Les nouveaux évêques : continuité ou renouveau ? – Côme Prévigny

Extrait du Fideliter n° 197 de septembre-​octobre 2010

Depuis son élec­tion, Benoît XVI a renou­ve­lé 45 % des évêques fran­çais. Souvent l’on entend dire que la situa­tion s’améliorerait sur le sol de notre pays, qu’une vraie rup­ture se serait amor­cée depuis cinq ans, tour­nant le dos aux ter­ribles années 1970 où Rome envoyait de viru­lents pro­gres­sistes sur les sièges épis­co­paux. Qu’en est-​il réel­le­ment ? Leurs titu­laires sont-​ils tous ouverts à la res­tau­ra­tion litur­gique pré­co­ni­sée par le pape ?

Photo : Mgr Marc Aillet, évêque de de Bayonne, Lescar et Oloron

Le 15 novembre 2008, le sou­ve­rain pon­tife nom­mait un membre de la com­mu­nau­té Saint-​Martin, l’abbé Marc Aillet, au siège épis­co­pal de Bayonne, Lescar et Oloron. Au sein d’un dio­cèse où la réforme conci­liaire avait rava­gé une terre jadis très catho­lique, l’arrivée d’un évêque qui avait été for­mé à la litur­gie tour­née vers le maître-​autel et qui por­tait durant sa prê­trise la sou­tane pro­vo­quait indu­bi­ta­ble­ment une fla­grante rup­ture par rap­port à son prédécesseur.

Elle sem­blait mani­fes­ter de la part de Rome une cer­taine volon­té de garan­tir l’application du Motu Proprio Summorum Pontificum au moyen d’un nou­veau pro­fil épis­co­pal : conser­va­teur bien qu’attaché au Concile, sou­cieux d’une cer­taine rigueur, même s’il célèbre le nou­veau rite, Mgr Aillet fut éga­le­ment cou­ra­geux dans ses déci­sions en condam­nant ouver­te­ment la Gay Pride et l’avortement et en accueillant sans détour la levée des cen­sures offi­cielles des évêques de la Fraternité Saint-​Pie X. Cependant, sa nomi­na­tion n’est qu’une seule des cin­quante qu’a Benoît XVI à son actif.

La terna

De toute évi­dence, ce der­nier ne connaît pas tous les évêques dont il assure la pro­mo­tion. Celle-​ci relève d’un pro­ces­sus com­plexe où le nonce apos­to­lique tient un rôle clef. Ambassadeur du Saint-​Siège en France, c’est à lui que revient la lourde tâche de consti­tuer la ter­na, liste de trois noms d’épiscopables sou­mise au Saint-​Siège, à laquelle sont adjoints les avis de l’archevêque métro­po­li­tain – qui se trouve à la tête de la pro­vince dont dépend le-​dit dio­cèse – et du pré­sident de la Conférence des évêques, en l’occurrence, le car­di­nal André Vingt-​Trois.

Une fois par­ve­nue à Rome, la ter­na est exa­mi­née par le pré­sident de la Congrégation pour les évêques qui la retourne par­fois à la non­cia­ture avant de la sou­mettre aux membres de son dicas­tère pour dépar­ta­ger les trois noms. Le pape signe la nomi­na­tion en se fiant, bien géné­ra­le­ment, au choix des car­di­naux. S’il ne connaît pas tous les évêques, il nomme dans la Congrégation char­gée de les trou­ver, et en par­ti­cu­lier à sa tête, des princes de l’Église qui lui sont plus fami­liers. De même, pour un pays comme la France, il veille avec soin à la pro­vi­sion de la non­cia­ture apos­to­lique. Dans tout ce pro­ces­sus, le der­nier mot revient enfin au gou­ver­ne­ment qui, depuis le réta­blis­se­ment des rela­tions diplo­ma­tiques entre le Saint-​Siège et la France en 1921, béné­fi­cie d’un droit de veto dont il n’use concrè­te­ment presque jamais.

Photo : Mgr Centène (Vannes)

En cinq ans, le pro­ces­sus a été rodé cin­quante fois au pro­fit de 37 des 93 sièges de la métro­pole, et de 13 charges d’auxiliaires sur les 18 qui existent actuel­le­ment pour quelques grandes villes telles que Paris,Lyon, Lille, Strasbourg ou Toulouse.

Sans doute, cer­taines nomi­na­tions inter­ve­nues au tout début du pon­ti­fi­cat de Benoît XVI et déjà bien avan­cées sous celui de son pré­dé­ces­seur ne sont-​elles pas vrai­ment à mettre à l’actif du premier.

Mgr Bernard-​Nicolas Aubertin a été trans­fé­ré de Chartres à Tours deux mois seule­ment après l’élection pon­ti­fi­cale. Il en est de même pour Mgr Raymond Centène, ins­tal­lé à Vannes à la fin du mois de juin 2005. Le sou­ve­rain pon­tife n’a donc fait que vali­der des pro­ces­sus déjà lar­ge­ment entamés.

Un peu plus à l’ouest

Le hasard des man­dats – les évêques pré­sentent en géné­ral leur démis­sion lorsqu’ils atteignent l’âge de soixante-​quinze ans – fait que ce sont les dio­cèses de l’Ouest qui ont été par­ti­cu­liè­re­ment tou­chés par ce renou­vel­le­ment « bénédictin ».

Dans la puis­sante pro­vince métro­po­li­taine de Rennes (qui recouvre tous les dépar­te­ments des régions admi­nis­tra­tives Bretagne et Pays de Loire), huit des neuf évê­chés ont à leur tête un pré­lat nom­mé il y a moins d’une demi-​décennie. Traditionnellement, ce ne sont pas les zones où l’on trouve les évêques les plus pro­gres­sistes. A for­tio­ri, ce sont des dio­cèses qui pou­vaient donc faci­le­ment accueillir des conser­va­teurs. En revanche, les pro­vinces de l’Est, celle de Besançon et la région concor­da­taire de Strasbourg, ont été très peu renou­ve­lées alors qu’elles appa­raissent davan­tage comme des bas­tions du pro­gres­sisme. Leurs évêques avaient par exemple cosi­gné une lettre au pape, le 28 jan­vier 2009, afin de mini­mi­ser la por­tée de la levée de des sanc­tions offi­cielles por­tées contre la Fraternité Saint-​Pie X et pour rap­pe­ler qu’il ne sau­rait être ques­tion de mini­mi­ser le concile Vatican II. Ce sont eux qui seront rem­pla­cés dans les pro­chains mois, dans les pro­chaines années.

De manière géné­rale, ce renou­vel­le­ment par­tiel des auto­ri­tés ecclé­sias­tiques laisse entre­voir une conti­nui­té contri­buant à péren­ni­ser l’épiscopat fran­çais dans son état. En effet, 80 % des nou­veaux titu­laires de sièges sont ori­gi­nel­le­ment des prêtres dio­cé­sains – six pro­viennent même du dio­cèse de Paris – for­més par les évêques des années 1970 et 1980 et les sémi­naires qu’ils tenaient alors. D’ailleurs, si on relève deux cas de membres de la com­mu­nau­té cha­ris­ma­tique de l’Emmanuel, l’un de leurs confrères, Mgr Dominique Rey (Fréjus-​Toulon) était déjà nom­mé avant 2005. Benoît XVI a aus­si ins­tal­lé un domi­ni­cain, Mgr Jean Legrez (Saint-​Claude), un père blanc deve­nu cis­ter­cien, Mgr Bernard-​Nicolas Aubertin (Tours), ou encore un béné­dic­tin, Mgr Robert Le Gall (Toulouse).

Photos : Mgr James (Nantes) et Mgr Ulrich (Lille)

Le renou­vel­le­ment est fort lent car 43 % des nomi­na­tions de titu­laires de sièges pro­meuvent des hommes qui étaient déjà des évêques nom­més par Jean-​Paul II. Il est en effet de tra­di­tion de pla­cer dans les grandes villes des per­sonnes d’expérience ayant déjà gou­ver­né un dio­cèse aupa­ra­vant. Ce qui était par exemple le cas de Mgr Georges Pontier (Marseille), Mgr Laurent Ulrich (Lille) ou Mgr Jean- Paul James (Nantes), quoique ces noms ne figurent cepen­dant pas par­mi ceux des plus conser­va­teurs. En même temps, des évê­chés de moindre impor­tance ont éga­le­ment été des deuxièmes postes comme Soissons, Saint-​Denis, La Rochelle ou Aix-​en-​Provence. Si l’on retire donc les noms d’évêques qui avaient déjà accé­dé à un siège sous Jean-​Paul II mais qui ont été trans­fé­rés par son suc­ces­seur, on conclut que Benoît XVI a sur­tout fait émer­ger trente-​quatre nou­veaux noms.

Photos : Mgr Ballot (Chambéry) et Mgr Kallist (Limoges)

Tableau des nominations

Les évêques de France, à de rares excep­tions près, sont réti­cents à s’ouvrir au mou­ve­ment litur­gique tra­di­tion­nel. Les nou­veaux titu­laires ne font pas excep­tion puisque 43 % d’entre eux n’ont pas accueilli de com­mu­nau­té Ecclesia Dei sur le ter­ri­toire dont ils ont la juri­dic­tion. D’ailleurs, sur les 57 % res­tant, un cer­tain nombre a héri­té de situa­tions anté­rieures et très rares sont les cas où le dio­cèse a vu la mul­ti­pli­ca­tion (même par deux) de ce genre de com­mu­nau­tés. De la même manière, le Motu Proprio Summorum Pontificum n’est pas appli­qué dans les dio­cèses de tous ces nou­veaux évêques qui, à part une dou­zaine, comme NNSS. Thierry Scherrer (Laval), Raymond Centène (Vannes) ou Emmanuel Delmas (Angers), n’ont jamais célé­bré la messe tra­di­tion­nelle depuis sa libé­ra­tion en 2007.

La pro­por­tion est sen­si­ble­ment la même par­mi les titu­laires ins­tal­lés par Jean-​Paul II. Enfin, sur les dix-​huit évêques en poste qui ont offi­ciel­le­ment sou­te­nu cette année la Marche pour la Vie, laquelle s’oppose de manière publique à l’avortement dans les rues de Paris, moins de 40 % ont été nom­més par Benoît XVI, les autres l’étant sous son pré­dé­ces­seur. Or, comme nous le disions pré­cé­dem­ment, 45 % des évêques ont été pro­mus par l’actuel sou­ve­rain pon­tife. On en déduit que ce sont les anciens et non les nou­veaux qui sou­tiennent davan­tage la condam­na­tion de l’avortement.

Photos : Mgr Mousset (Pamiers) et Mgr Coliche (Lille)

A l’évidence et à quelques remar­quables excep­tions près, il faut conclure que les nomi­na­tions du pon­ti­fi­cat de Benoît XVI, si elles ont assu­ré une cer­taine rup­ture avec le pas­sé des trente der­nières années, n’ont pas béné­fi­cié à la France. Bien au contraire, c’est une mani­feste conti­nui­té qui s’opère dans notre pays, voyant les vicaires géné­raux des années 1990 accé­der à la tête des sièges épis­co­paux pour obéir aux direc­tives de la Conférence des évêques à laquelle, pour la plu­part, ils se ral­lient, sans pour autant qu’elle n’ait de fon­de­ment tra­di­tion­nel ou divin. Il ne s’agit nul­le­ment de juger l’intention du pape qui se trouve confron­té à des rouages qu’il ne maî­trise pro­ba­ble­ment pas dans leur inté­gra­li­té. L’espoir de voir chan­ger une telle donne repose cepen­dant sur le renou­vel­le­ment des per­son­nages clefs du pro­ces­sus de nomi­na­tion, en par­ti­cu­lier le pré­fet de la Congrégation pour les évêques et le nonce apos­to­lique. Il s’avère que, au cours des six der­niers mois, le sou­ve­rain pon­tife a pour­vu au chan­ge­ment des deux postes. Le car­di­nal ita­lien Giovanni Batista Re et Mgr Fortunato Baldelli ont été rem­pla­cés à leurs places res­pec­tives par le car­di­nal cana­dien Marc Ouellet et Mgr Luigi Ventura. L’avenir dira si ces modi­fi­ca­tions auront été suffisantes.

Le consensus mou

Cependant, le prin­cipe de col­lé­gia­li­té pro­mu par le concile Vatican II a por­té un tel coup au pou­voir romain et a tel­le­ment pro­mu le mode démo­cra­tique d’assemblée par­ti­ci­pa­tive que, depuis qua­rante ans, les confé­rences épis­co­pales d’un côté et les conseils dio­cé­sains de l’autre agissent à leur guise et imposent leurs direc­tives à des évêques qui se trouvent dans l’impossibilité d’agir. L’un d’eux, Mgr Maurice Gaidon, arri­vé à l’âge de la retraite, a osé témoi­gner en 2007 sur le « consen­sus mou » qui s’est empa­ré de pré­lats plon­gés dans une totale inertie :

« Je pense que notre lan­gage manque de vigueur et que le souffle pro­phé­tique est trop absent de nos textes savam­ment mesu­rés et dignes des réso­lu­tions votées en fin de « mee­ting radical-socialiste » ! (…)

« Un texte se dilue quand il est revu et cor­ri­gé dans une assem­blée d’une cen­taine de membres dont cer­tains ne parlent jamais alors que d’autres prennent la parole sans com­plexes. Dans une assem­blée en par­tie noyau­tée par de « grosses mitres » qui pré­parent soi­gneu­se­ment cer­taines élec­tions et se par­tagent les « postes clés » de l‘épiscopat (…). Nous n’aimons pas sor­tir d’un ton conci­liant et recher­chons avant tout le récon­fort d’un consen­sus mou dans les domaines les plus sen­sibles comme le sont les pro­blèmes de morale conju­gale et les ques­tions de bioé­thique. J’avais déjà repé­ré ces hési­ta­tions au moment de la loi sur l’avortement et consta­té que nous n‘étions pas prêts à croi­ser le fer avec les poli­tiques. Je res­sens la même impres­sion alors que le gou­ver­ne­ment s’apprête à ouvrir les débats sur les contrats d’union entre deux per­sonnes du même sexe. D’où vient cette crainte alors que nous n’hésitons pas à faire entendre notre voix en d’autres pro­blèmes de société ?»

Face à cet état d’inertie qui plonge le cler­gé lui-​même dans « l’apostasie silen­cieuse », la France a non seule­ment besoin d’évêques pro­fes­sant plei­ne­ment la foi catho­lique, mais éga­le­ment de pré­lats qui aient le cou­rage de s’affranchir d’un sys­tème de coop­ta­tion et de pré­ser­va­tion d’un sys­tème étran­ger à la nature de l’Église. Si nous dési­rons que les prêtres de bonne volon­té qui, du fait de l’actualité, prennent conscience de l’état de néces­si­té, puissent par­ti­ci­per à l’œuvre de res­tau­ra­tion litur­gique et doc­tri­nale, il nous faut ins­tam­ment prier pour que Rome donne à la fille aînée de l’Église de saints évêques.

Un évêque nommé par Benoît XVI

Photo : Mgr Christian Nourrichard

Mgr Christian Nourrichard, l’actuel évêque d’Évreux, est l’un des cin­quante évêques qui furent nom­més par le sou­ve­rain pon­tife. Issu des rangs du cler­gé dio­cé­sain de Rouen, cet ancien aumô­nier de la Jeunesse catho­lique ouvrière et de l’Action catho­lique ouvrière dans les années 1970 a été nom­mé pour un pre­mier poste épis­co­pal le 22 octobre 2005, soit six mois après l’élection de Benoît XVI. Dans un entre­tien accor­dé trois ans plus tard à la chaîne audio­vi­suelle KTO, Mgr Christian Nourrichard louait sans nuance « le dyna­misme et l’impulsion » que son pré­dé­ces­seur Jacques Gaillot avait insuf­flé à son dio­cèse. De même, rap­por­tant les pro­pos qu’il tenait à un jeune gar­çon le sol­li­ci­tant, il y affir­mait : « Par rap­port aux per­sonnes plus âgées, je ne par­le­rais peut-​être pas de messe rock. Mais qu’il y ait des messes ani­mées, plus ryth­mées que celles aux­quelles vous par­ti­ci­pez, je suis tout à fait pour et s’il le faut, tu pro­poses une date et un jour je viens !»

Or le dio­cèse d’Évreux a été le théâtre d’une ardente résis­tance de la part d’un curé atta­ché à la messe et à la doc­trine tra­di­tion­nelle, M. l’abbé Quentin Montgomery-​Wright qui conti­nua, mal­gré les direc­tives de l’épiscopat fran­çais, à main­te­nir la foi dans les cam­pagnes entou­rant son vil­lage du Chamblac. Mais Mgr Nourrichard n’était pas encore évêque. Cependant, à quelques kilo­mètres de là, il se confronte depuis quelques mois à un autre prêtre, M. l’abbé Francis Michel, qui a conti­nué à por­ter la sou­tane et à incul­quer à ses ouailles un caté­chisme tra­di­tion­nel dans lequel on parle de sacri­fice ou de péché. S’il célèbre les deux mis­sels, l’ancien et le nou­veau, ce der­nier dis­pense la nou­velle messe face à Dieu et en conser­vant le Kyriale gré­go­rien. Si cette posi­tion « biri­tua­liste » est plus proche de celle de Benoît XVI que de celle de la Fraternité Saint- Pie X, elle n’a cepen­dant pas l’heur de plaire à l’évêché héri­tant d’une telle situation.

Après plu­sieurs vaines demandes de mise au pas à l’égard du témé­raire curé de Thiberville, l’évêque lui a pré­sen­té son départ vers un poste de vicaire aux côtés d’un prêtre ne par­ta­geant pas cet esprit rat­zin­gué­rien sous les voiles de la « réor­ga­ni­sa­tion du dio­cèse ». Dès lors, une guerre de clo­chers s’est empa­rée depuis six mois du vil­lage de Thiberville, relayée par les télé­vi­sions et les radios locales, enflam­mant les blogs et sites sur inter­net. L’évêque d’Évreux, revê­tu d’une cha­suble arc-​en-​ciel pour célé­brer une messe où il annon­çait la révo­ca­tion du curé, s’est heur­té à l’opposition una­nime des élus et d’une popu­la­tion lar­ge­ment pra­ti­quante mais qui refuse de voir leur curé en sou­tane par­tir au pro­fit de son rem­pla­çant, le curé de Bernay, lequel aspire en guise de pro­gramme de carême à « favo­ri­ser la syn­di­ca­li­sa­tion des per­sonnes pour contri­buer au dia­logue social. »

Furieux de cette décon­ve­nue, l’évêque d’Évreux a sup­pri­mé au curé les pou­voirs d’administrer le sacre­ment du mariage. Son but est clair. Il veut que le gênant abbé s’incline pure­ment et sim­ple­ment devant les canons dio­cé­sains. Les maires des vil­lages du sec­teur se sont réunis pour défendre leur pas­teur. L’abbé Michel a por­té l’affaire à Rome, mais les deux recours jugeant l’affaire sur la forme l’ont débou­té. Sur les bottes de foin, les pay­sans ont déployé des pan­neaux indi­quant qu’ils étaient pris en otage par l’évêque et ils conti­nuent à assis­ter à la messe du curé de Thiberville.

Le der­nier épi­sode de ce conflit à rebon­dis­se­ments est la publi­ca­tion par l’évêque d’une lettre inti­mant l’ordre à l’abbé Michel de se sou­mettre d’ici le 26 juillet sous peine de se voir frap­pé de la « sus­pens a divi­nis ». Et dire que l’histoire ne repasse pas les plats…

Côme Prévigny