Les reportages sur la Ve UDT 2010 de la FSSPX – n° 7

Lundi 16 et mardi 17 août 2010 – Suite des conférences

Deux des 3 der­niers confé­ren­ciers : les abbés Alain Morans et Dominique Lagneau

M. l’abbé Dominique Lagneau lors de ses deux conférences (voir ci-dessous)

Cette Eglise est une et sainte. Les notes de l’Eglise que nous pro­cla­mons dans le Credo, l’unité et la sain­te­té, ont tou­jours per­mis de recon­naître où est l’Eglise fon­dée par Jésus-Christ. 

Cette Eglise est catho­lique et apos­to­lique. De même, ces deux autres notes d’apostolicité et de catho­li­ci­té finissent de nous four­nir tous les signes néces­saires pour savoir où se trouve la véri­table Eglise de Jésus-Christ.

Le R.P. Thomas lors de sa conférence

La vie mira­cu­leuse de l’Eglise. Comment la vie et le déve­lop­pe­ment de l’Eglise consti­tuent aus­si des signes cer­tains de son ori­gine divine.

Louis de Rouvray, le seul laïc à concourir : « summa cum laude ! »

L’extraordinaire rayonnement artistique de l’Eglise – Par Louis de Rouvray [Résumé]

Les enne­mis du chris­tia­nisme le repré­sentent sou­vent comme une reli­gion peu favo­rable au déve­lop­pe­ment des arts, hos­tile même à la beau­té ; et, bien que l’histoire du monde, depuis l’annonce de l’Evangile, fût une réponse écla­tante à ce reproche insen­sé, il a fal­lu l’oeuvre d’un roman­tique pour com­battre une telle héré­sie. En effet Le Génie du Christianisme a sans doute glo­rieu­se­ment ven­gé la reli­gion en prou­vant qu’il était de son essence de four­nir aux artistes leur ins­pi­ra­tion. Et il suf­fit d’ouvrir les yeux ou ses oreilles pour s’en convaincre. A moins de res­ter dans une igno­rance volon­taire, il est bien dif­fi­cile de conce­voir une reli­gion qui ouvre un plus vaste champ à l’imagination du peintre ou du com­po­si­teur, aux concep­tions de l’architecte, à la pen­sée du sta­tuaire ou de l’écrivain.

En pre­mier lieu, com­ment défi­nir l’art ? ensuite l’art chré­tien ? Etymologiquement, le terme latin ars, artis désigne toute action pro­duite par l’homme, ou son talent. Si l’on se réfère au Précis de phi­lo­so­phie de Thonnard, toutes les oeuvres humaines qua­li­fiées d’art com­portent trois élé­ments indis­pen­sables : l’intégrité, la pro­por­tion et la clar­té ; ces trois fac­teurs doivent s’adresser non à nos sens (tout ani­mal est capable de per­ce­voir un objet) mais à notre intel­li­gence car grâce à elle, seul l’homme peut per­ce­voir dans l’objet une oeuvre d’art et sa beau­té. La pen­sée de l’art ne vient à l’homme que par la contem­pla­tion de l’univers, oeuvre par­faite de l’être par­fait, Dieu. Dieu a créé ex nihi­lo ce chef d’oeuvre qui, pour nous, est comme un miroir où nos sciences s’efforcent de contem­pler un reflet de la véri­té et de la beau­té du Créateur. Il suf­fit de regar­der la litur­gie catho­lique, de lire les textes pré­sen­tés par l’Eglise à notre réflexion pour s’en rendre compte : c’est l’essence même de l’art chré­tien : pou­voir pro­po­ser aux êtres faits de chair et de rai­son des élé­ments qui puissent « cha­touiller » leurs sens pour les ame­ner à une meilleure connais­sance de Dieu. Et qui pour­rait mieux s’en char­ger que l’Eglise que Jésus-​Christ nous a lais­sée pour nous aider à faire notre salut ?

Quand nous par­lons de rayon­ne­ment, nous pen­sons géné­ra­le­ment en pre­mier lieu au soleil dont on ne dis­tingue pas les rayons mais dont on connaît la néces­si­té pour l’homme. Il en est de même pour l’art chré­tien qui depuis les pre­miers siècles du Christianisme a brillé sur l’ensemble de la terre et témoigne de la gran­deur de l’Eglise, ins­ti­tu­tion divine menée par des hommes sous l’inspiration du Saint Esprit. (cf supra)

Nous allons donc tâcher de trou­ver dans l’art chré­tien des élé­ments qui prouvent l’institution divine de l’Eglise, sa mis­sion éga­le­ment divine. Nous ver­rons donc d’abord que les artistes chré­tiens ont une ins­pi­ra­tion divine quand ils « créent » une oeuvre, puis la flo­rai­son quan­ti­ta­tive et qua­li­ta­tive des arts chré­tiens, et enfin les élé­ments qui prouvent chez les papes et les hommes l’importance de l’art chré­tien dans la vie courante.

Dieu s’est tou­jours pré­oc­cu­pé de ses enfants et spé­ci­fi­que­ment dans le domaine de l’art car comme l’homme tente de repré­sen­ter son Créateur il risque de dévier vers l’idolâtrie. C’est un élé­ment véri­fiable déjà dans l’Ancien Testament : la Bible regorge de pas­sages dans les­quels Dieu donne ses consignes pour dres­ser le Tabernacle, pour sculp­ter l’Arche d’Alliance, pour éta­blir les rites de la reli­gion juive (Deutéronome, Exode, Livre des Rois). Que dire de la Genèse écrite par Moïse mais ins­pi­rée par Dieu ? Ensuite lorsque nous consi­dé­rons les pre­mières oeuvres de l’Eglise nais­sante, nous voyons l’œuvre du Saint Esprit à tra­vers les 4 évan­gé­listes, les pre­miers « peintres » chré­tiens qui tra­vaillent dans l’obscurité des cata­combes et même à tra­vers cer­taines œuvres non faites de main d’homme (achei­ro­poie­tos). Nul doute éga­le­ment que le sup­port païen sur lequel s’est appuyé le chris­tia­nisme en ce qui concerne l’art dès le IVe siècle ne soit ins­pi­ré par l’Esprit-Saint.

Si les pein­tures et les sculp­tures réa­li­sées, les Crucifixions, les Descentes de Croix, les Vierges à l’Enfant et les Nativités, dès l’Antiquité tar­dive jusqu’à nos jours ont toutes pui­sé leur ins­pi­ra­tion dans les pre­miers écrits ou chez les Pères de l’Eglise, elles mettent cepen­dant toutes en lumière des facettes diverses des mys­tères de la Religion catholique.

Amenés à réflé­chir sur Dieu, les artistes ont une source d’inspiration infi­nie et la quan­ti­té et la qua­li­té de leurs œuvres témoignent et poussent l’homme à s’interroger sur la rai­son de tant de merveilles.

Tous les arts sont concer­nés dans cette quête du Dieu Créateur : l’architecture, la pein­ture, la sculp­ture, la lit­té­ra­ture, l’histoire, la phi­lo­so­phie, la musique, … les artistes sont consi­dé­rés comme les plus grands de leur temps.

De plus les sujets trai­tés et la manière dont ils le sont laissent par­fois per­plexes car l’homme ébloui par tant de beau­té (cf intro­duc­tion) se rap­proche d’une saine connais­sance de Dieu. Les sou­ve­rains pon­tifes et en géné­ral tous clercs ont appor­té une aide plus que pré­cieuse aux artistes.

Un art attire plus par­ti­cu­liè­re­ment l’attention : la litur­gie catho­lique. Tout ce qui entoure le plus grand mys­tère de la Foi, la Sainte Messe, est spé­cia­le­ment soi­gné car il doit nous don­ner une idée, même impar­faite, de la grande subli­mi­té de la Messe. Le mobi­lier, les vases, les rubriques aux dif­fé­rentes céré­mo­nies, les textes de la Messe sont autant d’éléments qui essayent de nous mon­trer toute la gran­deur du Mystère de la croix.

Une fois trans­por­tés par autant de contem­pla­tion et d’admiration devant les œuvres des hommes, nous devons prendre conscience du pour­quoi de tant de beau­tés. La reli­gion ne pro­duit autant de magni­fi­cences que parce qu’elle est vraie.

L’importance de l’art chré­tien est sou­li­gnée dans les deux grandes crises ico­no­clastes que connut l’Eglise et aux­quelles les sou­ve­rains pon­tifes et les conciles répon­dirent vigou­reu­se­ment. Aux VIII-​IXe siècles, la per­sé­cu­tion eut lieu à Byzance, au XVIe siècle en Europe. En réponse, les conciles de Nicée II et de Trente rap­pellent la véné­ra­bi­li­té des images per­met­tant « de s’enflammer de l’amour du Fils de Dieu ».

A tra­vers l’histoire, il existe de nom­breux témoi­gnages de chré­tiens, de conver­tis, de païens qui confirment l’importance de l’art chré­tien dans la vie chré­tienne. Le juif Halévy, le pro­tes­tant Thébaut, Mozart s’extasient en enten­dant du chant gré­go­rien. Ratisbonne se conver­tit à Rome devant une repré­sen­ta­tion de la Vierge qui s’adressa à lui. Des mil­liers d’anonymes s’émerveillent devant des œuvres chré­tiennes mais beau­coup de gens s’arrêtent à la per­cep­tion des sens…

L’art a depuis les ori­gines de la Chrétienté la voca­tion d’être un élé­ment d’enseignement par lequel l’homme peut décou­vrir Dieu, com­prendre davan­tage Sa nature, Ses mys­tères et Sa gran­deur. La grâce peut par­fai­te­ment se faire sen­tir à tra­vers les ouvrages chrétiens…

A tout Seigneur tout honneur : c’est M. l’abbé Alain Lorans qui a clos le cycle des 12 conférences

L’Eglise au risque de la Crise. La crise sans pré­cé­dent que tra­verse l’Eglise ne remet-​elle pas en cause le tra­vail de l’apologétique ?

C’est par cette confé­rence, qui annonce le thème de la VIe UDT de 2011 – « La crise de l’Eglise » – que M. l’ab­bé Lorans a « apa­té » les étu­diants de cette Ve et réus­sie UDT qui ont tous pro­mis de rev­nir l’an pro­chain : men­teur qui s’en dédit !

Reportage n° 8 : le grand suc­cès des 6 ate­liers dans le sérieux et la bonne humeur