Reportage photos du 14e Pèlerinage des 33 pénitents pour les vocations de Thouars à Saumur

Les pèle­rins entou­rant mes­sieurs les abbés Guy Castelain et Pascal Gendron ain­si que le frère Luc

Le reportage Photos

M. l’ab­bé Guy Castelain, prêtre de la Fraternité Sacerdotale Saint-​Pie X, récite les lita­nies de saint Louis-​Marie Grignion de Montfort et la « prière embra­sée », devant Notre Dame des Ardilliers, à Saumur.

Le Père de Montfort est pas­sé plu­sieurs fois à Saumur pour accom­plir ses dévo­tions au sanc­tuaire marial de Notre-​Dame des Ardilliers.

Le texte ci-​dessous montre clai­re­ment la doc­trine des hugue­nots et des pro­tes­tants envers la Vierge Marie :

« Comme bon nombre d’églises du Royaume, Notre-​Dame des Ardilliers encourt la fureur ico­no­claste des pro­tes­tants. La veille de l’Ascension 1562, ‘par un secret juge­ment de Dieu’, la ville de Saumur tombe au pou­voir des réfor­més. Aussitôt les églises sont enva­hies et mises à sac. La cha­pelle [de la Vierge] des Ardilliers n’est pas davan­tage épar­gnée. Le tré­sor en est pillé, les vases sacrés enle­vés, les reliques pro­fa­nées. Cependant, la ‘sainte image’ est res­pec­tée. Les hugue­nots se contentent de l’insulter et de s’en moquer. Cela est éton­nant. On ne compte pas les sta­tues de la Vierge muti­lées par les pro­tes­tants, à com­men­cer par celle de la rue des Rosiers à Paris, pro­fa­née en 1528. On peut sup­po­ser que la sta­tue des Ardilliers était bien défen­due par des grilles solides, et peut-​être encore mieux par la popu­la­tion. De fait, les guerres de reli­gion n’interrompent pas le pèle­ri­nage. Même après que Henry IV ait don­né Saumur aux pro­tes­tants (en 1589), les pèle­rins conti­nuent à affluer. À par­tir de 1594, ils deviennent très nom­breux : les miracles ont com­men­cé. Le XVIIsiècle est le grand siècle des Ardilliers. Dès la fin des guerres de reli­gion, le modeste pèle­ri­nage pro­vin­cial devient un grand sanc­tuaire natio­nal. Pendant plus de cent ans, des mil­liers de pèle­rins abordent chaque année le rivage sacré. Les miracles en sont la cause : entre 1594 et 1600, trente-​six miracles dûment consta­tés. Le pre­mier miracle se pro­duit le 29 juin 1594. […] Dès lors, Notre-​Dame des Ardilliers révèle toute sa puis­sance d’intercession. Elle obtient 15 gué­ri­sons en cette seule année 1594, 7 en 1595, 1 en 1596, 4 en 1598. De 1594 à 1713, 133 miracles sont dénom­brés. Après 140 années d’existence obs­cure, Notre-​Dame des Ardilliers connaît la gloire des sanc­tuaires à miracles. » [1]

« Les catho­liques… invoquent la Vierge des Ardilliers comme patronne de la recon­quête catho­lique [contre les pro­tes­tants]… On peut lire encore aujourd’hui, sur la frise de l’entablement de la cou­pole, une par­tie de l’inscription qui célé­brait à la fois la révo­ca­tion de l’édit de Nantes et les vic­toires de la guerre de la Ligue d’Augsbourg. Voici la tra­duc­tion du texte : L’An 1695, la pié­té du Grand Roi à la Vierge Mère de Dieu. Louis XIV, roi de France et de Navarre par la grâce de Dieu, détrui­sit l’hérésie par tout son royaume et en chas­sa les fau­teurs par terre et par mer. » [2]

« Dans l’apologétique catho­lique du XVIIᵉ siècle, la preuve par le miracle tient une grande place. Le miracle confond les liber­tins, qui nient tous les miracles, et les pro­tes­tants qui admettent seule­ment les miracles de l’Évangile. Les miracles des Ardilliers sont tout natu­rel­le­ment uti­li­sés contre les pro­tes­tants. En 1635, l’auteur de l’Histoire de l’origine dit sa joie des pro­grès de la dévo­tion des Ardilliers, et « des miracles par le grand nombre des quelz Dieu l’a esta­blie et renou­vel­lée pour le bien de son Église et la confes­sion des héré­tiques, enne­mis jurez de son nom ». 
« Le 22 juin 1676, une fille para­ly­tique et boi­teuse est gué­rie mira­cu­leu­se­ment. Les ora­to­riens (maître des lieux, ndlr) font impri­mer et dif­fusent le récit du miracle. À la fin de sa rela­tion, l’auteur s’adresse aux pro­tes­tants. Le miracle prouve, leur dit-​il, la légi­ti­mi­té du culte de la Vierge et des saints (niée par les pro­tes­tants, ndlr). « Ce miracle, écrit-​il, se fit en faveur d’une per­sonne qui s’adresse à la Sainte Vierge pour l’engager à luy obte­nir de Dieu sa gué­ri­son. Cela prouve-​t-​il pas invin­ci­ble­ment qu’il est très bon et très avan­ta­geux aux fidèles qui com­posent l’Église mili­tante de s’adresser aux saints qui com­posent l’Église triom­phante, pour les enga­ger à prier Dieu pour nous ? » Ce miracle prouve encore « la sain­te­té et l’utilité des pèle­ri­nages et des vœux ». Et l’auteur d’exhorter les Réformés : « Convertissez-​vous, croyez aux mer­veilles de Dieu : L’Église romaine, écrit-​il, du sein de laquelle les reli­gion­naires sont sor­tis, a donc rai­son de les convier d’y ren­trer en leur disant les mêmes paroles que son divin Époux disoit autre­fois aux juifs, qui refu­soient de croire les véri­tés qu’Il leur annon­çoit, sur sa seule auto­ri­té : Si vous refu­sez de croire mes paroles, croyez au moins aux miracles que Je fais pour les confirmer… » 
« Les ora­to­riens se plaisent à rece­voir dans leur cha­pelle les abju­ra­tions des pro­tes­tants. Dix-​huit abju­ra­tions sont consi­gnées dans l’Histoire de l’origine (édi­tion 1715). Treize ont eu lieu de 1628 à 1634. » [3]

Abbé Guy Castelain, prêtre de la Fraternité Sacerdotale Saint-​Pie X

Sources : Bulletins numé­ros 136, 137 et 138 de Marie-​Reine des Cœurs /​ La Porte Latine du 30 novembre 2016.

Pour plus de renseignements

Confrérie Marie Reine des Cœurs – Abbé Guy Castelain
Croisade des vocations

Notes de bas de page
  1. Citation tirée de Notre-​Dame des Ardilliers, par Jean de Viguerie, Éditions O.E.I.L., 1986, pp. 28–29[]
  2. Citation tirée de Notre-​Dame des Ardilliers, par Jean de Viguerie, Éditions O.E.I.L., 1986, p. 54[]
  3. Citation tirée de Notre-​Dame des Ardilliers, par Jean de Viguerie, Éditions O.E.I.L., 1986, pp. 54–56.[]