Les évêques africains défendent le pape
« Je demande aux Occidentaux de ne pas nous imposer leur unique et seule façon de voir. Dans des pays comme les nôtres, l’abstinence et la fidélité sont des valeurs qui sont encore vécues. Avec leur promotion, nous contribuons à la prévention contre le sida […] Nous ne pouvons pas promouvoir l’utilisation du préservatif, mais prêcher les valeurs morales qui, pour nous, demeurent valables, afin d’aider nos populations à se prémunir du sida : l’abstinence et la fidélité ».
Mgr Simon Ntamwana, archevêque de Gitega au Burundi, a dénoncé « le glissement de pensée » de l’Occident et son « hédonisme sexuel devenu omme un chemin incontournable ». « Ce n’est pas le préservatif qui va diminuer le nombre d’infections du sida, mais certainement une discipline que chacun doit s’imposer pour pouvoir changer d’attitude, une attitude qui va l’aider à échapper à un hédonisme qu’il ne peut plus contrôler ». Pour sa part, l’archevêque de Kinshasa (RDC), Mgr Laurent Onsengwo, a expliqué que le préservatif « aggrave le problème car il donne une fausse sécurité, une sécurité qui n’en est pas toujours une ».
Propos du pape en diverses occasions
10 juin 2005 – A des Evêques d’Afrique en Visite à Rome
Chers frères Evêques, je partage votre profonde préoccupation pour les ravages causés par le virus du SIDA et par les maladies qui y sont liées. Je prie en particulier pour les veuves, pour les orphelins, pour les jeunes mères et pour les personnes dont la vie a été détruite par cette cruelle épidémie. Je vous exhorte à poursuivre vos efforts pour combattre ce virus qui non seulement est meurtrier, mais menace sérieusement la stabilité économique et sociale du continent. L’Eglise catholique a toujours été en première ligne dans la prévention et dans le soin de cette maladie. L’enseignement traditionnel de l’Eglise a démontré être la seule façon intrinsèquement sûre pour prévenir la diffusion du SIDA. C’est pourquoi « l’affection, la joie, le bonheur et la paix apportés par le mariage chrétien et la fidélité, ainsi que la sécurité que donne la chasteté, doivent être continuellement présentés aux fidèles, spécialement aux jeunes » (Ecclesia in Africa, n. 116).
29 septembre 2006 – Aux Evêques du Malawi en Visite Ad Limina
La diffusion du SIDA augmente en raison de l’incapacité à rester fidèles à un unique partenaire dans le mariage ou à pratiquer l’abstinence ; … Ne cessez jamais de proclamer la vérité, et insistez sur celle-ci « à temps et à contretemps » (2Tm 4,2) car « la vérité vous libérera » (Jn 8,32).[…].
14 décembre 2006 – Au nouvel Ambassadeur du Lésotho
La plaie du SIDA, qui frappe plusieurs millions de personnes … a apporté d’indicibles souffrances …. Soyez assuré de la profonde préoccupation de l’Eglise catholique en vue de faire tout son possible pour soulager toutes les personnes frappées par cette cruelle maladie, ainsi que leurs familles. Dans les visages des personnes malades et mourantes, les chrétiens reconnaissent le visage du Christ, et c’est lui que nous servons lorsque nous apportons notre aide et notre réconfort aux personnes qui souffrent (cf. Mt 25, 31–40). Dans le même temps, il est d’une importance vitale de transmettre le message selon lequel la fidélité au sein du mariage et l’abstinence en dehors du mariage sont les meilleurs moyens d’éviter l’infection et de mettre un terme à la diffusion du virus. En effet, les valeurs qui découlent d’une compréhension authentique du mariage et de la vie de famille constituent la seule base sûre pour une société stable.
14 décembre 2006 – Au nouvel Ambassadeur d’Ouganda
La collaboration entre l’Eglise et la société civile a produit de nombreux fruits bénis en Ouganda, en particulier … dans la lutte contre le HIV/SIDA, où les statistiques confirment la valeur concrète d’une politique de prévention fondée sur l’abstinence et la promotion de la fidélité au sein du mariage. Je souhaite sincèrement que le peuple d’Ouganda continue à recevoir des bénéfices croissants de ce soutien.
14 décembre 2006 – Au nouvel Ambassadeur du Mozambique
Parmi les différentes œuvres de charité dans lesquelles l’Eglise est engagée, figurent l’assistance aux orphelins, dont le nombre augmente en raison de la tragédie du SIDA.
7 septembre 2007 – Rencontre avec les Diplomates, à Vienne, en Autriche
[…] L’Union européenne devrait par conséquent jouer un rôle de meneur dans la lutte contre la pauvreté dans le monde, et dans l’engagement en faveur de la paix. Nous pouvons constater avec gratitude que les pays européens et l’Union européenne sont parmi ceux qui contribuent le plus au développement international, mais ils devraient aussi faire valoir leur importance politique face, par exemple, aux très urgents défis portés par l’Afrique, aux horribles tragédies de ce continent telles que le fléau du SIDA. »
La situation en Afrique, vue de l’intérieur
Mgr Slattery, de Tzaneen, en Afrique du Sud, présente le documentaire intitulé « Semer dans les larmes », qu’il vient de réaliser avec le producteur Norman Servais, sur l’épidémie du SIDA dans son pays. Ce documentaire vient de gagner le « Grand Prix » au 22ème festival international multimédia catholique « Niepokalanow 2007 » : « En dépit de la promotion qui est faite dans les écoles pour le préservatif, il y a un taux de grossesse élevé parmi les filles en âge scolaire, parfois jusqu’à 20% ».
Mgr Slattery explique que les avantages économiques d’une telle situation sont réels, l’industrie du préservatif étant une industrie multimillionnaire. « L’Afrique du Sud et les pays voisins du Botswana et du Swaziland ont les taux d’infection les plus élevés au monde et les taux de distribution de préservatifs également les plus élevés. […] la conclusion est évidente : plus de préservatifs signifient plus de cas de SIDA et plus de morts […] Il est bien sûr ‘politiquement incorrect” aussi bien ici que dans le monde occidental, d’envisager l’éventualité que le préservatif puisse en réalité alimenter cette maladie mortelle au lieu de la freiner ».
L’objectif de l’Eglise dans le pays est de « lever le voile du secret sur le SIDA et d’inciter les gens à en parler ouvertement ». « On leur fait croire qu’il n’y a pas de véritable crise. Ils voient que beaucoup de jeunes meurent mais on leur dit qu’ils attrapent le SIDA parce qu’ils n’utilisent pas le préservatif correctement. Derrière tout cela il y a une croyance largement répandue selon laquelle les personnes qui meurent du SIDA ont été ensorcelées ».
« L’Ouganda a été le premier pays à combattre résolument l’épidémie du SIDA au début des années 90. La position forte et claire du président Museveni a constitué l’élément décisif qui a ralenti la diffusion du SIDA, faisant passer le taux de personnes affectées de plus de 25% à 6% en 2002. Il a prêché le bon sens et non le préservatif, encourageant l’abstinence avant le mariage et la fidélité dans le mariage, comme des valeurs culturelles ».
Mgr Slattery précise que des rumeurs sur le rôle de l’abstinence et de la fidélité pour combattre le SIDA, circulent au sein du gouvernement d’Afrique du Sud.
Ile Maurice : l’évêque de Port-Louis s’exprime sur le SIDA
Il explique son soutien au Pape
ROME, Lundi 23 mars 2009 (ZENIT.org) – « Si on n’y met pas l’âme, si on n’aide pas les Africains, on ne peut pas résoudre ce fléau par la distribution de préservatifs », souligne Mgr Maurice Piat, évêque de Port-Louis, à l’Ile Maurice, dans un communiqué de l’évêché.
Revenant sur la réponse faite par Benoît XVI à un journaliste durant le vol qui le conduisait en Afrique, concernant la position de l’Eglise, « considérée comme n’étant pas réaliste et efficace », dans sa façon de lutter contre le SIDA, Mgr Piat estime que « le pape a tout à fait raison lorsqu’il dit que le problème du SIDA ne peut être réglé simplement en distribuant des préservatifs ».
Le communiqué de l’évêché rappelle que le pape, dans sa réponse, dit explicitement qu” « on ne peut pas surmonter ce problème du SIDA uniquement avec des slogans publicitaires » ; que « la solution se trouve dans un double engagement : une humanisation de la sexualité et l’assistance humaine et spirituelle des malades du SIDA ».
Pour expliquer pourquoi il donne raison au pape, Mgr Piat reprend une partie de son message de Noël de 2005 rapportant qu’après « des recherches faites en Afrique du Sud, des organismes ont été surpris de voir la maladie se répandre très vite malgré les tonnes de préservatifs déversés dans les lycées, les collèges, les universités ». Ces chercheurs ont alors constaté que « quand des gens bien intentionnés viennent dans des collèges faire des campagnes d’information et de prévention par rapport au SIDA et qu’ils proposent le préservatif comme seul moyen de prévention, ce qui se passe en fait c’est que des jeunes qui jusque-là s’abstenaient de relations sexuelles par peur du SIDA, comprennent alors qu’ils peuvent avoir des relations sexuelles autant qu’ils veulent, en toute sécurité, pourvu qu’ils se servent du préservatif ».
Ces jeunes « commencent alors à avoir une vie sexuelle active et souvent dispersée en se protégeant avec un préservatif » et après un temps, poursuit le communiqué, soit eux, soit leurs partenaires commencent à en avoir assez du préservatif « gêneur », ou bien ils négligent d’en avoir toujours sous la main, et de plus en plus prennent des risques en ayant des relations sexuelles non protégées ». « Et c’est souvent ainsi qu’ils attrapent le virus et deviennent des agents propagateurs de la maladie », expliquait alors Mgr Piat.
Ce qui est grave, estime-t-il, « ce n’est pas de se servir d’un préservatif si on ne peut s’empêcher d’avoir des relations sexuelles à risque et qu’on veut se protéger ou protéger sa partenaire, mais c’est de laisser entendre aux jeunes qu’ils peuvent avoir la vie sexuelle la plus désordonnée qui soit avant le mariage et qu’ils seront toujours en sécurité pourvu seulement qu’ils se servent d’un préservatif ».
Pour l’évêque de Port-Louis, le pape, dans sa réponse au journaliste, a fait appel « à un certain sens de la dignité humaine dans la manière de vivre la sexualité ». De fait, explique-t-il, « dans un pays comme l’Ouganda, c’est grâce à une campagne d’éducation en vue d’une abstinence avant le mariage et la fidélité dans le mariage que le taux de propagation de l’épidémie a sensiblement baissé ces dernières années ». L’évêque de Port-Louis assure que pour prévenir l’expansion du SIDA d’une manière durable, « il faut croire en la capacité des jeunes de vivre une sexualité épanouie et responsable dans les paramètres de la fidélité et de l’abstinence ».
« Le changement de comportement auquel sont conviés les jeunes est un processus à promouvoir aussi bien par les adultes que par les jeunes eux-mêmes », souligne-t-il dans le communiqué de l’évêché. Enfin, Mgr Piat déplore « les campagnes de distribution tous azimuts de préservatifs », car selon lui « elles laissent entendre que l’épidémie peut être jugulée par des moyens purement mécaniques ». Pour être durable, estime-t-il « ce combat doit aussi faire appel à des ressources humaines plus profondes et plus solides à long terme ».
Entretien avec le président du Burkina Faso Blaise Compaoré :
Vous présidez personnellement le Comité national de lutte contre le sida. Pourquoi ?
C’est un engagement moral quand on est responsable d’une communauté de 12 millions de personnes. En Afrique de l’Ouest, le sida menace la vie de millions d’hommes et de femmes. Son impact sur la société est considérable. Le chef de l’Etat doit être à l’avant-garde. Le Burkina a développé un cadre stratégique classique avec les éléments clés de la lutte contre le sida : la prévention, le suivi épidémiologique, et la prise en charge des malades. Nous commençons à enregistrer des résultats – le taux de prévalence est passé de 7% en 1997 à 4% en 2003. […]
Face aux organismes internationaux, il faut savoir résister. On peut nous conseiller, mais pas faire à notre place. […] Les Européens n’éprouvent pas le danger du sida de la même manière que nous. Pour les Burkinabés, le danger est immédiat. La pandémie est une réalité visible, elle frappe votre famille, vos amis les plus proches. En Europe, vous avez peut-être le loisir de faire des thèses pour ou contre la morale. Au Burkina, nous n’avons pas le temps. […] Il y a souvent un gouffre entre ce que disent les médias et ce qui se passe sur le terrain. En Afrique, nous vivons avec le sida au quotidien. Le débat sur le préservatif, tel que vous le présentez, ne nous concerne pas. Les Français aiment la polémique, c’est leur côté gaulois ! Certains critiquent la position de l’Eglise en prétendant défendre les Africains. Soit. Mais la plupart n’ont jamais mis les pieds chez nous ! Je leur conseille de venir faire un séjour au Burkina. Chez nous, l’imam, le prêtre et le chef coutumier travaillent de concert : tous ont l’ambition d’affronter le même mal. Se focaliser sur le préservatif, c’est passer à côté du problème du sida. […]
Beaucoup de gens ignorent le travail de l’Eglise en Afrique. En France, l’intelligentsia ne comprend pas cette proximité avec les responsables catholiques. Chez nous, l’Eglise est d’abord synonyme d’écoles et de dispensaires. Le débat sur le sida n’est pas théorique, il est pratique. L’Eglise apporte sa contribution. Si l’abstinence est un moyen de prévention, nous n’allons pas nous en priver ! […]. L’Eglise n’a pas le monopole de l’abstinence ! En tant que chef de l’Etat, j’ai pris des engagements dans ce sens depuis 2002 dans le cadre de la campagne « C’est ma vie ». L’objectif était de mettre les gens devant leurs responsabilités. Parmi les engagements proposés, certains faisaient directement appel à l’abstinence : « J’ai décidé de m’abstenir de tout rapport sexuel quand mon mari (ma femme) est absent(e) », et « J’ai décidé de m’abstenir de toute relation sexuelle jusqu’au mariage ». »
NB de Tonton Jean : Dans un autre entretien ce président a dit ceci : « Il faut savoir qu’un préservatif qui a été utilisé est très souvent retourné lavé et ressert soit pour le même usage soit pour boire de l’eau, etc… ».
Maintenant la question qui a été posée au pape dans l’avion le conduisant en Afrique.
Et la réponse qui a fait scandale :
Q – Votre Sainteté, parmi les nombreux maux qui affligent l’Afrique, il y a également en particulier celui de la diffusion du SIDA. La position de l’Eglise catholique sur la façon de lutter contre celui-ci est souvent considérée comme n’étant pas réaliste et efficace. Affronterez-vous ce thème au cours du voyage ?
R – Je dirais le contraire : je pense que la réalité la plus efficace, la plus présente sur le front de la lutte conte le SIDA est précisément l’Eglise catholique, avec ses mouvements, avec ses différentes réalités. Je pense à la Communauté de Sant’Egidio qui accomplit tant, de manière visible et aussi invisible, pour la lute contre le SIDA, aux camilliens, à toutes les sœurs qui sont à la disposition des malades… Je dirais qu’on ne peut pas surmonter ce problème du SIDA uniquement avec des slogans publicitaires. Si on n’y met pas l’âme, si on n’aide pas les Africains, on ne peut pas résoudre ce fléau par la distribution de préservatifs : au contraire, le risque est d’augmenter le problème. La solution ne peut se trouver que dans un double engagement : le premier, une humanisation de la sexualité, c’est-à-dire un renouveau spirituel et humain qui apporte avec soi une nouvelle manière de se comporter l’un avec l’autre, et le deuxième, une véritable amitié également et surtout pour les personnes qui souffrent, la disponibilité, même au prix de sacrifices, de renoncements personnels, à être proches de ceux qui souffrent. Tels sont les facteurs qui aident et qui conduisent à des progrès visibles. Je dirais donc cette double force de renouveler l’homme intérieurement, de donner une force spirituelle et humaine pour un juste comportement à l’égard de son propre corps et de celui de l’autre, et cette capacité de souffrir avec ceux qui souffrent, de rester présents dans les situations d’épreuve. Il me semble que c’est la juste réponse, et c’est ce que fait l’Eglise, offrant ainsi une contribution très grande et importante. Nous remercions tous ceux qui le font.
De Tonton Jean à ceux et celles qui liront tout ce texte que j’ai « pioché » sur internet : Je laisse à chacun de conclure . Est-ce absurde ce qu’a dit le Saint Père ?
Jean BOJO, Président de CREDO
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