Abbé Henry Wuilloud, Supérieur du District de Suisse
Réalisé par l’abbé Claude Pellouchoud, pour le site La Porte Latine
M. l’abbé Wuilloud, pourriez-vous nous présenter la fonction que vous occupez dans la Fraternité et nous décrire votre parcours personnel ?
Les abbés N. Pfluger et H. Wuilloud
Abbé Wuilloud : Je suis l’un des benjamins parmi les membres du prochain Chapitre Général de notre Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X.
Après mon ordination sacerdotale en juin 1998, j’ai été nommé au prieuré de Rickenbach, le siège du district de Suisse, en tant que desservant de l’église du Saint-Esprit à Delémont.
Après 3 années riches en expériences auprès d’un Supérieur de district qui m’a beaucoup appris, j’ai rejoint le prieuré de Sierre, d’abord en tant que collaborateur de M. l’abbé André Maret, puis en tant que prieur.
En août 2004, je revenais à Rickenbach, mais cette fois-ci en tant que Supérieur de district.
La commuauté du prieuré de Rickenbach : (de gauche à droite) soeur Marie-Christiane et les abbés Anton Odermatt (économe), Henry Wuilloud (supérieur de district), Stefan Biedermann et Claude Pellouchoud
A qui avez-vous succédé ? Quels sont vos principaux collaborateurs ?
Mon prédécesseur, M. l’abbé Niklaus Pfluger, après avoir terminé son mandat de Supérieur du district de Suisse, a été promu sur le « Bismarck » (Supérieur du district d’Allemagne).
Ma première impression, au moment de prendre ma charge, était que le navire de la Tradition en Suisse était au point, le personnel qualifié, et que de plus on avançait en faisant preuve d’une robustesse magnifique.
Notre district compte une trentaine de prêtres répartis dans 11 prieurés, sans compter les professeurs du séminaire d’Ecône en Valais et le personnel de la Maison Généralice de Menzingen dans le canton de Zoug.
Vous habitez d’ailleurs l’ancienne Maison Généralice de la Fraternité ?
En effet, le prieuré Saint-Nicolas-de-Flue est l’ancienne Maison Généralice de notre Fraternité Saint-Pie X. Mgr Marcel Lefebvre a fondé la Fraternité en Suisse, et son siège est toujours resté en Suisse : au fur et à mesure du développement de la Fraternité, il fallait un prieuré plus grand pour abriter le conseil général, le secrétariat général et l’économat général. D’abord à Fribourg (FR), puis à Villars-sur-Glâne (FR), la Maison Généralice s’installe à Rickenbach (SO) en 1979, puis déménage à Menzingen (ZG) en 1993.
D’ailleurs, le contrat d’achat du « Schloss Schwandegg » a été signé le lendemain de la mort de notre fondateur (25 mars 1991) : Mgr Lefebvre étant mort le jour de l’Annonciation, la Maison Généralice porte le nom de « prieuré Notre-Dame-de-l’Annonciation » (Priorat Mariä Verkündigung).
Une messe dans les montagnes suisses
Sur votre territoire vous avez aussi le noviciat de Salvan et un carmel. en plus du séminaire d’Ecône ! N’êtes-vous pas un privilégié ?
Certes, la Suisse est privilégiée, déjà rien que par le fait que c’est en Suisse que Mgr Lefebvre est venu commencer son ouvre de restauration du sacerdoce catholique. Ecône est historiquement la deuxième maison de la Fraternité Saint-Pie X, même si son nom seul aujourd’hui désigne toute l’ouvre de Mgr Lefebvre. Acheté en 1968 par 5 Valaisans désireux de soustraire ce bâtiment religieux à une profanation, après avoir été pendant 666 années la propriété des chanoines du Grand-Saint-Bernard, ce n’est qu’après avoir fondé la Fraternité à Fribourg que Mgr Lefebvre en devient propriétaire et y installe son séminaire en l’année 1970.
De 1975 à 1978, la Suisse abritera même les deux séminaires de la Fraternité : celui d’Ecône pour la langue française ; et celui de Weissbad près d’Appenzell pour la langue allemande, avant son transfert à Zaitzkofen en 1978.
L’implantation d’un carmel est plus tardive, puisque le premier carmel de la Tradition fut implanté en Belgique, d’abord à Steffenhausen puis à Quiévrain. Le carmel Marie-Reine-des-Anges est une fondation qui remonte au 1er mars 1988, dans un lieu idyllique surplombant le lac Léman. Cette fondation n’a pu voir le jour qu’après de longues et complexes tractations dans un canton de Vaud protestant jusqu’au cou. Il faut préciser qu’il s’agit de la première érection d’un carmel sur ces terres depuis la Réforme.
Quant au noviciat des oblates à Salvan, il s’agit d’une extension de la Maison Généralice de Menzingen où étaient formées jusqu’alors les oblates. Comme les vocations à l’oblation religieuse vinrent alors du monde entier, il fallut, dès l’année 1999, lui trouver de nouveaux locaux. Notre maison de Salvan, qui avait été achetée pour en faire une école secondaire de garçons, se trouvant vide à cette époque, devint ainsi le Noviciat Sainte-Thérèse-de-l’Enfant-Jésus.
Réunion des prêtres « romands »
Pouvez-vous nous dire un mot de vos confrères et de leurs responsabilités ?
Au siège du district, en plus du supérieur de district, se trouvent 3 prêtres : un économe de district et deux secrétaires (un germanophone et un francophone). De ces derniers, l’un a la responsabilité de la « Rundbrief » (Lettre circulaire aux fidèles de Suisse) et l’autre du bulletin « Le Rocher c’est le Christ », les deux organes d’information du district.
A Oberriet, dans le canton de St-Gall, est situé un important centre d’apostolat, avec des fidèles qui proviennent de Suisse, d’Autriche et de la principauté du Liechtenstein ; ce prieuré a aussi son école primaire.
Le prieuré le plus important en prêtres est celui d’Enney dans le canton de Fribourg, qui est aussi notre maison de retraites pour toute la Suisse, tant francophone que germanophone.
Le plus ancien prieuré du district est sis à Onex (GE) ; avec les prieurés de Littau (LU) et de Wil (SG), ils comptent chacun trois prêtres et ont tous trois leur école primaire. L’école de Wil sert aussi d’école secondaire pour les jeunes filles.
Les prieurés de Bâle (BS), Sierre (VS) et Vouvry (VS), ainsi que l’institut Sancta-Maria de Mels (SG), abritent chacun 2 prêtres.
Future implantation du projet proche de Chexbres
Où en êtes-vous dans vos implantations en Suisse et vos projets d’avenir ?
Proportionnellement parlant, le district de Suisse est celui où l’on construit le plus d’églises : Delémont (1989–1990), Oensingen (1996–1997), Ecône (1995–1998), Littau (1998–2000), Wil (2001–2002), Oberriet (2004–2006). Nous avons le projet de regrouper les prieurés d’Enney et de Vouvry en une maison plus grande, plus proche du carmel de Chexbres afin de pouvoir y adjoindre une école primaire et une école secondaire, pour répondre aux besoins du bassin lémanique et du canton de Fribourg.
En 36 années de présence en Suisse, le chemin parcouru semble incroyable ! Tous ces fruits issus de la bonté de Dieu, ce sont un peu les fruits du formidable travail en direction des écoles, n’est-ce pas ?
Nos efforts se poursuivent année après année, pour développer et fortifier les ouvres de Tradition de notre pays. Vous ne serez pas étonnés que je vous parle des sempiternelles difficultés financières de nos écoles. Pourtant le miracle perdure, nos écoles, petits bastions pour éduquer nos enfants selon la foi catholique, ont traversé une année supplémentaire.
Mais d’où viennent donc les fonds ? Je dois vous avouer n’être qu’un spectateur impuissant devant la manière délicate et pourtant combien efficace de notre chère et très puissante Providence divine. Un chanoine me disait que quand bien même il n’était pas d’accord sur tout avec nous, cependant il se devait avouer voir le doigt de Dieu sur nos « entreprises ».
Une classe « sérieuse » à Onex
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Une classe « détendue » à…Onex
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Communauté des Soeurs de Wil
Et les vocations religieuses ? La Suisse, en grande partie protestante, est-elle une terre féconde ?
C’est vrai que la moitié de la Suisse est protestante, mais cela laisse une autre moitié catholique !
Pour la Fraternité Saint-Pie X, notre pays a fourni un évêque (Mgr Bernard Fellay), 44 prêtres (dont 3 sont aujourd’hui décédés, les abbés Kocher, La Praz et Roch), 7 frères et 7 oblates.
A côté de ces vocations, il y a environ 50 religieuses suisses qui se dévouent au service de Dieu et de l’Eglise dans différentes communautés amies : 28 sours de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, 8 religieuses dominicaines du Saint-Nom-de-Jésus-de-Fanjeaux, etc.
Quels sont vos rapports avec l’Ordinaire du lieu et avec les prêtres conciliaires ?
Je me contenterai de vous citer un fait. Pour le 100ème anniversaire de la naissance de notre fondateur, nous avions prévu au départ de demander aux autorités civiles la possibilité de célébrer ces festivités dans l’abbatiale cistercienne de St-Urban.
Monseigneur l’évêque de Bâle intervint pour en empêcher la réalisation. Ni une, ni deux, je saisis le téléphone et demande à parler à Mgr Kurt Koch.
Voici à peu près notre dialogue :
Abbé Wuilloud. Excellence, pourrions-nous connaître les raisons pour lesquelles l’accès à l’abbatiale de St-Urban nous a été refusé ?
Mgr Koch. Bien sûr, vous n’êtes pas en pleine communion avec l’Église, comme tout le monde le sait.
Abbé Wuilloud. J’aurais alors trois questions à vous poser. La première est la suivante : Vous-même – respectivement votre vicaire général – avez mis officiellement à disposition une église catholique de Lucerne pour une cérémonie ocuménique organisée par des homosexuels. Pourquoi ne serait-ce tout à coup pas aussi simple pour nous ? Serions-nous pires à vos yeux que les homosexuels ?
Mgr Koch. Vous êtes excommuniés et schismatiques, et donc hors de l’Église.
Abbé Wuilloud. Permettez alors une deuxième question : depuis peu, on se montre plus fraternel à la basilique Saint-Pierre de Rome. Des prêtres de la Fraternité Saint-Pie X ont pu y célébrer la messe. Pourquoi pas à St-Urban ? Pourquoi seriez-vous plus sévère que Rome ?
Mgr Koch. C’est la première fois que je l’entends. J’aimerais d’abord vérifier l’information, vous le comprendrez bien.
Abbé Wuilloud. J’en viens alors à ma troisième question. Comme tout le monde le sait, la Suisse connaît un régime de séparation entre l’Église et l’État. A ce que je sache, l’abbatiale de St-Urban appartient à l’État. Pour quelle raison l’Église s’est-elle immiscée dans cette affaire, alors que nous avions contacté les autorités compétentes pour utiliser cet édifice à l’occasion de notre fête ?
Mgr Koch. boucle l’appareil.
C’est sous doute un « dérangement technique » me dis-je.
L’abbé Gérard Herrbach, est aumônier du noviciat Sainte Thérèse de Salvan
Existe-t-il, autour de vous, comme en Europe des communautés amies de la Tradition ?
En tant que telles, non.
On entend peu parler de fidèles de la mouvance Ecclesia Dei en Suisse : sont-ils absents ?
Non, ils ne sont pas absents, au contraire. Suite au motu proprio de 1988, la Fraternité Saint-Pierre a été fondée en Suisse, à l’abbaye d’Hauterive.
C’est d’ailleurs en Suisse que se trouve sa Maison Généralice (mais pas son séminaire qui est en Allemagne). Mais les évêques suisses n’étant pas très favorables à la Tradition, on comprend que lorsqu’on dépend de leur « bon vouloir », on ne peut pas vraiment exercer un apostolat.
Cependant Mgr Koch, lors de la communication mentionnée plus haut, m’a certifié vouloir répondre favorablement à une institution traditionnelle comme la Fraternité Saint-Pierre. A eux d’en profiter !
De manière infime se trouve aussi en Suisse l’Institut Sacerdotal du Christ-Roi Souverain prêtre.
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur le Tiers Ordre de Saint-Pie X, sur les confréries et les associations qui enrichissent la Tradition ?
Le Tiers Ordre de Saint-Pie X a en Suisse deux sections autonomes : une germanophone et une francophone. Il y a rarement des réunions de tous les tertiaires suisses pour une simple question de langue. Il ne faut pas oublier qu’il existe 4 langues nationales suisses ! A ma connaissance, seule sour Marie-Christiane, qui se trouve à notre prieuré de Rickenbach, est capable de parler les 4 langues.
Il existe en Suisse allemande une ouvre très intéressante de visite aux malades, calquant plus ou moins son organisation sur la Légion de Marie, et qu’il serait nécessaire de développer partout. Car nos capacités à établir des ouvres de charité pour les malades et les nécessiteux sont très réduites, pour la simple raison que dès qu’un environnement médical est présent, ce n’est plus la charité qui peut se présenter en premier, mais les diplômes et l’argent. Un hôpital ou un home médicalisé sont malheureusement inaccessibles pour nous en Suisse et cependant nous avons cette misère qui nous tend les bras, tous ces fidèles qui nous ont toujours soutenus et des autres aussi. La croix à porter est aussi celle de notre impuissance à répondre aux appels.
Les fidèles participent-ils en nombre croissant aux retraites de St-Ignace et aux divers cercles que vous animez ?
Il y a une belle fidélité du noyau de nos fidèles, mais on peut regretter le manque d’audace de certains pour oser ce que l’on présuppose justement comme une conversion.
Pour les autres, c’est du goutte-à-goutte, car peu venant de ce monde déséquilibré sont simplement aptes à suivre les Exercices. C’est vraiment le sas entre le monde et le catholicisme qui doit être élargi et là est le rôle le plus important des fidèles.
Les lecteurs internautes de La Porte latine nous lisent de partout : avez-vous une activité, un congrès, une kermesse ou un pèlerinage où ils pourraient venir vous soutenir ?
Nous avons chaque année le pèlerinage du district de Suisse au Flüeli, où nous proposerons cette année le thème : « Catholique ? Oui, et fier de l’être. »
Notre religion est tellement belle et harmonieuse, que seuls les catholiques devraient être décomplexés et cependant c’est presque le contraire. Effrayant cet esprit du monde qui nous force à ne rechercher que ce qui est moderne, et cet esprit est présent chez nous.
Contre cela je voudrais vous proposer une citation que je viens de lire, peut-être un peu longue mais comme elle provient d’un ami et conseiller de saint Charles Borromée, l’archevêque Barthélemy des Martyrs de Braga au Portugal, elle vaut son pesant de sagesse :
« On ose dire qu’il faut s’accommoder au temps, comme si l’Esprit de Jésus-Christ et les règles de l’Evangile devaient changer avec le temps, et être asservis aux sentiments et aux affections des hommes. Au contraire, on doit plutôt travailler à rendre tous les temps conformes aux ordonnances de l’Eglise, et à réformer tout ce qui s’y trouve de défectueux, par la rectitude immuable de l’esprit évangélique et apostolique. Car c’est la chair et le sang et non point l’Esprit de Dieu qui fait que notre siècle est devenu incapable de cette vertu si pure et si sainte des anciens Pères. C’est l’esprit humain qui, voulant satisfaire ses désirs, trouve toujours mille défenseurs et des raisons apparentes pour se couvrir et se défendre. Mais les paroles de Dieu et les règles de ses saints demeurent toujours fermes. Elles n’ont pas été établies pour changer avec le temps, mais pour être inviolables et immuables en tout temps, et pour se soumettre et s’assujettir à tous les temps. »
Seul cet esprit fort, puisant dans le passé et dans la grâce de Dieu pourra vaincre cette folie que nous vivons, et ces principes nous devons absolument les transmettre aux générations suivantes.
La vierge pèlerine
Avez-vous un projet qui vous tient particulièrement à cour ?
Nous pensons en particulier à la Vierge Pèlerine.
Nous sommes fragiles envers le monde, débiles en vertus, nous manquons surtout beaucoup trop à la divine influence du Christ dans notre vie, dans nos pensées et dans nos ouvres.
Ce constat vaut pour notre pays, nos institutions, mais également pour nos familles et toute notre Tradition.
Ce manque, il nous faut absolument le combler, et nous l’avons commencé par la réunion de tout le district de Suisse aux pieds de l’Immaculée le 3 décembre 2005 à Biberist, pour y consacrer le district, et pour y débuter, accompagnée d’une belle Vierge pèlerine, la Mission mariale qui visitera les principaux centres d’apostolat de notre district.
Mission mariale à Delémont
Qu’est-ce une Mission mariale ?
Un mission mariale, ce sont huit jours durant lesquels nous proposons, par l’intermédiaire de plusieurs prédicateurs, de suivre dans nos paroisses les Exercices spirituels avec pour fondement et pour thème Marie et seulement Marie.
Et par Elle seulement, nous aurons Jésus-Christ, en nous basant sur les écrits des Saints. Chaque jour, durant cette mission, possède son cachet particulier, afin que tous puissent y trouver une substantielle nourriture pour son âme.
Comme l’exemple vient d’en haut, tous nos prêtres du district se sont réunis dans une session, durant laquelle chacun d’eux présenta un sujet théologique en rapport avec Marie. Les fidèles sont très reconnaissants de cette visite de Marie et les prêtres se sont réellement sentis stimulés dans leur désir d’apostolat. Ainsi des familles avec plus de 6–7‑8 enfants n’ont pas hésité à parcourir chaque jour plus d’une centaine de kilomètres.
Si vous connaissiez notre capacité à voyager, cela relève presque du domaine du miracle !
L’abbé Wuilloud et le frère Maurice de Bellaigue
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Camp d’été 2005
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Que pensez-vous du développement d’internet ?
Le mauvais ne l’emporte-t-il pas sur le bon ? Les familles arrivent-elles à maîtriser cet outil !
Je pense à ma mère pour vous répondre. Lorsqu’elle doit toucher de l’argent, elle le prend toujours du bout des doigts, car elle le trouve sale bien qu’elle sache devoir s’en servir ! C’est un peu comme internet avec ses bons côtés, puisqu’il y a des gens qui apprennent à nous connaître, on peut les éclairer sur pleins d’a priori qu’ils ont à notre encontre et certains viennent, c’est indubitable.
Mais l’utiliser seulement pour des besoins réels, et il faut insister sur cet adjectif et toujours du « bout des doigts » pour ne pas nous salir de tout ce vice dont il abonde.
Abbé Henry Wuilloud †, Supérieur du district de Suisse
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