Lettre aux parents, amis et bienfaiteurs
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Editorial de l’abbé Bernard de Lacoste
D’homme, il est devenu femme !
Lorsqu’en juin 2010, ce professeur de physique-chimie au lycée Saint-Dominique de Saint-Herblain, près de Nantes, a quitté ses élèves, à la fin de l’année scolaire, il se prénommait Vincent. A la rentrée de septembre, il se prénommait Martine. Pendant les grandes vacances, il avait changé de sexe, a‑t-il expliqué.
Face à la surprise des élèves et au mécontentement de certains parents, le chef d’établissement a déclaré : « ce changement d’identité est un cheminement personnel qui s’impose à nous, et nous n’avons pas à nous positionner là-dessus. Ce qui compte, c’est le professionnalisme de ce professeur ». Quant à la direction diocésaine de l’enseignement catholique, elle a simplement dépêché une psychologue pour répondre à l’éventuel trouble des adolescents.
Cette anecdote est la conséquence pratique d’une théorie appelée « gender », d’après laquelle l’être humain choisit s’il veut être un homme ou une femme. Cette théorie repose sur la distinction entre le sexe d’une personne, qui est une réalité biologique, et son genre (homme ou femme), qui est une réalité psychologique. Un être humain pourvu d’un sexe féminin ne serait pas pour autant une femme.
Cette théorie se fonde sur une philosophie erronée appelée existentialisme. Son principal représentant, Jean-Paul Sartre, affirme : « L’homme est liberté (…). L’homme existe d’abord et se définit après. Il n’y a pas de nature humaine (…). L’homme n’est rien d’autre que ce qu’il se fait »[1]. Dans le même esprit, Simone de Beauvoir, la compagne de Sartre dans le péché comme dans l’absurdité intellectuelle, écrit : « On ne naît pas femme : on le devient »[2]. Elle ose même ajouter : « La maternité est incompatible avec l’émancipation de la femme ».
Comment réagir devant de telles aberrations ? En ouvrant les yeux, en gardant les pieds sur terre et en réfléchissant sainement. Qu’il y ait une nature humaine, c’est manifeste. Sinon, comment distinguer un être humain d’un animal ou d’un végétal ? Les chiens ne font pas les chats. Les dromadaires n’engendrent pas des pommiers. Jamais une écrevisse ne sera la mère d’un nénuphar. Et si nous utilisons l’expression « être humain » ou « homme », n’est-ce pas la preuve que ces mots désignent une réalité ? Ou alors, le langage ne signifie rien. Il ne resterait plus qu’à se taire ! Allons plus loin. Il existe une nature humaine, mais il existe aussi dans cette nature humaine une distinction entre deux catégories de personnes : les hommes et les femmes. Certains voudraient pouvoir choisir.
Ne pas le pouvoir serait une atteinte à leur liberté ! Hélas, de même que nous ne choisissons pas notre nature, et que l’homme qui voudrait être un oiseau restera un homme, de même nous ne choisissons pas notre sexe. Saint Thomas d’Aquin explique que l’âme et le corps forment un tout, et non deux parties indépendante s . Ainsi, lorsque le corps est masculin, l’âme l’est aussi. Une femme est donc femme dans toute son âme et sa psychologie. On ne peut donc pas distinguer le sexe du genre.
Derrière ce débat, qui serait risible s’il ne correspondait pas à une triste réalité, se cache une doctrine pernicieuse qui contamine les mentalités. Le monde actuel veut nous faire croire qu’il n’y a aucune différence entre un homme et une femme ; peut-être quelques différences physiques, mais rien de plus. Par conséquent, les femmes auraient exactement les mêmes droits et les mêmes devoirs que les hommes. Elles auraient le même rôle à remplir dans la famille et dans la société.
Pour nous convaincre de la fausseté de ces propos, rappelons-nous la création : Dieu crée d’abord Adam, puis constate qu’il souffre de la solitude, et donc crée Eve, « une aide semblable à lui ». Dieu leur demande ensuite d’être féconds et de se multiplier.
Bien que l’homme comme la femme aient été créés à l’image de Dieu, le récit de la création montre que la femme n’est pas un homme. C’est surtout par la procréation que leurs différences apparaissent. Tandis que le père donne la vie à titre de source, la mère l’accueille et la développe. Le père donne la vie. La mère la transmet. Le corps maternel est comme un nid où va éclore la vie, où l’enfant sera protégé et aimé, nourri et réchauffé, où il pourra s’abandonner en toute sécurité à l’abri du cœur de sa mère. La mission de la femme consiste donc principalement dans la maternité : enfantement et éducation des enfants. « La femme se sauve par la maternité »[3] dit saint Paul. Quant aux jeunes filles appelées à consacrer leur virginité à Dieu, elles deviennent mères elles aussi, mais de façon spirituelle, par une génération invisible mais bien réelle. L’union de l’amour du Christ avec l’amour de la vierge consacrée enfante les âmes à la vie surnaturelle.
La première conséquence concerne la place à occuper dans la société. La présence de la mère auprès de ses enfants est plus indispensable que celle du père. Les femmes ont une place essentielle dans la société familiale ; une place que les hommes n’ont ni la vocation ni la capacité d’occuper. Une éducatrice d’enfants défavorisés remarquait : « La femme est le cœur de la famille. Si nous avons aujourd’hui de graves problèmes à résoudre, cela vient de ce que la femme n’est plus le cœur de la famille, et l’enfant, quand il rentre à la maison, ne trouve plus sa mère pour l’accueillir ». Le pape Pie XII constatait la même chose : « C’est la femme qui fait le foyer et qui en a le soin, et jamais l’homme ne saurait la remplacer dans cette tache. C’est la mission qui lui est imposée par la nature et par son union avec l’homme, pour le bien même de la société. Entraînez-la hors de sa famille, vous verrez la femme négliger son foyer, et qu’arrivera-t-il sans cette flamme ? L’air de la maison se refroidira ; le foyer cessera pratiquement d’exister et il se changera en un précaire refuge de quelques heures ».
Certaines féministes trouvent que le travail de la femme au foyer est humiliant. Mais que faisait la très sainte Vierge Marie chaque jour ? Or, n’était-elle pas la mère de Dieu ? Son divin Fils ne lui a‑t-il pas réservé les activités les plus belles et les plus conformes à sa nature ? D’ailleurs, pour faire une bonne mère au foyer, les compétences requises sont élevées et nombreuses : la femme doit être tout à la fois cuisinière, couturière, infirmière, lingère, paysagiste, institutrice, jardinière, chauffeur de taxi, hôtelière, secrétaire, comptable ! Qui osera prétendre que la conjonction harmonieuse de ces multiples métiers est dégradante ? On voit au contraire que la mère au foyer doit être très compétente, d’où la nécessité de se préparer à cette noble tache dès le plus jeune âge en famille, à l’école et dans les autres activités.
Si la mission de la femme consiste dans la maternité, celle de l’homme se résume dans l’autorité, comme l’explique Pie XII :
« Maris, vous avez été investis de l’autorité. Dans votre foyer, chacun de vous est le chef, avec toutes les obligations et les responsabilités que ce titre comporte. N’hésitez donc pas à exercer cette autorité ; ne vous soustrayez pas à ces devoirs, ne fuyez pas ces responsabilités. Que l’indolence, la négligence, l’égoïsme et les passe-temps ne vous fassent pas abandonner le gouvernail du navire familial confié à vos soins ».
C’est une mission élevée, qui suppose de multiples qualités, notamment la fermeté de caractère, la maîtrise de soi, la prudence, la bonté, l’esprit de décision et le sens des responsabilités. Par analogie avec le corps humain, si la mère est le cœur de la famille, le père en est la tête. De la même façon, il appartient donc aux hommes, plus qu’aux femmes d’exercer des responsabilités importantes à l’extérieur du foyer, dans la vie politique ou dans le monde de l’entreprise.
La deuxième conséquence du plan divin regarde les qualités spécifiques. Comme l’homme a un rôle différent de la femme, Dieu lui a donné des qualités différentes. Ordinairement, on constate que les hommes sont doués d’une certaine hauteur de vue, d’un jugement réfléchi et logique, du sens de l’abstraction et de l’universel. Comme la nature ne fait rien au hasard, ces qualités leur permettent de bien exercer leur rôle de chef. Quant aux femmes, Dieu leur a donné des qualités complémentaires : plus que les hommes, elles sont douées d’une vive sensibilité, de tendresse, d’intuition, de délicatesse, du sens du concret et du détail. Ces qualités permettent à la femme de bien réaliser sa mission de mère.
Le féminisme, cherchant à tout prix l’égalité, veut gommer toutes les différences entre les hommes et les femmes, non seulement sur le plan vestimentaire, en imposant le pantalon aux femmes, mais surtout sur le plan social et professionnel. Il est impensable, disent les féministes, que certains métiers soient réservés aux hommes, et d’autres aux femmes. Pourtant, Notre-Seigneur n’a choisi que des hommes pour être prêtres. Cela s’explique par le fait que le sacerdoce est une fonction d’autorité dans l’Eglise. On reconnaîtra aussi aisément que certains métiers éprouvants physiquement comme celui de déménageur, de légionnaire ou de pompier sont spécifiquement masculins, parce que les hommes sont plus forts que les femmes sur le plan physique. A l’inverse, la maternité est réservée à la femme, et tous les métiers qui s’y rapportent sont mieux pratiqués par les femmes, parce que le soin des petits enfants demande tendresse, intuition et sensibilité, domaines dans lesquels les femmes sont supérieures aux hommes. Pensons par exemple aux sages-femmes et aux puéricultrices. Remarquons aussi qu’il y a davantage d’institutrices que d’instituteurs, surtout en maternelle et en CP.
Admirons donc l’harmonie de l’œuvre de Dieu. Mais qui dit harmonie dit ordre, et donc hiérarchie et inégalité. Dans la famille, le chef est l’homme, et son épouse est sa compagne, non sa servante. Par ses qualités spécifiques, elle apporte à son mari un enrichissement précieux qui complète les qualités masculines. Il est donc indispensable que les hommes soient virils et que les femmes développent leurs qualités féminines. C’est seulement à ces conditions que l’ordre naturel et divin sera conservé, et qu’ainsi la famille et la société survivront.
Nous devons souligner les différences, parce que l’un des vices de notre temps est de rechercher la simplification dans l’uniformité.
Le désordre de notre temps consiste à tendre vers une société sans classe, des êtres sans nature, une vie sans règle, une humanité sans discrimination[4]. Au contraire, la société que nous voulons bâtir est richement différenciée et nettement hiérarchisée. Il serait impossible de peindre un joli tableau si le rouge n’était pas différent du bleu. Il serait également impossible de jouer une belle musique si toutes les notes étaient de même fréquence. Imaginons ce qui nous arriverait si les vétérinaires décidaient de ressembler le plus possible aux plombiers, et réciproquement. Les vétérinaires chercheraient à guérir les animaux avec la technique de la soudure et de la vidange ! Cet égalitarisme ne profitera ni aux animaux ni à la plomberie. Aucune société ne peut se permettre de tolérer l’idée selon laquelle un animal et une plomberie seraient sensiblement la même chose. Aucune société ne peut se permettre de tolérer l’idée selon laquelle un homme et une femme seraient sensiblement la même chose. Plus féminine sera la femme, plus viril sera l’homme, mieux nous obtiendrons l’ordre véritable et vivant qui est le fondement du bonheur des hommes.
Abbé Bernard de Lacoste, Directeur