Communiqué de l’ACIM du 15 septembre 2006


Une affaire absolument terrifiante… 

Il s’a­git d’une affaire abso­lu­ment ter­ri­fiante qui peut tous nous rejoindre à un moment de notre vie. Cette infor­ma­tion don­née par le Catholic Herald du 18 août der­nier est pas­sée inaper­çue en France. 

Les faits sont les sui­vants. M. Leslie Burke, 46 ans, citoyen anglais, catho­lique convain­cu, a mené un dur com­bat judi­ciaire de 3 ans contre le Conseil Général Médical ­ l’é­qui­valent de notre Direction des Affaires sani­taires et sociales. 

Il est atteint d’une mala­die dégé­né­ra­tive du nom d’a­taxie de Friedsreich qui se tra­duit par une para­ly­sie pro­gres­sive. Il est actuel­le­ment en fau­teuil rou­lant et sent venir la mort. Il deman­dait la chose sui­vante. Quand il per­dra ses moyens de com­mu­ni­quer avec le monde qui l’en­toure, il veut pou­voir conti­nuer à béné­fi­cier des soins ordi­naires que sont l’a­li­men­ta­tion par per­fu­sion ain­si que l’hydratation. 

Or la Cour d’Appel de Lancaster où il réside a reje­té sa demande. Elle a écrit dans ses conclu­sions qu’il appar­te­nait aux méde­cins de déci­der l’ar­rêt de tels soins « in the patient best inter­est » c’est-​à-​dire dans l’in­té­rêt du patient. Sous-​entendu, bien sûr que l’in­té­rêt du patient était effec­ti­ve­ment de le lais­ser mou­rir de faim et de soif.

Burke s’est alors tour­né vers la Cour euro­péenne du Justice. Laquelle a ren­du sa déci­sion le mer­cre­di 16 août. Laquelle confir­mait le juge­ment du tri­bu­nal anglais. Estimant que certes la vie devait être pro­lon­gée le plus long­temps pos­sible mais qu’il était impos­sible de faire appel à la Haute Cour de Justice à chaque fois que les méde­cins auraient à déci­der de mettre fin à une vie qu’ils consi­dé­raient comme un far­deau : le mot uti­li­sé est bur­den­some qui signi­fie « pénible » ou « pesant ». 

La conclu­sion est don­née par M. Burke lui-même : 

« Si je ne suis plus capable d’ex­pri­mer mes sou­haits, désor­mais les méde­cins si cela leur convient, peuvent me reti­rer la nour­ri­ture et l’eau sans que per­sonne ne leur demande. Ils n’ont plus besoin de la per­mis­sion de quiconque ».

Et des méde­cins qu’il ne connaît pas peuvent bien esti­mer qu’il est « unworth living » (dit-​il), c’est-​à-​dire que sa vie est sans valeur. 

Cette affaire est à rap­pro­cher de celle de Terry Schiavo cette han­di­ca­pée amé­ri­caine que les juges ont condam­née à mou­rir de faim et de soif. 

Ce juge­ment fera désor­mais juris­pru­dence dans toute l’Europe. Il ne s’a­git plus seule­ment de léga­li­ser l’eu­tha­na­sie à la demande des malades, mais de l’in­fli­ger en fonc­tion de l’hu­meur ou des dis­po­si­tions du corps médi­cal. Le pou­voir médi­cal après avoir acquis le droit de vie ou de mort sur les enfants non-​nés a désor­mais le droit de lais­ser mou­rir les malades s’il estime que leurs vies est bur­den­some, c’est-​à-​dire « pénible ». 

À terme, ce sera le net­toyage par le vide des hôpi­taux sur­char­gés. Or cha­cun d’entre nous peut demain être hos­pi­ta­li­sé. Et per­sonne n’est à l’a­bri de voir esti­mer comme Hitler l’a­vait écrit que « cer­taines vies ne valent plus la peine d’être vécues ». 

15 sep­tembre 2006 

Dr Jean-​Pierre Dickès 

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