Consécration des Vierges chez les bénédictines de Perdechat

C’est une céré­mo­nie aujourd’hui deve­nue rare mais à laquelle nous avons eu la grâce d’assister au Monastère Notre-​Dame de Toute-​Confiance, le 16 sep­tembre der­nier, « sous la règle de notre bien­heu­reux Père saint Benoît ».

La céré­mo­nie de la consé­cra­tion des Vierges per­met quelques ins­tants de médi­ter sur le sens de notre vie ter­restre, car il n’y a pas meilleure place qu’auprès de Notre-​Seigneur pour juger de ce monde.

Déroulement de la cérémonie

1. L’appel

Après avoir accom­pa­gné la sœur, conduite hors de la clô­ture dans le chœur enca­drée par ses deux mar­raines, le prêtre assis­tant se tourne vers la novice pro­fesse et chante :

« Vierges sages, pré­pa­rez vos lampes, voi­ci que l’Époux vient ; allez au-​devant de lui. »

Puis l’évêque ajoute : « Venez ma fille, prê­tez l’o­reille et je vous ensei­gne­rai la crainte du Seigneur. »

Par trois fois, en com­plé­tant son antienne à chaque reprise, la sœur répond : « Et main­te­nant je viens de tout mon cœur, je vous crains et j’as­pire à contem­pler votre visage ; Seigneur, ne me confon­dez pas, mais traitez-​moi selon votre bon­té et l’in­fi­ni­té de vos miséricordes. »

2. Profession

La sœur lit sa charte de pro­fes­sion, qui est ensuite signée et pré­sen­tée à l’évêque et aux marraines.

Puis s’offrant solen­nel­le­ment la sœur chante :« Recevez-​moi Seigneur, selon votre parole, et je vivrai ; et ne per­met­tez pas que je sois confon­due dans mon attente. »

3. Litanies des saints

Le Pontife demande une der­nière fois : « Voulez-​vous être bénie, consa­crée et unie à Notre-​Seigneur Jésus-​Christ, Fils du Dieu Très-Haut ? »

« – Je le veux. »

Puis, à l’instar des ordi­nands aux ordres majeurs, la nou­velle pro­fesse se pros­terne pen­dant les lita­nies des saints au cours des­quelles l’évêque ajoute cette invo­ca­tion « Daignez bénir et sanc­ti­fier votre ser­vante ici pré­sente, Nous vous en sup­plions exaucez-nous. »

4. Remise des insignes

Et de même que le Pontife remet les insignes aux nou­veaux ordon­nés, la sœur reçoit l’habit béné­dic­tin appe­lé la coule :

« Recevez cet habit de notre Père saint Benoît ; en étant revê­tue et vivant dans la sta­bi­li­té que vous avez pro­mise, la conver­sion et l’o­béis­sance, vous serez réunie dans la socié­té éter­nelle à Dieu, aux anges et aux saints qui ont por­té le même habit. »

La sœur répond en chan­tant : « J’ai mépri­sé le royaume du monde et toute la vani­té du siècle pour l’a­mour de Notre-​Seigneur Jésus-​Christ, que j’ai vu, que j’ai aimé, en qui j’ai cru, que j’ai choisi. »

Puis elle reçoit le voile : « Recevez le voile sacré, en signe que vous avez mépri­sé le monde, que vous vous êtes sou­mise à tout jamais comme épouse, véri­ta­ble­ment, hum­ble­ment, de tout l’é­lan de votre cœur, au Christ Jésus qui vous gar­de­ra de tout mal et vous condui­ra à la vie éternelle. »

Ainsi que l’anneau : « Je vous unis à Jésus-​Christ le Fils du Père suprême, qui vous gar­de­ra sans tache. Recevez donc l’an­neau de la Foi, le sceau de l’Esprit-​Saint, afin que vous soyez appe­lée l’é­pouse de Dieu et que, si vous le ser­vez fidè­le­ment, vous soyez cou­ron­née dans l’é­ter­ni­té. Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. »

La sœur à genoux, levant la main ornée de l’anneau chante : « Mon Seigneur Jésus-​Christ m’a don­né un anneau et comme à son épouse m’a offert une couronne. »

Puis le pon­tife cou­ronne la sœur : « Recevez la cou­ronne de la per­fec­tion vir­gi­nale, et de même que par nos mains vous êtes cou­ron­née sur la terre, puissiez-​vous méri­ter d’être par le Christ cou­ron­née de gloire et d’hon­neur dans les cieux. »

La sœur chante : « Le Seigneur m’a revê­tue d’une robe tis­sée d’or, il m’a ornée de joyaux de grands prix. »

5. Offrande du cierge

La messe pon­ti­fi­cale suit alors son cours, la nou­velle pro­fesse mar­que­ra son offrande en pré­sen­tant au Pontife son cierge lors de l’Offertoire.

6. Communion

Puis, rece­vant seule la com­mu­nion, elle chante l’action de grâces sui­vante : « J’ai reçu de sa bouche le lait et le miel, et mes joues sont teintes de son sang. »

7. Conclusion de la cérémonie

A la fin de la céré­mo­nie, l’évêque recon­duit la sœur à la porte du cloître.

Elle est ouverte, et la vierge, après avoir salué ses mar­raines, fran­chit le seuil, se tourne vers le pré­lat et s’a­ge­nouille. Celui-​ci adresse à l’Abbesse les paroles suivantes :

« Veillez à la façon de pro­té­ger cette vierge consa­crée à Dieu et de la remettre sans tache, car vous devez en rendre compte devant le tri­bu­nal de son Époux, le juge qui doit venir.

Puis la porte du monas­tère est refermée.