Deux prestigieuses écoles catholiques d’Australie manifestent un soutien appuyé au « mariage homosexuel »

Photo : Le direc­teur du col­lège Xavier, le Père Chris Middleton s.j

Deux des plus pres­ti­gieuses écoles catho­liques d’Australie viennent de mani­fes­ter un sou­tien appuyé au « mariage homo­sexuel », cela au moment même où le débat fait rage dans le pays : une grande consul­ta­tion doit bien­tôt se tenir au niveau natio­nal sur cette question.

Tout en pre­nant bien garde de ne pas don­ner l’im­pres­sion de faire cam­pagne pour le « oui » au réfé­ren­dum, les col­lèges Saint-​Ignace de Sydney et Xavier de Melbourne ont pris publi­que­ment posi­tion, se réfé­rant aux notions de misé­ri­corde et de non-​discrimination, et pre­nant soin d’en appe­ler cha­cun à « un exa­men de conscience personnel ».

Ces deux éta­blis­se­ments, fon­dés et diri­gés aujourd’­hui encore par des jésuites, jouissent d’un grand pres­tige : plu­sieurs géné­ra­tions d’hommes poli­tiques aus­tra­liens y ont étu­dié. Ainsi l’ancien Premier ministre Tony Abbot et le Vice-​premier ministre Barnaby Joyce ont étu­dié à Saint-​Ignace, tan­dis que le chef de l’opposition, Bill Shorten, a sui­vi les cours du col­lège Xavier.

Le direc­teur de ce der­nier éta­blis­se­ment, le Père Chris Middleton s.j, dans un com­mu­ni­qué, appelle l’Eglise à ouvrir les yeux car « le mariage homo­sexuel emporte le sou­tien écra­sant des jeunes », selon ses propres termes. Le jésuite rap­porte de plus les pro­pos d’un arche­vêque irlan­dais deman­dant à l’Eglise d’opérer un « retour au réel ». Depuis plu­sieurs semaines en effet, des enquêtes d’opinion réa­li­sées auprès de l’électorat catho­lique donnent le « oui » vain­queur à 66%.

Pour le Père Middleton, « les jeunes sont vis­cé­ra­le­ment atta­chés à l’égalité des droits : c’est quelque chose que nous devons res­pec­ter et admi­rer de leur part ». Et d’aller jusqu’à écrire : « les jeunes ont une vue très idéa­li­sée de l’amour ; cette vision idéale, c’est celle-​là même de l’Evangile ».

Le direc­teur de Saint-​Ignace, le Père Ross Jones s.j, va, quant à lui, encore plus loin : « des couples catho­liques peuvent s’unir, en toute bonne foi, pour d’autres rai­sons que la pro­créa­tion ou que des rela­tions intimes selon la loi natu­relle ». C’est ce qu’il écrit dans une lettre en date du 24 août 2017.

Poursuivant ses réflexions, le reli­gieux entend mini­mi­ser le rôle de l’Eglise dans un débat qui, selon lui, ne la regarde pas direc­te­ment : « on demande de voter pour un droit civil au mariage, mais cela ne touche en rien l’essence du sacre­ment telle que l’Eglise le défi­nit ». Difficile de ne pas voir à tra­vers ce rai­son­ne­ment l’application ultime d’une liber­té reli­gieuse abso­lu­ti­sée qui isole de façon dra­ma­tique la sphère tem­po­relle du spirituel.

Enfin, le direc­teur de Saint-​Ignace sou­ligne le « dis­cré­dit » dont serait atteinte l’institution ecclé­sias­tique : « pour par­ler crû­ment, le dis­cours de l’Eglise sur ce sujet risque de la mettre dans la ligne de mire de ceux qui pré­tendent qu’elle est n’est plus cré­dible, sur­tout depuis les conclu­sions de la Commission royale d’enquête », déclare le Père Jones, fai­sant ici allu­sion à la toute récente enquête rela­tive à des accu­sa­tions d’abus sur mineurs, qui a mis en cause, à divers degrés, plu­sieurs membres du cler­gé australien.

Dans la Lettre de Saint-​Ignace, un autre res­pon­sable de l’établissement, Paul Hine, a pour sa part dénon­cé l’avertissement de Mgr Denis Hart, arche­vêque de Melbourne. Ce der­nier a été on ne peut plus clair : les membres du per­son­nel tra­vaillant dans des éta­blis­se­ments catho­liques qui contrac­te­raient une union civile homo­sexuelle seront démis de leur charge.

C’est donc un véri­table défi que lancent ces deux éta­blis­se­ments catho­liques aux évêques d’Australie qui, depuis plu­sieurs semaines, font feu de tout bois pour le « non » à la consul­ta­tion orga­ni­sée en novembre. Dans un récent article paru dans The Australian, l’archevêque de Sydney, Mgr Anthony Fischer a même décla­ré que si le « oui » l’emportait, « cela mène­rait imman­qua­ble­ment à une per­sé­cu­tion religieuse ».

Malgré tous leurs efforts, les catho­liques aus­tra­liens arriveront-​ils à ren­ver­ser la ten­dance que plu­sieurs grands médias voient se des­si­ner, au fil de leurs enquêtes d’opinion, en faveur du « oui » ?

Puissent les catho­liques com­battre vaillam­ment pour défendre la loi natu­relle et la sain­te­té du mariage. Que Dieu bénisse l’Australie et lui épargne de rejoindre la cohorte des nations qui favo­risent déjà ce que saint Paul qua­li­fiait de « com­merce infâme » (Ro 1, 27).

Sources : FSSPX.Actualités