Le mot du Président
CREDO n° 177 (Octobre 2006)
hers amis,
« Extra Ecclesiam nulla salus ».
« Je reconnais que personne ne peut être sauvé en dehors de la Foi que professe, croit, prêche et enseigne la sainte Eglise catholique, apostolique et romaine ».
Ces paroles ont été dites par le pasteur suédois luthérien Sten Sandmark ; les premières, dans sa paroisse d’Oskarsham, en septembre 2005 lors de la rencontre avec le pèlerinage de l’UNEC, auquel je participais comme organiste et responsable des chants liturgiques. Les secondes à Saint-Nicolas-du-Chardonnet le 30 juillet 2006 lors de la cérémonie d’abjuration.
Pour arriver à ce 30 juillet, il aura fallu plusieurs années de réflexion. Cette Eglise de Suède passée à la réforme de Luther a conservé beaucoup du rite catholique d’avant la réforme conciliaire. L’autel n’est pas face au peuple ; la table de communion est bien souvent tout en demi-cercle devant l’autel. Notre pèlerinage nous a mené sur les pas de sainte Brigitte. Nous avons donc été à Vadstena sur le tombeau de la sainte. Dans la Basilique où se trouve ce tombeau, il y a deux autels : l’un normal très beau, très stylé, dos au fidèles, c’est celui dont se servent les luthériens ; l’autre devant le précédent, simple table, c’est celui des catholiques !
Depuis des années le pasteur Sandmark se trouvait mal à l’aise dans sa fonction à cause de l’invalidité des sacrements qu’il conférait. Pendant 5 années, il a confessé en milieu carcéral. Il entendait les confessions comme un psychiatre écoute ses malades, mais il leur proposait Jésus-Christ, tout en reconnaissant :
» je ne les ai pas absous ». Pour la Sainte Messe, même dilemme : « Nous n’avons pas la succession apostolique et ma messe est invalide : il n’y avait pas de transsubstantiation. Lorsque j’ai découvert cela, ce fut un drame ».
D’autre part, depuis 2005, deux femmes évêques ont été introduites dans l’Eglise luthérienne, dont une se dit lesbienne et un des évêques hommes est marié pour la 3e fois et pour couronner le tout, à cela s’ajoute l’acceptation du « mariage » homosexuel.
« Tout cela m’a moralement obligé de sortir d’une structure dans laquelle je ne pouvais plus figurer comme un des responsables ».
Le pasteur confie alors au seul évêque catholique de Suède son désir de se convertir. Celui-ci lui conseille de rester luthérien, tout en étant catholique de cœur …
« Je ne pouvais pas quitter le luthéranisme pour le retrouver de l’autre côté » :
nous confiait aussi le pasteur lors de notre première rencontre.
C’est alors que la Providence, nous a mis sur sa route. Notre pèlerinage a célébré dans son église une messe chantée. Tout y était : enfants de chœur, encensement, orgue, grégorien et cantiques. Le pasteur, qui nous avait accueilli à bras ouverts, pourrait-on dire, a assisté à cette messe au premier rang, avec son adjoint, Joacim, un jeune séminariste. S’est déroulé devant ses yeux ce qu’il cherchait depuis des années : la messe qui était célébrée en Suède avant Vatican II lorsque lui-même n’avait qu’une dizaine d’années. Après cette Messe, le pasteur nous a reçu dans son presbytère, où il s’est confié à nous, heureux, comme délivré de toutes ses angoisses.
Après le pèlerinage, la FSSPX a pris contact avec le pasteur. En mars de cette année, il a fait une déclaration à la presse et à la télévision suédoise et allemande dans laquelle il disait qu’il se convertira à l’Eglise Catholique le 30 juillet à Saint-Nicolas à Paris. Cette déclaration lui a valu quelques 400 articles de journaux.
« Je retourne à l’Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique pour retrouver la foi dans son intégrité », et surtout « pour sauver mon âme ».
Je ne puis résister de vous transcrire quelques passages du dernier sermon adressé à ses paroissiens le dimanche 16 juillet dernier :
« Pourquoi je retourne à l’Eglise de mes aïeux d’avant 1517 ? Il n’y a qu’un seul Dieu qui se révèle comme une Trinité … Le Fils de Dieu, envoyé par le Père, s’est incarné en devenant homme pour nous libérer du péché et de la mort par son sacrifice sur la Croix. Il a fondé seulement UNE Eglise, et il l’a fondée sur Saint Pierre (Mt 16,16–19). Elle est sa propre fondation pour la salut, pour continuer le travail de Notre Seigneur après sa résurrection et ascension en prêchant l’Evangile, en offrant le Saint Sacrifice de la Messe, l’administration des sept sacrements et la charge reçue d’être les bergers du troupeau. « Comme le Père M’a envoyé, ainsi Je vous envoie » (Jn 20,21).
« Puisqu’il n’y a qu’UN seul Dieu, il n’y a également qu’UN seul Rédempteur, Notre Seigneur Jésus Christ. De la même façon il n’y a qu’une seule religion instituée par le Fils de Dieu lui-même : l’Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique : Corps Mystique du Christ (1 Cor 12,27). Seul Saint Pierre a reçu le pouvoir de mener le troupeau (Jn 21,15–17). Il a fondé l’église locale de Rome où il devait être martyrisé. Dans le pape romain nous trouvons le successeur légitime de Saint Pierre.
« Il est nécessaire d’appartenir à cette Eglise pour obtenir le salut : « Celui qui vous écoute, M’écoute ; et celui qui vous méprise, Me méprise ; et celui qui Me méprise, méprise Celui qui M’a envoyé » (Lc 10,16).
» … Après de longues années de combat et de prière, j’ai décidé de quitter cette communauté pour retourner à l’Eglise qui a été fondée par le Christ Lui-même, l’épouse de l’Agneau sacrifié. L’Eglise à laquelle je retourne se trouve actuellement elle-même affligée par une crise sévère. A elle (et seulement à elle), le Christ a promis que « les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle » (Mt 16,18).
« Je promets de prier pour tous les Chrétiens, et moi-même je vous demande de m’inclure dans vos prières. Mon espoir, c’est que nous retournions tous à la sécurité du troupeau du Christ et que nous trouvions à la fin le Salut éternel.
« J’adresse cette prière pleine d’espérance d’une façon particulière à Notre Dame, la Mère du Dieu incarné qui, dans son état immaculé et virginal, est le prototype de l’Eglise. Sainte Brigitte, forte dans la foi et unie avec l’unique Eglise de Rome, intercédez pour votre pays et mon pays natal, la Suède.
« Veritas liberabit vos – La Vérité vous libérera (Jn 8,32). »
La veille de la cérémonie d’abjuration, lors d’un entretien l’abbé Lorans lui demandait quels étaient les saints qui par leurs exemples ou leurs écrits ont préparé le chemin, le pasteur répondit ceci :
« J’ai lu les révélations de Sainte Brigitte, Saint Jean de la Croix, Thomas a Kempis, Sainte Thérèse d’Avila. Ils ont été mes guides spirituels, mais un jour j’ai découvert la Sainte Vierge Marie. (Ici le pasteur converti marque un long silence, ses yeux sont embués de larmes) Nous avons certes de belles statues de Marie dans nos églises en Suède, mais ce ne sont que des statues. Maintenant je l’ai découverte, elle, et je lui parle. Je ressens l’intime corrélation qu’il y a entre la prière de la consécration à la messe et la Sainte Vierge Marie. C’est pourquoi je ne puis plus rester parmi les luthériens qui n’y croient pas ».
Durant ce mois d’août, l’ancien pasteur Sten Sandmark fait la retraite de 30 jours des Exercices de Saint Ignace. Ensuite il reprendra un temps d’études avant de recevoir la prêtrise. Son jeune adjoint, Joacim, qui l’a suivi dans toutes ses démarches, entre dans un séminaire de la FSSPX de langue anglaise.
Le futur abbé Sandmark a le projet de devenir missionnaire en Suède, en commençant par célébrer la sainte messe dans « une chapelle installée dans un garage », comme cela s’est passé bien souvent dans notre pays, la France, fille aînée de l’Eglise.
Notre bulletin ne pouvait passer sous silence cette conversion ; d’une part parce que la presse, si pourtant avide de spectaculaire, est restée silencieuse, sauf bien sûr celle de la FSSPX et quelques amis et d’autre part le choix fait par ce pasteur de venir à l’Eglise catholique, mais à l’intérieur de la FSSPX, est un choix mûrement réfléchi.
« Econduit » par l’évêque catholique de Suède, évêque pourtant successeur des apôtres, il a trouvé dans la Fraternité la Foi catholique dans sa totalité, dans son intégralité.
Soyons donc toujours fermes dans notre Foi et également patients mais surtout prions (n’oublions pas notre chapelet quotidien) pour que l’Eglise catholique, notre Eglise, cesse de s’égarer dans un humanisme, dépouillé du Divin, et retrouve la Voie de la Vérité qui conduit à la Vie.
Jean BOJO, en la fête de St Augustin, Ce 28 août 2006
Pour plus de renseignements
Credo
Revue bimestrielle de l’association « Credo » :
« CREDO, revue bimestrielle, composée par des laïcs, n’est pas une revue d’actualité mais veut être, tant dans le domaine spirituel que temporel, un stimulant pour les fidèles, un ciment pour soutenir la foi catholique, maintenir la Messe de toujours et transmettre toute la Révélation et la Tradition de l’Eglise Catholique, dans le sillage de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie‑X. »
Président de l’association : Jean BOJO
11, rue du Bel air
95300 ENNERY
33 (0)1 30 38 71 07
credocath@aol.com
Secrétariat administratif
2, rue Georges De LaTour
BP 90505
54008 NANCY
Coordonnées bancaires
CCP : 34644–75 Z – La source
Abonnement et ventes
Abonnement simple : 15 euros par an pour 6 numéros
Abonnement et cotisation :
– Membre actif : 30 euros.
– Membre donateur : 40 euros.
– Membre bienfaiteur : 80 euros.
CREDO est en vente dans les chapelles ou à défaut au Secrétariat à Nancy (adresse ci-dessus).