S.O.S Mamans – Journal de bord n° 73 – Hiver 2016/​2017 – Le baptême d’un bébé sauvé


Le bap­tême d’un bébé sauvé

Mercredi 19 octobre 2016

Un mot pour les bap­têmes dif­fi­ciles à obte­nir après un sau­ve­tage d’un bébé.

Certains de nos dona­teurs insistent for­te­ment sur la néces­si­té de bap­ti­ser « nos » enfants sau­vés. Nous le savons bien, mais c’est très dif­fi­cile. Ces jeunes filles – et déjà leurs parents – sont sou­vent très éloi­gnés de toute pra­tique reli­gieuse chré­tienne, même en Bretagne et au Beaujolais. Et quand il s’agit d’autres reli­gions, notam­ment musul­mane, il fau­drait car­ré­ment deman­der d’abord leur propre conver­sion. Et là nous nous heur­tons à un mur. L’évêque mel­chite (uni à Rome) d’Amman/Jordanie nous a confié sur place il y a une quin­zaine d’années : « Les conver­sions ici sont qua­si­ment impos­sibles. J’ai 72 ans, mais je n’ai connu dans ma vie qu’une seule conver­sion à N.S. Jésus Christ ; tous les autres bap­têmes d’adultes, s’il y en avait, ont été deman­dés par inté­rêt, par exemple pour obte­nir plus faci­le­ment une bourse pour étu­dier dans une uni­ver­si­té jésuite en Californie/​USA… Nous avons tout essayé. J’ai ins­tal­lé 4 sœurs au cœur d’une grande ville au nord du Liban, et aujourd’hui, 10 ans après, elles sont deve­nues les anges du quar­tier, aimées par tous, mais pas une seule conver­sion à la foi catho­lique ! » Et il pour­sui­vit : « Il faut com­prendre que l’Islam est comme une triple arma­ture for­cée pen­dant de longs siècles sur ces pauvres gens : la vio­lence, la concu­pis­cence et le men­songe. Ils en sont comme ensor­ce­lés, obsédés. »

Un prêtre auquel nous avons récem­ment par­lé de notre tris­tesse de voir si peu de bap­têmes entre nos bébés sau­vés, nous a dit ceci : « Mais c’est déjà admi­rable ce que vous réus­sis­sez, avec la grâce de Dieu, auprès de ces jeunes mamans ! Sauver une vie, c’est abso­lu­ment extra­or­di­naire, et vous en avez sau­vé des cen­taines ! Maintenant ne deman­dez pas encore plus, en vou­lant aus­si obte­nir leurs bap­têmes. Sachez que nous mobi­li­sons par­fois un monas­tère entier pour obte­nir une seule conver­sion, et vous vou­lez obte­nir cela dans la fou­lée pour des cen­taines de vies sauvées ? »

C’est vrai, une conver­sion est une chose tel­le­ment énorme qu’elle est presque inima­gi­nable, mira­cu­leuse, seule­ment pos­sible à Dieu. Les gens sont enfer­més, embour­bés, dans leur vie habi­tuelle, y com­pris leurs mau­vaises habi­tudes, un peu comme ces Musulmans. Pour sor­tir de cette arma­ture, il faut un cou­rage et une force héroïques. L’Eglise, dans sa sagesse, sait que son expan­sion se fonde sur­tout sur le bap­tême des enfants dans les familles catho­liques, et seule­ment de façon aléa­toire aus­si par des conver­sions. Ainsi l’Allemagne, pays majo­ri­tai­re­ment pro­tes­tante depuis sa réuni­fi­ca­tion en 1990, est rede­ve­nue récem­ment un pays majo­ri­tai­re­ment catho­lique, par le seul fait que les Catholiques, pour­tant peu pra­ti­quants, font encore plus sou­vent bap­ti­ser leurs enfants que les Protestants. Le bap­tême des enfants est la base de vie de l’Eglise.

Nous ne per­dons pour­tant pas le cou­rage et nous par­lons à toutes nos petites mamans du bap­tême, même si ce serait un miracle si la jeune maman l’acceptait pour son bébé, ce qui est déjà arri­vé. Il paraît que les miracles per­son­nels – faits de Dieu – sont aus­si nom­breux que les étoiles du ciel… Et puis, l’Esprit Saint ne suivra-​t-​il pas « nos » bébés, sau­vés avec Son secours, d’un Amour tout à fait par­ti­cu­lier tout le long de leur vie ? Nous en sommes convain­cus, et nous confions à Dieu, avec notre impa­tience, notre désir de leurs baptêmes.

Samedi 17 décembre 2016

Une dona­trice nous écrit : « J’ai avor­té mon 3ème enfant, j’ai deman­dé à nou­veau un 3ème et je l’ai reçu (j’avais trop de remords). Mais je ne vous raconte pas les hor­reurs qui ont sui­vi sur mes petits enfants ! Rien ne se perd. On paye de géné­ra­tion en géné­ra­tion, et de vie en vie… » (A.M.S.) – Madame, le par­don divin, en confes­sion, vous ren­dra plus blanche que la neige, c’est ce que nous révèle notre divine foi catho­lique ! Et nous osons croire que ce par­don s’étendra jusqu’à vos petits enfants !

Veillée de noël, 24 décembre 2016

Un grand dona­teur nous écrit : « Bonjour à tous ! Comme vous le voyez, je sou­tiens (modes­te­ment) SOS MAMANS sans adhé­rer aux autres acti­vi­tés de l’UNEC. La rai­son est que je ne suis pas chré­tien… J’aiderais SOS MAMANS même si elle éma­nait de Marxistes ou de Musulmans ! Et je me demande pour­quoi ce n’est pas le cas ? Et sur­tout pour­quoi seule une infime mino­ri­té de Chrétiens se consacrent à cette action ? Ce que vous faites est admi­rable et le fait que vous êtes seuls à le faire, selon ce que je vois, met en évi­dence l’horreur de la socié­té dans laquelle nous vivons… Bonne Année ! » - Voici une par­tie de notre réponse : « Nous avons beau­coup d’amis de votre genre, on pour­rait les appe­ler les ‘Chrétiens ano­nymes’ selon l’expression du pape Benoît XVI. La France, en effet, n’est pas aus­si déchris­tia­ni­sée que cela, vous en êtes la preuve : quand on pré­sente une vraie action de cha­ri­té, les cœurs s’ouvrent, les coopé­ra­teurs accourent, le feu de la véri­table cha­ri­té éclate et se pro­page… Par exemple toutes nos dix dames « héber­geuses » sont non-​pratiquantes sauf une seule. De même nos chauf­feurs de taxi pari­siens, nos pas­seurs vers la Russie (pour sau­ver nos pros­ti­tuées russes enceintes vers leur patrie), etc. Courage, cher Monsieur, et conti­nuez à cher­cher le Christ Sauveur en pra­ti­quant sa Charité divine, et vous Le trouverez !»

Samedi 31 décembre 2016

Revenons à notre petite maman Amanda (il faut relire son cal­vaire quo­ti­dien que nous avons résu­mé en juin 2015 dans notre « Livre de bord », pages 231 et 232…). Amanda n’a tou­jours pas réus­si à sor­tir de sa misère, en dépit de nos maintes aides. Elle a main­te­nant trois jeunes enfants, dont le pre­mier, Marie, est atteinte aux pou­mons et doit res­pi­rer la nuit avec un appa­reil. Là elle nous annonce qu’elle est tom­bée enceinte de nou­veau, mais elle est tou­jours sans conjoint. Elle hésite entre l’avortement et … le sui­cide. Et voi­là que nous la ren­con­trons de nou­veau, avec des bles­sures par­tout : un gros maca­ron sous l’oeuil, l’épaule et une main enve­lop­pées d’énormes pan­se­ments qu’on lui a appli­qués aux urgences de l’hôpital . La rai­son ? En foui­nant dans les pou­belles pour trou­ver quelque chose à man­ger, elle s’est fait vio­lem­ment atta­quer « par 3 noirs et 2 arabes » qui l’insultaient pour avoir tou­ché aux pou­belles en la tabas­sant sui­vant leur bon plai­sir. C’est ignoble de voir les pauvres atta­quer les pauvres, et en plus les plus pauvres de toutes, les petites mamans enceintes en situa­tion pré­caire essayant de sur­vivre ! En dépit de nos efforts depuis plu­sieurs années pour la sor­tir de son enfer, en lui pro­po­sant notam­ment un démé­na­ge­ment en pro­vince où nous avions déni­ché un châ­teau pour l’accueillir et qu’elle a visi­té avec nous, Amanda est trop faible pour prendre des déci­sions fermes et pour s’arracher de sa triste situa­tion. En dépit de tout cela nous conti­nuons notre sou­tien depuis des années, cette fois-​ci en lui confiant 500 Euro : pour la crèche (200 E), pour l’appareil de Marie qui doit être rechar­gé tous les mois (100 E), pour ses médi­ca­ments (100 E), et un peu pour man­ger (100 E). Et que Dieu fasse le reste ! Certains aux­quels nous racon­tons l’histoire d’Amanda nous conseillent « de la lais­ser tom­ber », voire de l’aider à se faire sté­ri­li­ser pour évi­ter des nou­velles gros­sesses. Mais nous croyons fer­me­ment en Dieu et sa Miséricorde, et en la salu­bri­té de ses pré­ceptes. En plus les pauvres sont nos rois. En atten­dant le nou­veau petit bébé – sau­vé – gran­dit dans le sein de sa mère, Deo gratias !

Mardi 17 jan­vier 2017

Nous voyons avec grand inté­rêt la nais­sance en France d’un nou­veau par­ti poli­tique « Civitas » qui se veut tota­le­ment catho­lique, notam­ment par rap­port à la Vie et la Famille. Nous les encou­ra­geons, forts de nos propres expé­riences avec AMEN pen­dant les 8 der­nières années. Notre convic­tion était dès le départ qu’il faut arri­ver à fon­der un par­ti à 100% catho­lique et sans com­pro­mis dans ce pays où encore 70% de la popu­la­tion est bap­ti­sée sui­vant les sta­tis­tiques. Entre temps c’est fait : c’est donc l’association Civitas qui s’est décla­rée par­ti poli­tique en 2016. Deo gra­tias ! Encore faut-​il du cou­rage pour se jeter dans la bataille, pré­sen­ter des can­di­dats, se battre pour les sièges des élus. Nous aurons aidé à pré­pa­rer le che­min et prou­ver la via­bi­li­té d’un tel pro­jet. Par ex. aux élec­tions régio­nales 2010 en Ile-​de-​France il fal­lait 226 can­di­dats, ce que nous avons réus­si avec la « Liste chré­tienne » for­mée avec nos amis de Solidarité-​France, avec des résul­tats variables de 1,9% des voix à Paris XVI et XVII, jusque 4,7% à Versailles etc. C’est dur, mais c’est le seul che­min pour débou­lon­ner les par­tis éta­blis qui sont pra­ti­que­ment tous sans ou contre Dieu, en leur enle­vant les sièges un par un. Le Protestant Donald Trump l’a fait, contre le « sys­tème », donc nous autres Catholiques aus­si nous pou­vons et devons le faire.

La lutte contre l’avortement passe aus­si par l’arène poli­tique, et ceux qui ne veulent pas entendre par­ler de cela cachent mal leur lâche­té. – Nous avions donc écrit à M. Escada, pré­sident du par­ti Civitas, si nous pou­vons être sûrs de leur déter­mi­na­tion sans com­pro­mis avant de recom­man­der leur par­ti. Il nous a répon­du ceci : « Notre inten­tion est bien de mener un com­bat catho­lique, pro-​vie et pro-​famille sans conces­sion. A ma connais­sance, il n’y a aucun autre par­ti que Civitas, par­mi ceux qui envi­sagent de se pré­sen­ter aux élec­tions légis­la­tives, qui a ins­crit à son pro­gramme l’abrogation de la loi Veil ain­si que l’abrogation de la loi Taubira AVEC EFFET RETROACTIF. »Avec effet rétro­ac­tif ? C’est génial d’aller jusque là. Car si aujourd’hui l’avortement est recon­nu assas­si­nat, eh bien hier c’était assas­si­nat aus­si, et logi­que­ment les mal­fai­teurs d’hier doivent être pour­sui­vis, y com­pris et sur­tout les pro­mo­teurs de l’avortement dans les rangs des gou­ver­nants, dépu­tés, méde­cins, juges, hos­pi­ta­liers, phar­ma­ciens… et pour­quoi pas aus­si des évêques qui n’osent pas défendre jusqu’au risque de leur vie les plus pauvres des pauvres, les bébés pas encore nés ?

Cher lec­teur, chère lectrice,

vous faites par­tie de nos dona­teurs ou coopé­rants, et nous nous fai­sons une joie de par­ta­ger avec vous, par le biais des extraits de notre “Journal de bord”, nos joies et nos peines. 

Ce “Journal” devient un monu­ment de l’es­pé­rance, prou­vant que le crime de l’a­vor­te­ment peut être vain­cu par la cha­ri­té chrétienne.

Nous sommes fiers et heu­reux de vous savoir à nos côtés. Restez y, s’il-​vous-​plaît !

Vous faites véri­ta­ble­ment par­tie de l’é­quipe de SOS MAMANS, mer­ci, et en avant !

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Dons immé­diats pos­sibles sur ce site Internet en page d’accueil, en spé­ci­fiant : « pour Sos Mamans ».

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