Récit de voyage : Le Père Nicolas du Gabon au Zimbabwe en février 2009

Récit de voyage : Le Père Nicolas du Gabon au Zimbabwe en février 2009

Lorsque notre Supérieur Général, Monseigneur FELLAY, a confié au Père Marc VERNOY la res­pon­sa­bi­li­té du nou­veau dis­trict d’Afrique, c’é­tait dans l’i­dée de res­ser­rer les liens entre les prêtres de la Fraternité Saint Pie X pré­sents sur le conti­nent africain.

C’est dans cette inten­tion que le Père VERNOY m’a envoyé pas­ser le mois de février au Prieuré Saint Joseph d’Harare au Zimbabwe. Car, si vous connais­sez les huit prêtres pré­sents au Gabon, savez-​vous que neuf autres prêtres exercent leur minis­tère sacer­do­tal au Kenya, en Afrique du Sud et au Zimbabwe ? Oui, vous le savez, puisque le nou­veau bul­le­tin Tradition vous a offert une magni­fique carte du district.

Au Zimbabwe, un seul prêtre est résident habi­tuel­le­ment au Prieuré Saint Joseph, à Harare, la capi­tale du pays. C’est le Père Pascal GENDRON. Il reçoit régu­liè­re­ment la visite d’un confrère d’Afrique du Sud ou. du Gabon (pour la pre­mière fois). Et pour­tant, la mois­son des âmes est abon­dante. Le Prieuré Saint Joseph fut fon­dé en octobre 1986, par un Père aus­tra­lien, le frère de notre Soeur Marie Cæcilia, dans le quar­tier Strathaven, à Harare. Aujourd’hui, entre trois et quatre cents fidèles se pressent chaque dimanche pour assis­ter aux deux messes du matin. Et, de l’autre côté de la ville, au quar­tier Tafara, trois cents autres fidèles reçoivent le prêtre le dimanche après­mi­di pour les caté­chismes, et une fois par mois pour la Messe.

Le Zimbabwe est un magni­fique pays au cli­mat très doux, offrant de magni­fiques pay­sages de savane arbo­rée. Il fut long­temps appe­lé le gre­nier à blé de l’Afrique, à cause de son impor­tante richesse céréa­lière. Le pays compte douze mil­lions d’ha­bi­tants, Noirs pour la plu­part, les Shonas (82 %) et les Ndébélés (14 %). Une mino­ri­té de Blancs zim­babwéens, très bien inté­grés par­mi les popu­la­tions locales, a long­temps mené à bien de grandes exploi­ta­tions agri­coles. Depuis 2003, une réforme agraire a expro­prié la plu­part des fer­miers blancs au pro­fit des vété­rans de la guerre d’in­dé­pen­dance. Un bon guer­rier n’é­tant pas néces­sai­re­ment un bon agri­cul­teur, le gre­nier à blé s’é­pui­sa et ce fut le début d’une grave crise éco­no­mique, poli­tique et sociale, qui n’est pas encore résor­bée aujourd’hui.

Dans ce cli­mat, les Zimbabwéens ont été for­mi­dable de patience, de cou­rage et de sou­tien mutuel, et – pour les fidèles catho­liques – de cha­ri­té fra­ter­nelle. Au prieu­ré Saint-​Joseph, la cha­pelle ne s’est pas désem­plie, bien au contraire. Le zèle du Père GENDRON et la géné­ro­si­té d’autres fidèles du monde entier a per­mis d’of­frir aux néces­si­teux les den­rées de pre­mière néces­si­té, pour sur­vivre lorsque les maga­sins étaient vides et qu’il man­quait jus­qu’à l’eau potable.

Ainsi, peut-​être pres­sés par la néces­si­té, ils furent nom­breux ceux qui vinrent s’ins­crire au caté­chisme et assis­ter à la Messe. Mais, en défi­ni­tive, ils apprirent à connaître les mys­tères et la loi de Dieu et à les mettre en pra­tique. Chaque dimanche, deux messes sont célé­brées et, après les messes, dix-​sept cours de caté­chisme sont dis­pen­sés. A la der­nière fête de la Toussaint, le Père GENDRON a admi­nis­tré le sacre­ment de bap­tême à quatre-​vingt enfants et adultes.

Les ser­vants de Messe sont regrou­pés au sein de l’as­so­cia­tion Saint Etienne, et se réunissent quatre fois par an pour des stages de for­ma­tion litur­gique. Chaque dimanche après la Messe, ils sortent de la sacris­tie et viennent de nou­veau d’a­ge­nouiller devant l’au­tel en sou­ta­nelle et sur­plis, afin d’of­frir à Notre Seigneur une prière d’ac­tion de grâces.

Contrairement à la Mission Saint Pie X, la Croisade Eucharistique n’est pas pour les gar­çons, mais pour les petites filles à Harare. Les plus grandes forment l’as­so­cia­tion Saint André. Elles se réunissent toutes chaque pre­mier same­di du mois pour une jour­née de prière, d’a­mi­tié et de détente.

Chaque dimanche après-​midi, le Père GENDRON, accom­pa­gné des caté­chistes, se rend à Tafara, à 30 kilo­mètres du prieu­ré, dans la ban­lieue est d’Harare. Un nou­veau quar­tier, Caledonia, y a été créé par de pauvres gens expul­sés de leurs mapanes en avril 2005 par la déci­sion du pré­sident Mugabe.

Ce fut l’œuvre de deux ado­les­centes, Mary Deborah (aujourd’­hui pieu­se­ment décé­dée) et Lucy, de ras­sem­bler leurs amis et de les atti­rer à la prière. Puis peu à peu, c’est tout le vil­lage qui s’est ras­sem­blé autour du prêtre. Chaque dimanche, le caté­chisme est ensei­gné à trois cent per­sonnes, enfants et adultes. Et la Sainte Messe est célé­brée le pre­mier dimanche de chaque mois, pas plus sou­vent, hélas ! car le Père est tout seul.

Pendant la semaine, deux ins­ti­tu­teurs tiennent une école d’une soixan­taine d’é­lèves, les petits le matin, les grands l’a­près­mi­di. Cette école Saint Charles Lwanga vient juste d’ou­vrir ses portes à la der­nière ren­trée sco­laire en jan­vier 2009, afin que les enfants catho­liques puissent être ins­truits tan­dis que la plu­part des écoles du pays sont fer­mées. Bien que les locaux soient encore bien pré­caires, les élèves sont contents d’ap­prendre, et leurs parents aussi.

Plusieurs fois, j’ai eu l’oc­ca­sion de par­ler du Gabon et de la Mission Saint Pie X aux Zimbabwéens, et de leur mon­trer des pho­tos : ils en ont été très heu­reux, et soyez bien cer­tains qu’ils prient main­te­nant pour les Gabonais. Puissent les catho­liques du Gabon prier aus­si pour les catho­liques du Zimbabwe !

Père Nicolas.

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