Honneur à l’impudeur : des femmes nues sur la cathédrale de Montauban

Ernest Pignon, dans le cadre de l’ex­po­si­tion « Ingres et les modernes », a peint des anges « sexués » en éta­lant des femmes entiè­re­ment nues sur la façade de la cathé­drale de Montauban, aux pieds de la Sainte Vierge.

Trois jeunes catho­liques mon­tal­ba­nais, cho­qués que l’on puisse ain­si bafouer leur reli­gion, ont réagi auprés des diverses auto­ri­tés locales : évê­ché et mairie. 

La réponse à cet into­lé­rable blas­phème fut « le consen­te­ment silen­cieux de l’Évêque et l’approbation expli­cite sinon enthou­siaste du prêtre catho­lique Georges Passerat » (« La Dépêche » du 30 juillet 2009). Quant à la mai­rie, la reli­gion catho­lique étant la seule que l’ont peut tour­ner en déri­sion sans dan­ger, elle jugea oppor­tun de ne rien faire…

Avec cou­rage et déter­mi­na­tion, les trois jeunes, deux jeunes filles et un jeune gar­çon de la même fra­trie, ont entre­pris à 3 heures du matin de répa­rer l’ou­trage à l’aide de papier col­lant. Au deuxième ange, la police inter­vint et emme­na les jeunes « voyoux » pour être lon­gue­ment auditionnés…

Monsieur l’ab­bé Guillaume Devillers, en poste au prieu­ré de Caussade du R.P. Marziac, a tenu à dénon­cer ce scan­dale où la lache­té des uns le dis­pute au silence hon­teux des autres tan­dis que les « artistes », de concert avec le curé du lieu, en pro­fitent pour tenir des pro­pos rigo­lards, gra­ve­leux ou ignominieux.

Nous sommes en août 2009, en terre de France que l’on hono­rait naguère du titre de « Fille aînée de l’Eglise ».

Reportage de Joseph Laporte, cor­res­pon­dant de La Porte Latine.

Réaction de M. l’abbé Guillaume Devillers parue le lundi 17 août 2009 dans le Libre Journal (Tarn-​et-​Garonne)

« ILS VIRENT QU’ILS ÉTAIENT NUS » (Genèse, III, 7)
Des femmes nues sur la cathé­drale de Montauban

Honneur à l’impudeur

Il n’y a pas si long­temps encore, l’impudeur était consi­dé­rée comme un vice, et la morale repré­sen­tait « une valeur », comme on dit aujourd’hui. Ce temps n’est plus. Non seule­ment l’indécence s’étale par­tout, mais elle s’étale avec les hon­neurs autre­fois décer­nés à la ver­tu. Et le mot moral est deve­nu obs­cène. De cette nou­velle idéo­lo­gie on saoule la jeu­nesse avec les résul­tats que l’on sait. Des filles, des gar­çons, presque des enfants encore, feraient rou­gir jusqu’aux cou­reurs de jupons d’autrefois par leur lan­gage ordu­rier et leurs atti­tudes provocatrices.

La morale « tabou »

Depuis le com­men­ce­ment du monde, la famille est une école de ver­tu, un bas­tion de la morale et des tra­di­tions reli­gieuses. Et il ne peut en être autre­ment car les parents aiment leurs enfants et se déso­lent de les voir som­brer dans la paresse, la sen­sua­li­té ou la révolte. C’est pour­quoi même de grands ministres anti­clé­ri­caux (Emile Combes, Jean Jaurès, Maurice Thorez) met­taient leurs enfants dans des col­lèges catho­liques afin de les pré­ser­ver. Et les époux qui s’aiment savent bien que le bon­heur de leur union exige la fidé­li­té. Même Lénine l’a com­pris ! Ayant auto­ri­sé le divorce sans condi­tions au len­de­main de la Révolution, il dut rapi­de­ment faire marche arrière : le désastre était trop grand. Il est donc faux de dire que le sens moral ait tota­le­ment dis­pa­ru, tout sim­ple­ment parce que, pour le détruire, il fau­drait tuer l’homme lui-​même. Mais c’est le mot qui est deve­nu tabou et la morale per­sé­cu­tée, le vice hono­ré et la ver­tu méprisée.

Les parents n’osent plus en par­ler. Cela fait trop rétro, « réac ». Ils sont pour­tant bien effrayés de consta­ter l’évolution inquié­tante de leurs reje­tons mais ne savent trop que faire. Ils essayent encore timi­de­ment l’argument « san­té » contre toutes ces heures pas­sées devant l’internet, les dan­gers de la drogue et du Sida, les mau­vaises com­pa­gnies, etc. Et puis le : « Pense à ton ave­nir, mon ché­ri, tes études… » Hélas ! ces argu­ments sont déjà trop mora­li­sa­teurs, et ils se brisent le plus sou­vent sur le mur des pré­ju­gés libé­raux incul­qués depuis leur plus jeune âge dans la cer­velle de ces chers petits.

Les anges de Pignon

Depuis 2000 ans l’Église est le temple de la morale, de l’amour et du res­pect. Si beau­coup de chré­tiens l’ont oublié, les cor­rup­teurs de pro­fes­sion le savent bien. C’est pour­quoi l’Église catho­lique sera tou­jours l’objet de leur haine impla­cable, haine qui s’étend aus­si for­cé­ment à la Vierge Marie que Dieu nous a don­née comme l’incarnation de la pure­té et de l’amour. Ernest Pignon a donc indu­bi­ta­ble­ment rem­por­té une grande vic­toire en réus­sis­sant à éta­ler ses femmes nues sur la façade de la cathé­drale de Montauban, aux pieds de la Sainte Vierge. Et ce avec le consen­te­ment silen­cieux de l’Évêque et l’approbation expli­cite sinon enthou­siaste du prêtre catho­lique Georges Passerat (« La Dépêche » du 30 juillet 2009).

L’Église et la sexualité

Les pro­pos de l’Abbé Passerat sont publics et ils méritent une réponse. Non, l’Église n’a jamais condam­né la sexua­li­té, lorsqu’elle est dûment ordon­née à sa fin qui est la géné­ra­tion des enfants et leur bonne édu­ca­tion au sein de la famille. Ou du moins lorsqu’elle n’est pas contraire à cette fin de laquelle dépend le bien et le bon­heur de toute la famille humaine. Et c’est pour­quoi après que Dieu a créé l’homme et la femme, et AVANT qu’ils n’aient déso­béi à Dieu, séduits par Satan, il est écrit : « Dieu vit tout ce qu’il avait fait ; et cela était très bon » (Livre de la Genèse I, 31). Mais APRÈS leur péché, ils sen­tirent leur chair se révol­ter contre l’esprit : « Ils virent qu’ils étaient nus ». Et cette honte natu­relle que l’on appelle pudeur les for­ça à se vêtir. La pudeur est donc un sen­ti­ment natu­rel, défense de la chas­te­té, que la malice des hommes ne pour­ra jamais éli­mi­ner com­plè­te­ment : en dehors des camps de nudistes et des asiles d’aliénés, tout le monde conti­nue à cacher avec soin, au moins les par­ties les plus intimes du corps humain… n’en déplaise à l’Abbé Passerat. 

Celui-​ci se trompe encore lorsqu’il dit : « l’Église loue les réa­li­tés de la chair ». Elle loue sans doute le mariage, mais à la suite de son Divin Maître, elle n’a ces­sé –au moins jusqu’au der­nier Concile‑, de recom­man­der la chas­te­té et le mépris des plai­sirs de la chair : « Bienheureux les cœurs purs car ils ver­ront Dieu ». Mais l’Abbé Passerat aurait-​il oublié l’Évangile ? Qu’il médite donc encore une fois ce pas­sage qui peut-​être lui a échap­pé : « Vous avez enten­du qu’il a été dit aux anciens », dit Jésus : « tu ne com­met­tras pas d’adultère. Moi je vous dis que qui­conque voit une femme pour la dési­rer, a déjà com­mis l’adultère dans son cœur. Aussi si ton œil te scan­da­lise, arrache-​le et jette-​le loin de toi ; car il vaut mieux pour toi que périsse un de tes membres, et que tout ton corps ne soit pas jeté dans la géhenne » (Saint Mathieu, V, 27).

Nous ne sommes pas des hypocrites !

Dès que l’on rap­pelle la loi morale qu’ils haïssent, les fana­tiques de la licence se déchirent les vête­ments en criant à l’hypocrisie ou à l’orgueil. On donne ain­si mau­vaise conscience à ceux qui ne sont ni divor­cés ni concu­bins, ou qui pré­tendent aimer Dieu, leur famille et leur patrie. Les prêtres sont par­ti­cu­liè­re­ment visés puisqu’ils repré­sentent l’ordre divin détes­té. Mais beau­coup pré­fèrent se taire plu­tôt que d’encourir les foudres de ces nou­veaux inqui­si­teurs de la presse gauchisante. 

Nous ne sommes pas des hypo­crites. Nous sommes tout prêts à recon­naître notre condi­tion de pécheurs. Nous recon­nais­sons aus­si volon­tiers que même aux époques les plus flo­ris­santes du chris­tia­nisme, lorsque la loi évan­gé­lique était la charte des nations, l’homme n’en était pas moins pécheur, bles­sé dans son âme par la faute ori­gi­nelle. Nous savons tout cela.

Mais un homme bien né ne peut accep­ter pas­si­ve­ment que l’on blas­phème ce qu’il y a de plus saint et de plus noble ici-​bas. Aujourd’hui le vice est hono­ré offi­ciel­le­ment et prô­né par la loi, tan­dis que la ver­tu est bri­mée de toutes les manières. Or aucune socié­té n’a jamais sur­vé­cu long­temps à pareille inver­sion des valeurs. L’affaire de Montauban nous montre à nou­veau la pro­fon­deur du mal. Réagissons avant qu’il ne soit trop tard ! Ce qui est bien est bien et ce qui est mal est mal. Si nous nous tai­sons aujourd’hui devant les insultes et les blas­phèmes de Pignon et consorts, nous aurons à en rendre compte demain au tri­bu­nal de Dieu. Car nous aurons contri­bué par notre silence à l’effondrement de la civi­li­sa­tion et à la perte de mil­lions d’âmes. Trois jeunes Montalbanais se sont effor­cés de laver l’Église de l’affront qui lui était fait et de répa­rer le sacri­lège. L’Abbé Passerat peut bien se moquer d’eux, ils nous ont don­né une leçon de cou­rage et la Vierge les bénit du haut du Ciel.

Père Guillaume Devillers

Cuassade, le 17 août 2009