La 17e mission médicale Rosa Mystica organisée par l’ACIM-Asia s’est achevée sur un bilan médical et spirituel très positif !
Récit de notre envoyée spéciale aux Philippines
Vendredi 8 mars : Salimama
C’est dans ce village de montagne, également visité l’an dernier, que le diable s’agite dans le bénitier ! Depuis que Father Tim y a installé une petite mission permanente, les autres communautés religieuses sont devenues très prosélytes !
Ce matin, Salimama est en effervescence : en plus de la mission médicale, 40 mariages civils sont célébrés dans la cour de l’école – où s’installe aussi la mission – devant le maire d’Alabel qui s’est déplacé pour l’occasion avec son équipe municipale. Sur le podium est dressée une grande table recouverte d’une nappe magnifiquement bouillonnée. Discours du maire, engagement des fiancés (de tous âges !) en blanc ou en costume traditionnel, hymne national, distribution de cadeaux, danses et flonflons sous la tente dressée à cet effet.
Pourquoi ces mariages en série ? Ces zones ont longtemps été séparées du monde et de l’administration gouvernementale, car elles étaient sous le contrôle de la NPA (Organisation armée de libération communiste). Depuis le traité de pacification signé en septembre 2022, le gouvernement pénètre peu à peu dans ces villages (la mission participe à cette œuvre de pacification) et encourage les habitants à régulariser leur situation administrative : mariages, déclarations des naissances, etc.
L’éloignement et le prix du transport, la crainte de descendre en ville due à l’ignorance, le coût des démarches administratives (7,5 millions de Philippins ne sont pas enregistrés pour cette raison) sont autant d’obstacles que les autorités municipales d’Alabel écartent en allant elles-mêmes vers leurs administrés. C’est tout à fait louable. Ce qui est bien regrettable, c’est que le mariage religieux ne suit pas, faute de prêtres… Mais Father Tim s’y emploie !
Nous l’avons déjà souligné, ces territoires ont été désertés par l’Eglise catholique, et les sectes protestantes y pullulent. A Salimama, il y a peu de familles catholiques mais les quelques fidèles touchés par la mission de l’an dernier sont très actifs.
Une fois la fête civile terminée, le podium sera investi par ce petit groupe de fidèles et l’équipe de frères et de catéchistes pour remplacer le « bureau des mariages » par un bel autel surmonté d’un grand crucifix où Father Tim célébrera la messe pour une dizaine de membres de la tribu, après la mission médicale, à la nuit tombée. Sang du Christ répandu sur la croix, fleuve de miséricorde, soulagement de ceux qui peinent, sauvez ces pauvres délaissés !
Cet événement a certainement privé la mission de quelques patients. On ne recevra en effet « que » 262 personnes pour 44 avulsions dentaires, 14 consultations prénatales, 62 pédiatriques, 115 médicales et 3 interventions chirurgicales. Petite journée en comparaison des deux précédentes : la veille, il y avait eu 105 consultations pédiatriques et l’avant-veille 101 avulsions dentaires !
Samedi 9 mars : dernier jour de mission à Kawas
C’est ici que s’était achevée la mission l’an dernier. Aujourd’hui nous vous invitons à suivre le patient jusqu’à la pharmacie qui est aussi un point final, celui du long parcours de soin que vont suivre les malades tout au long de la journée. Les volontaires sont très admiratifs de leur patience et de leur amabilité qui se traduit souvent par de merveilleux sourires. Il y a un peu de nonchalance, certes, chez le Philippin mais cela repose de l’homme pressé de nos contrées !
Le « Parcours Santé » de la mission Rosa Mystica
Après avoir attendu l’enregistrement en file compacte depuis les premières heures du jour, le patient se dirige vers les infirmières qui prennent les paramètres vitaux (tension, température, saturation en oxygène, poids, fréquence cardiaque) et les orientent ensuite vers le médecin adéquat, le dentiste, la pédiatre, la sage-femme, le chirurgien, l’opticienne, la physiothérapeute ou les soins infirmiers… Un éventail d’offres assez complet cette année !
Avec une confidentialité toute relative – car les médecins sont installés en ligne dans les classes des écoles ou sous les préaux des barangays –, les malades sortent du bureau de consultation, munis d’une feuille jaune de prescription s’ajoutant aux feuilles vertes des adultes ou roses des enfants, remplies par Yolly et ses assistantes au moment de l’enregistrement où s’effectue l’orientation des patients.
Ils se présentent à la pharmacie et déposent leur ordonnance sur une pile désespéramment élevée ! Là, ils exerceront à nouveau la vertu de patience. Après avoir attendu l’admission, la prise des paramètres et la consultation, il leur faudra encore patienter pour la réception de leur petit sac de médicaments (distribués gratuitement, bien sûr. C’est le poste financier le plus important de la mission. Budget moyen de la pharmacie : entre 13 et 15.000 euros).
Une équipe de préparateurs (étudiantes en pharmacie ou élèves infirmières philippines, et volontaires étrangers) récupèrent les ordonnances au fur et à mesure et vont remplir des petites barquettes en plastique avec les médicaments prescrits. Ces médicaments sont pris sur des tables où chaque matin de cette mission nomade, ils sont installés et répartis par types, puis rangés dans des cartons le soir, en ordre si possible, pour être ressortis le lendemain.
Les petites boîtes s’alignent devant nos deux pharmaciens de l’année. Brigitte – qui en est à sa quatorzième mission ! – a en effet reçu le concours bienvenu de Jean, pharmacien brestois. Il leur revient de contrôler la prescription et la préparation faite en amont, et d’inscrire les noms des patients et la posologie sur les boîtes, ainsi que le nombre d’unités distribués. Ce travail peut prendre jusqu’à 10 minutes selon les prescriptions.
Imaginez ce que fut le travail de Brigitte pendant des années lorsqu’elle devait répondre seule à plusieurs centaines d’ordonnances par jour ! Une fois vérifiée, la barquette est transmise à deux ou trois volontaires administratifs, selon l’affluence, qui vont contrôler une dernière fois le nombre d’unités données et enregistrer le nom du patient, le dosage et la quantité du médicament. La délivrance sera effectuée par un volontaire local, cette année des étudiants en pharmacie, qui donneront aux patients des explications sur la prise de ces médicaments, dans leurs dialectes respectifs.
Le circuit complet peut prendre une demi-journée voire une journée entière, selon l’affluence ou le type de soin. Le temps que les patients acceptent de passer sur les lieux de la mission pour arriver à bout de ce long parcours, montre bien les difficultés d’accès aux soins de ces populations.
Mais ce sont aussi ces longues périodes d’attente qui leur permettront, au cours de l’une ou l’autre de ces étapes, de se retrouver en présence des membres de la Légion de Marie, des frères, des catéchistes ou des prêtres, qui leur proposeront bénédictions, médailles miraculeuses, scapulaires du Mont Carmel, engagements dans la Militia Mariæ.
On fera aussi patienter les très nombreux enfants avec des cours de catéchisme en images et des coloriages. Les soldats ne seront pas laissés de côté. Les journées sont longues pour eux aussi ! Ils seront sans doute sensibles à l’art du mime pratiqué par Father Tim tenant son rosaire comme un fusil d’assaut contre le Malin !
Le bilan spirituel pourrait être matériellement estimé si l’on comptait le nombre de médailles et de scapulaires imposés, mais ce bilan-là appartient à Dieu et à sa Sainte Mère, Notre Dame des Apôtres par qui Il a distribué ses largesses en abondance durant cette 17e mission Rosa Mystica !
Le dernier soir de la mission, le traditionnel dîner d’action de grâce est offert par la municipalité d’Alabel, à Pinobre Park. Véronique, la très dynamique infirmière valaisanne, DRH de la Mission, annoncera le bilan médical de ces six jours : ce sont un peu plus de 2.200 patients à qui nos infirmières, médecins, dentistes, chirurgien, opticienne et physiothérapeute ont essayé d’apporter un peu de soulagement.
Le maire d’Alabel est présent comme l’an passé et dans son discours de remerciement, il a de nouveau invité l’ACIM à revenir sur ses terres en 2025. Il estime qu’un partenariat définitif a été instauré entre sa municipalité et notre mission ! Après une longue série de discours et les multiples distributions de « certificats d’appréciation » le Dr Philippe de Geofroy a conclu cette soirée en remerciant les volontaires et en leur proposant de méditer cette belle leçon que l’abbé Daniel Couture avait envoyée pour eux tous, avant la mission :
« Chers Docteurs, chers volontaires, les dernières heures de la 4e mission Rosa Mystica, à Tanay, près de Manille, en 2010, se terminèrent par une mission de nuit, dans la jungle boueuse de la tribu des Aetas, au nord-ouest de Manille. Certains d’entre vous y étaient peut-être. Ce fut une de ces missions inoubliables, comme elles le sont toutes, d’ailleurs !
« C’est la petite Sœur Eva, des Sœurs de Saint-Paul-de-Chartres qui nous avait invités. Elle qui avait converti toute cette tribu païenne de 100 personnes après l’éruption du volcan Pinatubo, le 15 juin 1991. Elle les avait convertis par son exemple vraiment évangélique. Environ deux ans après avoir refait leur petit village dans une autre région, le chef lui demanda :
« “Ma Sœur, est-ce que nous aussi nous pouvons servir votre Dieu ? Car nous pensions que le volcan était dieu, mais il est très méchant. Si votre Dieu est aussi bon que vous, nous voulons le servir.” Phrase historique que nous avons entendue de nos propres oreilles : “Si votre Dieu est aussi bon que vous, nous voulons le servir.”
« Voilà une très belle leçon : non seulement le Bon Dieu veut nous voir croître en bonté personnelle et monter vers la perfection, mais il veut que nous soyons aussi rayonnants de bonté, en faisant du bien à ceux qu’il met sur notre route. Etre bon et répandre la bonté à l’image du Sacré Cœur ! Voilà notre mission résumée ! Merci à tous ! Et revenez ! Que Dieu vous bénisse ! »
La Mission Rosa Mystica a besoin de vos prières, de votre aide et de votre générosité !
Elle ne vit que grâce au soutien et aux dons de ses amis et bienfaiteurs ! Les volontaires sont bénévoles et financent eux-mêmes leurs billets d’avion. Les dons sont affectés uniquement à l’organisation matérielle de la Mission, à l’achat des médicaments et du matériel médical, parfois au financement d’hospitalisations et d’interventions chirurgicales plus importantes que celles que l’on peut offrir à la mission.
Vous pouvez adresser vos dons :
- Depuis la France :
Par PayPal sur le site : www.rosamystica-mission.com
Par chèque à l’ACIM : 2, route d’Equihen F‑62360 Saint-Etienne-au-Mont.
Par virement : Code IBAN : FR52/3000/2056/0000/0070/2978/B46.
Par Hello Asso : https://www.helloasso.com/associations/association-catholique-des-infir…
- Depuis la Suisse :
Sur le site de l’Association Mission et Entraide aux Philippines (AMEP) : https://www.amep-phil.com/faire-un-don
AMEP, Route de Collombé 24 A, 1976 ERDE.
Banque Raiffeisen Martigny et Région. Compte : 19–1454‑1.
IBAN : CH24 8080 8001 0967 6858 4. SWIFT-BIC : RAIFCH22XXX.
Reçu fiscal sur demande pour la France ou la Suisse.
Galerie photos
Toutes les photos »> ICI
Source : Acim – Asia /FSSPX Actualités
Photos : Clémence d’Ogny