Rosa Mystica 2024 : suite de la mission (2)

Mercredi 6 et jeu­di 7 mars, la mis­sion s’est ins­tal­lée à Takawal et Domolok, un ancien repaire de rebelles et une zone très pauvre.

Récit de notre envoyée spéciale aux Philippines

Takawal et Domolok

Mercredi 6 et jeu­di 7 mars, la mis­sion s’est ins­tal­lée à Takawal et Domolok, deux petits puroks (sous-​division admi­nis­tra­tive du baran­gay). Ces zones, sécu­ri­sées il y a peu, furent dan­ge­reuses pen­dant de longues années car elles étaient le repaire des rebelles de la NPA (Armée de libé­ra­tion natio­nale communiste).

Yolly, infirmière-​catéchiste per­ma­nente d’ACIM-Asia, l’âme dévouée et irrem­pla­çable de la mis­sion Rosa Mystica, s’est ren­due à Domolok dans les années 2000. A l’époque, aucun véhi­cule ne pou­vait l’atteindre. Il lui avait alors fal­lu emprun­ter un radeau en bam­bou tiré par un cara­bao (buffle domes­tique) et fran­chir sept fois une rivière avant d’arriver à destination !

Vingt ans plus tard, une route en béton nous y conduit aisé­ment si l’on ne tient pas compte de la panne du camion mili­taire qui nous y ache­mine ! L’attente des pick-​up de rem­pla­ce­ment est agré­men­tée par la dégus­ta­tion de déli­cieux petits gâteaux de riz brû­lants ache­tés en bord de route par nos « anges gar­diens », les sol­dats de l’armée phi­lip­pine qui nous encadrent et pro­tègent tout au long de nos déplacements.

Lorsque Yolly tra­vaillait encore au minis­tère de l’Education, avant de s’engager corps et âme pour la mis­sion Rosa Mystica, elle avait eu à se rendre à Domolok pour don­ner des cours d’éducation sani­taire aux éco­liers. Au ter­mi­nal des motos-​taxis de General Santos, tous les chauf­feurs refu­sèrent de l’y trans­por­ter. Face à son insis­tance, un chauf­feur accep­ta de la conduire au prix fort.

Il lui inti­ma l’ordre de suivre toutes les ins­truc­tions qu’il lui don­ne­rait en cours de route. À mi-​chemin, il lui deman­da de se cou­vrir entiè­re­ment le visage, de ne pas ten­ter de repé­rer le lieu tra­ver­sé et de ne pas réagir, ni aux cris, ni aux coups de feu. Après quelques dizaines de minutes – qui parurent une éter­ni­té – d’une conduite en trombe sur des che­mins de terre truf­fés de nids-​de-​poule, le chauf­feur ralen­tit et lui per­mit de se découvrir.

Ils venaient de tra­ver­ser un bivouac de rebelles qui n’auraient pas hési­té à « des­cendre » Yolly sur le champ, s’ils l’avaient sim­ple­ment soup­çon­née d’avoir repé­ré leur can­ton­ne­ment. Nous pour­rions écrire un très gros livre – qui pren­drait vite le ton de l’hagiographie – avec toutes les his­toires extra­or­di­naires vécues par notre cou­ra­geuse infirmière-​catéchiste ! Nous sommes tou­jours dans des zones très déshé­ri­tées sur le plan sanitaire.

A midi, après plus de deux heures de tra­vail sans relâche, Johannes, den­tiste alle­mand, a déjà fait près d’une cen­taine d’avulsions den­taires. Alexandra, fidèle opti­cienne de la mis­sion, venue d’Aix-les-Bains, a dans le même temps ren­con­tré de très nom­breux pté­ry­gions ou épais­sis­se­ments de la conjonc­tive (40 % de ses « clients »). Elle essaye de redon­ner la vue à une vieille femme qui n’avait jamais pu décou­vrir le monde qui l’entoure : ‑19 à l’œil droit, ‑16 à l’œil gauche !

Mais ce sont aus­si des champs apos­to­liques déser­tés où, mal­heu­reu­se­ment, les sectes pro­tes­tantes peuvent se déployer acti­ve­ment, et l’islam, très pré­sent, se main­te­nir voire pros­pé­rer. Beaucoup de femmes catho­liques passent à l’islam par mariage. Double rai­son donc pour la mis­sion Rosa Mystica de se rendre dans ces vil­lages, afin d’y pro­di­guer le soin des corps mais aus­si le soin des âmes selon la double voca­tion que lui avaient assi­gnée ses fon­da­teurs, l’abbé Daniel Couture et le Dr Jean-​Pierre Dickès. La Providence n’est jamais étran­gère au choix des lieux que la mis­sion visite chaque année.

Domolok est, en effet, la ville natale d’une fidèle de la cha­pelle Rosa Mystica de General Santos, des­ser­vie par l’abbé Timothy Pfeiffer, aumô­nier de la mis­sion Rosa Mystica. C’est dans le pro­lon­ge­ment de cette cha­pelle que l’ACIM a fait construire un dis­pen­saire qui est le Q. G. d’ACIM-Asia et de la mis­sion. Cette fidèle était pro­tes­tante mais, alors qu’elle fré­quen­tait l’université de General Santos, elle assis­ta à un cours infor­mel de caté­chisme catho­lique don­né par un de ses cama­rades de classe.

Touchée par la grâce – elle qui se des­ti­nait à deve­nir pas­teur –, elle deman­da à être bap­ti­sée à la cha­pelle Rosa Mystica que fré­quen­tait le caté­chiste, qu’elle épou­se­ra quelque temps plus tard. Joël, son époux, fidèle sou­tien du prieu­ré Rosa Mystica de General Santos, fut long­temps le comp­table de l’ACIM.

Son épouse vient de mettre au monde un cin­quième enfant mal­heu­reu­se­ment atteint d’une mal­for­ma­tion car­diaque qui néces­si­te­rait une opé­ra­tion uni­que­ment réa­li­sable à Manille, ce qui implique de pou­voir assu­mer un voyage jusque là-​bas, un loge­ment oné­reux sur place et le coût éle­vé de l’intervention. Les modestes reve­nus de la famille ne lui per­mettent pas de cou­vrir tous ces frais. Avec l’aide de l’ACIM et de ses dona­teurs, ces obs­tacles devraient pou­voir être levés.

Au fil des ans, grâce aux bons exemples qu’elle, son mari et ses enfants don­naient, les autres membres pro­tes­tants de sa famille qui l’avaient tout d’abord reje­tée, se sont un peu adou­cis. De temps à autre, sa mère et sa sœur ont assis­té à la messe avec elle. Des années plus tard, lorsque l’un de ses frères eut un acci­dent de voi­ture et qu’il n’avait plus d’argent pour payer ses médi­ca­ments, la mis­sion lui a por­té secours.

Nous espé­rons qu’avec la venue de la mis­sion médi­cale dans leur vil­lage, cette famille et bien d’autres pour­ront goû­ter à la cha­ri­té catho­lique, ouvrir leur cœur et, si Dieu le veut, leurs oreilles et leur intel­li­gence à la foi catho­lique. Nul doute : c’est vrai­ment la joie com­mu­ni­ca­tive de la cha­ri­té qu’éprouvent tous les volon­taires, anciens et nouveaux.

« La chose la plus impor­tante », témoigne le Dr Johannes notre nou­veau den­tiste alle­mand, « pour moi, comme pour nous tous, c’est de pou­voir aider toutes ces per­sonnes qui ne peuvent pas rece­voir d’aide en rai­son de leur pau­vre­té ou de leur han­di­cap. L’union entre la reli­gion et la méde­cine est une sym­biose par­faite pour assu­rer la san­té inté­grale, cor­po­relle et spirituelle ! »

La Mission Rosa Mystica a besoin de vos prières, de votre aide et de votre générosité !

Elle ne vit que grâce au sou­tien et aux dons de ses amis et bien­fai­teurs ! Les volon­taires sont béné­voles et financent eux-​mêmes leurs billets d’avion. Les dons sont affec­tés uni­que­ment à l’organisation maté­rielle de la Mission, à l’achat des médi­ca­ments et du maté­riel médi­cal, par­fois au finan­ce­ment d’hospitalisations et d’interventions chi­rur­gi­cales plus impor­tantes que celles que l’on peut offrir à la mission.

Vous pou­vez adres­ser vos dons :

  • Depuis la France :

Par PayPal sur le site : www​.rosa​mys​ti​ca​-mis​sion​.com
Par chèque à l’ACIM : 2, route d’Equihen F‑62360 Saint-​Etienne-​au-​Mont.
Par vire­ment : Code IBAN : FR52/​3000/​2056/​0000/​0070/​2978/​B46.
Par Hello Asso : https://​www​.hel​loas​so​.com/​a​s​s​o​c​i​a​t​i​o​n​s​/​a​s​s​o​c​i​a​t​i​o​n​-​c​a​t​h​o​l​i​q​u​e​-​d​e​s​-​i​n​fir…

  • Depuis la Suisse :

Sur le site de l’Association Mission et Entraide aux Philippines (AMEP) : https://​www​.amep​-phil​.com/​f​a​i​r​e​-​u​n​-​don
AMEP, Route de Collombé 24 A, 1976 ERDE.
Banque Raiffeisen Martigny et Région. Compte : 19–1454‑1.
IBAN : CH24 8080 8001 0967 6858 4. SWIFT-​BIC : RAIFCH22XXX.

Reçu fis­cal sur demande pour la France ou la Suisse.

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Source : Acim – Asia /​FSSPX Actualités
Photos : Clémence d’Ogny

ACIM-Asia / Rosa Mystica

Association d'aide médicale aux Philippines