Elle lui dira après : « Vous bai­se­rez la terre pour les pêcheurs ». Elle le dira pour tout le peuple qui était autour de sainte Bernadette. Pour nous laver spi­ri­tuel­le­ment, nous avons le sacre­ment de péni­tence. Ce pèle­ri­nage doit être l’occasion de faire une sin­cère et une bonne confes­sion. Le Saint Curé d’Ars disait : « Que notre âme à l’occasion de la confes­sion était comme bai­gnée dans le Précieux Sang de Notre Seigneur, seul baume à même de gué­rir toutes nos plaies » et nous pou­vons pen­ser, comme il est le propre des mamans de don­ner le bain à leurs enfants, nous pou­vons pen­ser que spi­ri­tuel­le­ment, mys­ti­que­ment, c’est la Très Sainte Vierge Marie qui lave nos âmes avec le Très Précieux Sang de Notre Seigneur Jésus Christ.

Demandons cette grâce d’une bonne confes­sion à l’occasion de cette station.

Dixième station : Jésus est dépouillé de ses vêtements

ésus, à tra­vers cette sta­tion, veut nous don­ner deux leçons. D’abord, une leçon de déta­che­ment des biens de ce monde. Nous lais­se­rons tout à l’occasion de notre mort, les choses de la terre passent, la Vie Eternelle demeure. La deuxième leçon que Jésus veut nous don­ner, c’est une leçon de modes­tie et de pure­té. Prenons à l’occasion de ce pèle­ri­nage, de ce che­min de Croix, la géné­reuse réso­lu­tion de ne jamais nous lais­ser influen­cer par la mode et ses vani­tés qui portent bien sou­vent au péché, qui font com­mettre le mal, qui font chu­ter les âmes.
C’est, dans cette dixième appa­ri­tion, que la Très Sainte Vierge Marie deman­da à sainte Bernadette de bai­ser la terre pour les pêcheurs. Rappelons-​nous que nous sommes pous­sières et que nous retour­ne­rons en pous­sière, et que nous refe­rons plus qu’un avec cette terre que nous pié­ti­nons pour le moment.
Demandons à la Très Sainte Vierge Marie, à sainte Bernadette, cette humi­li­té qui est une force, d’être déta­ché des choses de la terre et de tou­jours être pur et vrai­ment modeste.

Onzième station : Jésus est cloué à la Croix

otre Seigneur Jésus Christ dans sa bon­té, dans sa misé­ri­corde, Lui qui est le Créateur de toute chose, Lui qui main­tient tous les êtres en exis­tence, qui les main­tient dans la vie, qui leur donne leurs éner­gies, va se ser­vir de cette éner­gie qu’Il donne mais que les hommes uti­lisent à mal pour Le cru­ci­fier. Il va retour­ner ces forces mau­vaises pour les trans­for­mer en cha­ri­té, pour faire du bien à ceux qui Lui font du mal. Il va nous aimer donc jus­qu’à la fin, jusqu’à la consom­ma­tion totale de sa vie.

Demandons cette grâce, nous aus­si, de savoir trans­for­mer la méchan­ce­té des autres en amour pour eux, pour les rame­ner à Notre Seigneur Jésus Christ, pour les conver­tir vrai­ment. Jésus, dans son Evangile, nous dit qu’Il veut que nous ayons la vie et que nous l’ayons en abon­dance. C’est pour cela qu’Il a mon­tré tant de forces, d’énergies, pour trans­for­mer le mal en bien, pour trans­for­mer la méchan­ce­té en cha­ri­té et en bonté.
La Très Sainte Vierge Marie, en cette onzième appa­ri­tion, dit à sainte Bernadette : « Allez dire au prêtre qu’il doit se bâtir ici une cha­pelle ». Pourquoi une cha­pelle ? Pour renou­ve­ler le Sacrifice de Notre Seigneur Jésus Christ, pour remettre devant nos yeux la mer­veille du don de la vie de notre Dieu pour nous, la mer­veille de cet acte héroïque de cha­ri­té qui doit nous com­bler de grâces et que nous devons essayer d’imiter au tant que nous le pouvons.

Douzième station : Jésus meurt sur la Croix

uisque nous sommes à la dou­zième sta­tion et que le Saint Sacrifice de la messe est célé­bré à cette dou­zième sta­tion, nous allons médi­ter sur la mort de Notre Seigneur. Nous allons nous péné­trer de cette réa­li­té que c’est la Passion, un acte que nous voyons lorsque nous assis­tons à la Sainte Messe. Saint Pio disait qu’il n’y avait pas de meilleure façon d’assister à la messe que de médi­ter la Passion en com­pa­gnie de Notre Dame des Sept Douleurs. Adorons silen­cieu­se­ment jusqu’à la venue de Notre Dieu sur l’autel.

Treizième station : Jésus est descendu de la Croix et remis entre les bras de sa Mère

otre Dame contemple son divin Fils mort, sa vie humaine n’est plus pré­sente en Lui. Tous les traits du tré­pas figurent sur son visage, tous les coups, tous les souf­flets, toutes les méchan­ce­tés ont mar­qué ce divin visage. La Très Sainte Vierge Marie se penche sur son divin Fils. Saint François d’Assise n’hésitait pas à dire quand il par­lait de la mort, il par­lait de notre sœur la mort. C’est elle qui doit pré­pa­rer notre âme, faire la der­nière toi­lette, la rendre toute belle pour qu’elle puisse se pré­sen­ter devant son Sauveur. Pensons que ces der­niers pré­pa­ra­tifs de notre sœur la mort pour­ront être concré­ti­sés par les soins de cette sœur de cha­ri­té que sera la Très Sainte Vierge Marie pour nous et que sœur la mort et sœur la Très Saint Vierge Marie vien­dront toutes deux pour nous pré­pa­rer, nous embel­lir à paraître devant notre divin Roi. Demandons cette grâce de bien mourir.

La Très Sainte Vierge Marie, dans cette trei­zième appa­ri­tion, ne par­la pas, elle fit signe à sainte Bernadette de reprendre son cha­pe­let car elle en avait un d’emprunt et toute la foule ten­dit son cha­pe­let vers la Très Sainte Vierge Marie. Pensons que la réci­ta­tion fer­vente du cha­pe­let nous obtien­dra infailli­ble­ment la grâce de la bonne mort puisque dans chaque Ave Maria nous deman­dons à Notre Dame de prier pour nous main­te­nant et à l’heure de notre mort.

Quatorzième station : Jésus est mis au tombeau

’est la dis­pa­ri­tion, l’effacement humai­ne­ment par­lant, tout est fini. Et pour­tant, du noir du tom­beau, du sombre tom­beau vien­dra la lumière de Pâques, la lumière de ce mys­tère de Pâques vien­dra après que Notre Seigneur Jésus Christ est pas­sé le same­di et une par­tie du dimanche au tombeau.
De même, la lumière de Lourdes, la grande lumière de Lourdes vien­dra seule­ment à la sei­zième appa­ri­tion lorsque l’Immaculée Conception décla­re­ra qui elle est : « Je suis l’Immaculée Conception ». Le prin­cipe de la gran­deur de la Très Sainte Vierge Marie se trouve là, dans ce dogme mer­veilleux qui la rend toute dif­fé­rente de nous car par­fai­te­ment, tota­le­ment exempte de tout péché. A Bernadette, elle dira, à l’occasion de la qua­tor­zième appa­ri­tion : « Je veux qu’on vienne ici en pro­ces­sion ». En pro­ces­sion, pour suivre Notre Seigneur Jésus Christ por­tant sa Croix, en pro­ces­sion pour venir hono­rer l’Immaculée Conception.

Demandons, à l’exemple de Notre Dame, de gar­der ces choses dans notre cœur, deman­dons à l’exemple de nos saints frères capu­cins, frères convers, frères lais, qui disaient qu’ils ne savaient que six lettres de l’alphabet : cinq rouges et une blanche, les cinq rouges s’étaient les plaies de Notre Seigneur Jésus Christ, la blanche c’était l’Immaculée Conception. Gardons dans nos cœurs les plaies de Jésus, l’Immaculée Conception, pour res­ter de fer­vents catholiques.

R. P. Antoine †