Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, ainsi soit-il.
Mes chers Frères,
Nous célébrons aujourd’hui la fête de la glorieuse Assomption de la Très Sainte Vierge Marie, fête qui doit vraiment réjouir nos cœurs. J’aimerais vous laisser trois points en considération : le premier sur l’état du corps glorieux, le deuxième sur le pourquoi de cette Assomption, le troisième sur la victoire de la Très Sainte Vierge Marie.
Tout d’abord, remarquons que nous parlons d’un événement semblable lorsque nous regardons Notre-Seigneur monter au Ciel avec son corps, son âme, le jour de l’Ascension. A ce moment-là, nous parlons d’Ascension. Pour la Sainte Vierge qui monte aussi au Ciel avec son corps, son âme, nous parlons d’Assomption. Et ce n’est pas par hasard. Si nous parlons d’Ascension pour Notre-Seigneur, c’est qu’il y monte tout seul. Il monte, donc on parle d’une Ascension. Pour la Sainte Vierge, elle ne monte pas. Elle est portée, elle est assumée, assumere, assomption. Elle est prise dans le Ciel. C’est le Bon Dieu qui la prend, qui la fait monter. C’est passif, tandis que Notre-Seigneur qui est Dieu monte tout seul. Voilà pourquoi tout d’abord on parle d’une Assomption pour la Très Sainte Vierge Marie. C’est un dogme.
C’est le dogme le plus récent. Qui dit dogme récent, ne veut pas dire nouveau. Lorsque l’Eglise proclame un dogme, elle canonise, elle définit un des points de la foi auquel nous étions déjà tenus. Mais elle le précise. Là, Pie XII – car c’est sous Pie XII en 1950 – va nous préciser que la Très Sainte Vierge Marie à la fin du cours de sa vie terrestre – ce sont des mots très précis – à la fin du cours de sa vie terrestre, a été enlevée au Ciel, avec son âme et son corps.
Pie XII n’a pas voulu traiter ou trancher une autre question qui reste donc ouverte. C’est celle de savoir si la Sainte Vierge est morte. À la fin du cours de sa vie, est-elle morte ? N’est-elle pas morte ? Il n’a pas voulu trancher la question. Vous êtes libres de penser sur ce point ce que vous voulez. Mais, toutefois, on parle de dormition de la Sainte Vierge. Le mot dormir dans l’Ecriture Sainte, veut dire mourir. On parle quand même de dormition de la Sainte Vierge d’une manière traditionnelle. Eh bien, tout d’un coup, la Sainte Vierge se retrouve au Ciel avec son corps et son âme. Lorsqu’on parle des Saints, vous le savez bien, d’une manière commune, on dit qu’ils laissent leur corps ici sur la terre. Même les Saints qui sont aujourd’hui au Ciel, qui jouissent de la vision béatifique, ne retrouveront leur corps qu’après la résurrection des corps, lors du Jugement dernier qui aura lieu à ce moment-là.
Pour la Sainte Vierge, il n’en va pas ainsi. Immédiatement, comme Notre-Seigneur, elle se retrouve au Ciel. Son âme reste unie à son corps. Et ce corps se trouve alors dans un état glorieux. Il est difficile pour nous de saisir ce que c’est que cet état glorieux. Je vais essayer de vous donner quelques éléments. Ici-bas, notre âme qui est un esprit est comme prisonnière du corps. Mais c’est elle qui commande à ce corps, c’est elle qui anime ce corps. C’est donc elle qui est supérieure au corps. Mais en même temps, ce corps limite – on peut dire comme ceci – les mouvements de l’âme. Pour connaître, l’âme doit passer par les sens qui appartiennent à notre corps. Pour se mouvoir – même si elle désirait, je ne sais pas, aller de l’autre côté de la terre – eh bien, elle est obligée de passer par toutes les limites qui sont imposées par son corps. Elle doit manger, elle doit dormir. Elle est sujette à ce corps qui est comme une prison. Même si elle en est le maître, d’un autre côté, elle en est prisonnière.
Au Ciel, la relation est inverse. C’est-à-dire que, à ce moment-là, l’âme domine le corps totalement. Elle est la plus forte. Cette domination est telle que, d’une part, sa gloire, la gloire d’une âme du Ciel, sa vision béatifique, redonde sur son corps et que, d’autre part, ce corps en devient glorieux. Un peu comme sur le Mont Thabor, Notre-Seigneur laisse éclater la gloire de ce corps qui est un rejaillissement de son âme qui est dans la vision béatifique. Si saint Paul, qui nous parle un tout petit peu de ces choses, nous dit : « ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu…, on ne peut pas imaginer ».- c’est tout un tas d’expressions de ce genre – on ne peut pas imaginer ; n’allons pas plus loin. Ce sera extraordinaire, ce sera magnifique.
Cette fête de l’Assomption nous invite déjà à ce regard, qui est encore aujourd’hui un regard de foi, mais néanmoins aussi à cette joie. Cette joie est la joie des saints, la joie des anges, de voir la beauté de l’âme et du corps de Notre-Dame, de ce corps glorifié.
Ce corps est tellement soumis à l’âme que non seulement il est immortel mais il devient incorruptible ; donc, il n’est plus soumis ni à la mort, ni à la souffrance d’aucune sorte. Il possède alors des qualités absolument étonnantes, stupéfiantes comme l’agilité. Comme je vous le disais, pour me déplacer ici sur terre, si je veux me rendre seulement d’ici jusqu’à l’hôtel, eh bien il faut que mes jambes veuillent bien me porter jusque-là. Et de même toutes mes jointures et ainsi de suite. Au Ciel, du moment que l’âme a décidé de se rendre quelque part, elle s’y trouve. Je veux aller sur la lune, en un instant, j’y suis. Je veux aller me promener sur une autre galaxie qui est à des années-lumière, à l’instant même j’y suis. Le corps est totalement soumis à l’âme, même dans le mouvement. Voyez donc le corps de Notre-Seigneur, il passe à travers les murs. Il n’est plus du tout soumis à ces qualités qui suivent les corps ici sur terre, qui sont liées à la quantité, à la surface, à l’impénétrabilité de certains corps. Eh bien, ces éléments-là disparaissent au Ciel. Encore une fois, c’est très difficile pour nous de concevoir ces choses-là correctement. On laisse facilement le libre cours à notre imagination et là Dieu sait où l’on s’en va ! Mais bien sûr, le plus important n’est pas là. Le plus important est dans cette âme glorifiée.
Mais alors, pourquoi, pourquoi le Bon Dieu, Notre-Seigneur, a‑t-Il voulu que la Sainte Vierge soit dès maintenant au Ciel, avec son corps ? C’est une récompense. Et c’est aussi la conséquence d’une condition ; cette condition est exposée ainsi par l’Écriture Sainte : rien d’impur ne peut paraître devant Dieu. Rien d’impur… Il n’en va pas ainsi – et nous le savons bien – d’une âme qui a encore la moindre tache au moment de la mort. Cette tache, ça peut être un péché véniel, ça peut même être un manquement de réparation des fautes qui ont été pardonnées mais qui n’ont pas encore été suffisamment réparées. Donc vraiment un rien, mais qui reste encore une tache, une impureté. Eh bien, c’est suffisant. Cette âme ne peut pas paraître comme cela devant Dieu. La majesté de Dieu est tellement grande, elle est tellement infinie qu’elle ne peut pas souffrir – c’est parfaitement juste – elle ne peut pas souffrir la moindre chose qui Lui serait contraire. C’est pour cela que c’est une grande miséricorde, de la part du Bon Dieu, d’avoir permis aux âmes de passer par le Purgatoire. Il y a encore, si l’on peut dire, une chance après la mort de terminer cette purification. Elles sont en état de grâce, ces âmes. Grâce à ce Purgatoire, grâce à ce supplément de purification, elles pourront jouir de la vision béatifique.
Et le corps ? Eh bien, vous le savez aussi, c’est le même principe. Nous arrivons sur terre avec le péché originel. Ce péché originel, évidemment, touche l’âme. Dès qu’on parle de péché, on parle de notre âme. Mais le Bon Dieu a fait en sorte que justement il y ait un lien, une relation très intime entre notre âme et notre corps. C’est tout un, cette âme et ce corps. C’est nous. Eh bien, c’est avec notre corps que nous arrivons blessés à l’existence. Il y a une redondance de l’un sur l’autre et il arrive donc avec le péché originel. Nous avons une tache. On va appeler cela les blessures du péché originel. Et chaque péché que nous allons commettre, en tout cas la plupart des péchés – ce serait simplement les péchés intellectuels qui ne seraient pas touchés par cela – ont une redondance sur notre corps. Ça peut être même des péchés d’imagination. L’imagination est de notre corps, elle n’est pas seulement de notre esprit. Un désir, une passion, tout ça sont des taches sur notre corps. Il faut réparer. On voit… c’est un petit peu un reflet de ce mystère de l’Assomption, ces corps incorruptibles. Il y a des âmes qui ont vécu une vie toute pure. Toutefois, le Bon Dieu ne permet pas que ces âmes se retrouvent immédiatement au Ciel avec leur corps. Cependant, Il permet, comme pour montrer un signe de cette pureté, que ces corps ne connaissent pas la corruption qui est l’une des conséquences, justement, du premier péché. Tu es poussière et tu retourneras en poussière. C’est une des condamnations du péché originel. Eh bien, la Sainte Vierge a été épargnée, n’a pas connu ce péché originel.
Lorsqu’on parle de l’Immaculée, on parle d’une pureté totale, non seulement dans son âme, mais aussi dans son corps virginal. La Sainte Vierge est toute pure sous tous les aspects. Et dès sa conception et jusqu’à la fin de sa vie sur terre, à aucun moment ni son âme ni son corps ne vont connaître le péché, la souillure du péché, la tache. Il faut reconnaître, il faut voir dans la Sainte Vierge la réalisation parfaite du plan de Dieu sur les hommes. Le Bon Dieu voulait, en créant les hommes, que ça se passe ainsi pour tous les hommes. Il voulait un passage sur terre, certes, avec des épreuves, mais un passage immaculé. Et à la fin de ce passage sur terre, eh bien, les hommes auraient été pris au Ciel, comme la Sainte Vierge a été prise au Ciel, sans la mort et, en plus, sans la souffrance. Si la Sainte Vierge a eu quelques-unes des conséquences du péché, qui sont le sort des hommes, après le péché, elle n’a pas eu ces liens directs avec le péché. Et donc le fait de voir que Notre-Seigneur prenne au Ciel la Sainte Vierge avec son âme et son corps, eh bien, oui, c’est une récompense pour sa pureté de vie. Voyez-vous, lorsqu’on dit pureté, lorsqu’on dit immaculée, on ne dit pas quelque chose de négatif. C’est semblable – c’est très intéressant – c’est semblable à l’une des manières que nous avons de parler du Bon Dieu.
Pour beaucoup de choses, lorsque nous essayons de parler du Bon Dieu, nous ne disons pas ce qu’Il est, nous disons ce qu’Il n’est pas. En fait, nous essayons de Le comparer à nous-mêmes, parce que nous nous connaissons nous-mêmes. Et alors, on dit : Il n’est pas comme ça. Par exemple, nous disons qu’Il est infini ; fini, on connaît cela. Fini veut dire : qui a des limites. Eh bien, le Bon Dieu est sans limites, Il est infini. Immense, mensus veut dire : mesuré. Nous sommes mesurés, nous avons un poids, une taille. En toutes choses, justement, nous sommes mesurés, nous tombons sous une mesure. Le Bon Dieu ne tombe sous aucune mesure. Et c’est le mot immense, sans mesure. Voyez-vous, beaucoup d’éléments que nous utilisons pour parler du Bon Dieu, beaucoup de concepts, sont des concepts négatifs mais on ne parle pas du Bon Dieu en négatif. C’est une autre manière de parler pour essayer de dire qu’Il est grand. Eh bien, dans le mot immaculée, vous avez la même chose. Maculé veut dire : taché. Et lorsqu’on veut parler de la Sainte Vierge, on dit qu’elle est immaculée. Le im est quelque chose de négatif. Vous comprenez très bien que lorsqu’on dit de quelqu’un qu’il est immaculé, on ne dit pas quelque chose de négatif. Ce mot immaculé, on le trouve dans la Sainte Écriture, d’une manière presque exclusive, lié au sacrifice. Vous l’avez pratiquement toujours avec le mot agneau, l’agneau immaculé, ou l’hostie immaculée, sans tache, toute pure. Et lorsqu’on regarde la Sainte Vierge, évidemment, on ne peut pas ne pas penser à ce sacrifice.
Et par là on passe au troisième point, la victoire. Cette montée au Ciel, l’Eglise la voit comme une victoire, et non pas seulement comme une récompense ou comme la joie de voir cette vie toute belle, magnifique, terminer en apothéose au Ciel. Non, pas seulement cela. C’est une victoire et on le voit dans l’Introït et aussi dans l’Epître. Lorsque Pie XII a proclamé le dogme, en 1950, il va changer la Messe. Il va faire une nouvelle Messe pour la Sainte Vierge, pour cette nouvelle fête. Il va choisir cet Introït, Signum magnum apparuit in cælo : un grand signe est apparu dans le Ciel. C’est une phrase de l’Apocalypse. Elle va décrire cet immense combat avec le dragon. Ce magnifique signe, entouré des étoiles, est justement la Sainte Vierge. L’Église, par cet Introït, attribue directement à la Sainte Vierge cette expression de l’Apocalypse. Elle veut nous faire comprendre l’implication dans le plan du Bon Dieu, pour notre salut, de la Très Sainte Vierge Marie, dans ce combat terrifiant, annoncé par le Bon Dieu Lui-même, juste après le péché originel, lorsqu’il y eut cette rencontre assez saisissante entre, d’un côté, le Bon Dieu et, de l’autre, Adam, Eve et le serpent. Chacun repasse à l’autre la faute, n’est-ce pas ? Pourquoi as-tu fait cela ? C’est l’épouse que tu m’as donnée. Pourquoi as-tu fait cela ? C’est le serpent qui m’a trompée. On passe toujours à l’autre. On voit là la psychologie humaine. Ça ne date pas d’aujourd’hui. Eh bien, à ce moment-là, le Bon Dieu a prononcé les sentences, et dans l’une de ces sentences, parlant au diable, le serpent, Il dit : « Je pose une inimitié entre toi et la Femme, entre ta descendance et sa descendance ».
Depuis là, mes chers frères, jusqu’à la fin des temps, il y a, on peut dire, l’inscription dans le destin des hommes, de ce combat, entre ceux qui sont avec le Bon Dieu, avec la Sainte Vierge, avec l’Église, et ceux qui sont contre, c’est-à-dire avec le démon. C’est un combat qui traversera toutes les existences. C’est l’Histoire de l’Église. Si l’Église est appelée militante, c’est parce qu’elle est inscrite dans ce combat. Et prétendre vouloir vivre en paix avec le monde, eh bien, ce n’est pas possible. Tout simplement pas possible. Le démon, enragé jusqu’au bout, veut notre mort spirituelle. Il veut qu’on le rejoigne en enfer. Il veut qu’on ne puisse pas arriver au Ciel. Il fera tout pour cela. Eh bien, de l’autre côté, il faut nous battre. Il faut nous défendre. Dans un combat qui a des aspects terrifiants, c’est une immense consolation, dans ce regard sur ce combat, que de voir cette victoire de l’Immaculée, qui est consacrée aujourd’hui dans l’Assomption, dans l’arrivée au Ciel. C’est vraiment une victoire, une victoire qui est aussi la victoire de Notre-Seigneur. C’est le plus beau fruit de la Passion de Notre-Seigneur que cette Assomption de la Très Sainte Vierge Marie, par les mérites de son Fils.
Eh bien, pour nous qui sommes des humains, qui ne sommes pas Dieu, on peut toujours dire qu’Il appartient à Dieu de résister aux tentations. Il était Dieu. La Sainte Vierge, elle, de notre humanité, est femme. Elle appartient à notre genre humain, à notre condition humaine. Eh bien, elle a vaincu en résistant à toutes les tentations du démon. Il n’y a pas un seul instant dans sa vie où elle aurait lâché quelque chose. Il n’y a pas l’ombre d’une tache. Et cette Mère de Dieu que nous saluons aujourd’hui, c’est notre Mère, source de joie, mais aussi de consolation, aussi d’espérance.
On voit bien tous les jours : cette vie n’est pas facile, vie contre le péché, contre le monde, contre les tentations qui sont partout. Souvent, on se demande, comment est-ce possible de vivre, comment est-ce possible de se sauver dans une telle situation tellement forte ? Eh bien, jetons notre regard sur la Sainte Vierge. Le Bon Dieu ne nous a jamais demandé de faire notre salut tout seul. Au contraire, Il nous demande de compter sur Lui, de compter sur sa Grâce. Et pour nous aider, si on peut dire, Il nous donne sa Mère. Cette relation d’un enfant vers sa mère, c’est quelque chose qui est tellement profond chez les hommes. Eh bien, dans l’ordre surnaturel, dans l’ordre de la grâce, le Bon Dieu nous dit, mais pensez donc à votre Mère. Et croyez-vous qu’une mère va oublier ses enfants ? Notre-Seigneur utilise cet argument pour nous dire qu’une mère n’oublie pas ses enfants. Et bien, même si une mère oubliait ses enfants, moi je ne vous oublie pas. C’est dans l’Ecriture Sainte et ce signe pour ne pas nous oublier, on le trouve aussi dans le fait qu’Il nous donne sa Mère. C’est vraiment la Mère de la grâce. Nous avons une maman au Ciel. Elle est au Ciel. Et croyez-vous qu’elle ne s’occupe pas de nous ? C’est notre Mère. Il y a un cœur de mère là-haut, que nous avons fait payer, qui a payé pour nous, qui a souffert pour nous. Ce qui nous arrive n’est pas du tout indifférent, mais pas du tout. Bien sûr, il reste le voile de la foi. Nous n’avons pas, si l’on peut dire, le téléphone facile avec la Sainte Vierge. Il reste tout ce mérite de la foi. Mais néanmoins, c’est une vérité, c’est une réalité que cette maternité de la Très Sainte Vierge Marie envers les enfants de Dieu, envers nous, envers les baptisés. Et donc, réjouissons-nous de sa victoire.
Mais pensons aussi que si c’est la sienne, c’est aussi quelque part la nôtre. Il y a comme un gage. Si la maman est au Ciel, elle va s’occuper de ses enfants, elle va faire tout ce qui est possible pour que ses enfants la retrouvent. Voyons ! Et comme elle est la Mère médiatrice de toutes grâces, croyez-vous qu’elle ne va pas s’occuper de nous donner ce qu’il faut ? Mais bien sûr pour nous, à nous d’entrer dans cette relation d’enfant, dans cette relation filiale envers notre Mère qui est en même temps – et cela nous oblige à un immense respect – la Mère de Dieu. La Reine du Ciel et de la Terre.
Après l’Assomption, il y a immédiatement le Couronnement de la Très Sainte Vierge. C’est dans ce sens-là que je vous parle d’une victoire. C’est une conquête. Elle devient vraiment Reine, mais pas seulement reine de pacotille comme on en voit aujourd’hui. C’est une vraie reine, Reine du Ciel et de la Terre, avec un vrai pouvoir. Du Ciel, ce combat continue, contre le démon, contre les ennemis du genre humain. Et donc, si les temps sont difficiles – c’est vrai, il ne faut pas le nier, il faut rester bien dans la réalité – néanmoins fait partie de cette réalité, cette aide de la Très Sainte Vierge Marie pour nous, cette aide du Bon Dieu, de sa Grâce. Ça fait partie de la réalité, il ne faut pas l’oublier cela, même si cela ne se voit pas, même si cela ne tombe pas sous le sens. La Reine du Ciel et de la Terre est Terreur des démons – on le dit aussi de saint Joseph -. De la Sainte Vierge, on dit qu’elle est terrible comme une armée rangée en bataille. On dit que c’est elle qui a écrasé toutes les hérésies. Il y a quelque chose de très solide. Ce n’est pas seulement une dévotion, une sensiblerie, non. Cet amour de la Sainte Vierge, pour nous mais aussi contre tout ce qui est opposé à Dieu, est très fort.
Profitons de cette fête pour bien entrer, pour approfondir cette relation avec la Très Sainte Vierge Marie. Nous parlerons cet après-midi de cette promesse, de ce vœu de Louis XIII, de cette consécration si l’on peut dire, de cette volonté de remettre dans les mains de la Sainte Vierge ce beau pays, mais il ne faut pas que ça reste simplement des mots. S’il a voulu que cela se répète d’année en année, cela a un sens. C’est justement pour qu’on ne l’oublie pas. Qu’on n’oublie pas cette merveilleuse relation voulue par le Bon Dieu de nous, pauvres humains, avec celle qu’Il s’était choisie, qui nous était choisie, pour qu’Elle soit sa Mère, la Mère de Dieu.
Aujourd’hui, mettons donc tout notre cœur à la saluer, à la glorifier et demandons-lui aussi précisément de la glorifier par une vie sans tache, une vie toute donnée au Bon Dieu, une vie qui lutte, qui fait tout ce qu’elle peut pour éviter d’offenser Notre-Seigneur et la Très Sainte Vierge.
Ainsi soit-il.
Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, ainsi soit-il.
Mgr Bernard Fellay, Saint-Malo le 15 août 2013
Pour conserver à ce sermon son caractère propre, le style oral a été maintenu. Les surlignages et les intertitres sont de la rédaction de LPL
Source : LPL
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