Mgr Bernard Tissier de Mallerais, évêque auxiliaire de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X
« Bienheureuse êtes-vous, qui avez cru que s’accomplirait ce qui vous a été dit de la part du Seigneur ! »
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit Ainsi soit-il
Cher Monsieur l’abbé, il est de coutume que, lors de la première messe d’un jeune prêtre, ce soit un prêtre âgé qui lui adresse des encouragements. Cet honneur m’échoit… et ce plaisir ! En outre ce n’est pas seulement votre première messe, mais les fidèles ont désiré que l’on célébrât une fête de la vocation sacerdotale et religieuse, et une fête de la vie sacerdotale et religieuse, à cette occasion.
Mais je reprendrai ces paroles de sainte Elisabeth à la très sainte Vierge. Sainte Elisabeth est éclairée par Dieu qui lui révèle que la sainte Vierge va devenir maman. Et alors elle s’exclame : « Bienheureuse êtes-vous, ô Marie, qui avez cru que s’accomplirait ce qui vous a été dit de la part du Seigneur ! ». Et cette parole, il me semble, cher Monsieur l’abbé, s’adresse aux élus du Bon Dieu qui ont été appelés par lui à la vie sacerdotale ou à la vie religieuse. Bienheureux êtes-vous, cher Monsieur l’abbé, qui avez cru que s’accomplirait ce qui vous avait été dit de la part du Seigneur, c’est-à-dire tout au long de votre jeunesse lorsque votre vocation s’est épanouie pour finalement arriver à l’entrée au séminaire et à l’ordination sacerdotale.
1ère partie : la genèse d’une vocation
De votre ordination il y a quelques jours à Ecône, à laquelle j’ai assisté, je retiendrai deux gestes liturgiques qui pourraient vous marquer spécialement :
L’étole sacerdotale
D’une part quand l’évêque a pris votre étole de diacre et l’a passée sur votre épaule droite et l’a croisée sur votre poitrine afin qu’elle devienne l’étole sacerdotale. Et il vous a dit ces paroles : « Recevez le joug du Seigneur ». Son joug est doux et son fardeau léger. Le sacerdoce est un joug. C’est quelque chose qui est lourd, que l’on doit porter comme le bœuf qui laboure avec la charrue derrière lui, et avec le joug il enfonce la charrue dans la terre pour qu’elle devienne une bonne terre fertile.
C’est le joug du Seigneur, c’est-à-dire que vous êtes le bœuf qui va tirer la charrue pour sortir de la terre chrétienne des fleurs de sainteté, parmi nos fidèles, parmi vos fidèles. Voilà la signification de votre étole. Le joug du Seigneur qui doit féconder la terre.
Et ce joug vous le portez avec amour, ce qui fait qu’il est doux et léger. « Mon fardeau est doux et léger » [NDLR : Mat, 11, 30] dit le Seigneur. Il dit ça à ses apôtres : « Venez à moi, vous tous qui me cherchez… »
La chasuble
Et le deuxième geste liturgique de votre ordination, c’est quand vous avez reçu la chasuble, et que l’évêque vous a dit en vous revêtant de la chasuble : « Recevez ce vêtement sacerdotal qui signifie la charité ». Voilà, pour porter le joug du Seigneur vous êtes rempli de charité, d’amour de Dieu et des âmes. « Le Bon Dieu, ajoute l’évêque, sera capable d’augmenter en vous cette charité et l’œuvre parfaite de votre sacerdoce ». Dieu seul va vous donner ce zèle, cet amour des âmes et rendre parfait l’exercice de votre sacerdoce.
L’appel de Dieu à l’origine de ce joug du Seigneur
Ce sacerdoce est né certainement en vous – cet appel du Seigneur – dans une bonne famille chrétienne, dans une bonne paroisse catholique, grâce à l’exemple de prêtres dignes et pieux et grâce à l’école où de bons prêtres ont été pour vous certainement un exemple.
On demandait un jour à Mgr Lefebvre, notre vénéré fondateur : « Mais Monseigneur, qu’est-ce que la vocation, aussi bien la vocation de prêtre que la vocation de religieux ou de religieuse ? » Et il a donné une réponse qui vaut pour toute vocation sainte. Il a dit ceci : « La vocation, ce n’est pas le fait d’un appel miraculeux ou extraordinaire, mais c’est l’épanouissement d’une âme chrétienne qui s’attache à son Créateur et Sauveur Jésus-Christ d’un amour exclusif, et qui partage sa soif de sauver les âmes ». Sauver les âmes… Je trouve que c’est une magnifique définition qui s’applique aussi bien aux prêtres, aux religieux et aux religieuses. Je voudrais détailler :
Ce n’est pas le fait d’un appel miraculeux ou extraordinaire
D’abord ce que n’est pas la vocation. On se trompe en disant : « La vocation c’est quelque chose d’exceptionnel, et d’extraordinaire… » Pas du tout ! Dans toute bonne famille chrétienne il doit y avoir des vocations. C’est le terrain de choix du Bon Dieu. Et votre belle famille, cher Monsieur l’abbé, en est un exemple. Mais songeons aussi à la famille de Monseigneur Lefebvre : huit enfants, belle famille nombreuse catholique, et cinq vocations, sur huit ! On dira : « C’est merveilleux, c’est un miracle ! » Mais non ! Pas du tout ! C’est normal ! Et c’est le contraire qui ne serait pas normal ! Les cinq premiers de la famille ont été appelés par le Bon Dieu à devenir prêtres, missionnaires, religieux ou religieuses, et les trois derniers ont continué la famille. C’est tout ! Deux garçons qui ont continué la famille Lefebvre et une fille qui s’est mariée, qui a continué une autre famille, bonne famille chrétienne du nord de la France. Et le Bon Dieu est satisfait comme ça. C’est ce qui devrait arriver à toutes nos familles.
Les parents chrétiens doivent être heureux quand un de leurs fils ou une de leurs filles vient les trouver : « Papa, Maman, voilà, je voudrais devenir prêtre », « je voudrais devenir religieux », « je voudrais devenir religieuse ». Moi je me souviens, quand j’ai dit ça à mon papa, il n’en revenait pas et il a été bouleversé. Il n’a pas dit : « Non tu n’iras pas ». Pas du tout. Il a été simplement bouleversé. Rappelez-vous la vocation du Père Damien de Veuster : il est élève au collège des rédemptoristes en Belgique et on leur prêche une retraite en classe de terminale pour décider de ce qu’ils vont faire plus tard. A la fin de la retraite il écrit à ses parents : « Mes chers parents j’ai décidé de devenir religieux dans la congrégation des saints Cœurs de Jésus et de Marie. Donnez-moi votre permission parce que j’ai dix-huit ans et j’ai besoin de votre permission. Et si vous ne me donnez pas la permission, Dieu vous punira ». Il était sévère, ce jeune homme de dix-huit ans ! « Dieu vous punira » dit-il. Bien sûr les parents n’avaient pas besoin de cette menace et ils ont donné tout de suite la permission : « Va, entre au séminaire, entre au noviciat, va, soit heureux de servir le Seigneur ». Donc ce n’est pas une chose exceptionnelle, et les parents ne doivent pas s’étonner, c’est normal.
C’est l’épanouissement d’une âme chrétienne
Et c’est simplement « l’épanouissement d’une âme chrétienne ». Ce n’est pas une petite voix qui un jour vous dit : « Tu seras prêtre »… peut-être, mais ce n’est pas obligatoire, non. L’épanouissement d’une âme chrétienne qui se sanctifie, qui aime le Bon Dieu, qui aime la belle liturgie et qui veut suivre l’exemple d’un bon prêtre qu’elle a eu au collège ou d’une bonne révérende mère qu’elle a eue à l’école primaire ou secondaire, et qui veut suivre cet exemple. L’épanouissement d’une âme qui veut suivre un bon modèle et avoir une belle vie, la meilleure des vies, la vie consacrée au Bon Dieu, une vie d’intimité avec Dieu.
Qui s’attache à son créateur et sauveur Jésus-Christ d’un amour exclusif
Alors regardez ce que dit Monseigneur Lefebvre : « C’est l’épanouissement d’une âme chrétienne qui s’attache à son Créateur et Sauveur Jésus-Christ d’un amour exclusif. C’est ça le difficile : un amour exclusif. Ça veut dire aimer Jésus, lui seul, et cet amour exclut les autres amours humains. On ne se mariera pas, on n’aura pas d’enfants, c’est vrai, mais, consacré à Dieu, on aura peut-être des centaines, des milliers d’enfants spirituels grâce à ce renoncement, à ce sacrifice. Ça vaut la peine !
Et qui partage sa soif de sauver les âmes.
Une âme qui s’épanouit et qui s’attache à son Créateur et Sauveur Jésus-Christ qu’elle voit sur la Croix… Jésus qui lui dit : « J’ai soif des âmes, alors toi aussi tu vas m’aider à sauver des âmes ». Et alors, eh bien oui, cette âme s’épanouit et dit : « Oui Seigneur, bien sûr, je vais m’attacher à vous d’un amour exclusif et je vais partager votre soif de sauver les âmes ». Pas seulement le prêtre qui célèbre le saint sacrifice bien sûr, qui va purifier les âmes au sacrement de pénitence, qui va sanctifier les âmes en leur donnant la sainte communion eucharistique bien sûr, mais aussi le frère enseignant, le simple religieux en se sanctifiant, la simple religieuse en devenant sainte, qui peut ainsi conquérir le Cœur de Jésus afin qu’il répande des grâces sur les âmes pour sauver les pécheurs. Il n’y a pas que le prêtre qui sauve les âmes. Le prêtre sauve les âmes par son ministère, par son apostolat, par les sacrements ; la religieuse ou le frère religieux, qu’il soit capucin, bénédictin, dominicain, sauve les âmes par son union au Bon Dieu, au Sacré-Cœur de Jésus, ayant une influence sur le Cœur de Jésus, inclinant le Cœur de Jésus sur les pécheurs pour les retirer du péché, pour les amener à une vie sainte.
Jeunes gens, jeunes filles, posez-vous la question !
Voilà ce que c’est que la vocation et c’est pour tout le monde. Saint Jean Bosco disait qu’un garçon sur trois est appelé par le Bon Dieu et donc une fille sur trois est appelée par le Bon Dieu. Ce n’est pas exceptionnel. Il faut bien vous dire cela mes chers enfants. Ce n’est pas extraordinaire, c’est normal. Il faut simplement dire oui au Bon Dieu, comme la sainte Vierge le jour de l’Annonciation à l’ange Gabriel, simplement. Elle a dit : « Oui, Fiat, qu’il me soit fait selon votre parole », a‑t-elle dit à l’ange Gabriel ; « que s’accomplisse la volonté de Dieu en moi, je veux bien, je suis la servante du Seigneur ». Et alors la sainte Vierge a été remplie d’une nouvelle plénitude de grâces ce jour-là, le jour de l’Annonciation. Le Bon Dieu, voyez-vous, ne se laisse pas vaincre en grâces. Quand un garçon quitte sa famille pour rentrer au séminaire, quand une fille quitte sa famille pour rentrer au noviciat, le Bon Dieu ne se laisse pas vaincre en grâces ; il augmente les grâces pour faire aboutir cette belle vocation.
Alors j’insiste bien, mes chers jeunes gens, qui êtes nombreux ici – nous avons de belles paroisses, avec une belle jeunesse – eh bien il est normal que vous vous posiez la question avant la fin de vos études que ça soit avant le brevet des écoles ou avant le bac, il faut décider la chose. On avait dit à Monseigneur Lefebvre, dans son école, il était en terminale et avant les vacances de Pâques, leur professeur qui était un prêtre leur dit : « Messieurs, c’est pendant ces vacances que vous devez décider de votre avenir ! » Voilà ! Il fallait à dix-huit ans avoir décidé de son avenir, et Marcel avait dix-sept ans. Conduit par Dieu, il a pris la décision de devenir prêtre. Bon, il y pensait depuis longtemps, pensez-vous. Mais il avait peur. Le fardeau du Seigneur, le joug du Seigneur… ça doit être difficile… mais avec la grâce de Dieu, non. Mon fardeau est doux et mon joug léger avec la grâce du Bon Dieu. Donc c’est normal. Que le Bon Dieu vous aide, mes chers jeunes gens, et utilisez simplement les bonnes retraites qui sont prêchées autour de vous. Allez suivre une retraite et réfléchir cinq jours sur votre avenir, réfléchir s’il ne vaut pas la peine de se donner totalement au Bon Dieu pour sauver des âmes, ce qui est bien plus important que tout le reste, pour faire des chrétiens, pour multiplier des chrétiens, pour féconder le peuple chrétien et spécialement la famille de la Tradition qui a besoin d’augmenter, de se fortifier, dans un temps d’apostasie même à Rome, hélas ! N’ayez pas peur ! Monseigneur Lefebvre disait ceci à des jeunes diacres, un ou deux ans avant sa mort : « Mais n’ayez pas peur, chers amis ; le temps que nous vivons, ce temps d’apostasie, pour vous jeunes gens, devrait être exaltant ; vous allez avoir un rôle extraordinaire dans l’Eglise ; n’ayez pas peur de vous engager au service de Notre-Seigneur pour sauver le sacerdoce, pour sauver la vie religieuse, pour qu’il y ait de la sainteté dans l’Eglise, pour devenir des saints vous-mêmes ».
Seconde partie : conseils au jeune prêtre
Alors le prêtre va travailler pendant une, deux, trois, dix, vingt années, on ne sait pas, Monsieur l’abbé vous ne savez pas, et chaque année il doit rapporter, il doit semer et il doit récolter.
Et je vous adresserai, pour cette petite deuxième partie de mes encouragements, cher Monsieur l’abbé, les encouragements qu’un bon prêtre donnait au père Rupert Mayer à Munich il y a plus de cent ans. Ce sont des conseils merveilleux, alors je vous les transmets. Le père Rupert Mayer est devenu un bienheureux, un saint jésuite que l’on vénère à Munich. Alors le prêtre âgé qui lui prêchait à sa première retraite, lui disait ceci :
Monsieur l’abbé, puissiez-vous, à la fin de votre vie, pouvoir dire : « Personne ne s’est perdu par ma faute ». Et moi-même je n’oserais pas dire cela. Mais j’aimerais que vous, vous puissiez le dire à la fin de votre vie : « Personne ne s’est perdu par ma faute ».
Vous devriez pouvoir dire également, à la fin de votre vie sacerdotale : « Je me suis occupé avec un amour spécial des pauvres et des délaissés ». Ce n’est pas seulement le pape François qui dit cela ; c’est traditionnel dans l’Eglise… dans la vérité, les vrais pauvres et les délaissés.
Troisièmement, vous devrez pouvoir dire : « Les enfants, les préférés du Bon Dieu, les âmes fraîches et pures, les enfants, je leur ai enseigné la vérité et la loi de Jésus-Christ ». Constamment, aussi bien à l’église qu’à l’école, si vous avez la grâce d’être nommé dans une école. Les enfants : leur transmettre la vérité et la loi de Jésus-Christ, ça les marque.
Vous pourrez dire également à la fin de votre vie sacerdotale : « J’ai dirigé mes pas vers les malades et les vieillards aussi souvent que possible ». Moi, je suis en Amérique à Chicago. Eh bien nous avons une quantité de malades et de vieillards que mes confrères, excellents prêtres, visitent fréquemment, et ils font un bien admirable à ces familles, pas seulement aux malades mais à tout leur entourage. Et je connais un confrère, je ne dirai pas le nom, quand il y a une âme à sauver, souvent des pécheurs endurcis, il ne se donne pas la discipline, on peut le faire, autrefois on faisait cela, lui, il fait un Chemin de Croix dans la chapelle. Voilà comment il traite les malades : un Chemin de Croix pour la conversion d’un pécheur endurci.
Vous devrez pouvoir dire également, cher Monsieur l’abbé, je l’espère, à la fin de votre vie sacerdotale : « J’ai distribué mes dons et mes grâces ». Tous les dons naturels que le Bon Dieu m’a donnés, je les ai utilisés à bon escient, et toutes les grâces de mon sacerdoce je les ai distribuées avec autant d’abondance que possible.
Vous devrez pouvoir dire également : « Je n’ai jamais lié au tribunal de la pénitence quand je devais absoudre et je n’ai jamais absous quand je devais lier ». Vous savez bien qu’il y a certains pécheurs qui, vivant en des occasions de péché ne peuvent pas être absous, et c’est très pénible pour un prêtre de devoir dire : « Monsieur, Madame, je regrette, je ne peux pas vous absoudre ; vous devez d’abord rompre l’occasion de péché ». Vous devrez dire ça. Que le Bon Dieu vous aide à le dire. Et quelquefois au contraire, il faut encourager le pénitent : « Je vous donne encore aujourd’hui l’absolution, quelle grâce, convertissez-vous, ne retombez pas dans le péché ! »
Ensuite, vous devrez pouvoir dire, et c’est très important aujourd’hui : « Grâce à Dieu, je ne me suis jamais tu lorsque je devais parler et je n’ai jamais parlé lorsque je devais me taire », ce qui est encore plus difficile. Le prêtre quelquefois doit supporter beaucoup de petites croix et se taire. Mais quand il faut parler, il doit parler, en privé et quelquefois en public quand le bien de la paroisse le demande.
Encore une belle chose, qu’on a dite au père Rupert Mayer : « Ne dites pas le vrai comme étant faux ni le faux comme étant vrai ». Ça c’est pour aujourd’hui ! Tant de prêtres qui disent des choses fausses comme étant la vérité. Alors « que votre oui soit oui, que votre non soit non », dit Jésus.
Egalement : « Que le respect humain n’aie jamais une influence sur votre action ». Ne soyez jamais conduit par le respect humain. Il faut vaincre le respect humain et parler franchement.
Et enfin, je conclurai comme cela : cher Monsieur l’abbé, que le Bon Dieu vous fasse la grâce que vous puissiez dire à la fin de votre vie de prêtre sur la terre et que vous puissiez le dire de tout votre cœur : « Tous mes efforts dans mon sacerdoce ont été de faire ce pour quoi Dieu m’a appelé et m’a envoyé aux âmes ». Et ceci avec le secours de la bienheureuse Vierge Marie, mère du prêtre, mère du sacerdoce, l’Immaculée Mère de Dieu, ma mère et votre mère, Monsieur l’abbé.
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, ainsi soit-il.
Mgr Bernard Tissier de Mallerais
Sources : Prieuré de Mulhouse/Chapelle de Colmar/La Porte Latine du 3 août 2016
La transcription et les intertitres sont de M. l’abbé Anthony Romanens, prieur de Mulhouse. Pour conserver à ce sermon son caractère propre, le style oral a été maintenu.