Éditorial : malgré les perspectives alarmantes du Synode, nous persistons à croire à l’indéfectibilité des promesses du Christ
Dans quelques jours (et sans doute au moment où vous lirez ces lignes), va se tenir la première session du « synode sur la synodalité ». Il est à craindre, hélas !, que cette assemblée, loin de travailler à rendre à l’Église sa vitalité et son rayonnement spirituel, ne finisse par accroître encore les dérives.
A vue humaine, on ne peut qu’être effrayé par les perspectives toujours plus alarmantes qui se profilent devant l’Église. La perte de la foi, la cessation de la pratique, la chute des vocations, l’apostasie assumée ne cessent de s’accélérer. L’on se met à mieux comprendre la phrase énigmatique de Jésus : « Lorsque le Fils de l’homme reviendra, trouvera-t-il encore la foi sur la terre ? » (Lc 18, 8).
Pour dépasser cet inévitable pessimisme humain, nous devons garder une vue de foi sur l’Église. L’Église est humaine, profondément humaine, et donc connaît en elle-même toutes les déficiences humaines, tous les péchés que les hommes peuvent commettre. Mais l’Église est aussi, est surtout, est principalement divine. Sanctifiée par l’Esprit, gouvernée par Notre Seigneur Jésus-Christ, consacrée au culte du Père céleste, elle ne peut être atteinte dans ses fondements, qui sont saints, qui sont divins.
C’est pourquoi nous croyons en l’Église une, sainte, catholique et apostolique. C’est pourquoi nous croyons en l’Église catholique romaine comme l’unique Église du Christ, moyen nécessaire pour tous les hommes qui sont appelés au salut et invités à entrer en elle sous peine de perdition.
Nous croyons en l’Église hiérarchique, gouvernée par le Pape successeur de Pierre et vicaire du Christ, à qui il appartient, non pas de proposer une nouvelle Révélation, mais de garder fidèlement la Révélation de Jésus transmise par les Apôtres, et de la proposer par son Magistère doté du privilège de l’infaillibilité, dans les conditions fixées par le Christ.
Nous croyons en l’Église hiérarchique gouvernée, en chaque diocèse, sous l’autorité du Souverain Pontife, par les évêques successeurs des Apôtres, eux-mêmes assistés par les prêtres, les diacres et les ministres.
Nous croyons que tous les fidèles, de par leur baptême et les autres sacrements qu’ils ont reçus, sous la direction de la hiérarchie sainte agissant en vertu du mandat du Christ et selon ses commandements, que tous les fidèles, donc, sont appelés à la sainteté et à une vie conforme à l’Évangile.
Et, finalement, malgré la situation complexe, confuse, dramatique que connaît l’Église aujourd’hui, et qui explique la situation « baroque » de la Fraternité Saint-Pie X (situation qu’elle n’a pas voulue, mais qui lui a été imposée), nonobstant toutes ces difficultés humaines, nous adhérons de tout cœur, de toute notre âme à la Rome catholique, gardienne de la foi catholique et des traditions nécessaires au maintien de cette foi, à la Rome éternelle, maîtresse de sagesse et de vérité.
Abbé Benoît de JORNA
Source : Lettre à nos Frères Prêtres n°99