Sermon de Mgr Fellay à St-​Nicolas le 9 janvier 2011 – l’Épiphanie et Assise


Assise 2011 – Le langage clair et net d’un évêque catholique 

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

Mes bien chers fidèles,

S’il est une fête qui doit réjouir nos cœurs, c’est bien la Fête de l’Épiphanie. Une fête qui compte par­mi les plus anciennes de toute la litur­gie, une fête qui jus­qu’à Jean XXIII comp­tait par­mi les plus grandes de toute l’an­née litur­gique et qui, depuis, a été abais­sée, dégra­dée, même dans beau­coup de pays dépla­cée au dimanche. Il faut nous deman­der pour­quoi d’un côté cette joie – qu’est-​ce qu’on célèbre aujourd’­hui, qu’est-​ce que l’Église veut fêter ? – et aus­si pour­quoi cette dégra­da­tion ? L’Épiphanie, l’Épiphanie du Seigneur veut dire mani­fes­ta­tion. Cette Fête, on la trouve dans les litur­gies grecques, elle est plus ancienne que Noël et y sont regrou­pées les prin­ci­pales mani­fes­ta­tions de la divi­ni­té du Verbe incarné.

Ces mani­fes­ta­tions sont de l’ordre de trois. Cette Fête de l’Épiphanie, on l’ap­pelle d’une manière com­mune la Fête des Rois, la Fête des Rois mages, car effec­ti­ve­ment – et c’est l’Évangile d’au­jourd’­hui – on y voit ces rois, ces rois venus de l’é­tran­ger, pas seule­ment de l’é­tran­ger au point de vue ter­ri­to­rial, local, mais venus des nations païennes. L’Église veut y voir la recon­nais­sance par tout ce monde qui, jusque là, n’a­vait pas eu accès à l’Ancien Testament qui était réser­vé, qui était res­ser­ré dans le peuple élu ; eh bien aujourd’­hui ce sont toutes ces nations qui arrivent au nom de ces trois rois, qui arrivent à Notre-​Seigneur Jésus-​Christ et qui viennent L’adorer. 

La deuxième mani­fes­ta­tion, c’est celle que l’on trouve au Baptême de Notre-​Seigneur, où la Voix du Père se fait entendre, où l’on voit Dieu le Saint-​Esprit aus­si d’une manière visible sous cette forme de colombe qui repose sur Notre-​Seigneur, mani­fes­ta­tion encore une fois de la divi­ni­té de Notre-​Seigneur Jésus-Christ.

Et la troi­sième c’est le pre­mier miracle de Notre-​Seigneur. Encore une fois la preuve cette fois-​ci, c’est Notre-​Seigneur Lui-​même qui va don­ner la preuve qu’Il est Dieu, vrai­ment Dieu. En fai­sant quelque chose qui est au-​dessus de toutes les forces, de toutes les capa­ci­tés des créa­tures, en ce pre­mier miracle où Il trans­forme de l’eau en vin, le miracle de Cana.

Ce sont ces trois évé­ne­ments qui sont célé­brés dans la fête de l’Epiphanie. On ne les trouve pas tel­le­ment dans l’é­vo­ca­tion de la Sainte Messe, mais déjà dans le bré­viaire, dans les antiennes, sont mani­fes­tés ces trois élé­ments. Et puisque ça fait un peu beau­coup, l’Eglise va les reprendre : le Baptême de Notre-​Seigneur, on va le célé­brer d’une manière indé­pen­dante à l’Octave de l’Epiphanie et puis, le Premier dimanche qui sui­vra l’Epiphanie, ce sera le miracle de Cana. 

Mais toutes ces fêtes, toutes ces fêtes sont ras­sem­blées aujourd’­hui ; et même dans la litur­gie latine, cette fête est plus ancienne que Noël. Où est l’im­por­tance de cette Fête ? 

Eh bien, mes bien chers Frères, dans cette recon­nais­sance, dans cette affir­ma­tion de la réa­li­té de la divi­ni­té de Notre-​Seigneur Jésus-​Christ, ce petit enfant nouveau-​né dont nous venons de célé­brer la nais­sance, Il est vrai­ment homme, Il est vrai­ment Dieu. Étant Dieu, deve­nu homme, Il n’a rien per­du de Sa divi­ni­té et des attri­buts de la divi­ni­té. Le fait qu’Il soit homme, le fait qu’Il soit visible auprès de nous, le fait qu’Il soit tout petit enfant dans toutes les fai­blesses d’un nouveau-​né, dans toutes ses impuis­sances, n’en­lève abso­lu­ment rien à Sa majes­té infi­nie, à Sa Toute-​Puissance, et ain­si Il a droit, de la part de toutes les créa­tures, à l’a­do­ra­tion qui est due au seul vrai Dieu.

Et c’est ce que nous célé­brons, en voyant ces rois mages, des rois, des per­son­nages impor­tants, des repré­sen­tants disons de tous ces peuples païens et qui viennent après avoir aper­çu cette étoile dans le fir­ma­ment, cette nou­velle étoile, ce signe très clair annon­cé dans une pro­phé­tie de l’Ancien Testament, pro­phé­tie de Balaam. Ils viennent. Il faut admi­rer ! Il faut admi­rer cette démarche ! Se mou­voir parce qu’une étoile appa­raît au ciel, faire des mil­liers de kilo­mètres – et à l’é­poque, ce n’é­tait pas aus­si facile qu’au­jourd’­hui ! – et se lais­ser gui­der par cette étoile qui effec­ti­ve­ment se fait leur guide, qui va les conduire pen­dant tout ce tra­jet jus­qu’à Jérusalem et ensuite jus­qu’à Bethléem, où à ce moment-​là Notre-​Seigneur n’est plus dans la crèche, Il est dans une mai­son et c’est ce que nous dit l’Eglise : les rois mages trouvent l’Enfant avec Sa Mère dans leur mai­son, dans une mai­son ; c’est tout-​à-​fait com­pré­hen­sible que Notre-​Seigneur, que saint Joseph, la Sainte Vierge ne L’aient pas lais­sé trop long­temps dans cette habi­ta­tion plus que pré­caire qu’é­tait cette étable et qu’ils ont trou­vé quelque chose de plus hono­rable, de plus nor­mal les pre­mières années jus­qu’à cet évé­ne­ment qui va suivre immé­dia­te­ment cette visite des rois mages. Eh bien, la Sainte Famille vit, vit à Bethléem. Et voi­là, vit à Bethléem dans une indif­fé­rence on peut dire totale de la part du peuple juif. C’est le Sauveur, c’est le Messie, Il est com­plè­te­ment igno­ré, dans un silence impres­sion­nant. Voilà que ces rois mages qui arrivent vont don­ner de l’é­moi. Tout Jérusalem sera en émoi. Lorsque Hérode va deman­der aux spé­cia­listes, aux experts de l’é­poque, aux scribes : « Qu’est-​ce qui se passe ? Où doit naître ce Messie ? » il n’y a abso­lu­ment aucune hési­ta­tion, remarquez-​le bien. Ces scribes connaissent, connaissent très bien l’Écriture et lors­qu’on leur demande « Où va-​t-​Il naître cet Enfant ? », sans aucune hési­ta­tion, c’est à Bethléem. Ce sera la réponse que don­ne­ra Hérode aux rois mages.

Ils savent, ils savent et ils ne savent pas. En théo­rie, ils savent tout. Dans la pra­tique ils ignorent super­be­ment la réalité.

On a envie de faire des paral­lèles. Quand on entend cette his­toire d’Assise, on a vrai­ment envie de faire des parallèles.

En théo­rie, ils savent, en théo­rie, ils croient, mais dans la réa­li­té, est-​ce qu’ils y croient ? Est-​ce qu’ils croient vrai­ment que Notre-​Seigneur est Dieu ?Est-​ce qu’ils croient vrai­ment que de Sa main dépend la paix, des hommes, des nations ? Est-​ce qu’ils croient vrai­ment à toutes ces consé­quences immé­diates, directes, de Sa divi­ni­té ? Ce n’est pas pour faire un pique-​nique qu’ils vont à Assise ! Est-​ce qu’ils vont, tout comme les rois mages, ado­rer le vrai Dieu, et attendre de Lui, deman­der de Lui cette paix ? Est-​ce qu’ils vont au Roi de la Paix, rex paci­fi­cus ?

Oh comme l’Histoire se répète, hélas ! Oui, nous sommes pro­fon­dé­ment indi­gnés. Nous pro­tes­tons avec véhé­mence contre cette répé­ti­tion de ces jour­nées d’Assise. Tout ce que nous avons dit, tout ce que déjà Mgr Lefebvre avait dit à l’é­poque, nous le fai­sons nôtre. Il est évident, mes bien chers frères, qu’une telle chose exige réparation.

Quel mys­tère ! Oui, ado­rer, qu’est-​ce que cela veut dire ? Adorer, cela veut tout d’a­bord dire recon­naître, recon­naître la divi­ni­té ; l’a­do­ra­tion, on ne la donne qu’à Dieu. Et recon­naître cette divi­ni­té implique immé­dia­te­ment la sou­mis­sion, une décla­ra­tion de sou­mis­sion à la sou­ve­rai­ne­té de Dieu, c’est recon­naître que Dieu a tous les droits sur nous, que nous sommes réel­le­ment en toute dépen­dance, en dépen­dance abso­lue de Dieu pour être, pour vivre, pour agir, pour pen­ser, pour dési­rer, pour vou­loir ; tout bien, tout bien qui nous arrive vient de la bon­té de Dieu et cela est vrai pas seule­ment pour les croyants, pas seule­ment pour les chré­tiens, cela est vrai pour toute créa­ture, abso­lu­ment toute créa­ture. Dieu, Créateur de toutes choses visibles et invi­sibles, est aus­si Celui qui gou­verne ce monde, Celui qui tient toute chose par la puis­sance de Son Verbe ? Celui en qui toute chose a sa consis­tance. Maître de la vie et de la mort, des indi­vi­dus et des nations, Dieu Tout-​Puissant éter­nel à qui est dû tout hon­neur et toute gloire. 

Oui, ado­rer, c’est se mettre dans cette posi­tion d’hu­mi­li­té qui recon­naît les droits de Dieu. Allons, allons à Notre-​Seigneur même s’Il cache Sa divi­ni­té. Même s’Il est tout petit dans les bras de Sa Mère, Il est vrai­ment Dieu ; C’est le vrai Dieu envoyé par la misé­ri­corde du Bon Dieu pour nous sau­ver car s’Il s’est fait homme – et en deve­nant homme Il est deve­nu Sauveur – et Son Nom impo­sé par Dieu même, c’est Jésus le Sauveur, seul Nom qui a été don­né sous le ciel par Lequel on puisse être sau­vé, le seul Sauveur, le seul Saint, « Tu solus sanc­tus », qui vient nous appor­ter une chose inouïe, cette invi­ta­tion à l’é­ter­ni­té du bon­heur de Dieu. Comment espé­rer pou­voir rece­voir Ses bon­tés quand on L’insulte, quand on L’ignore, quand on Le rabaisse ? C’est insen­sé ! Comment espé­rer la paix entre les hommes quand on se moque de Dieu et voi­là que la pen­sée moderne fait des espèces de pro­jec­tions vrai­ment bizarres ; elle va pré­tendre que toutes les reli­gions, fina­le­ment, adorent le même et seul vrai Dieu, ce qui est par­fai­te­ment faux. C’est même dans la Révélation, ça se trouve déjà dans les Psaumes, le Psaume 95 : tous les dieux des païens, ce sont des démons, ce sont des démons, et Assise, ce sera plein de démons. C’est la Révélation, c’est la Foi de l’Église, c’est l’Enseignement de l’Église. Elle est où, la conti­nui­té ? Elle est où, la rup­ture ? Quel mystère !

Oui, mes bien chers Frères, si nous vou­lons être sau­vés, il n’y a qu’un che­min, c’est bien le che­min de Notre-​Seigneur Jésus-​Christ et ces mages apportent trois, trois pré­sents et l’Église, depuis les temps les plus anciens recon­naît dans ces trois pré­sents, trois actes, trois recon­nais­sances de Notre-​Seigneur et en même temps, trois dons de la part des créa­tures : l’or, l’en­cens, la myrrhe. L’encens, on le donne à Dieu, l’or qui est une expres­sion de puis­sance, eh bien, on le donne aux rois et la myrrhe, par son amer­tume, exprime déjà ce qui va arri­ver à Notre-​Seigneur fait homme, incar­né, elle salue déjà Son Sacrifice et Sa Passion, elle salue Son Sacerdoce, Notre-​Seigneur, Dieu, Roi, Prêtre. Il y a tant de tré­sors dans cette Fête, c’est inépui­sable. Il fau­drait s’é­tendre sur cha­cun, mais le temps nous est trop court, sur cha­cun de ces éléments.

Demandons au Bon Dieu, deman­dons à l’Église, toutes ces grâces qui sont enfer­mées dans cette Fête. Que nous puis­sions béné­fi­cier de toutes ces grâces, que nous puis­sions être ren­for­cés dans notre foi dans la divi­ni­té de Notre-​Seigneur, que nous soyons capables de recon­naître dans les faits Sa royau­té, que nous recon­nais­sions vrai­ment Sa Souveraineté, et que nous adhé­rions plei­ne­ment à Son Sacrifice, Sacrifice auquel Il nous invite.

C’est vrai, Il est mort, Il est mort tout seul pour tous. C’est vrai, mais le Salut – c’est saint Augustin qui le dit – il ne le fera pas sans toi. Celui qui t’a rache­té sans toi, ne te sau­ve­ra pas sans toi. Il faut, c’est Dieu Lui-​même qui demande cette union, cette asso­cia­tion à Son Sacrifice en répa­ra­tion des péchés. Et vous savez, mes bien chers Frères, vous connais­sez ce qui s’est pas­sé si peu de temps après cette fête. C’est la nuit sui­vante… Comme les choses… Quel mys­tère que cette vie de Notre-​Seigneur, et là aus­si pleine d’en­sei­gne­ment pour nous ! Voilà que les nations viennent saluer le Roi des rois. Quelle fête extra­or­di­naire ! Mais dans la nuit, un ange appa­raît à saint Joseph et lui dit : « Prends la Femme et l’Enfant, Hérode vient pour Le tuer. » Et ce sera le mas­sacre des Innocents. C’est là tout un mys­tère, mys­tère de souf­frances qui est lié à Notre-​Seigneur et à la recon­nais­sance de ce qu’Il est. Mystère qui est lié à cette grande chose ter­rible qu’est le péché. Prétendre, pré­tendre vou­loir faire la paix sur la terre en oubliant ces mys­tères, c’est se lan­cer dans de folles illu­sions, dans des uto­pies. Ce n’est jamais ce que l’Église a ensei­gné. C’est vrai, nous saluons Notre-​Seigneur comme Roi de la Paix. Mais c’est vrai aus­si que jus­qu’à la fin des temps, l’Église aura à souf­frir et il y aura des per­sé­cu­tions contre l’Église. Ce n’est pas pour rien qu’on l’ap­pelle mili­tante. Et les dis­ciples de Notre-​Seigneur sui­vront Notre-​Seigneur dans la persécution.

Vivons dans notre reli­gion et pas dans les illu­sions, mes bien chers Frères.

Vraiment, deman­dons à la Très Sainte Vierge Marie – il y a là de grands mys­tères ! – pour­quoi, pour­quoi Dieu a‑t-​Il per­mis cette per­sé­cu­tion de l’Enfant-​Jésus, ces mar­tyrs, ces inno­cents qui n’a­vaient rien fait de mal ? On pour­rait dire que c’est presque à leur insu qu’ils deviennent mar­tyrs, c’est à cause de cette haine contre Notre-​Seigneur Jésus-​Christ qu’ils sont deve­nus mar­tyrs, ces saints Innocents, et les chré­tiens d’au­jourd’­hui vou­draient avoir autre chose de la part du monde ? Nul ici ne peut être au-​dessus du Maître, « Si le monde M’a haï, il vous haï­ra aus­si », adit Notre-​Seigneur. C’est ain­si, il ne sert à rien de vou­loir plaire au monde, c’est une erreur, c’est faux, ça conduit à une fausse religion.

Il y en a des tré­sors dans cette Fête, pour aujourd’­hui. Encore une fois, allons à Notre-​Dame, demandons-​Lui – Elle qui conser­vait toutes ces choses dans son cœur – demandons-​Lui de com­prendre un petit mieux, d’y adhé­rer de tout notre cœur, à ces mys­tères qui sont difficiles.

C’est dif­fi­cile d’ad­mettre et d’ac­cep­ter tout cela. On aime bien la paix. Oh oui, on n’aime pas être bous­cu­lé. On n’aime pas la per­sé­cu­tion. Et qui pour­ra jamais l’ai­mer ? Mais voi­là, le mys­tère de la Rédemption passe par la croix, passe par la souf­france. Et Dieu invite ceux qui L’aiment à Le suivre. « Si quel­qu’un M’aime, qu’il se renonce, qu’il prenne la croix tous les jours, sa croix tous les jours, et qu’il Me suive ». Le Seigneur ne pro­met pas une paix sur la terre, Lui qui est le Roi de la Paix et qu’on a salué « Paix aux hommes de bonne volon­té ». Il faut le main­te­nir tout cela. Il faut essayer de faire régner cette paix de Notre-​Seigneur, qui est d’a­bord la paix des âmes avant d’être la paix des armes.

Associons-​nous aux rois mages. Demandons-​leur ces lumières, cette pru­dence pour arri­ver jus­qu’à Notre-​Seigneur et pour ne pas Le tra­hir. Ils repartent par un autre che­min. Ils ne dénon­ce­ront pas Notre-​Seigneur à Hérode qui Lui veut du mal. Demandons, deman­dons en ces temps dif­fi­ciles, cette lumière pour être gui­dé, pour faire juste. Jusqu’ici, on voit bien que le Bon Dieu a béni ce che­min que nous sui­vons, che­min de fidé­li­té à la Tradition de l’Église catho­lique. C’est tel­le­ment clair qu’il n’y a pas d’autre che­min. Nous n’en pren­drons pas d’autre. Avec la Grâce de Dieu et avec Son Secours,.

Oui, deman­dons cette Foi, mes bien chers Frères, cette Foi qui a fait que les rois mages se sont mis en route, ne sont pas res­tés dans l’in­dif­fé­rence, dans la rou­tine de tous les jours. Ils se sont lais­sés tou­cher par ce signe que le Bon Dieu avait mis dans le ciel. Eh bien, que nous dans notre vie nous nous lais­sions tou­cher par ces petits signes que le Bon Dieu, tous les jours nous donnent, tous ces petits signes par les­quels Il nous rap­pelle qu’Il est vrai­ment notre Dieu et qu’Il veut être notre Père et qu’Il nous aime, et qu’Il attend de nous que nous Le recon­nais­sions comme Tel.

Ne per­dons pas, mes bien chers Frères, cette joie, la joie d’être avec Dieu, qu’elle domine ces dou­leurs, ces peines, cette colère ; qu’elle reste au-​dessus de tout cela ; qu’elle nous aide à res­ter indé­fec­ti­ble­ment unis par la grâce et dans la grâce et la Foi en Notre-​Seigneur Jésus-​Christ et en son unique Église, l’Église Catholique, Romaine, Une, Sainte Catholique et Apostolique. Les temps sont dif­fi­ciles, c’est notre épreuve, mais la grâce du Bon Dieu est là aus­si. Que le silence, la dis­cré­tion de cette Fête est pleine] de contrastes ; c’est comme Noël, d’un côté on voit cette cara­vane des rois qui arrive, d’un autre côté on voit ce silence. Il n’y a per­sonne d’autres que ces rois mages qui arrivent à cette mai­son, c’est sur­pre­nant ! L’Évangile ne nous dit pas plus que cela. Eh bien, il y a quelque chose de cela dans la foi, il y a une dis­cré­tion. Le Bon Dieu n’a pas vou­lu impo­ser. Il pour­rait mul­ti­plier les miracles, toutes ces mani­fes­ta­tions qui imposent, à tous les hommes, comme ce sera à la fin du monde lorsque Notre-​Seigneur appa­raî­tra sur les nuées, alors à ce moment-​là, oui, il n’y aura plus de place pour l’ob­jec­tion. Tout le monde sera à plat ventre, pros­tré devant cette mani­fes­ta­tion indis­cu­table de la divi­ni­té, mais pen­dant ce temps de la Foi, Dieu nous demande cet effort, cet effort de la Foi.

Mais deman­dons cette grâce, de ne pas pas­ser dans cette indif­fé­rence du monde, dans ce mys­tère de Notre-​Seigneur qui vient jus­qu’à nous et qui nous demande d’al­ler à Lui.

Offrons-​Lui vrai­ment ces trois tré­sors où l’Église voit la Foi, l’Espérance et la Charité. Qu’ainsi, chaque jour, nous aimions davan­tage le Bon Dieu et que nous obte­nions pour les âmes qui sont autour de nous et pour nous-​même, la grâce tous les jours, lla fidé­li­té et cette paix tant désirée. 

Ainsi soit-​il.

Au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit

† Bernard Fellay

Vidéo du sermon audio de Mgr Fellay

Ce ser­mon du 9 jan­vier 2011 est aus­si dis­po­nible en ver­sion audio

FSSPX Premier conseiller général

De natio­na­li­té Suisse, il est né le 12 avril 1958 et a été sacré évêque par Mgr Lefebvre le 30 juin 1988. Mgr Bernard Fellay a exer­cé deux man­dats comme Supérieur Général de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X pour un total de 24 ans de supé­rio­rat de 1994 à 2018. Il est actuel­le­ment Premier Conseiller Général de la FSSPX.