Mes bien chers amis,
Mes bien chers frères,
La liturgie du temps de Noël est une liturgie riche en enseignements pour nos vies chrétiennes. C’est une liturgie qui comprend un grand nombre de fêtes qui se succèdent et qui sont pour nous, remplies d’enseignements qui nous sont utiles dans notre vie de tous les jours.
J’insisterai particulièrement aujourd’hui, sur le caractère de sanctification de la famille chrétienne qui est inclus dans ces fêtes qui se succèdent au cours du temps de Noël.
Le seul fait déjà que Notre Seigneur Jésus-Christ ait voulu comme Dieu, naître au sein d’un foyer. Il aurait pu choisir un autre moyen de venir sur la terre pour nous sauver. Il a choisi ce moyen-là. Il a voulu avoir une Mère ; Il a voulu que cette Mère ait un époux : saint Joseph. Il a voulu naître dans ce foyer. Il a voulu que les bergers viennent l’adorer au sein de cette famille.
En effet, les bergers sont venus honorer – d’une certaine manière – la famille elle-même. Non seulement l’Enfant, mais également Marie et Joseph.
Et puis, ce furent les Mages dont nous fêtons la venue à Bethléem aujourd’hui – du moins, nous faisons la solennité de cette fête – eux aussi sont venus adorer l’Enfant, sans doute. Car c’est Lui auquel ils ont offert les présents qui signifient ses attributs essentiels et fondamentaux : L’or le Roi, l’Encens le sacerdoce, la Myrrhe le Sauveur. Les trois grands attributs de Notre Seigneur Jésus-Christ. Mais adorant l’Enfant, l’éclat de cette adoration, le reflet en quelque sorte de cette adoration, revenait aussi à Marie et à Joseph : à la famille.
Et ce n’est pas tout. Jésus a voulu vivre dans ce foyer pendant trente années sur les trente trois qu’il a vécues ici-bas : trente années.
Quelle peut-être la signification de ce séjour si prolongé de Notre Seigneur dans un foyer ? Oh, ce n’est pas qu’il en avait besoin ! C’est Lui qui donnait toutes les qualités au foyer de Marie et Joseph. Il ne pouvait rien recevoir d’eux, Lui qui était Dieu. Mais Il a voulu rester dans ce foyer, précisément pour montrer l’importance de la famille. De la famille préparant à leur mission les enfants qui sortent d’elle. Comme Jésus a voulu se préparer à sa mission dans le sein de cette famille. Quelle grande leçon.
Et puis, aujourd’hui, l’Épiphanie nous rappelle qu’il n’y a pas eu seulement ce miracle de l’Étoile conduisant les Mages auprès de Jésus, de Marie et de Joseph. Mais il y a eu aussi d’autres miracles : trois miracles Tribus miraculis, dit l’antienne des secondes vêpres.
Le miracle du baptême de Notre Seigneur Jésus-Christ. La aussi, la famille est impliquée. Car en définitive, désormais, d’une manière au moins générale, les enfants reçoivent le baptême au sein de leur famille. Ce sont les parents qui les conduisent vers les fonts baptismaux. Et Notre Seigneur a voulu, à l’occasion de son baptême, dont il n’avait pas besoin non plus évidemment, Notre Seigneur a voulu ce grand miracle. Miracle de la manifestation de la Sainte Trinité : Le Père, le Fils et le SaintEsprit se sont manifestés au jour de son baptême. Montrant ainsi l’importance de ce baptême. Le baptême désormais, faisant pénétrer les enfants… rattachant les âmes à la très Sainte Trinité, faisant partie de la famille de la très Sainte Trinité. Sanctifiant ainsi les eaux du Jourdain, Notre Seigneur par le fait même sanctifiait l’eau qui coulera sur le front de tous ceux qui seront baptisés au cours des siècles. Grande leçon aussi pour les familles chrétiennes, de baptiser les enfants au plus tôt, afin que leurs enfants fassent partie de cette famille de la Trinité Sainte, faisant partie déjà de la famille du Ciel.
Et puis, troisième miracle, auquel l’antienne des vêpres fait allusion, c’est celui des noces de Cana. Encore une fois la famille chrétienne. Notre Seigneur produit, à l’occasion de ces noces de Cana, un miracle extraordinaire : transformer l’eau en vin. Qu’est-ce que cela veut dire, sinon que le mariage chrétien, le sacrement de mariage met désormais le mariage du Nouveau Testament dans une élévation et dans une sanctification, infiniment supérieures à celles de l’Ancien Testament.
Et par conséquent, si Notre Seigneur a voulu par tous ces signes, manifester sa volonté de sanctifier la famille chrétienne, de l’estimer au point d’y rester trente ans sur trente trois ans de sa vie (terrestre), c’est parce qu’il a voulu montrer que la famille chrétienne devait être vraiment le cœur de la civilisation chrétienne. Le moyen privilégié par lequel les âmes sont sauvées, par lequel les âmes sont sanctifiées, par lequel les âmes sont préparées à leur mission, mission ici-bas et mission pour le Ciel, mission salvatrice.
Il y a donc là un grand enseignement qui ressort de toute cette liturgie du temps de Noël, en faveur de la famille chrétienne. C’est pourquoi, mes bien chers frères, vous qui êtes liés dans ces liens de la famille chrétienne, eh bien, retenez ces enseignements et faites en sorte que vos foyers soient vraiment des modèles. Des modèles de sainteté et qu’ils soient l’occasion de la sanctification de vous-mêmes, des époux et des enfants.
Dans l’hymne de la Sainte Famille, à la sixième strophe, il est dit, on s’adresse aux personnes de la Sainte Famille en disant :
« Toutes les vertus par la grâce, de votre foyer ont fleuri » – Ah ! faites donc que nos familles reproduisent ces vertus – « dans leur vie ».
Voilà ce que les parents chrétiens doivent demander à la Sainte Famille ; que les vertus que ses membres ont pratiquées dans leur foyer, que ces vertus soient pratiquées aussi dans leurs foyers.
Vertus chrétiennes, vertus qui rayonneront dans la Cité ; qui rayonneront autour d’eux. Voilà pour vous, bien chers parents chrétiens qui êtes ici présents. Demandez au Bon Dieu et à la Sainte Famille de vous donner toutes les grâces dont vous avez besoin, pour sanctifier vos foyers.
Quant à vous, mes bien chers amis, vous qui bientôt recevrez l’onction sacerdotale, puisque ce sont désormais les trois dernières années du séminaire qui sont ici présentes, eh bien sachez que l’un des rôles principaux du prêtre, est la sanctification des foyers, la sanctification des familles. Vous aurez, par la grâce de votre sacerdoce, à répandre la grâce, la grâce des sacrements pour sanctifier les foyers. Vous aurez aussi à aider les parents de toutes manières, et vous le faites déjà, dans la mesure où vous le pouvez, avec les parents à la sanctification des enfants, à la préparation des enfants à leur mission ici-bas, à leur vocation : vocation religieuse, vocation sacerdotale, vocation de parents chrétiens. C’est là un rôle important pour le ministère sacerdotal. Et vous vous rappellerez à cette occasion, d’avoir la foi dans les moyens surnaturels, pour la sanctification des âmes.
Parce que chez beaucoup de prêtres, la foi a diminué. Et même, dans une certaine mesure, ils ont perdu la foi dans l’efficacité de la grâce du Bon Dieu, dans l’efficacité de la grâce de Notre Seigneur.
Or, voyez combien justement, toute cette liturgie nous montre l’importance de la grâce, à l’occasion de ces fêtes.
Eh bien, vous devez avoir une foi profonde dans la grâce du sacrement de mariage dont vous serez les témoins. Dans la grâce du baptême, à l’occasion des baptêmes que vous donnerez et la grâce du sacrement de confirmation auquel vous préparerez les âmes.
Que sais-je encore, toutes les grâces qui sont données par les sacrements et particulièrement par le Saint Sacrifice de la messe que vous célébrerez, par le Saint sacrement de l’Eucharistie, par le sacrement de la pénitence. Il faut avoir la foi dans la grâce qui est donnée par ces sacrements. Ce sont les moyens par lesquels Notre Seigneur a voulu nous sanctifier et sanctifier les foyers chrétiens.
Lorsque l’on perd la foi en la grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ, alors on cherche des moyens humains. On cherche à s’occuper de ce que l’on est chargé, par des moyens naturels et non plus par des moyens surnaturels. Et là on fait une erreur fondamentale. Ce n’est plus la religion chrétienne. On ne fait plus confiance à Notre Seigneur Jésus-Christ, mais on fait confiance à soi-même, à son habileté pour créer des organisations, des moyens, qui ne sont pas conformes à la volonté du Bon Dieu. Alors retenez ceci aussi, que par la grâce du Bon Dieu, vous sanctifierez vraiment les âmes, les foyers chrétiens, les enfants.
Demandons à la Sainte Famille, aux membres de la Sainte Famille, à la fois de sanctifier les familles chrétiennes et de sanctifier le sacerdoce. Car, en définitive, celui que Marie et Joseph ont eu à nourrir, à vêtir, à veiller à sa Vie, à voir au développement, au développement de son Corps et dans une certaine mesure de son Âme, eh bien c’était bien le futur Prêtre, c’était bien le Prêtre déjà, car IL était Prêtre dès sa conception ; IL était déjà Grand Prêtre et par conséquent contribuant à sa formation – dans une certaine mesure, si l’on peut dire cela – contribuant à sa croissance, Marie et Joseph ont contribué à la sanctification du monde entier, de toutes les âmes.
Eh bien, que vous aussi, par conséquent, vous ayez cette confiance dans 1’intercession de la très Sainte Vierge Marie et de saint Joseph, pour former en vous le vrai prêtre.
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.