CREDO n° 188 (Août-septembre2008)
Chers amis,
« Ubi Caritas et Amor, Deus ibi est » : nous chantons souvent lors de nos Saluts au Très Saint Sacrement cette citation de l’apôtre St Jean « Là, où est la Charité et l’Amour, là est Dieu. Si nous lisons bien, pour que Dieu soit présent, il faut, et la Charité, et l’Amour. Si l’un des deux manque, Dieu n’est pas présent. « Mais, me direz-vous, vous pinaillez ! » Je ne pense pas. Mais si tel est le cas, vous ne manquerez pas de me le faire savoir ; je m’amenderai.
Charité et Amour – Tête et Cœur – Raison et Amour : Les deux doivent toujours être ensemble. Le cœur nourrit la tête, qui, elle, prend les sages décisions, celles qui sont utiles à la vie physique et à la vie spirituelle. Ne sommes-nous pas créés à « l’image de Dieu » ? N’écouter que son cœur, c’est laisser déborder les sentiments, c’est se laisser attendrir en tout sens. « C’est bien, me direz-vous ! ». Non, car c’est se laisser aller à toutes les inclinations qu’elles soient bonnes, mauvaises et déraisonnées. Laisser agir sa tête, c’est raisonner et penser un peu comme tourner en rond dans le vide. C’est un peu le dialogue inter-religieux qui ne convertit quasiment personne et ne fait que mélanger erreur et vérité pour arriver à ce que l’abbé de Nantes appelle le MASDU (Mouvement d’Aspiration Spirituelle et de Démocratie Universelle), une sorte d’ONU d’essence spirituelle.
Par contre, si le cœur, siège de la tendresse et de l’amour, nourrit la tête, celle-ci choisira les actions à faire pour Dieu, pour obéir à Dieu, pour obéir et se donner à Celui qui est venu sur la terre pour nous rouvrir le Ciel en passant par la Croix. « Le disciple n’est pas au-dessus du Maître ». Il doit suivre le même chemin. La Raison fait prendre à l’Amour les décisions nécessaires, souvent insensées, pour obéir à notre Roi, Notre Seigneur Jésus-Christ. Et là, il faut se remettre en question à chaque minute de notre vie. Aimer, c’est donner sa vie à ceux que l’on aiment. Et donner sa vie, c’est donner chaque seconde de sa vie ; s’oublier pour ne penser qu’à ceux qu’on aiment ; c’est passer par la Croix. C’est donc prendre des décisions, parfois dures pour soi et pour les autres, mais douces et tendres au cœur de Dieu, notre Père. Désobéir à la Curie romaine et au Pape : Quel drame et quel calvaire cela a été pour Mgr Lefebvre ! Mais en faisant cela ; Mgr obéissait à 20 siècles de Foi catholique, enseignée depuis la Pentecôte par St Pierre et ses successeurs.
A Capharnaum, Sa ville, Notre Seigneur explique le Pain de Vie et dit : « Qui mange ma Chair et boit mon Sang a la Vie éternelle », certains disciples s’en vont. Notre Seigneur ne les rappelent pas : « Attendez… revenez… on va discuter… voir ce qu’on peut faire… Trouver un consensus… » Non, Il les laissent partir. La Vérité ne se divise pas. Annoncer à nos compatriotes la Vérité, la Voie et la Vie n’est pas facile. Parfois la Charité nous oblige à maintenir notre position contre vents et marées, donc à souffrir moralement et aussi physiquement.
Nous connaissons tous la célèbre, mais triste, phrase de Paul VI : « Les fumées de Satan sont entrées au Vatican ». Ces funestes fumées sataniques ont toujours essayé de pénétrer au Vatican. Une fenêtre s’est ouverte avec le funeste ralliement à la république, fait par Léon XIII. L’aboutissement de ce ralliement s’est accompli à Vatican II. N’a-t-on pas entendu un des pères conciliaires chanter victoire en disant : « Vatican II c’est 1789 dans l’Eglise ». Certes tous les Membres de la Curie romaine ne sont pas intoxiqués par cette infernale fumée. Allons plus loin : un même Membre de dicastère romain peut avoir une partie de lui-même intoxiquée par la satanique fumée et une autre partie saine, c’est-à-dire en accord avec la Révélation et la Tradition de l’Eglise. Mais si, par exemple, ouvrant un pot de confiture, nous nous apercevons qu’il sent l’arsenic, nous ne le mangeons pas, même si la dose de poison s’avère être très faible. « Que votre oui soit oui … .
Autre chose, nous entendons dire : « Il faut examiner le Concile à la lumière de la Tradition ». Pourquoi cette précision est-elle nécessaire ? Ce Concile serait-il, à l’instar de la nouvelle Messe, équivoque ? Il est donc empoisonné et de ce fait, inutilisable. La Charité, au nom de la Vérité, demande alors de refuser ces textes équivoques. C’est ce que Mgr Lefebvre et tous ceux qui l’on suivi, ont fait et font encore. Comme dans le domaine de la Foi et de l’oecuménisme rien n’a changé, Rome est toujours enfumée, la FSSPX est devenue la forteresse à abattre, à diaboliser, si je peux me permettre ce terme. On peut penser ici à la chanson de Guy Béart : « Cet homme a dit la Vérité, il doit être éxécuter ».
Ce mois de juin, La curie romaine lance un ultimatum à la FSSPX, nouvelle colonne infernale contre les Vendéens, en quelque sorte. Il faudrait, qu’à l’exemple des prêtres « jureurs » de la Révolution française, les Responsables de la FSSPX acceptent le ralliement définitif à la république conciliaire. Quand à nous, catholiques, désireux de garder la foi catholique dans toute sa Vérité, n’oublions pas tous ces prêtres, religieux, religieuses et laïcs qui sont morts dans les noyades de Nantes, sur les pontons de Rochefort, à l’ile Madame, sous le couperet de la guillotine, comme les carmélites de Compiègne, etc… Nos aieux n’ont pas baissé pavillon devant les colonnes infernales. Ils ont donné leur vie : « Pour Dieu et pour le Roi ».
Notre devoir est donc de soutenir la forteresse FSSPX, avec toute la charité et l’amour possible : Ubi Caritas et Amor.… Il faut tenir tant que le pot de confiture ne sera pas sain et que les couloirs du Vatican sentiront l’odeur âcre de l’infernale fumée, dont a parlé le pape Paul VI.
Terminant ce mot, je reçois le bulletin d’André Noël 2102. je ne puis m’empécher de reproduire en partie son dernier article. Sa lecture sera une leçon de courage pour nous tous, car le combat n’est pas terminé, loin s’en faut :
(Début de l’extrait) Il n’y aurait que 5000 catholiques en Algérie contre 25000 évangélistes alors que l’Eglise y a prospéré dès les premiers siècles de son histoire. Saint Augustin était un Berbère ! Pourquoi ces musulmans ne se sont-ils pas tournés vers l’Eglise catholiques ? La réponse nous est fournie par Abdellah Lounnas, Kabyle, dans une édifiante et boulversant interview publiée dans « Famille Chrétienne » (n°1586).
Son grand-père lui a mis en main un Evangile en bande dessinée, distribué par des évangéliques au départ d’Orly . Il est conquis par la personne de Jésus et de son enseignement. Alors dit-il « je suis allé à Notre-Dame d’Afrique, où l’on m’a dit de m’adresser aux Pères Blancs de Tizi-Ouzou, unique communauté catholique de Kabylie. Je dois avouer que j’ai été assez déçu. Ils étaient opposés aux conversions de musulmans ».Il se tourne donc vers les évangéliques. Mais bientôt, il se rend compte que leur enseignement ne correspond pas à celui des Evangiles, sur la tradition notamment. « Ensuite – continue-t-il – il y eut la phrase de Jésus à Pierre « Tu es Pierre, et sur cette pierre, je bâtiai mon Eglise ». Ce ne pouvait être une « Eglise invisible » comme me le disait les pasteurs, puisque l’Ecriture ne le précisait ». Alors il quitte les protestants. « J’ai perdu tous mes frères. Ce ft très dur ». Il se tourne à nouveau vers l’Eglise catholique. On est en admiration devant tant de persévérance ! Faut-il que la grâce du Saint-Esprit soit puissante pour attirer les âmes en quète de vérité vers son Eglise en dépit de la défaillance de son « personnel » ! … Comment-a-til alors été reçu dans l’Eglise ? « Mon arrivée chez les catholiques n’a pas été facile. D’abord parce que, en plus des cinq pères Blancs, nous n’étions alors que deux laïcs ! Ensuite parce que l’accueil n’a pas été chaleureux. Enfin la liturgie était en français et non pas en kabyle comme chez les protestants ».
« Dieu fait des miracles. Aujourd’hui, nous sommes une trentaine de fidèles ayant pour la plupart entre 25 et 35 ans ». Il faut rien moins qu’un miracle pour devenir catholique en Algèrie malgrè l’opposition de l’évêque et du clergé, sans évoquer la persécution des autorités algériennes. Abdellah Lounnas aimerait que l’Eglise « soit à l’avant-garde. Mais le mot « évangélisation » est un mot tabou pour l’Eglise catholique ». Aussi ce n’est pas en s’appuyant sur cette Eglise-là qu’il entend rester ferme dans la foi catholique, mais sur celle des premiers siècles dont le sang des martyrs a fécondé le Maghreb : « Nous avons, pour nous donner du courage, les exemples des saints et des martyrs d’Afrique du Nord, comme sainte Félicité, sainte Perpétue ou l’évêque Cyprien. Quitte à déplaire à certains, je le dis bien haut et fort : je ne me tairai pas ! ». (fin de l’extrait).
En la fête des Saints Cyrille et Méthode
Jean BOJO
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