Mgr de Galarreta fustige « 50 ans d’esprit conciliaire libéral et moderniste » (1)
Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, ainsi soit-il. (2)
Messeigneurs, très chers confrères dans le sacerdoce, très chers ordinands, très chers fidèles
O bone Jesu fac cor nostrum secundum Cor tuum. Oportet Illum regnare.
Voilà deux phrases qui peuvent résumer le lien intime qui existe entre le sacerdoce et le Sacré-Cœur de Jésus, la dévotion au Cœur Sacré de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
O bone Jesu fac cor nostrum secundum Cor tuum !
Tout d’abord, que nous ayons un Cœur semblable au Cœur de Notre-Seigneur Jésus-Christ et puis que nous consacrions notre vie à faire régner le Cœur de Jésus.
On pourrait résumer ces liens intimes en disant que le prêtre doit se consacrer au Cœur de Jésus, qu’il doit se consacrer à la réparation et qu’il doit être apôtre du Cœur de Notre-Seigneur. Saint Thomas d’Aquin dit que l’homme est débiteur par rapport à Dieu à double titre. Premièrement en raison des bénéfices des bienfaits reçus. Par exemple, la création, l’incarnation, la rédemption, Notre-Seigneur Jésus-Christ, le Cœur sacré de Jésus. Mais qu’il est débiteur de Dieu aussi à cause du péché, par la nécessité de réparer, expier, satisfaire pour le péché qui offense Dieu. Et se consacrer, c’est donner à Notre-Seigneur, à son Cœur, nos personnes et nos biens, les biens extérieurs, les biens intérieurs, les biens d’ordre matériel, corporel, spirituel, les biens naturels et les biens surnaturels. Il s’agit donc de se donner, en profiter et en même temps de tout donner.
La consécration est une donation, par définition, totale. Et aussi pour toujours. Et on se donne au service en même temps que Notre-Seigneur Jésus-Christ. Le prêtre, il est l’homme de Dieu, le religieux de Dieu. Il est consacré et voué à Dieu. Toute sa vie est offerte et dévouée à Dieu. Voilà pourquoi nous devons accomplir plus que quiconque ce devoir qui est de charité, qui est d’amour et qui accomplit et parfait l’acte par excellence de la vertu de religion.
Oportet Illum regnare
En même temps, cette vie vraiment consacrée et totalement consacrée à Notre-Seigneur et à son Cœur réalise et établit, comme le montre le pape Léon XIII, la royauté de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Dans son encyclique Annum Sacrum, le pape rattache la consécration particulièrement à la royauté de Notre-Seigneur Jésus-Christ qui a un droit, par nature et par conquête, à cette consécration, à ce service qui a une vraie domination sur nous, sur tout, mais qui veut que par amour et pour répondre à son amour, vraiment et spontanément, nous nous consacrions à son service et nous proclamions donc par ces moyens-là, sa royauté, autrement dit la dévotion et la consécration au Sacré-Cœur est la meilleure façon d’établir le règne de Notre-Seigneur Jésus-Christ, dans nos cœurs et dans le cœur des fidèles, et dans la société.
Car cette dévotion définit mieux que toute autre la nature même de la royauté de Notre-Seigneur qui est une royauté d’amour, l’amour qui né de l’amour de Notre-Seigneur s’établit par la charité de Notre-Seigneur et par l’amour qu’en retour nous lui donnons. Et le propre de cette dévotion au Sacré-Cœur de Jésus est par la demande même de Notre-Seigneur Jésus-Christ, c’est la réparation, c’est cette obligation de satisfaire, de réparer, d’expier les péchés, nos propres péchés, les péchés des fidèles, les péchés des hommes. Car Notre-Seigneur Jésus-Christ lui-même a été avant tout réparateur et son amour est avant tout rédempteur et réparateur.
La réparation c’est une sorte de compensation qui est offerte librement aussi à Dieu, à Notre-Seigneur, à l’amour incréé, compensation pour les oublis, les indifférences, les offenses, les outrages, les injures. Il y a donc aussi, dit le pape Pie XI, un double titre, ou plutôt nous devons souffrir réparation au Cœur sacré de Jésus, réparation à double titre, de justice mais aussi et surtout de charité, d’amour. Et c’est pourquoi cet esprit de réparation, que nous pouvons satisfaire pour nos péchés, et nous pouvons aussi satisfaire pour le péché des autres. On peut satisfaire pour un autre, on peut réparer pour un autre. Voilà ce qui est demandé explicitement dans cette dévotion.
C’est surtout au Saint Sacrifice de la messe que nous pouvons le faire et comme nous l’a appris Mgr Lefebvre, nous nous unissons à cet esprit réparateur de Notre-Seigneur par le Saint Sacrifice de la messe. En nous conformant aux dispositions de Notre-Seigneur sur la croix. Si la consécration nous établit fermement dans l’union d’amour avec Notre-Seigneur Jésus-Christ, l’esprit de réparation, dit le pape Pie XI, nous y établit de la même façon que la consécration.
Cette union d’amour avec Notre-Seigneur s’établit d’abord en effaçant nos péchés, en nous purifiant de nos péchés. Ensuite, en nous faisant compatir aux souffrances de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Et c’est là le motif proprement d’amour qui nous fait embrasser cet esprit de réparation, c’est de compatir avec Notre-Seigneur Jésus-Christ, souffrant, patient, et mourant sur la croix.
Réparer et compatir aussi aux souffrances de la Sainte Eglise
Et c’est de réparer et de compatir aussi aux souffrances de la Sainte Eglise qui est son corps mystique, qui est le Christ. Le Christ continue à souffrir dans son corps qui est l’Eglise. Et nous, nous devons achever dans notre chair ce qui manque à la Passion du Christ pour son Eglise qui est son Corps. Donc il s’agit bien de réparer devant les souffrances contre Notre-Seigneur Jésus-Christ dans son corps qui est la Sainte Eglise. Cette Passion que vit l’Eglise doit nous encourager profondément à cet esprit de réparation et de consolation de Notre-Seigneur Jésus-Christ, du Cœur de Jésus.
On console celui qui est dans la souffrance, celui qui est dans la tristesse. Et c’est bien nous, les prêtres de Notre-Seigneur, qui devons réparer et consoler. Et finalement, dit le pape Pie XI, l’esprit de réparation établit l’union avec le Christ en nous faisant nous offrir comme des oblations simples, pures, immaculées, en nous faisant comme le Christ. Nous sacrifier, nous immoler pour les âmes et pour le salut des âmes.
Soyons des apôtres du Cœur de Jésus et de la dévotion au Sacré-Cœur
Mais troisièmement il faut aussi, cela ressort clairement des révélations du Sacré-Cœur à sainte Marguerite, il faut aussi que nous soyons des apôtres du Cœur de Jésus et de la dévotion au Sacré-Cœur. C’est précisément la vocation du prêtre de faire connaître et de faire aimer le Cœur de Jésus, de le faire honorer et lui rendre un culte public car il s’agit bien d’une dévotion de portée sociale et publique. Donc, nous devons nous consacrer à découvrir les trésors qui sont dans le Cœur sacré de Notre-Seigneur Jésus-Christ, trésors de vérité et de grâce. Comme nous venons de l’entendre dans l’épître, dans cette belle épître de saint Paul.
Je souhaite que nous grandissions dans l’homme intérieur, par l’Esprit, afin que le Christ habite en nous par la foi et qu’en conséquence, bien enracinés et fondés sur la charité, nous connaissions, nous goûtions, nous découvrions et nous fassions découvrir aux âmes l’éminente science de la charité du Christ. Voilà la science par excellence qu’il faut que nous prêchions et que nous enseignions aux âmes. C’est la science de la charité et de l’amour du Christ. Et de tous les trésors de vérité vivaces et de charité et de vertu de sainteté qui sont renfermés dans le Cœur de Notre-Seigneur. Il est certain que s’il n’est pas plus aimé, c’est qu’il n’est pas connu, ou pas assez connu, ou pas assez bien connu, assez profondément, assez surnaturellement connu. Eh bien voilà notre mission. Il faut que nous soyons des apôtres du Cœur de Jésus.
Les papes qui ont parlé de cette dévotion ont montré qu’il a une puissance extraordinaire dans l’apostolat et les conversions. Déjà Notre-Seigneur le dit lui-même à sainte Marguerite :
« Le prêtre qui sera vraiment un disciple du Cœur de Jésus et qui fera l’apostolat par le Cœur de Jésus, il aura une efficacité particulière dans son apostolat et il connaîtra l’art de convertir les Cœurs les plus endurcis. »
Et les papes ont insisté à tous les fidèles, à tout le peuple chrétien mais particulièrement aux prêtres, de pratiquer, approfondir, vivre cette union au Cœur de Jésus et cette dévotion au Sacré-Cœur devant les maux chaque jour plus graves qui se présentent devant nous, qui s’amoncellent devant nous. Or aujourd’hui il est évident que cette raison est encore plus valable.
Dans la Sainte Eglise, la situation s’aggrave, elle ne fait qu’empirer
Elle est encore plus valable car nous voyons de toutes parts, que ce soit dans la société, que ce soit dans la Sainte Eglise, la situation s’aggraver, elle ne fait qu’empirer.
Il faut bien ouvrir les yeux. Si nous regardons le monde et la situation politique ou sociale, nous voyons bien comment le monde s’est enlisé de plus en plus dans ce cri : nous ne voulons pas que le Christ règne sur nous, nous ne voulons pas que Jésus-Christ règne sur nous. Et on passe tout doucement à la haine même de Notre-Seigneur Jésus-Christ et de Dieu.
Voilà ce qui est devant nous, qui est déjà là. Saint Thomas d’Aquin se demande pourquoi l’homme peut haïr Dieu alors que Dieu est le bien souverain, parfait et qu’il est la source de tous les biens pour nous, pour chacun d’entre nous. Il explique que c’est la volonté dépravée de l’homme qui ne veut pas renoncer au monde, à son péché, et qui haït Dieu donc, premièrement comme législateur. Il haït Dieu parce qu’il ne veut pas de la loi de Dieu. Et deuxièmement Dieu comme rémunérateur, comme juge. Or c’est bien Notre-Seigneur Jésus-Christ qui est le souverain législateur et qui viendra juger les vivants et les morts.
C’est pour cela que nous voyons aujourd’hui comment il y a une tendance claire dans la société à rejeter Notre-Seigneur Jésus-Christ, Dieu, sa loi et son jugement. Etre législateur et être juge, c’est le propre du roi et en conséquence nous ne voulons pas qu’il règne sur nous.
Mais cela ne serait rien en dernière instance s’il n’y avait pas un problème infiniment plus grand, plus grave et c’est cette apostasie immanente, que nous pourrions dire, en suivant cet ordre d’idées un peu modernes, que cette apostasie devient transcendante d’immanente qu’elle est, et elle consiste dans cette folie des hommes d’Eglise de vouloir se concilier avec ce monde, ennemi de Dieu et de son Christ, de son Eglise et de sa doctrine, voilà l’utopie, la chimère, la folie de ces hommes d’Eglise qui veulent rester bien avec Dieu et en même temps se concilier avec ce monde qui va vers la haine et le rejet du Christ et de Dieu. C’est cela que nous vivons. Dieu n’est pas législateur, Dieu n’exige rien et Dieu pardonne tout. C’est bien ça ? Evidemment c’est une façon d’éviter la haine de Dieu, alors en déformant ce que Dieu est Lui-même et la foi catholique telle qu’elle nous a été transmise, par les apôtres, par toute la Tradition et révélée par Notre-Seigneur.
50 ans d’esprit conciliaire libéral et moderniste et nous arrivons au temps des conséquences
Voyez-vous, je pense que pour rester au-delà des personnes et dans une vue plutôt générale et surnaturelle, on dirait que nous arrivons au temps des conséquences. Il y a les aboutissements de ces faits, comme les fruits les plus précieux de cinquante ans d’esprit conciliaire, c’est-à-dire d’esprit libéral et moderniste. Depuis 50 ans, les autorités ne font qu’appliquer, plus ou moins intensément mais en tout cas toujours dans le même sens, et établir quand même peu à peu dans la Sainte Eglise cet esprit, cette vue qui est profondément libérale et moderniste.
Alors, qu’est-ce qui arrive ? Il arrive que le pape de la première moitié du XXème siècle nous avait annoncé premièrement le relativisme dogmatique – il faut s’ouvrir au doute, il faut être dans l’incertitude ; la vérité qui est en accord avec la vie évolue avec celle-ci et donc avec l’homme, elle doit s’adapter à l’homme moderne. Les principes, on n’y touche pas mais la doctrine traditionnelle ne suffit pas pour répondre à la pastorale d’aujourd’hui. Relativisme donc dogmatique de la doctrine, de la foi, qui a pour conséquence nécessaire, avec le temps, ce que nous vivons actuellement d’une manière particulière, un peu nouvelle, plus grave, disons.
Il y a quand même un changement substantiel, c’est le relativisme dans l’ordre moral. C’est la remise en question de l’ordre moral lui-même et bien sûr en premier de la morale révélée, mais aussi de la morale qui est inscrite dans la nature.
Qui suis-je pour juger ?
Qui suis-je pour juger ? (3) Ma fonction, c’est d’aider chaque homme à garder sa conscience, à suivre sa conscience, postulat et principe de l’autonomie de la conscience qui n’a aucun rapport extérieur, objectif, avec une loi quelconque au naturel, révélée, surnaturelle, divine, surtout pas avec Dieu. C’est là entrer nécessairement dans l’indifférentisme religieux. Tout est ravalé au niveau des opinions, et toutes les religions sont des opinions, mais elles sont toutes valables, peut-être il y en a des meilleures, des moins bonnes, mais en tout cas elles opèrent toutes le salut et plus que cela, elles peuvent, toutes les religions, nous obtenir les biens naturels et les biens surnaturels, dont la paix, la fraternité, l’entente des hommes.
Nous y sommes pleinement, c’est acquis, c’est normal, c’est pratiqué sans état d’âme, sans gêne, sans souci. Cela aboutit, comme disait un grand Pape, à un certain naturalisme, naturalisme humaniste. On reste au niveau naturel, dans des valeurs naturelles et plutôt avec un vernis humaniste, humanitaire.
La religion du sentiment
Nous arrivons au point de départ, que c’est la religion du sentiment. Pour un moderniste, la religion c’est un sentiment, sentiment de Dieu, du sacré, et un sentiment surtout humanitaire, fraternel, solidaire, qui reste admiratif de la dignité de l’homme, de la grandeur de l’homme. On a entendu récemment dire, je crois en l’homme, je crois en ce qu’il y a dans le Cœur de l’homme, je crois en la dignité de l’homme. C’est l’écho de ce qu’avait dit le pape Paul VI : « Nous, nous avons le culte de l’homme » (4) . Voilà où nous en sommes.
Démolition de l’institution, de la hiérarchie, des principes
Et en même temps, on démolit systématiquement, c’est la déliquescence de l’autorité, autorité magistérielle, autorité morale, autorité par rapport bien sûr au culte, au gouvernement, c’est la démolition de l’institution, de la hiérarchie, des principes, car bien sûr ils veulent contrôler la situation, ils veulent gouverner le bateau quand même mais tout en démolissant la notion même de l’autorité catholique. Et même de l’institution en tant que telle, de la papauté, du Saint-Siège. On n’a jamais vu de telles choses.
Saint Hilaire commente le texte de saint Jean lorsque saint Jean dit : vous avez entendu dire que l’Antéchrist vient, va venir. Or, dit saint Jean, il y a déjà beaucoup d’antéchrists. Saint Hilaire dit que du fait que l’antéchrist sera à la fin des temps, en personnel, individuel, n’empêche pas bien au contraire, qu’il y aura, tout le long de ce développement du mystère d’iniquité qui est déjà parmi nous comme le dit saint Paul, où les antéchrists se multiplieront, ils seront nombreux, multiples et ils se succèderont dans la préparation de la venue du fils de perdition.
Et saint Jean nous explique ce que ça veut dire être un antéchrist. C’est celui qui nie la divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, celui qui nie son humanité. Celui qui dit en conséquence ce qui s’ensuit de la divinité et de l’humanité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, c’est pourquoi il ajoute : celui qui dissout le Christ, c’est-à-dire celui qui dissout le mystère du Christ, tout le mystère de Notre-Seigneur Jésus-Christ et toutes les conséquences de sa divinité et de son humanité. C’est celui, dit saint Jean aussi, qui nie la doctrine du Christ. Et saint Hilaire commente : celui qui nie le Christ tel qu’il nous a été prêché et enseigné par les apôtres et donc transmis par la Tradition, celui-là est un antéchrist car, dit-il, l’antéchrist signifie à proprement parler celui qui est contraire au Christ.
Ce sont les autorités mêmes de l’Eglise qui sont contre le Christ
Voilà le drame et la passion de l’Eglise, c’est que ce sont les autorités mêmes de l’Eglise qui sont contre le Christ. Et qui s’y font écho et c’est le point de départ de ce monde qui haït Dieu : « Nous ne voulons pas qu’Il règne sur nous ». Ils ont commencé par démolir la royauté de Notre-Seigneur.
Alors, comme vous le voyez, il est d’autant plus urgent et nécessaire que nous soyons vraiment des vrais serviteurs du Cœur de Jésus, des vrais réparateurs, consolateurs. Devant cela nous devons réaffirmer notre foi, comme nous l’avons appris de notre fondateur Mgr Lefebvre qui centrait tout sur le Christ et sur le mystère du Christ et le Sacrifice de Notre-Seigneur où se révèle surtout le Cœur de Jésus.
Nous devons donc surtout confesser et prêcher Notre-Seigneur Jésus-Christ, sa divinité, son humanité avec toutes ses conséquences. Nous devons défendre l’honneur de Notre-Seigneur, les droits de Notre-Seigneur Jésus-Christ. C’est ça qui nous sépare, c’est ça qui nous oppose, c’est là le point de contradiction, il n’y en a pas d’autre. C’est Notre-Seigneur et c’est toute notre foi à Notre-Seigneur Jésus-Christ et Notre-Seigneur Jésus-Christ qui est la Vérité, qui est la Vie et qui est la Voie. C’est en lui qu’il y a tous les trésors de science, de sagesse, de vérité. C’est lui qui est l’auteur et le conservateur de notre foi, qui en est l’objet principal. C’est Notre-Seigneur Jésus-Christ qui a la plénitude des grâces, c’est de Lui que découlent toute grâce et toute sainteté, toute vertu, mais Notre-Seigneur est aussi le chemin, le chemin comme Souverain prêtre, le chemin comme Roi.
Et donc nous devons plus que jamais et face à cette vague véhémente, antichristique et antichrétienne, de prêcher et de réaffirmer à temps et à contre temps que Notre-Seigneur Jésus-Christ est le seul médiateur, le seul pontife, le seul sauveur ; que Notre-Seigneur est le seul rédempteur, le seul réparateur, le seul restaurateur. Il n’y a qu’en lui que nous pouvons restaurer toutes choses. Il est la seule porte par laquelle on peut aller au Père, par laquelle on peut entrer au Ciel. Il n’y a pas d’autre fondement sur lequel on puisse bâtir quoi que ce soit dans l’ordre surnaturel, il n’y a pas d’autre nom sous le ciel par lequel nous pouvons nous sauver. Voilà notre foi, voilà ce qui nous oppose à la Rome officielle, à la Rome moderniste, conciliaire, comme vous préférez.
Dans l’Apocalypse – il est toujours intéressant de relire l’Apocalypse, surtout pour y trouver quelles sont les dispositions plus particulières que Dieu, que le Saint-Esprit, que Notre-Seigneur nous demande d’avoir, de prendre justement au temps où le mystère de l’iniquité croîtra et deviendra presque dans son apogée et aboutira, nous le savons, à la venue de l’antéchrist. Bien sûr, il s’agit d’une révélation plutôt d’espérance et de victoire. D’espérance car Notre-Seigneur Jésus-Christ lui-même nous l’a dit : Ne craignez rien, j’ai vaincu le monde, et je serai avec vous tous les jours jusqu’à la consommation des siècles.
La victoire finale au travers des persécutions
De victoire, car il s’agit bien de la victoire définitive, éternelle et finale de Notre-Seigneur Jésus-Christ et de la Sainte Eglise. Mais dans cette révélation nous voyons quelles sont les dispositions particulières qu’il faut avoir dans ces derniers temps. Notre-Seigneur Jésus-Christ nous est présenté comme vrai, véritable et fidèle. Saint Jean insiste tout le long de l’Apocalypse dans ce témoignage, fidèle et véritable de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Il nous dit que c’est par le sang de l’Agneau, par la confession de la parole, que les chrétiens des derniers temps persévéreront.
Par le Saint Sacrifice de la Messe, par le sang de l’Agneau et par la confession de la foi catholique que nous persévérerons. Il nous est montré dans l’Apocalypse que ce qui fait intervenir Dieu et revenir Notre-Seigneur Jésus-Christ, ce sont les prières des saints qui montent sur l’autel d’or qui est devant Dieu, devant la majesté de Dieu. Ces prières qui s’amoncellent sur l’autel de Dieu, prières de détresse, face aux persécutions des chrétiens, c’est la patience des sens devant toutes les souffrances et devant toutes les persécutions. C’est la patience donc extrême, c’est toute la patience qu’il faut que nous ayons devant toutes les adversités, devant toutes les épreuves, celles qui sont déjà passées et celles qui sont à la porte, sans doute. Patience et mansuétude, douceur devant ce que la Providence nous envoie, et je dirais même un amour, le vrai amour de la Croix car nous savons bien que c’est par la Croix que s’opère la rédemption et que nous, prêtres, nous continuons cette rédemption de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
L’Apocalypse nous montre aussi comment dans ces derniers temps, le rempart et le refuge des chrétiens sera la Très Sainte Vierge Marie. Refuge de la Sainte Eglise, Notre-Dame, la Très Sainte Vierge Marie, le Cœur Immaculé de Marie. Nous savons bien que le chemin le plus court, le plus rapide, le plus parfait pour arriver à Notre-Seigneur est Notre-Dame. Nous savons bien que le chemin le plus court, rapide, parfait pour aller au Cœur de Jésus est le Cœur de la Très Sainte Vierge Marie.
Alors, chers fidèles, chers confrères, soyons plus que jamais les apôtres de Jésus et de Marie, soyons plus que jamais les apôtres du Cœur de Jésus et du Cœur de Marie.
Ainsi soit-il.
Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, ainsi soit-il.
Mgr Alfonso de Galarreta, évêque auxiliaire de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X
Transcription : Y. R‑B pour LPL
Notes de la rédaction de La Porte Latine
(1) Ce titre-résumé est repris de la dépêche de l’APIC, agence de presse pas spécialement favorable à la FSSPX
(2) Les titres, les sous-titres et les surlignages sont de la rédaction de LPL
(3) Interrogé sur le « lobby gay » au Vatican, le pape François a répondu : « On écrit beaucoup sur le lobby gay. Je n’ai encore trouvé personne au Vatican qui me donne sa carte d’identité avec « gay ». On dit qu’il y en a. Je crois que lorsqu’on se trouve avec une telle personne on doit distinguer le fait d’être « gay », du fait de faire un lobby ; parce que les lobbies, tous ne sont pas bons. Celui-ci est mauvais. Si une personne est gay et cherche le Seigneur, fait preuve de bonne volonté, qui suis-je pour la juger ? ».
(4) Discours de Paul VI à la dernière séance publique de Vatican II, le 7 décembre 1965 : « La religion du Dieu qui s’est fait homme s’est rencontrée avec la religion (car c’en est une) de l’homme qui se fait Dieu. Qu’est-il arrivé ? Un choc, une lutte, un anathème ? Cela pouvait arriver ; mais cela n’a pas eu lieu. La vieille histoire du bon Samaritain a été le modèle et la règle de la spiritualité du Concile. Une sympathie sans bornes pour les hommes l’a envahi tout entier. La découverte et l’étude des besoins humains (et ils sont d’autant plus grands que le fils de la terre se fait plus grand), a absorbé l’attention de notre Synode. Reconnaissez-lui au moins ce mérite, vous, humanistes modernes, qui renoncez à la transcendance des choses suprêmes, et sachez reconnaître notre nouvel humanisme : nous aussi, nous plus que quiconque, nous avons le culte de l’homme ».