Reportage n° 2 des 26 et 27 juillet 2011
Deux petits philippins nos regardent avec étonnement…
Mardi 26 juillet 2011 : le ciel nous tombe sur la tête…
Hier, 25/07, à 23 H 30, la terre a tremblé à Manille. Certains ont continué à dormir, pendant que d’autres pensaient qu’un voisin de chambrée ronflait…
Dès le matin, nous sommes accueillis par une pluie torrentielle : il s’agit tout simplement d’un typhon qui sévit au nord de Manille. Les rues sont inondées, le gouvernement a bloqué les transports en commun. Pour cette raison, quelques patients ne peuvent accéder à la mission.
Un de nos reporters s’est rendu au cœur d’un bidonville particulièrement touché par les inondations ; certains habitants, le sourire aux lèvres, expliquent qu’ils doivent rester chez eux pour surveiller les murs en cartons de leur maison, d’autres ont le courage de venir jusqu’à nous sans craindre l’eau qui leur arrivait jusqu’aux genoux.
Les soins se déroulent comme d’habitude malgré ces conditions climatiques. Les militaires sont toujours fidèles au poste, ils gèrent la logistique, organisent le gymnase, portent les lourdes caisses de médicaments, régulent le flux des patients, distribuent des biscuits ; quand ils ont un peu de temps, ils se font prendre la tension plusieurs fois et réclament des vitamines pour leurs enfants… Ils ont même demandé l’imposition du scapulaire : c’était touchant de voir tous ces soldats en treillis humblement à genoux devant le prêtre qui les bénissait.
Certains cas médicaux nous marquent plus que d’autres :
- Une pauvre femme vient montrer au docteur Dickès ses jambes gonflées. En l’auscultant il découvre des œdèmes importants liés à la malnutrition. Elle explique avoir pris de fortes doses de diurétiques entrainant des problèmes cardiaques.
- Une personne se présente avec des clichés radiographiques datant d’un an et se plaint de crachats sanglants (hémoptysie) depuis tout ce temps ; le médecin découvre avec surprise le nom de bacille de Koch inscrit sur la radio. La patiente a été traitée avec un simple antihémorragique !!! Faute d’argent et tout soin étant payant, elle n’a pu obtenir un traitement pour sa tuberculose.
- Un jeune homme a des difficultés pour respirer : là encore, une tuberculose est suspectée et des examens complémentaires sont demandés. Sous des prétextes divers, le patient essaie de partir à plusieurs reprises. Sa femme le rejoint, et, en pleurant, finit par avouer au docteur qu’ils n’ont pas les moyens de payer les frais hospitaliers. Lorsqu’elle apprend que la mission prendra tout en charge, elle pleure encore, mais cette fois d’émotion. Les mouchoirs ne suffisent plus quand on l’assure de nos prières pour sa famille !
Cette journée renforce les liens entre les volontaires venus des quatre coins du monde (dix nations représentées !). La journée se conclut par la messe et le chapelet, puis chacun profite d’un repos salvateur.
Mardi 26 juillet 2011
Amis fidèles qui nous lisez, rassurez-vous nous sommes toujours sains et saufs ! C’est en voyant le journal que nous avons réalisé l’ampleur du séisme : force 5,9 sur l’échelle de Richter. Parallèlement nous avons appris que le typhon répondant au doux nom de « Nock-ten » a déjà fait 20 morts à Manille et la population a reçu l’avertissement de ne pas sortir. Malgré cela, le flux des patients est dense tout au long de la journée, tandis que la pluie continue de nous arroser généreusement.
Jusqu’à présent le « captain » du Barangay n’a jamais accueilli une mission aussi importante. Nous sommes heureux d’être si bien accueilli par les responsables locaux et Monsieur l’Abbé Couture a même dû refuser la publicité dans les églises voisines : sans quoi nous aurions étés submergés de patients. En revanche il est triste de constater que plusieurs curés des paroisses voisines de notre prieuré ont interdit à leurs fidèles de faire bénir leurs maisons par nos prêtres ; alors que ces mêmes curés ne se déplacent pas pour le faire.
En arrivant ce matin, nous trouvons recroquevillé sur un banc et brûlant de fièvre, le patient tuberculeux que le docteur Dickès avait envoyé à l’hôpital hier. Là-bas, ils ont seulement analysé ses crachats… Pour que ce pauvre homme survive, il faudrait que la mission puisse le prendre en charge, mais cela coûte cher…
Au cours de la journée, nous avons eu de nombreuses fois l’occasion d’admirer le dévouement des Philippins : deux personnes, à longueur de journée, nettoient de fond en comble les « comfort rooms » (toilettes) pour qu’ils soient réellement confortables ; si nous ne leur avions pas proposé des lunch boxes ils auraient passé leur journée à jeun… Par ailleurs nous savourons l’aide efficace des hommes ; à peine avons-nous rempli un carton qu’il est déjà sur leur épaule.
En récompense de cette dure journée humide, le docteur Dickès, a présidé la traditionnelle séance annuelle de la confrérie des mangeurs de balut. Quelques récalcitrants refusent toujours d’y entrer mais heureusement les nouveaux de cette année se sont montré plus vaillants. Ils vous initieront peut-être à leur retour en France…
A demain si vous le voulez bien…
Suite des reportages de la mission Acim-Asia 2011
28 juillet 2011 : déjà le quatrième jour de la mission !!!
Photos et textes envoyés par Monsieur l’abbé Daniel Couture
Pour aider la Mission Acim Asia 2011
Les dons pour ACIM ASIA doivent être envoyés au : Dr Jean-Pierre Dickès Il est rappelé que la totalité des dons est envoyé à la mission sans prélèvement de quelque nature que ce soit. D’autant qu’ACIM France prend en charge intégralement le fonctionnement |