« Lors du pèlerinage au Flueli en août 1985, Mgr Lefebvre confiait aux fidèles venus prier saint Nicolas de Flue trois intentions de prières : »
« 1) le synode qui devait se tenir à Rome à la fin du mois de novembre ; »
« 2) les prêtres et les séminaristes, « car ce sont eux maintenant qui doivent prendre le flambeau de la foi « ; »
« 3) la famille menacée par la nouvelle législation du mariage (votation du 22 septembre 1985). L’espoir qu’exprimait notre fondateur quant au premier point est bien celui que nous avons aujourd’hui, au lendemain de l’élection du pape Benoît XVI ! »
A Lourdes et à Fatima la Très Sainte Vierge – par l’intermédiaire des petits voyants, de la voyante de Lourdes, Sainte Bernadette – nous a demandé de prier et de faire pénitence. (…) C’est ce que vous faites au cours de ce pèlerinage, prier et faire pénitence. (…) Nous avons de nombreuses raisons, de nombreux motifs, de faire pénitence et je voudrais pendant ces quelques instants vous donner particulièrement trois intentions de prières et de pénitence.
La première intention sera le synode, le synode de Rome qui doit se tenir à la fin du mois de novembre et se conclure à la fête de l’Immaculée Conception. Nous avons à la fois, je dirais, un grand espoir et en même temps de grandes appréhensions
Le grand espoir de la Tradition
Nous avons un grand espoir parce que nous avons confiance en Dieu, nous avons confiance en la Très Sainte Vierge Marie, et nous espérons que les cardinaux réunis autour du pape à Rome prendront conscience de la gravité de la situation de l’Eglise aujourd’hui et retrouveront le chemin de la Tradition, car les cardinaux, même si le cardinal Ratzinger (aujourd’hui Benoît XVI, ndlr) expose dans son livre [1] la situation tragique de l’Eglise, il semble qu’ils ne voient pas le chemin qui doit reconduire l’Eglise, à Notre Seigneur Jésus-Christ, qui doit reconduire l’Eglise dans sa ferveur de toujours. Il n’y a pas d’autre chemin que celui de la Tradition. Alors nous avons cependant espoir, car le Bon Dieu est tout-Puissant, que la grâce du Bon Dieu peut agir grâce à vos prières, grâce à vos pénitences, donc nous gardons espoir que quelques cardinaux parleront courageusement pour dire à toute l’assemblée réunie à Rome qu’il faut revenir à la Tradition.
Qu’est-ce que la Tradition, sinon l’enseignement de l’Eglise pendant vingt siècles ?
On ne peut pas changer l’enseignement de l’Eglise qui a été enseigné pendant 20 siècles. C’est pourquoi nous souhaitons et nous espérons qu’en priant de tout notre cœur, en suppliant la Très Sainte Vierge Marie, d’éclairer, d’envoyer l’Esprit-Saint à cette assemblée réunie à Rome, nous espérons qu’ils comprendront qu’il faut revenir aux bonnes traditions de l’Eglise, au Saint Sacrifice de la Messe de toujours, aux sacrements de toujours et à l’adoration et à l’amour de Notre Seigneur Jésus-Christ qui est la seule voie de salut. Voilà notre espoir et nous espérons que, grâce à vos prières et à vos sacrifices le Bon Dieu vous entendra et fera en sorte que ceux qui sont responsables de l’Eglise comprennent la nécessité du retour à la Tradition.
Notre appréhension de Vatican II
Je vous disais que, avec cette espérance, nous avions aussi beaucoup d’appréhensions et d’anxiété, parce que, semble-t-il, d’après les discours qui ont été prononcés à Rome par le secrétaire du synode et qui, depuis, ont été prononcés également à Rome et publiés dans le journal de Rome, L’Osservatore Romano, nous avons malheureusement l’impression, que le désir de ceux qui ont parlé, qui ont écrit, est de tout simplement continuer les orientations qui ont été prises au Concile Vatican II et après le Concile Vatican II. Or, quelles sont ces orientations ? Comment peut-on résumer l’orientation nouvelle que l’Eglise a prise depuis Vatican II ? C’est l’œcuménisme, l’œcuménisme qui veut dire, avoir désormais une autre manière de voir les ennemis de l’Eglise, de les considérer comme des frères, d’avoir de bonnes relations et d’essayer de les comprendre, de leur faire plaisir, d’entretenir un dialogue avec les communistes, avec les francs-maçons, avec toutes les autres religions, fausses religions, avec les musulmans, avec les protestants, avec les juifs, avoir de bonnes relations avec toutes ces personnes qui ont toujours lutté contre l’Eglise, traditionnellement.
Les musulmans, les juifs, sont essentiellement anti-chrétiens, essentiellement contre Notre Seigneur Jésus-Christ. Ils ont toujours lutté contre Notre Seigneur, de même les francs-maçons, de même les communistes. Ils luttent contre le royaume de Notre Seigneur Jésus-Christ. Ils veulent le ruiner. Alors, pour avoir de bonnes relations avec toutes ces personnes, on a enlevé dans la Sainte Eglise tout ce qui pouvait leur faire de la peine, tout ce qui pouvait les gêner. C’est pour cela que l’on a appelé les protestants a venir exprimer leur désir au sujet du changement de la messe. Ils étaient présents lorsqu’on a changé la liturgie et ainsi, un grand changement s’est opéré depuis le Concile Vatican II qui a pris une tout autre orientation que l’Eglise pendant 20 siècles.
L” orientation de l’Eglise pendant vingt siècles
Quelle était l’orientation de l’Eglise pendant 20 siècles, mais que seul Notre Seigneur Jésus-Christ est notre Roi, que seul Notre Seigneur Jésus Christ est le chemin du salut et le chemin du ciel, qu’il faut passer par Notre Seigneur Jésus-Christ pour être sauvé. Comme l’a dit Notre Seigneur lui-même : « Je suis la Voie, je suis la Vérité, je suis la Vie ». Personne ne peut entrer dans la bergerie, sinon en passant par moi qui suis la porte. « Ego sum ostium. Je suis la porte de la bergerie ». Qu’est-ce que cela veut dire ? Je suis la porte du ciel. Personne ne peut entrer au ciel sans passer par moi. Voilà ce que l’Eglise a toujours enseigné.
Et c’est pourquoi l’Eglise a envoyé des missionnaires partout, dans le monde entier pour dire aux musulmans, aux protestants, aux païens, à tous ceux qui ne connaissaient pas Jésus-Christ ou qui luttaient contre Jésus-Christ : il n’y a qu’un seul moyen de vous sauver, de sauver vos âmes, c’est Notre Seigneur Jésus-Christ. Alors évidemment ceux qui dirigeaient ces religions se sont précipités sur ces missionnaires et les ont massacrés, ont versé le sang des missionnaires, des apôtres. Tous les apôtres ont été martyrs. Pourquoi ? Parce qu’ils ont annoncé Notre Seigneur Jésus-Christ, qu’ils voulaient détruire les religions qui emprisonnaient les âmes et qui les conduisaient en enfer. Alors les apôtres ont dit « Non, vous ne devez plus croire à toutes ces fausses divinités, venez à Notre Seigneur Jésus-Christ et vous serez sauvés. C’est Lui, le seul sauveur, le seul salut ! ». Tu solus Altissimus, Tu solus Dominus Jesu Christe. Nous le chantons dans le Gloria. Voilà la véritable orientation de l’Eglise.
La nouvelle orientation de l’Eglise
Et alors, maintenant, il semble qu’il faille taire cela afin de ne pas être désagréable à ceux qui ont une autre religion. Ne plus parler de Jéus-Christ, ne plus parler de Dieu, parler des droits de l’homme, parler d’une certaine philanthropie, mais ne plus parler des droits de Notre Seigneur Jésus-Christ, du règne de Notre Seigneur Jésus-Christ. Or, c’est pour cela que nous sommes chrétiens. C’est pour étendre le règne de Notre Seigneur Jésus-Christ, non seulement au ciel, mais sur la terre. Que votre règne arrive, que votre volonté soit faire sur la terre comme au ciel, la volonté de Notre Seigneur Jésus-Christ. Alors c’est ce qui me fait peur. J’ai peur que l’on continue dans la même orientation, qui est une orientation qui détruit l’Eglise, qui la détruit de fond en comble, parce que c’est notre foi. On ne peut pas taire que Notre Seigneur Jésus-Christ est notre roi, qu’il est notre seul Dieu, qu’il est la seule voie de salut. On ne peut pas taire cela, même si nous devons être persécutés, même si nous devons verser notre sang pour affirmer notre foi en Notre Seigneur Jésus-Christ. Alors, il faut prier pour qu’à Rome, ils reviennent à la véritable orientation de l’Eglise, qu’on ne change pas l’orientation de l’Eglise, qu’on ne change pas le chemin qui a été suivi par les apôtres, par les papes, par les conciles, par les saints, par les bons fidèles pendant 20 siècles, mais que nous continuons sur ce chemin.
Extrait du « Rocher » n° 26 d’août-septembre 2005
- « Entretien sur la foi », Fayard, 1985[↩]