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Confrontée à la chute rapide du nombre de prêtres, les évêques français expérimentent de nouveaux modes d’organisation pastorale.
Lors de leur dernière assemblée de Lourdes, les évêques ont réfléchi sur les réponses à apporter au problème désormais dramatique de la raréfaction des prêtres diocésains : ils ne sont plus que 7500 en activité, avec un âge moyen de 58 ans (ou 73 ans en incluant les 7500 autres prêtres retraités, dont beaucoup sont d’ailleurs encore actifs). Même à Paris, qui avait connu un fort rajeunissement de son clergé sous l’épiscopat du cardinal Lustiger, la chute est préoccupante : seulement une cinquantaine de séminaristes, 7 ordinations prévues en 2010 et 4 en 2011 (contre 19 en 1993). Un certain nombre de diocèses ruraux auront bientôt la taille des grosses paroisses d’antan, avec moins de dix prêtres.
Face à la pénurie, plusieurs modèles d’organisation (parfois combinés) sont actuellement expérimentés :
Le regroupement de paroisses. Cette solution qui a prévalu a vite montré ses limites. Un prêtre peut-il s’occuper de 60 clochers, comme dans le diocèse de Langres ? Le diocèse d’Agen est passé en dix ans de 420 à 26 paroisses mais dans cinq ans, il n’y aura plus 26 prêtres.
Le recrutement massif de diacres. Le diocèse de Saint-Dié (Vosges), qui n’a aucun séminariste et dont la dernière ordination remonte à 2003, a lancé une campagne de recrutement de diacres permanents. Les responsables pastoraux ont repéré 70 candidats (hommes mariés, âgés entre 35 et 55 ans) et l’évêque proposera cette mission à 30 d’entre eux.
Le recours aux laïcs. Il est institutionnalisé sous diverses formes dans plusieurs diocèses (Poitiers, Créteil, Tulle, Châlons-en-Champagne…). Des laïcs bénévoles ou salariés sont chargés de responsabilités pastorales, les prêtres venant pour administrer les sacrements. Plus largement, on estime que 500 000 laïcs sont actifs dans les paroisses. Mais ce vivier tend aussi à s’épuiser.
L’appel aux prêtres étrangers, souvent africains, parfois asiatiques. Une forme d”« immigration choisie » qui n’est pas inépuisable : l’Église d’Afrique a également besoin de pasteurs.
L’appel aux communautés nouvelles et traditionnelles. Un choix fait par le diocèse de Fréjus-Toulon, d’abord par Mgr Madec puis par Mgr Rey, et qui a permis d’éviter le regroupement des paroisses. Son séminaire compte 80 séminaristes. D’autres diocèses emboitent le pas (Avignon).
La création de pôles missionnaires. Proposition exposée à Lourdes par Mgr Lebrun : abandonner le maillage territorial et créer des pôles missionnaires autour de prêtres vivant en communauté. Des équipes itinérantes composées de prêtres, religieux et laïcs mèneraient des missions d’évangélisation auprès de communautés de base animées par des laïcs.
Il faut enfin noter que la proportion des vocations destinées à la forme extraordinaire du rite romain ne cesse de croître, atteignant aujourd’hui le quart des vocations totales.
In du 1er décembre 2009