10 avril 2016

Sermon de Mgr Fellay au Puy-​en-​Velay : Les joies mêlées aux croix, la croix changée en joie

Le dimanche 10 avril 2016, au cours du pèle­ri­nage à Notre-​Dame du Puy-​en-​Velay (France), Mgr Bernard Fellay, Supérieur géné­ral de la Fraternité Saint-​Pie X, a don­né un ser­mon où il a par­lé de l’exhortation post-​synodale sur la famille, Amoris lae­ti­tia, parue l’avant-veille, 8 avril, et de sa visite au pape François, le 1er avril .

En ce dimanche du Bon Pasteur, il nous est don­né de célé­brer la solen­ni­té de l’Annonciation. Vous savez que lorsque la fête de l’Annonciation – qui est une très grande fête – tombe dans la Semaine sainte, elle est dépla­cée après la semaine de Pâques. On la célèbre le pre­mier jour après la semaine de Pâques, le lun­di. Et l’on a le droit de la célé­brer le dimanche sui­vant comme solennité.

La joie de l’Annonciation et la douleur de la Passion

Nous célé­brons cette fête de l’Annonciation pré­ci­sé­ment ici, à l’occasion du jubi­lé du Grand Pardon, ce jubi­lé qui a lieu chaque fois que coïn­cident la fête de l’Annonciation, que l’on célèbre nor­ma­le­ment le 25 mars, et le Vendredi saint ; autre­ment dit, chaque fois que dans le cycle des années, on trouve cette conjonc­tion de la fête de l’Annonciation, qui est la fête de l’Incarnation de Notre Seigneur. On célèbre la Très Sainte Vierge Marie, on porte notre atten­tion sur la Très Sainte Vierge, avec rai­son, au moment où elle pro­nonce son fiat, où elle accepte le plan de Dieu. Car Dieu a fait dépendre du oui de la Très Sainte Vierge Marie son plan rédemp­teur, le plan par lequel il vou­lait sau­ver les hommes. Tout dépend de ce oui, et au moment où la Sainte Vierge dit oui, Notre Seigneur, le Verbe de Dieu s’incarne. Quand on dit l’Annonciation, on dit l’Incarnation de Notre-​Seigneur Jésus-​Christ. C’est donc le début de la vie de Notre Seigneur fait homme.

Ce jour se trouve, cette année, lié au jour où on célèbre sa mort, la Passion de Notre Seigneur et sa mort sur la croix le Vendredi saint. Se trouvent donc réunis en ce jour le début et la fin de Notre Seigneur, Alpha et Omega, la pre­mière lettre de l’alphabet grec et la der­nière : prin­ci­pium et finis, le prin­cipe, le début et la fin. Ce jour-​là est donc un jour très spé­cial qui dicte ici, au Puy, une année jubi­laire, un Grand Pardon. Cette fête ou ce jubi­lé unit aus­si, et vous le com­pre­nez bien, d’une manière très intime : d’un côté la Très Sainte Vierge Marie et de l’autre côté Notre Seigneur. Et si nous voyons dans l’Annonciation la Très Sainte Vierge Marie et Notre Seigneur, dans la Passion nous les voyons aus­si tous les deux réunis. Cette fois-​ci l’action est sur Notre Seigneur, dans son hor­rible Passion, qui souffre et qui meurt. Mais nous voyons aus­si Notre-​Dame, au pied de la croix, qui souffre ; et l’Eglise ose dire que ses souf­frances équi­valent au mar­tyre. D’un côté l’Annonciation, la joie, et de l’autre la Passion, la souf­france, la dou­leur, les pleurs.

Mêlant les joies aux larmes

A pro­pos de saint Joseph, au jour de sa fête, dans l’hymne des vêpres, il y a une très belle phrase à la fin qui dit qu’il unit la joie avec les larmes, qu’il les mélange… mis­cens gau­dia fle­ti­bus. Il mélange les joies avec les pleurs. Et si on réflé­chit un peu, c’est bien là notre lot sur la terre, et cela peut aller très loin, comme on le voit et dans l’Annonciation et dans la Passion. Dans l’Annonciation bien sûr on voit la joie, on se réjouit, et c’est nor­mal, il faut se réjouir. Ce qui est extra­or­di­naire, c’est que Dieu s’est fait homme, mais pour Dieu, se faire homme, c’est un anéan­tis­se­ment, le mot uti­li­sé en latin est exi­na­ni­vit : il s’est anéan­ti (Ph 2, 7). Pour Dieu, se faire homme, – Dieu qui est tout puis­sant, qui est au-​dessus de toute créa­ture –, assu­mer une nature humaine, c’est un anéan­tis­se­ment qui, en même temps, n’enlève rien à son infi­nie majes­té, à sa Toute-​Puissance. Dieu reste Dieu, l’Enfant-Jésus, tout petit, dans le sein de sa Mère, tout dépen­dant d’une créa­ture pour vivre, pour sur­vivre, reste en même temps le Dieu Tout-​Puissant. D’un côté, cette joie de voir arri­ver notre Rédempteur, mais l’on doit consta­ter que cette Rédemption se fera dans l’anéantissement, dans la souf­france, dans la dou­leur, et ce che­min, com­men­cé à l’Annonciation, trouve son point culmi­nant dans la Passion. Mais dans ces souf­frances inouïes, indes­crip­tibles, nous savons que tout au som­met de son âme, Notre Seigneur conserve la vision béa­ti­fique qui est le sum­mum du bon­heur, c’est le Ciel. On a peine à sai­sir com­ment ces joies et ces pleurs se trouvent réunis. Souvent nous ici-​bas, on parle d’une val­lée de larmes, c’est ain­si qu’on qua­li­fie la vie. On a quand même des joies, mais ce qui domine, semble-​t-​il, c’est la val­lée de larmes. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de joies mais si nous sommes ici, si nous venons à la Sainte Vierge, tous nous avons des larmes à mon­trer, tous nous avons des demandes, des sup­pli­ca­tions à faire à la Très Sainte Vierge Marie, notre inter­ces­seur, notre média­trice, pour qu’elle nous obtienne toutes sortes de bonnes choses, de dons, de grâces ! Oh oui, nous appor­tons nos larmes pour qu’elles soient trans­for­mées en joie.

La Croix moyen de salut

Je vou­drais insis­ter sur ces larmes : Dieu est infi­ni­ment bon, c’est la Bonté même. Dans la Très Sainte Vierge Marie, on voit la bon­té mater­nelle. Mais alors on se pose la ques­tion : Pourquoi alors tant de souf­frances ? Et quand on fait des efforts c’est là que les épreuves nous heurtent le plus dure­ment ; quand on fait des efforts pour plaire au Bon Dieu, c’est là qu’on reçoit des épreuves. Pourquoi ces souf­frances ? Pourquoi Notre Seigneur a‑t-​il choi­si pour nous sau­ver ce chemin-​là ? Il aurait pu faire autre­ment ! On sait qu’un seul sou­rire de l’Enfant-Jésus, une seule de ses toutes petites larmes suf­fi­sait ample­ment, infi­ni­ment pour nous rache­ter, parce que cha­cun de ses actes a une valeur infi­nie, parce que cha­cun des actes de Notre Seigneur a une valeur infi­nie de rédemp­tion. Alors pour­quoi toutes ces souf­frances ? Pourquoi toutes ces peines ? Dieu nous fait là une misé­ri­corde qu’il nous est dif­fi­cile de com­prendre. Le grand mal­heur qui frappe les hommes, qui frappe notre his­toire et notre vie, c’est le péché ; et com­prendre le péché, ce n’est pas si simple. Le Bon Dieu per­met la souf­france, la dou­leur, les épreuves pour que nous arri­vions à sai­sir un petit peu mieux ce que c’est que le péché.

Toute souf­france, mes bien chers frères, toute souf­france, toute peine dont on souffre, quelle que soit la per­sonne ici sur terre : qu’il s’agisse des plus petites choses, des petits bobos des enfants, qu’il s’agisse des grandes choses, des guerres, des famines…, toute peine est la consé­quence du péché. Est-​ce que nous arri­ve­rons à com­prendre cela ? C’est par le pre­mier péché d’Adam et Eve que sont entrées dans le monde des hommes la souf­france et la mort. Avant le péché, il n’y avait ni l’un ni l’autre. Et plus les hommes pèchent, plus il y aura de souf­france. Mais ce n’est pas par plai­sir, le Bon Dieu ne prend pas plai­sir à faire souf­frir, non ! Combien il com­pa­tit, si on savait. Mais c’est une misé­ri­corde qu’il nous fait, et ces souf­frances qui vont jusqu’à la mort elle-​même, il nous les donne afin que…, – pour autant que nous les accep­tions, pour autant que nous vou­lions bien les unir aux siennes, à ses souf­frances, à sa mort –, afin qu’elles deviennent sources indi­cibles de vie, de joie. Une joie dif­fi­cile certes, mais vous le savez bien, très chers frères, qu’on peut au fond de l’âme conti­nuer à jouir de la joie de Dieu, même quand on souffre. Du moment qu’on se met du côté du Bon Dieu, du moment qu’on arrive à gar­der son âme unie au Bon Dieu, c’est-à-dire qu’on fuit le péché, oui, cette paix, cet amour du Bon Dieu, cette joie, elle existe au fond du cœur du chrétien.

Ces souf­frances, Notre Seigneur les fait siennes ; dans l’âme qu’il aime, dans l’âme en état de grâce, Notre Seigneur va conti­nuer sa Passion avec ses souf­frances. Et vous, vous pou­vez dire comme saint Paul : « Maintenant je suis plein de joie dans mes souf­frances pour vous et ce qui manque aux souf­frances du Christ en ma propre chair, je l’achève pour son corps qui est l’Eglise » (Col. 1, 24). Vos souf­frances vrai­ment se trans­forment alors en moyens de salut, pour vous et pour les autres. C’est Notre Seigneur le pre­mier qui a fait cela, il est tel­le­ment bon, tel­le­ment puis­sant qu’il est capable de trans­for­mer le mal en un bien plus grand. Le plus grand des péchés, le déi­cide – c’est-à-dire tuer Notre Seigneur, le faire mou­rir sur la croix –, Notre Seigneur va uti­li­ser cet acte-​là, il va le trans­for­mer en l’acte rédemp­teur dans lequel, Lui-​même offrant sa vie à Dieu expie toutes les fautes de tous les hommes, et offre donc à tous les hommes le salut. Il l’offre, s’ils le veulent bien. Hélas, tant et tant d’âmes ne veulent pas.

L’exhortation Amoris laetitia

Mélangeant la joie aux pleurs. Permettez-​moi une allu­sion à un évé­ne­ment tout récent, très récent : c’est une exhor­ta­tion apos­to­lique qui porte pour titre : La joie de l’amour, et qui nous fait pleurer.

Cette exhor­ta­tion est le résu­mé de deux synodes sur le mariage. Elle est très longue, il y a beau­coup de choses qui sont justes, qui sont belles, mais après avoir construit j’allais dire un bel édi­fice, un beau bateau, le Souverain Pontife a creu­sé un trou dans la coque du bateau, sous la ligne de flot­tai­son, vous savez tous ce qui se passe alors. On a beau dire qu’on a fait le trou avec toutes les pré­cau­tions pos­sibles, on a beau dire que le trou est tout petit, le bateau coule.

Notre Seigneur Lui-​même a dit qu’on ne touche pas à un iota : « pas un seul iota ne sera enle­vé de la loi de Dieu » (Mt 5, 17–20). Quand Dieu parle, cette parole ne souffre pas d’exception. Quand il com­mande, Dieu est d’une sagesse infi­nie qui a pré­vu tous les cas, il n’y a pas d’exception à la loi de Dieu. Et voi­là que tout d’un coup on pré­tend que sur cette loi du mariage qu’on main­tient en disant que le mariage est indis­so­luble, on main­tient cette phrase, oui, on le dit… mais après on dit qu’il peut y avoir quand même des excep­tions, dans ce sens où des divor­cés soi-​disant rema­riés, pour­raient dans cet état-​là, dans cet état de péché, être en état de grâce, et donc peuvent aller à la com­mu­nion. C’est gra­vis­sime.

Je crois qu’on ne mesure pas suf­fi­sam­ment la gra­vi­té de ce qui vient d’être dit. On a beau dire que ce sont de toutes petites excep­tions dans un coin…, c’est comme cela qu’on a fait pas­ser la com­mu­nion dans la main. Et comme je vous dis, de petits trous dans le bateau suf­fisent. Le bateau coule !

La rencontre avec le pape François

Miscens gau­dia fle­ti­bus. Il y en a encore d’autres joies et d’autres pleurs, aus­si récents. Vous savez qu’il y a peu nous avons ren­con­tré le pape François. Eh bien ! il nous a expli­qué que sous Benoît XVI, à la fin de son pon­ti­fi­cat, avait été fixée une date butoir, et que si la Fraternité n’acceptait pas la pro­po­si­tion romaine jusqu’à cette date, il était déci­dé que la Fraternité serait excom­mu­niée, et le pape François de nous dire : c’est pro­ba­ble­ment le Saint-​Esprit qui a ins­pi­ré le pape Benoît XVI et qui lui a fait dire quelques jours avant sa démis­sion d’abandonner cette idée, car Benoît XVI a dit : Je laisse cette affaire à mon suc­ces­seur. Et au suc­ces­seur, le pape François, a été pro­po­sé… on a mis sur son bureau notre excom­mu­ni­ca­tion en disant : il n’y a qu’à mettre la date et la signa­ture. Et le pape François de dire : Non, je ne les excom­mu­nie pas, je ne les condamne pas. Il m’a dit : Je ne vous condam­ne­rai pas. Il a aus­si dit : Vous êtes catho­liques, il a conti­nué en disant : en che­mi­ne­ment dans la pleine com­mu­nion. Néanmoins, il main­tient que nous sommes catho­liques. Il a aus­si dit : Vous savez, j’ai pas mal de pro­blèmes avec vous, on me fait des pro­blèmes parce que je suis bon avec vous, mais à ceux-​là je dis : écou­tez, j’embrasse bien le patriarche Cyrille, je fais du bien aux angli­cans, je fais du bien aux pro­tes­tants, je ne vois pas pour­quoi je ne ferais pas du bien à ces catho­liques. C’est comme cela qu’il l’expliquait. Et de dire aus­si : Si j’ai des pro­blèmes, vous aus­si vous avez des pro­blèmes, donc il ne faut pas pous­ser, il ne faut pas créer davan­tage de divi­sions, donc on prend son temps.

Poursuivant, il nous a dit : le pou­voir de confes­ser, bien évi­dem­ment il conti­nue après (l’Année sainte), et aus­si don­ner l’extrême onc­tion, et aus­si pour l’absolution de l’avortement, tout cela conti­nue. A ce moment-​là je lui ai dit : Pourquoi pas pour les autres sacre­ments alors ? Il était tout à fait ouvert, on va voir com­ment les choses vont se déve­lop­per. Ces choses-​là évi­dem­ment nous donnent de l’espoir. Mais un jour on voit cela qui nous donne un peu d’espoir, on se réjouit, et le len­de­main une exhor­ta­tion ter­ri­fiante, qui fait tant de mal à l’Eglise.

L’entretien avec Mgr Pozzo

Le len­de­main, nous avons vu Mgr Pozzo, secré­taire de la com­mis­sion Ecclesia Dei, cette ins­tance à Rome qui s’occupe de nous. Et Mgr Pozzo nous a dit : Nous pen­sons – la Congrégation de la Foi, pas seule­ment lui – que nous ne devons vous deman­der que ce que l’on demande, que ce qui est néces­saire à tout catho­lique, et rien de plus. Il a déve­lop­pé sa pen­sée en disant : le concile Vatican II dans sa plus grande par­tie n’a rien fait de doc­tri­nal, et donc cela on n’a pas à vous le deman­der. Il a été encore beau­coup plus clair, il nous a dit : Vous avez le droit de défendre votre opi­nion sur la liber­té reli­gieuse, sur l’œcuménisme, sur les rela­tions avec les autres reli­gions, expo­sées dans Nostra ætate. C’était tel­le­ment sur­pre­nant que je lui ai dit : Ce n’est pas impos­sible que je vous demande de venir nous dire cela chez nous.

Je ne pense pas qu’il faille en triom­pher, bien chers fidèles. Je pense qu’en fait ce chan­ge­ment est un chan­ge­ment pro­fond, extrê­me­ment impor­tant ; il vient à cause de la situa­tion dra­ma­tique de l’Eglise. On peut dire que c’est un peu une consé­quence du chaos qui est en train de s’établir dans l’Eglise ; il y a une telle confu­sion, il y a de telles attaques contre la foi, contre la morale dans tous les sens qu’enfin, si on peut s’exprimer ain­si, du côté de la Congrégation de la Foi on s’est dit : On n’a pas le droit de trai­ter ces gens qui ne font que dire et ensei­gner ce que l’Eglise a tou­jours ensei­gné…, on n’a pas le droit de consi­dé­rer ce qu’ils font comme un péché gra­vis­sime, alors qu’autour d’eux il y en a tant et tant – des pré­lats et jusqu’à des car­di­naux…, on a presque envie de dire et jusqu’au pape – qui disent pas seule­ment des bêtises, mais des héré­sies qui ouvrent le che­min au péché.

Il y en a quand même quelques-​uns dans l’Eglise qui sont en train de réagir, de réflé­chir, qui sont en train de dire : cela ne va pas comme cela. Et c’est au milieu de ce trouble, au milieu de ces larmes qu’arrive ce bal­bu­tie­ment : Non, on ne peut pas vous obli­ger à accep­ter le Concile. Ils ne le diront peut-​être pas aus­si clai­re­ment, mais ils nous l’ont dit quand même. Bien sûr, nous pre­nons cela avec beau­coup de pru­dence, nous deman­dons au Bon Dieu de nous éclai­rer, de voir ce que tout cela veut dire, si c’est vrai­ment vrai, si demain on ne va pas encore de nou­veau repar­tir dans une autre direc­tion. Néanmoins, mes biens chers frères, tout cela nous montre quelque chose : c’est que la fidé­li­té à tout ce que l’Eglise a tou­jours ensei­gné, cela paye. Il faut tout sim­ple­ment gar­der cette fer­me­té, elle s’impose à ces modernes, elle s’impose comme la réa­li­té : Nous sommes catho­liques et nous vou­lons le rester.

Que Marie nous garde dans la fidélité à la foi catholique

Et notre pre­mière demande aujourd’hui à la Très Sainte Vierge Marie, ici au Puy, c’est pré­ci­sé­ment de gar­der, de conser­ver tous ces tré­sors, de res­ter catho­liques pure­ment et sim­ple­ment et de conti­nuer, pour que cela se répande de nou­veau et que petit à petit nous gagnions les âmes, que les âmes soient gagnées, reviennent vers Notre Seigneur, vers la foi, vers ses com­man­de­ments, les com­man­de­ments de Dieu.

Je me per­mets de faire un appel aux jeunes aujourd’hui, fête du Bon Pasteur. Tous, cha­cun d’entre vous, vous devez vous deman­der : est-​ce que le Bon Dieu ne m’appelle pas à la vie reli­gieuse, à la vie sacer­do­tale ? Est-​ce qu’Il ne veut pas que je devienne prêtre ? Est-​ce qu’Il ne veut pas que je tra­vaille dans sa vigne pour gagner des âmes, pour les sau­ver ? Pour vous mon­trer que ce n’est pas seule­ment une idée, même Mgr Pozzo nous a dit : Il fau­drait bien­tôt pen­ser à éta­blir un sémi­naire en Italie ! C’est pour vous mon­trer qu’ils nous prennent au sérieux au milieu de cette déban­dade, au milieu de cette confu­sion géné­ra­li­sée où plus per­sonne ne sait ce qui est bien, ce qui est mal, où toutes sortes de théo­ries émanent des auto­ri­tés elles-​mêmes. Et cette confu­sion, rien n’indique qu’elle va s’arrêter, elle va encore croître !

Combien nous avons besoin de cette pro­tec­tion de la Très Sainte Vierge Marie ; et ce guide, il ne fait aucun doute que c’est la fidé­li­té ; ce que l’Eglise a fait, a ensei­gné dans le pas­sé ne peut pas tout à coup deve­nir faux, bien au contraire, c’est vrai et cela reste vrai, et ceux qui s’y attachent se pro­tègent de l’erreur, de la nou­veau­té. Alors, préparons-​nous à des larmes, les épreuves pour l’Eglise ne font que com­men­cer. A tra­vers ces larmes, unissons-​nous du fond du cœur à Notre Seigneur et Notre-​Dame, nous sou­ve­nant que Dieu est Tout-​Puissant, Il est la divine Providence, Il gou­verne toutes choses. C’est Lui qui écrit l’histoire, pas les hommes ! Les hommes qui sont libres font tout ce qu’ils peuvent, tout ce qu’ils veulent, mais à la fin celui qui a le der­nier mot, c’est Dieu. Dieu qui n’abandonne pas ceux qui le cherchent, car ceux qui lui demandent son aide la rece­vront et même plus encore : « tout coopère au bien de ceux qui aiment Dieu » (Rm 8, 28), tout, aus­si les épreuves, aus­si cette crise de l’Eglise, « tout coopère au bien de ceux qui aiment Dieu ». Demandons à la Très Sainte Vierge Marie cet amour, la Foi, l’Espérance et cette Charité qui conduit au ciel infailliblement.

Pour conser­ver à ce ser­mon son carac­tère propre, le style oral a été maintenu. 

Source : FSSPX/​MG – trans­crip­tion DICI du 13/​04/​16

FSSPX Premier conseiller général

De natio­na­li­té Suisse, il est né le 12 avril 1958 et a été sacré évêque par Mgr Lefebvre le 30 juin 1988. Mgr Bernard Fellay a exer­cé deux man­dats comme Supérieur Général de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X pour un total de 24 ans de supé­rio­rat de 1994 à 2018. Il est actuel­le­ment Premier Conseiller Général de la FSSPX.