« Absurde », par M. A. F. Hispalensis – 18 février 2009


Sauf avis contraire, les articles ou confé­rences qui n’é­manent pas des
membres de la FSSPX ne peuvent être consi­dé­rés comme reflé­tant
la posi­tion offi­cielle de la Fraternité Saint-​Pie X

À droite, cer­tains sédé­va­can­tistes et leurs affi­dés accusent la Fraternité Saint-​Pie X d´avoir capi­tu­lé en rase cam­pagne. À gauche, on vou­drait qu’elle devienne une copie conforme des Ecclesia Dei, et au plus vite. Et, si pos­sible, au pas de charge.

Mais il appert que cer­taines ques­tions s´imposent :

En quoi tous ces ral­lie­ments faits depuis 1988 ont-​ils empê­ché les dérives actuelles ? Tous ces évêques qui sont en pleine com­mu­nion pure­ment for­melle avec le Pape et qui agissent, le moment venu, en fai­sant fi de cette com­mu­nion tant pro­cla­mée ? Tous ces prêtres, deve­nus tra­vailleurs sociaux, qui ne prêchent plus la doc­trine catho­lique, qui en ignorent même de larges pans, mais qui prêtent leur voix sacer­do­tale, peut-​être en toute bonne volon­té, à tous les lieux com­muns de l´humanitarisme à la page ? 

Cet émiet­te­ment accé­lé­ré du catho­li­cisme dans des pays comme l´Argentine ou le Brésil, chose impen­sable il y a encore vingt ans, où des mil­liers de per­sonnes par jour aban­donnent l´Église pour les sectes pen­te­cô­tistes ? Des pays où cette pierre miliaire qu´est le Summorum pon­ti­fi­cum reste à peu près lettre morte et où la volon­té de Benoît XVI d´une litur­gie plus digne, ouverte au sacré et pas fer­mée sur l´homme, est constam­ment bafouée par la pre­mière « équipe litur­gique » venue ? 

Et pour­quoi ceux qui n´aiment pas la FSSPX, ceux qui ne par­tagent pas son com­bat, ceux qui pensent que Mgr Lefebvre s´est enga­gé dans le schisme, donnent tant d´importance à 4 évêques, 500 prêtres et 250 000 fidèles ? 

Enfin, ma convic­tion pro­fonde est la sui­vante : si la FSSPX accep­tait, à la va-​vite, des « accords pra­tiques », en la fer­mant, passez-​moi ce bon tour fami­lier, et trou­vant du coup sa petite place bien com­mode sous le soleil, fût-​il romain, elle n´aiderait en rien l´Église. Il est fort pro­bable que le magni­fique canot de sau­ve­tage qu´elle est devien­drait, tôt ou tard, une triste épave confon­due au milieu des autres épaves conci­liaires. Elle devien­drait, enfin, le sel qui n´est bon qu´à être jeté par terre et fou­lé aux pieds. 

La mai­son brûle, dites-​vous ? Force est de deman­der : qui a mis le feu ? Il faut qu´une hié­rar­chie ouverte à toutes les cri­tiques et à toutes les repen­tances quand il s´agit du pas­sé de l´Eglise, du temps des croi­sades, en pas­sant par le Saint Office et jusqu´au pou­voir tem­po­rel de la papau­té, apprenne à regar­der un concile pas­to­ral comme Vatican II, dont l´optimisme béat est aujourd´hui bien daté, avec des yeux cri­tiques et non pas comme le super dogme, dénon­cé en son temps par le car­di­nal Ratzinger, venant coif­fer et annu­ler, en par­tie, vingt siècles de chris­tia­nisme. Il est grand temps que les apôtres de la « nou­velle pen­te­côte » qui n´a jamais eu lieu aient l´honnêteté intel­lec­tuelle de regar­der en face des len­de­mains qui ont bel et bien déchanté. 

Quoiqu´il en soit, ce n´est pas à la FSSPX de mettre de l´ordre dans l´unique église fon­dée par le Fils de Dieu. Il y a un Pape pour cela, un Pape pour lequel tous les prêtres et évêques de la Fraternité prient tous les jours dans le Saint Sacrifice de la Messe.

Il faut que le Pape rede­vienne le Pontife Suprême, le suc­ces­seur de Pierre, celui à qui les clefs ont été confiées, et pas un pri­mus inter pares.

M. A. F. Hispalensis le 18 février 2009