Mars 2011 – Gabon : Un nouveau printemps pour Ayeme-Bokoue ?

Les mois qui passent, confirment tou­jours davan­tage la pre­mière impres­sion du nou­veau Supérieur de la Mission Saint-​Pie X : être mis­sion­naire en terre de mis­sion consiste d’abord à allez vers, euntes, « Allez bap­ti­ser les nations, in nomine Patris et Filii et Spiritus Sancti ».

L’aventure de Ndambi I, vécue fin décembre der­nier et rap­por­tée dans ces colonnes, fut une expé­rience enri­chis­sante et pro­met­teuse. Mais peut-​être n’était-ce qu’un feu de paille ou d’artifice… Enthousiasme éphé­mère et vite retombé ?

Ndambi II qui vient d’avoir lieu nous ras­sure sur ces doutes et ces inquié­tudes. Le récit de ce der­nier voyage est sous presse. Mais est-​il néces­saire d’aller à 650 Km, au fond de la forêt gabo­naise, pour connaître ces joies conqué­rantes de l’esprit mis­sion­naire ? Il ne semble pas et la pre­mière prise de contact avec le chef d’Ayeme-Bokoue (Voir pho­to ci-​dessus) et quelques habi­tants du vil­lage montre ce qu’il serait pos­sible de réa­li­ser tous les 30 à 50 Km de la Nationale N° 1…

Le Supérieur de la Mission en avait rêvé, il en rêve tou­jours ! Chaque dimanche un Père de la Fraternité Saint Pie X fait de Libreville le voyage de 150 Km, sur l’ineffable Nationale N° 1, pour célé­brer la Sainte Messe à Four-Place.

Il y a deux mois, sur son tra­jet, le Père Louis-​Marie Buchet offre le ser­vice de quelques places dans son véhi­cule et apprend à cette occa­sion qu’entre Kango et Ekouk, envi­ron 50 Km, il n’y a plus une seule cha­pelle catho­lique. Malheureusement, sans bien com­prendre les consé­quences de ce qu’ils font, les mal­heu­reux catho­liques de cette région qui veulent pra­ti­quer, se croient obli­gés de fré­quen­ter les temples pro­tes­tants et autres sectes qui, elles, n’ont pas disparu.

Le len­de­main sur son retour, le Père Louis-​Marie qui connaît le rêve du Père Pinaud, s’arrête à Ayeme-​Bokoue, un vil­lage situé à égale dis­tance entre Ekouk et Kango. Il cherche à ren­con­trer le chef pour éta­blir un pre­mier contact. Ici le chef, c’est Albertine, « une bonne catho­lique » affirment les quelques vil­la­geois ren­con­trés sur le pas de leur porte. Mais voi­là… Maman-​chef est par­tie à sa plan­ta­tion et elle ne ren­tre­ra au mieux qu’à 13h00 comme d’habitude et il n’est pas encore 11h00… Que faire ? Le plus effi­cace semble d’aller à la ren­contre de Maman Albertine dans sa plan­ta­tion qui se trouve à plu­sieurs kilo­mètres en brousse.

Le Père s’enfonce en forêt avec quelques jeunes qui l’accompagnent. Sur place, ne trou­vant per­sonne, tout le monde lancent des cris d’appel, une seule réponse se fait entendre qui ne se répé­te­ra pas. Impossible de décou­vrir Maman Albertine qui avoue­ra à son retour s’être cachée pour ne pas être déran­gée et pou­voir conti­nuer son tra­vail ! « Que pouvait-​il bien encore se pas­ser au vil­lage pour qu’on vienne me cher­cher ? » se demandait-​elle. Le père et ses guides rentrent au vil­lage sans suc­cès. Après avoir dégus­té quelques bananes plan­tains qui lui sont offertes, le Père Louis-​Marie se plonge dans son Bréviaire pour meu­bler l’attente à l’écart et se rend compte qu’il se trouve devant le lieu de réunion d’une « église éveillée ». L’attente se pro­longe, Maman chef ne réap­pa­raît que vers 14 H 00. C’est une femme mar­quée par la fatigue quo­ti­dienne du tra­vail haras­sant de la plan­ta­tion qui enfile rapi­de­ment une robe et invite le Père à entrer au « salon ».

Bientôt les rejoignent le fils, les petits fils et quelques vil­la­geois. Maman Albertine confirme que le vil­lage est en grande majo­ri­té catho­lique mais que tous presque fré­quentent les « églises éveillées » faute de mieux. « Nous n’avons rien d’autre pour prier… » Le Père explique le grave dan­ger de perdre sa Foi à prier ain­si dans une secte et il les encou­rage à se retrou­ver entre eux pour réci­ter le cha­pe­let. Il leur pro­pose, selon nos dis­po­ni­bi­li­tés de célé­brer de temps à autre, la Sainte Messe dans leur vil­lage. Le salon s’y prê­te­rait bien. Tous se montrent heu­reux de la proposition.

La messe du lun­di 21 mars : une première !

Avant de par­tir, le Père Louis-​Marie dis­tri­bue cha­pe­lets, médailles mira­cu­leuses et laisse de l’eau bénite. Une pho­to immor­ta­lise cette pre­mière ren­contre. Maman-​chef demande ins­tam­ment au Père « de ne pas les aban­don­ner ». Le soir même le Père Pinaud est infor­mé de ce nou­veau contact et prend les dis­po­si­tions néces­saires pour orga­ni­ser une pre­mière Messe dans le mois.

Le Père Louis-​Marie reprend contact avec Albertine. Tous s’accordent sur la date du lun­di 21 mars, ce qui laisse le temps d’avertir les vil­la­geois. Malheureusement dif­fé­rents contre­temps qui semblent télé­gui­dés par le malin empêchent l’information de cir­cu­ler et puis il faut aus­si noter qu’une Messe le lun­di, n’est pas le meilleur jour, car c’est la reprise du tra­vail dans les plantations.

Le jour dit, accom­pa­gné de notre jeune sémi­na­riste, Fabian et d’un jeune fidèle de la Mission, appren­ti caté­chiste, le Père Louis-​Marie arrive au vil­lage vers 10 H 00. Une tren­taine de per­sonnes sont là : sur­tout des anciens heu­reux de retrou­ver des Pères comme ils en ont connus autre­fois, des plus jeunes de bonne volon­té mais qui ont bien peu reçu et des enfants à for­mer. L’autel est pré­pa­ré dans le salon de Maman-​chef. La Messe est sui­vie avec recueillement.

Après la Messe, impo­si­tion de la Médaille mira­cu­leuse, cha­cun veut la sienne ! Ensuite le repas est par­ta­gé entre tous comme il se doit. Mais la jour­née n’est pas ter­mi­née, sur le retour le Père doit encore s’arrêter dans une famille pour une pré­pa­ra­tion au mariage. Sur le point de par­tir, Albertine le retient encore, elle se sou­vient que sa mai­son n’a jamais été bénite. Ce qui est aus­si­tôt fait ! Enfin Maman-​chef, et ce seront ses der­nières paroles ce jour-​là, confie qu’elle prie chaque jour pour que son vil­lage garde la Foi… mais aidez-​moi, et ne nous aban­don­nez pas.

C’est pro­mis Maman Albertine et la pro­chaine Messe sera un dimanche !

Le Toukan d’Ayeme Bokoue

Comment aider l’apostolat de la FSSPX en Afrique

Pour nous aider à les aider, vous pou­vez adres­ser vos dons par chèque au Père Nicolas Pinaud, Supérieur de la Mission

Mission Saint-​Pie X
Quartier La Peyrie – BP 3870
Libreville (Gabon)

Médailles mira­cu­leuses, médailles de Saint Benoît et cha­pe­lets sont les bien­ve­nus mais éga­le­ment des médi­ca­ments tel que le para­cé­ta­mol – Doliprane, Efferalgan…

Une mère m’a embras­sé parce que je lui don­nais, pour son enfant en pleine crise de palu­disme, les 6 com­pri­més de doli­prane qui me restaient…

10 tôles pour une cha­pelle = 75 € ou 110 $ US
100 tôles pour une cha­pelle = 750 € ou 1100 $ US

Frais de dépla­ce­ment en voi­ture 4 x 4 pour un tel voyage mis­sion­naire = 1000 € ou 1450 $ US
Frais de dépla­ce­ment en train = 350 € ou 500 $ US
Installation d’une pompe manuelle pour pui­ser l’eau potable dans un vil­lage = 2500 € ou 3600 $ US