Cahier de chantier n°23 des bénédictines de Perdechat

Suite des tra­vaux et récréa­tion. Ne jamais abandonner !

Moniales Bénédictines tra­di­tion­nelles en Auvergne
Cahier de chan­tier n°23
Parution de la Passion 2025

Les travaux : préparation des sols ventilés

En ces der­nières semaines de mars, les plom­biers et ter­ras­siers s’activent sur le chan­tier pour ter­mi­ner les tra­vaux en sous-​sol avant que l’entreprise de maçon­ne­rie n’arrive pour mon­ter les murs. Ce sont d’abord les plom­biers qui ins­tallent les réseaux sous dalle : pour la salle du cha­pitre et la sacris­tie, le tra­vail est minime car il n’y a pas beau­coup d’arrivées d’eau, mais pour l’infirmerie, les tuyaux s’enchevêtrent !

Le ter­ras­sier a ensuite pré­pa­ré les sols ven­ti­lés : pose de drains d’air entou­rés et recou­verts de pouz­zo­lane. Pierre vol­ca­nique du Puy-​de-​Dôme, la pouz­zo­lane est le maté­riau local drai­nant et assai­nis­sant : elle évite les remon­tées capil­laires dans les murs et assure la lon­gé­vi­té des bâtiments.

Spiritualité bénédictine

Le dimanche de la Passion, comme on lisait ce pas­sage de l’Evangile : « Dæmonium habes, tu es pos­sé­dé du démon », sainte Gertrude fut pro­fon­dé­ment émue de l’injure faite au Seigneur, et ne pou­vant sup­por­ter que le Bien-​Aimé de son âme enten­dit d’aussi indignes outrages, elle s’efforça de leur oppo­ser les expres­sions de sa ten­dresse : « Salut, perle vivi­fiante de la noblesse divine, dit-​elle, salut fleur immor­telle de la digni­té humaine, Jésus très aimable, mon unique salut ! » Le Seigneur plein de bon­té vou­lut selon sa cou­tume la payer de retour, et s’inclinant vers elle, Il mur­mu­ra à l’oreille de son âme ces très douces paroles : « Je suis ton Créateur, ton Rédempteur, Celui qui t’aime ; Je t’ai acquise dans les angoisses de la mort, au prix de toute ma béa­ti­tude ».

Efforçons-​nous donc, avec toute l’affection de notre âme et de notre cœur, d’offrir au Seigneur des témoi­gnages d’amour lorsque nous appre­nons qu’Il a reçu quelque injure. Ayons confiance, car la géné­reuse bon­té de Dieu ne méprise pas les humbles pré­sents de ses pauvres, mais les rend au cen­tuple, selon les richesses de sa miséricorde.

Les obédiences du monastère : la couture de sacristie

« Confessiónem et decó­rem induís­ti : amíc­tus lúmine sicut ves­ti­mén­to. » « Vous vous êtes revê­tu de majes­té et de splen­deur, enve­lop­pé de lumière comme d’un vête­ment. » (Ps. 103,2)

Que sont ces vête­ments mys­té­rieux de lumière et de beau­té dont se revê­tit le Céleste Epoux ? C’est une ques­tion qui nous fas­cine tous les same­dis matin quand nous ren­con­trons ce petit ver­set du psaume 103 à Matines. Et le mys­tère conti­nue, car nous savons que le Bon Dieu, à son tour, aime revê­tir ses saints de robes radieuses et les orner de gloire. « Amávit eum Dóminus et orná­vit eum : sto­lam gló­riæ índuit eum », chantons-​nous à satié­té dans la litur­gie, sur­tout aux fêtes des prêtres : « Le Seigneur l’a aimé et l’a paré : Il l’a revê­tu de la robe de gloire. »

Si Dieu se délecte à parer ses bien­heu­reux de ces inima­gi­nables robes de gloire au Ciel, les moments les plus heu­reux pour une Sœur cou­tu­rière sont ceux pas­sés à faire, à sa petite mesure, des orne­ments aus­si beaux et solen­nels que pos­sible pour ses prêtres d’ici-bas.

Un nou­vel orne­ment se crée géné­ra­le­ment avant une grande fête telle qu’une céré­mo­nie ou un jubi­lé. C’est l’occasion de sor­tir tous les tré­sors pré­cieux de la salle de cou­ture : tis­sus nobles et gra­cieux, velours, soie, satin, rubans d’or, de cra­moi­si ou d’émeraude, décors élé­gants de toute sorte – et même par­fois des pierres pré­cieuses… Tout cela four­ni par nos géné­reux bienfaiteurs.

Puis il faut se mettre au tra­vail (en cachette, bien sûr, pour faire une sur­prise à la com­mu­nau­té !). Mesurer, cou­per, bro­der, coudre, repas­ser… faire de ces bouts de tis­sus et de ces fils une œuvre har­mo­nieuse de beau­té et de louange, pour que, « Revêtus de ceux-​ci, les ministres de votre autel soient rem­plis de la grâce sep­ti­forme du Saint-​Esprit et parés de l’étole de la chas­te­té, et qu’en vous ser­vant avec fidé­li­té, ils soient récom­pen­sés à la fin par une heu­reuse immor­ta­li­té » (Rituel romain, béné­dic­tion des ornements.) 

Ornements créés pour la dédi­cace de notre Eglise le 16 sep­tembre 2018, pour la consé­cra­tion de la com­mu­nau­té à saint Joseph le 19 mars 2022 et pour la fête de notre Mère Prieure le 12 août 2022.

Récréation

« Ne lâche jamais ! »

On dit que saint Thomas d’Aquin, inter­ro­gé par les siens sur la condi­tion à rem­plir pour deve­nir un saint leur répon­dit : « Il y en a trois : la pre­mière, c’est de le vou­loir, la deuxième, c’est de le vou­loir encore, la troi­sième c’est de le vou­loir toujours ! ».

Et pour finir

Petit mot de Mère Ci

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1 châ­teau de PERDECHAT - 63330 VIRLET